AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 467 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Monna Lisa vous regarde, elle vous fixe de façon énigmatique, même quand vous lui tournez le dos, vous sentez qu'elle est toujours là, son léger sourire aux lèvres.
Malheureusement pour elle, comme nous le confie Vincent Delieuvin, conservateur en chef du musée du Louvre, « La Joconde est condamnée à ne plus jamais être observée comme elle devrait être observée, c'est-à-dire dans un tête-à-tête ».
Lisa Gherardini est le sujet central de L'allègement des vernis. Le Louvre a besoin d'une opération marketing d'envergure pour refaire parler de lui et faire revenir une foule moins nombreuse post covid.
Une agence marketing propose alors un remède choc, un sujet maintes fois abordé puis repoussé, la restauration de la Joconde, en supprimant les couches de vernis successives qui l'assombrissent.
Au milieu de la tourmente, le transparent Aurélien, directeur du département des Peintures, entre deux âges, le cul toujours entre deux chaises, laisse les autres et les événements décider du cours de sa vie, prompt à s'effacer, soulagé de laisser les autres prendre la lumière des flashs.
Avec beaucoup d'intelligence, une plume acérée, Paul Saint Bris nous emmène dans le monde de l'art et des musées à travers une incursion passionnante dans les couloirs du Louvre, les changements induits par l'évolution de notre société noyée sous un flot ininterrompu d'images. Comment convaincre les nouvelles générations de continuer à acheter leurs billets dans un musée tout ce qu'il y a de plus classique, à l'heure des réalités virtuelles ?
La finesse de l'analyse interroge le lecteur sur les enjeux de notre époque entre respect des oeuvres et marketing, le passage du temps sur les oeuvres et les êtres.
Faut-il alléger les vernis qui nous emprisonnent dans un autre temps, les technologies nous éloignent-elles ou peuvent-elles nous rapprocher des artistes ? Qu'est-ce qu'un artiste au demeurant, en quoi se distingue-t-il d'un artisan ?
J'ai apprécié découvrir toutes les connaissances que l'auteur nous transmet avec une apparente facilité sur l'histoire de l'art, la restauration des tableaux, les enjeux de l'organisation d'une exposition, les liens avec le monde politique pour ceux qui dirigent un établissement public aussi prestigieux que Le Louvre.
J'émettrai cependant deux réserves concernant le début et la fin du roman. Si les sujets évoqués ci-dessus sont très maîtrisés, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, le personnage fade d'Aurélien ne le rendant pas très attachant ni intéressant. La fin est également très peu crédible, un peu bâclée, ce que j'ai regretté.
Un premier roman intéressant et prometteur, suivez mon regard …
Commenter  J’apprécie          6464
Faut-il restaurer la Joconde ? Les vernis qui recouvrent le portrait de Monna Lisa (Mona réfère au prénom de la Joconde et est utilisé par les anglo-saxons, tandis que Monna signifie Dame) se sont opacifiés et il est peut-être temps de revenir à des couleurs moins ternes, celles-là mêmes que Léonard de Vinci avait choisies. Aurélien, directeur du Département des Peintures au Musée du Louvre est en première ligne pour cette opération, bien qu'il soit très réticent : en fait, comme dans d'autres domaines de sa vie, il préférerait le statu quo. C'est la nouvelle présidente du musée, Daphné, qui fut auparavant directrice des Relations extérieures et est très investie dans les media et les réseaux sociaux, qui y incite fortement, voyant dans ce rajeunissement du chef-d'oeuvre un fabuleux outil marketing. La décision est prise, reste à trouver le/la restaurateur/trice, ce qui sera la mission d'Aurélien. ● le sujet de ce roman est très original et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est documenté – sans doute trop. On se perd dans les détails techniques des restaurations de peinture, dans l'histoire de l'art, et même dans l'histoire de la restauration d'oeuvres d'art. On a parfois l'impression d'être plus dans un livre d'histoire de l'art que dans un roman. ● Cet Allègement des vernis aurait gagné à être lui-même allégé, il est beaucoup trop bavard, ce qui englue l'action, et en deux cents pages (il en compte trois cent cinquante), il aurait été beaucoup plus percutant. ● Toute la ligne narrative concernant Homéro m'a semblé ridicule, y compris la fin. ● En revanche, j'ai apprécié le personnage réac d'Aurélien, même si certains lecteurs le trouvent falot (ce qui est semble-t-il l'intention de l'auteur). « ‘Mes amis, je vous le demande… Pourquoi changer ?' Et là, il ne parlait plus seulement de la Joconde, c'était bien plus vaste, cela concernait des milliers d'autres choses, des milliers de choses qu'il avait connues et aimées ; les douces images de son enfance, la petite école de la Providence et les jeux de billes à l'ombre du gros marronnier, les costumes croisés de son père, les lignes bonhommes de la Facel Vega, les sourires ingénus des jeunes filles, l'imparfait du subjonctif, toutes ces choses disparues et regrettées, soufflées par le vent du changement. Il répétait ‘Pourquoi changer ?' et cela ne concernait plus La Joconde, non, cela concernait le monde tout entier. Alors son timbre se brisa sous le coup de l'émotion et on s'aperçut qu'il sanglotait. » ● Les passages qui opposent conservatisme et progressisme, droite et gauche, reflets du couple Aurélien / Claire qui bat de l'aile, sont souvent pleins d'humour. « le pyjama pour les hommes était un marqueur incontestable d'appartenance aux valeurs de la droite. […] La Joconde était assurément de droite, mais une Joconde restaurée, sûrement pas. » ● Ce qui définit Aurélien, c'est qu'il est « gentil » ; or, à l'heure actuelle, ce compliment est presque une injure : « on le trouvait gentil, c'est ça qui ressortait, gentil, pas drôle ou sympa, pas même charmant ou intéressant, mais gentil, gentil et discret, ce qui était une manière polie de dire qu'avec ou sans lui les choses auraient été strictement pareilles.[…] Personne n'avait songé à inviter un type gentil et discret, qualités tout à fait inutiles pour animer une table ou divertir la compagnie. » ● Bref, un premier roman digne d'intérêt (qui a obtenu le Prix Orange 2023) mais trop touffu et prolixe à mon goût.
Commenter  J’apprécie          409
Au centre de cette histoire palpitante, la Joconde, le tableau le plus vu au monde, qui est exposé au musée du Louvre.
Daphné en est la nouvelle présidente directrice. Elle vient du monde de la communication, et avec Monna Lisa, elle veut « exploser les compteurs ! »
Elle va confier à Aurélien, le directeur quarantenaire du département des peintures plutôt conservateur, la mission périlleuse de mettre en place la restauration de la Joconde, en réparant les outrages du temps.
Aurélien, résistant aux changements, devient héros malgré lui. Sceptique mais résigné, il choisit Gaetano, un restaurateur toscan talentueux, lyrique et excessif, pour alléger les vernis du légendaire tableau du 16ème siècle. le cahier des charges devra choisir entre quatre nuances d'allègement. Ce sera l'allègement modéré qui sera préféré. Les vernis successifs s'oxydent avec le temps, jaunissent et obscurcissent l'oeuvre. L'idée est de dissoudre progressivement les couches pour retrouver les couleurs originales.
Comme l'explique l'auteur dans un entretien, la restauration, c'est la confrontation entre un maître et un technicien, qui peut rencontrer la tentation d'aller trop loin.

Des courts chapitres donnent un rythme étonnant à cette histoire où tous les personnages sont marquants. L'intrigue captivante nous embarque dans les coulisses d'un musée pas comme les autres.
La star qui fait tourner la tête à quelques 20.000 visiteurs au quotidien retrouvera t-elle ses couleurs d'origine ?
Paul Saint Bris réussit un coup de maître avec ce roman, jusqu'au dénouement vraiment étonnant !
Commenter  J’apprécie          110
Que dire de plus que la quatrième de couverture sans lever le voile de l'histoire qui doit rester l'apanage du lecteur ? Je n'évoquerai donc que mon attente et mon ressenti. Une attente qui se prolongea et trouva son aboutissement sous forme de cadeau de Noël d'un ami soucieux de faire plaisir. J'avais entendu beaucoup de bien de ce premier roman qui obtint le Prix Orange 2023 et que j'avais moi-même offert, sans pour autant le lire. Or, comme souvent quand les critiques sont élogieuses et que l'on se met à désirer fortement aller à la rencontre de l'ouvrage et de l'auteur, le risque de la déception plane.
C'est donc avec curiosité et avidité que j'abordais L'allègement des vernis. le sourire mondialement connu et quelque peu énigmatique de la Joconde m'y encouragea. Et là, surprise ! Ce qui m'attendait ne correspondait pas du tout à l'idée que je m'étais faite. Comme quoi les résumés, même les plus fidèles, peuvent parfois vous tromper. Ce n'est pas tant le sujet que j'avais bien saisi, mais le fond de l'histoire et la manière de la raconter. le mélange de modernité et de culture artistique, la technicité mêlée à une trame romanesque, m'ont à la fois déroutée et séduite,
La frustration mise de côté, je me laissais donc séduire par l'imagination débridée, l'humour et la dérision. J'ai aimé l'originalité et même les fantasmes de certains personnages, emportant dans leur hardiesse mon imagination. Qui ne rêverait de danser ou de s'aimer au milieu des oeuvres du plus beau musée du monde ?
Surprenante aussi, l'intrigue qui vient s'immiscer dans un monde apparemment bien protégé et réglé. Paul Saint Bris a l'art de vous faire rêver et de vous subjuguer tout en vous maintenant dans la réalité de notre époque empreinte de pragmatisme, assujettie au matérialisme et au marketing.
La langue a aussi ce doux mélange, et le roman navigue entre le côté fleur bleue, limite feel good, et une certaine connaissance, voire érudition, du domaine de l'art, de la peinture en particulier. Quand l'un finit par lasser, l'autre vous rattrape et vous envoûte. Impossible alors de ne pas se laisser entraîner, ni d'être déçue, même si l'attente initiale était autre.
Commenter  J’apprécie          100
Le sourire le plus énigmatique de l'histoire de la peinture, le plus célèbre aussi. Une institution ! Et si on décidait de lui redonner de l'éclat à ce sourire, de lui faire bénéficier d'un petit lifting ? Voilà le pari que décide de se lancer la nouvelle directrice du premier musée de France, l'intrépide Daphné. Et Aurelien le directeur du département des Peintures du Louvre est pour le moins sceptique à l'annonce de cette giga opération de comm.

Ainsi commence l'odyssée pleine de surprises d'Adrien, le modéré, le conservateur dans toutes les acceptions du mot, embarqué à son corps défendant dans une restauration qui fera émerger de nouvelles nuances de vie sous le vernis policé.

Entre les frasques du restaurateur toscano-zinzin et l'agent de nettoyage qui virevolte sur son auto-laveuse, on ne s'ennuie jamais dans ce roman et on en apprend des tas sur les techniques de restauration, Léonard et le marché de l'art.

Malgré quelques réserves (des personnages un brin caricaturaux qui m'ont tenue a distance notamment) j'ai trouvé que Paul Saint Bris propose avec ce premie roman une réflexion intéressante sur notre rapport à l'art, à l'image et à notre héritage.

Merci à @lecteurs.com pour la découverte!
Commenter  J’apprécie          70
D'un milieu peu connu sort une aventure hors du commun pour peu que l'on trouve l'héroïne absolue, l'incontournable tableau promu le plus célèbre au monde, je veux parler de la Joconde, que je n'ai jamais pu approcher. Dans ce roman je l'approche, je l'ausculte, je tombe en pâmoison et déchiffre les degrés de clair-obscur, les nuances infinies de son grain de peau, la finesse éthérée du voile. le sourire est curieusement peu évoqué. La documentation nécessaire à ce type de roman , fort spécialisé, et les recherches sont impressionnantes. La connaissance du milieu laisse penser que l'auteur baigne dans des eaux culturellement proches. Remonter le temps en tête à tête avec un emblème peut paralyser, modifier une icône peut confiner au sacrilège. La patine du temps donne-t-elle à l'oeuvre une aura supplémentaire, qu'elle n'avait pas à sa création . Quelle était son aspect originel?
La perception que nous en avons, déformée par de multiples apparitions, est une trahison de ce que Léonard de Vinci avait voulu transmettre. La transmission par ailleurs n'est pas le but. Un portrait à cette époque remplaçait la photographie d'aujourd'hui, réservé à une élite. L'image aujourd'hui a la banalité de la profusion, l'identité de chacun est noyée dans la masse d'images similaires.
Ce qui rend un tableau de la Renaissance exceptionnel, c'est son exemplarité. Il n'y en a pas deux.
D'où la grande difficulté d'oser toucher à une pièce unique, à jamais changée sous nos regards. de quel droit? La sacralisation de l'oeuvre ôte toute légitimité à sa modification, fut-elle justifiée sur le plan technique ou, autre sacrilège, esthétique.
Le mercantilisme prend bien évidemment le dessus sur tout autre considération, ce qui ne saurait surprendre.
Les personnages de cette histoire sont croqués avec faconde ou humour, forçant le trait parfois, sur un univers détaché des vicissitudes de notre matérielle condition.
Quelques effets stylistiques semblent volontaires, dans le ton suranné du milieu et les descriptions des travers du monde de la communications sentent le vécu.
Livre plaisant .
A lire
Commenter  J’apprécie          70
Je vais aller à l'encontre des critiques dithyrambiques que j'ai pu lire ici. Non pas que le sujet est inintéressant, bien au contraire, et que l'écriture soit mauvaise, loin s'en faut, mais il m'a manqué du corps à l'histoire (le seul visage de la Joconde ne suffirait donc pas ?!). Les chapitres ne semblent pas liés les uns aux autres, aucune émotion réelle ne ressort si bien que je suis restée étrangère au récit. Tandis qu'il est question d'alléger les vernis, le roman m'a semblé alourdi.
Commenter  J’apprécie          60
J'étais impatiente de dévouvrir ce riche roman sur La Joconde et le monde de l'art, des musées et de la restauration. Je suis novice en la matière et la lecture de ce roman est très intéressante.
Les chapitres sont courts et l'écriture fluide, c'est un roman agréable et qui se lit vite. C'est une plongée dans un autre monde.

Si j'ai beaucoup aimé l'histoire, le style d'écriture et les longueurs m'ont gênée. J'ai eu des difficultés à entrer dans le roman et a le terminer. Je suis restée en surface sans réussir à m'identifier ou en être absorbée.

Une lecture en demi-teinte.
Commenter  J’apprécie          60
Je ne suis pas convaincue par ma lecture.
j'ai beaucoup aimé le style : c'est une multitude de détails et de descriptions qui posent les personnages dans leur environnement : je savais tout d'eux depuis leur plus tendre enfance.
Mais voilà, ça ne fait pas un livre. Et je me suis longtemps demandé "pourquoi". Et j'ai eu la réponse très tardivement dans ma lecture. Et finalement cet évènement à fait pfft... parce que c'est un non événement, il arrive, mais ensuite il n'y a pas de conséquence.
C'était donc agréable à lire, mais je ne vais rien retenir du contenu
Commenter  J’apprécie          50
Aurélien est directeur du département des peintures au Louvre. Il est plus un spectateur de la vie qu'un des acteurs, il se laisse porter. Sa vie se trouve bouleversée lorsque qu'un cabinet préconise, afin de booster encore plus le nombre de visiteurs du musée, de restaurer la Joconde. Cette restauration consistant en l'allègement des vernis qui au fil du temps on ternit le portrait. C'est une révolution : oser toucher à la Joconde. Il va falloir convaincre les experts, trouver le bon spécialiste et faire une bonne communication car le monde entier va avoir les yeux tournés vers Le Louvre.
La première partie du livre est intéressante et se lit bien. Mais je me suis perdue dans la deuxième, de moins en moins crédible, trop de situations invraisemblables.
C'est dommage.
Commenter  J’apprécie          50



Lecteurs (1046) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..