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EAN : 9782848769882
352 pages
Philippe Rey (12/01/2023)
4.06/5   445 notes
Résumé :
Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné – une femme énergique d’un pragmatisme désinhibé –, et d’implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de La Joconde.
À contrecoeur, Aurélien part à la recherche d’un restaurateur assez audacieux pour supporter la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (142) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 445 notes
Prix Orange du livre 2023.

Paul Saint Bris, auteur que je découvre avec L'allègement des vernis, a écrit un roman impressionnant, récompensé par le Prix Orange du Livre 2023, où il fait preuve d'une écriture magnifique pour emmener son lecteur au plus près de l'oeuvre picturale la plus célèbre du monde : La Joconde.
En refermant L'allègement des vernis, je me pose cette question qui m'est venue pendant ma lecture : pourquoi un tel roman n'a-t-il pas davantage obtenu d'écho ? D'autres, bien moins riches, bien moins passionnants, confisquent les feux de la rampe. Publié par les éditions Philippe Rey, ce beau livre ne sort pas des catalogues des géants bien connus et ceci explique sans doute cela.
Déjà, le titre énigmatique mérite une explication car la technique dite de l'allègement des vernis concerne la restauration des tableaux, manoeuvre ô combien délicate ! D'ailleurs, le prologue rappelle le travail de Robert Picault qui, en 1773, sauva une peinture sur bois de Raphaël, peinture qui datait de 1510.
Rapidement, je suis entraîné sur les pas du personnage principal, Aurélien, directeur du département des Peintures au musée du Louvre. Avec lui, je rencontre Daphné Léon-Delville, tout nouvellement nommée Présidente du même musée. C'est justement elle qui veut augmenter la fréquentation, attirer toujours plus de visiteurs alors que les lieux sont au bord de la saturation, surtout pour admirer La Joconde, l'oeuvre mythique de Léonard de Vinci.
Pour cela, la patronne a fait appel à un cabinet spécialisé qui préconise l'allègement des vernis pour rafraîchir La Joconde… le laïus tendance de ces spécialistes n'est qu'une cascade d'acronymes et d'anglicismes ; c'est une véritable horreur dont le discours vise à imposer de nouvelles techniques de gestion à l'aide d'un langage préfabriqué. Dire que ces cabinets se font payer très cher avec l'argent des contribuables et que leurs services sont réclamés à tous les niveaux alors qu'élus et responsables devraient faire ce travail !
Bon. Revenons à Aurélien, véritablement torturé mentalement devant ce qui se prépare mais qui fait tout son possible pour trouver la meilleure solution, allant même en Toscane trouver un certain Gaetano, bien encadré par ses muses : Giuseppina et Lucrezia…
Heureusement, voici Homéro, un homme de ménage qui apporte une note insolite dans le récit et qui aura une influence importante jusqu'au bout alors que l'auteur me gratifie de détails intéressants sur la vie du musée, les luttes d'influence devenant vite politiques. Paul Saint Bris rappelle, au passage, les polémiques déclenchées par des projets comme les colonnes de Buren, la pyramide de Pei, le Centre Pompidou et bien d'autres qui ont fini par être acceptés.
Tout le récit est bien documenté, sans tomber dans le didactique. Paul Saint Bris a su me maintenir en haleine, m'inquiéter, me rassurer aussi, rappelant l'histoire d'un tableau que l'Italie nous réclame. Il parle de Lisa del Giocondo, née Gherardini, nommée Monna Lisa, candide bourgeoise de la classe moyenne de Florence, modèle d'un tableau commencé en 1503. L'auteur fournit une belle analyse de l'oeuvre signée Léonard de Vinci qui, invité par François 1er, transbahuta son tableau jusqu'à Amboise, en 1516, au Clos Lucé où il mourut en 1519,
L'allègement des vernis est un roman toujours saupoudré d'un humour délicat, feutré mais bien senti. Cela n'empêche pas l'auteur de livrer, au passage, une analyse méthodique impitoyable de la progression dans le cerveau et sur tout le corps du choc provoqué par un événement inattendu.
Un tel roman est difficile à mener à son terme tellement il bouleverse un ordre établi mais Paul Saint Bris, toujours avec délicatesse, sait ménager les surprises les plus inattendues que je vous conseille de découvrir à la fin d'une lecture aussi étonnante qu'instructive ; c'est un monde dont tout le monde entend parler mais dont nous ne connaissons que le superficiel. L'allègement des vernis a un grand mérite : décaper, gratter la surface pour permettre à chaque lecteur de très intéressantes découvertes et je remercie Nicolas Zwirn et Lecteurs.com pour cette inoubliable lecture.

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Avec un premier roman fort remarqué, L'allègement des vernis, Paul Saint Bris nous plonge dans le milieu de la peinture et de ses restaurateurs.
Aurélien, un intellectuel nostalgique est directeur du département des Peintures du Louvre. le musée est pour lui un refuge sacré, un temple de la contemplation qui lui a permis de se mettre à l'abri d'un monde changeant.
Or, voilà que même ici, le changement s'est immiscé. La nouvelle présidente, Daphné, à l'aide d'implacables arguments marketing formulés par des cabinets conseils propose rien moins qu'une restauration de la Joconde « le coeur du musée. Son ultime joyau. Sa raison d'être. » Grâce à l'allègement de ses vernis, en redonnant ses vraies couleurs à La Joconde, la peinture pourrait retrouver son éclat originel et créer un événement planétaire !
Aurélien est plus que réticent devant cette mission périlleuse, mais se pliera à la volonté collégiale de restaurer le chef-d'oeuvre. La décision adoptée, charge lui est donnée de trouver LE restaurateur assez audacieux pour mener à bien le rajeunissement de Monna Lisa, « la bonne main, précautionneuse et nuancée ».
Toujours à l'intérieur du musée, parallèlement à ce que vit Aurélien, un autre personnage Homero recruté pour l'entretien du Louvre, se livre à un ballet homérique entre les statues, avec son autolaveuse, sur les notes de L'Été de Vivaldi…
Dans ce roman aux multiples facettes, très documenté mais accessible à tous, Paul Saint Bris analyse avec finesse et non sans humour notre rapport à la beauté, au passé, et interroge notre relation à l'art, et à la place qu'occupent les oeuvres d'art dans nos existences le plus souvent entièrement tournées vers les nouvelles technologies et nous transformant en simples consommateurs. C'est aussi notre relation au changement dont il est question dans le roman.
En mettant brillamment en scène ses personnages dans ce lieu emblématique qu'est le musée du Louvre, l'auteur nous entraîne dans un roman passionnant et captivant.
Au fil du récit, l'allègement des vernis qui s'applique à La Joconde bénéficie également aux êtres qui la vénèrent...
J'ai trouvé ce personnage d'Aurélien, cet homme perdu dans son époque, certes trop mou, et pas assez ferme pour soutenir ses positions, ô combien attachant avec sa mélancolie, sa nostalgie, ses déboires amoureux et ses lamentations sur le désintérêt actuel de ses contemporains pour les oeuvres d'art.
En créant le personnage d'Homero, Paul Saint Bris a fait preuve de beaucoup de fantaisie et m'a emmenée dans le délire poétique et la passion de cet homme de manière absolument réjouissante et poétique. Son approche de Monna Lisa est fascinante !
La restitution de certaines oeuvres d'art aux Italiens est également évoquée, un thème on ne peut plus d'actualité puisque sept oeuvres à la provenance litigieuse sont sur le point d'être récupérées par l'Italie, mais pas La Joconde de Léonard de Vinci acquise, elle, par François 1er.
Cette visite littéraire du plus vaste musée au monde est passionnante tout comme sont enrichissantes et intéressantes les techniques utilisées par les restaurateurs, ce métier finalement peu connu.
J'ai pris un grand plaisir au fur et à mesure, à retrouver sur la toile les oeuvres citées.
Une fin un peu abrupte est mon seul bémol.
Si j'ai pu apprécier la richesse de L'allègement des vernis de Paul Saint Bris, lauréat du Prix Orange du Livre 2023, c'est grâce à Nicolas Zwirn, Lecteurs.com et les éditions Philippe Rey. Qu'ils soient ici vivement remerciés.

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Au fil du temps, ses vernis se sont oxydés et ses contrastes étouffés : c'est comme si une taie opacifiante s'interposait entre La Joconde et l'oeil qui la contemple. Alors, faut-il restaurer le tableau, comme le suggère le cabinet de consultants engagé par la nouvelle présidente du Louvre ? Ce serait « un événement planétaire » que de sortir la grande star du musée de sa « marée verdâtre », une occasion unique de faire « exploser les compteurs » de la billetterie, ainsi qu'en rêve sa dirigeante, pour la première fois non issue du sérail des experts et conservateurs, mais forgée au credo de la performance, du marketing et de la communication par une carrière dans de grandes entreprises privées. C'est aussi un sujet épineux, qui suscite la bronca des puristes et risque de rallumer la mèche des revendications de propriété italiennes. Et si l'intervention, hautement délicate malgré les avancées technologiques, défigurait définitivement l'oeuvre d'art la plus célèbre au monde ?


Aurélien, le directeur des peintures du musée, déjà très déstabilisé par ses déboires conjugaux, mais aussi par ses contemporains, bien plus occupés du reflet narcissique de leurs selfies que de la compréhension des grands thèmes peints – qui se soucie encore de saint Jean-Baptiste, voire de Jésus et de Marie, a fortiori des mythes et des figures antiques ? –, se retrouve malgré lui embarqué dans cette entreprise affolante. Trouvera-t-il l'expert idoine pour cette restauration d'exception ? L'opération sera-t-elle la réussite retentissante que l'on attend de lui, ou tournera-t-elle au désastre qu'il appréhende avec effroi ?


Nous voilà plongés avec curiosité dans une intrigue menée avec humour et impertinence par-delà les frontières du rocambolesque, à partager les doutes et questionnements d'un personnage fort habilement campé. le dénouement sera une apothéose absolue pour ce roman aussi plaisant qu'instructif, qui, entre l'histoire de la Joconde et celle, souvent étonnante, des pratiques et techniques de restauration, ouvre le débat sur notre relation à l'art, aux oeuvres et aux musées, à l'image enfin dans une époque où le bombardement généralisé des pixels détournent les hommes « des choses vraies, les obligeant à voir à travers un écran pour qu'ils n'aient plus jamais à lever la tête, courbant leurs nuques, figeant leurs regards dans la même direction pour l'éternité. »


Ce premier roman, dont l'humour et la fantaisie satiriques servent à merveille le propos, est une vraie réussite. Entre la conservation et la restauration des oeuvres d'art, en passant par les enjeux médiatiques et financiers d'un grand musée, c'est finalement à une réflexion d'ampleur sur les évolutions récentes de la société tout entière que nous convie malicieusement Paul Saint Bris.

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Directeur du département des Peintures du Louvre, Aurélien doit assumer la mission délicate de la restauration d'un tableau mythique, attraction majeure du musée : La Joconde. Cette décision audacieuse, c'est celle de Daphné, la nouvelle présidente à la tête du musée, une sacrée personnalité à laquelle on se doit d'obéir.
« Avec un talent et une intuition hors pair, elle avait considérablement amélioré la visibilité de l'établissement dans les médias et sur les réseaux sociaux. le pouls de Daphné battait au rythme du monde et même un peu en avance sur celui-ci, tant elle savait précéder les désirs de ses contemporains. »
Elle va jusqu'à recruter un cabinet conseil pour trouver des solutions et booster la fréquentation du musée. Parmi des propositions plus ou moins extravagantes, la plus audacieuse est cette restauration de la Joconde. Les outrages du temps ont dégradé la peinture, « les vernis oxydés et jaunis ont déréglé ses contrastes, opacifiant le portrait qui, année après année, s'enfonce un peu plus dans la pénombre. »
Aurélien, que l'idée de restaurer les couleurs de la Joconde en allégeant les nombreuses couches de vernis, répugne, est chargé de trouver l'expert en restauration capable d'une telle prouesse.
Cette quête pleine de folies et de rebondissements, nous fait découvrir les méandres du musée et les étapes d'une restauration à haut risque. L'enjeu d'une restauration qui s'attaque au symbole de l'art occidental, dépasse l'univers de l'art pour atteindre les sommets politiques.
On s'amuse et on souffre avec Aurélien de l'aventure de cette chirurgie esthétique sur une star de la renaissance italienne.
De nombreux personnages s'agitent et se croisent dans l'entourage de la belle Mona Lisa. Homero est l'un d'eux, sans doute le plus étrange, car il est le seul à avoir une approche sensuelle avec les oeuvres d'art. Ainsi, jugé sur son autolaveuse rouge, il imagine une chorégraphie poétique autour des statues antiques.
« le délire de cet homme sur sa machine, d'un spectacle touchant mais un peu cocasse, était devenu un ballet sublime. L'autolaveuse tournoyait, emportée par les mouvements sinueux des cordes. le technicien répondait par sa gestuelle à toutes les impulsions données par le rythme, alternant douceur et intensité, moments de fausses accalmies et vivacité fiévreuse. »

Ils sont nombreux à subir la fascination de Mona Lisa, et c'est cette étrange séduction qui va influer sur leur destin.
Par le biais de la restauration téméraire d'un chef-d'oeuvre et de ses répercussions médiatiques, c'est une satire de notre époque à laquelle nous convie Paul Saint-Bris.
Si les passages sur les difficultés qu'Aurélien rencontre dans son couple qui bat de l'aile ne m'ont pas passionnées, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les péripéties surprenantes de l'allègement des vernis de la Joconde.
J'ai également apprécié l'histoire de la restauration de tableau et de ses experts comme ce Robert Picault, qui déclare être l'inventeur de « l'enlevage » des peintures. Il devient fournisseur royal, mieux payé que le premier peintre du roi.
J'ai pris un grand plaisir à la lecture de ce premier roman. Une belle découverte.





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« Elle est l'art, sa figure incarnée. Ils la miment, la copient, l'adulent ou la détestent. Ils n'en détournent jamais le regard. »

Vous êtes peut-être déjà allés au Louvre et avez fait queue pour voir La Joconde ?
Comme beaucoup, j'ai suivi la file des visiteurs, piétinant pendant de longues minutes au milieu de l'agitation, des bousculades, des incivilités, du bruit, des appareils photos et des téléphones portables jusqu'à me retrouver à plusieurs mètres du tableau.
Là, j'ai pu prendre une photo et contempler le chef d'oeuvre de Léonard de Vinci quelques instants jusqu'à ce que des gardiens et la foule pressante me poussent vers la sortie.

Le Louvre est, dit-on, le plus beau musée du monde. Il est somptueux, je le reconnais, mais quelle déception ! Comment savourer ce moment où le regard souriant de Mona Lisa se pose sur vous ? le visiteur n'a qu'un désir, celui d'échapper à cette foule bourdonnante et de trouver une salle moins fréquentée et plus tranquille.
Heureusement, Le Louvre abrite une quantité incroyable de chefs d'oeuvre disséminés de part et d'autre du musée. Il est alors possible de s'arrêter quelques minutes, s'asseoir, prendre le temps de s'attarder sur une oeuvre.

Imaginez donc mon plaisir pendant ces cinq jours de lecture : Paul Saint Bris m'a guidée dans les coulisses de ce musée immense. Je me suis approchée de la jeune Florentine jusqu'à presque la toucher pour étudier les détails de sa composition. J'ai observé à loisir, dans le calme et le silence, son doux visage, son sourire énigmatique, la délicatesse des couleurs et des dégradés de son teint, les traces du temps sur ses traits.

*
Dans ce roman, le temps joue en rôle majeur. Afin de redynamiser Le Louvre et attirer davantage de visiteurs, il est décidé de restaurer la star du musée, la Joconde.

En effet, le tableau a été recouvert de plusieurs couches de vernis qui, avec le temps, se sont oxydés, déposant un filtre de couleur jaune verdâtre et l'opacifiant progressivement. Pour lui redonner son éclat et sa luminosité, raviver ses couleurs d'origine, révéler les détails que la pénombre cache, il faut dissoudre les vernis sans toucher aux glacis en dessous.

Les avis sont, comme vous pouvez l'imaginez, partagés.
« Qu'est-ce qui vous en empêche ? La difficulté technique ? Je ne crois pas que ce soit un problème aujourd'hui. Sans doute craignez-vous que toucher au symbole de l'art occidental entraîne des répercussions planétaires ? Pourtant, c'est exactement ce que vous devriez faire. »

Evidemment, le lecteur se positionne dans ce débat. Je me suis demandée de quel côté je me placerais, mais la réponse est évidente. Je l'aime telle qu'elle est, avec ses craquelures, avec la patine du temps, avec ce voile qui la rend si fascinante et mystérieuse.

*
Aurélien, le directeur du département des Peintures du Louvre, choisit Gaetano Casini, un restaurateur florentin expérimenté, talentueux, capable de supporter la pression. Mais l'allègement des vernis comporte des risques, celui d'altérer de façon irréversible le chef d'oeuvre du maître de la Renaissance.

« Pour les oeuvres comme pour les êtres, remonter le temps était une quête vaine et forcément décevante, Aurélien en était convaincu. Sa mission à lui était de conserver, de prendre soin des oeuvres, de les chérir, de faire peser sur elles le moins d'aléas possible. »

Commence alors une intrigue captivante et inattendue où le lecteur côtoie une galerie de personnages attachants de part leurs rêves, leurs peurs, leurs failles et leurs erreurs. Ils sont particulièrement bien dépeints, leur caractère finement analysé : Aurélien, qui doit mener à bien la restauration du tableau malgré lui, est un homme plutôt discret et sensible, nostalgique, attaché au passé ; le restaurateur Gaetano est tout son contraire, un artiste haut en couleur, fantasque et imprévisible ; Homero, un technicien de surface qui a une façon très originale de faire le ménage au milieu des antiquités du musée ; et la nouvelle directrice du Louvre, entreprenante et audacieuse.

Avec un style très agréable, instructif, vif, rythmé par des chapitres courts, Paul Saint Bris fait le récit de destins qui se croisent, se frôlent, s'entrelacent et se décroisent dans une atmosphère qui se charge d'une tension croissante au fur et à mesure que Mona Lisa se dévoile.

*
Cette histoire est l'occasion de réfléchir à des thèmes relatifs à l'art et l'histoire de la peinture : l'esthétique, l'intemporalité et le sens d'une oeuvre, mais aussi la place de l'artiste et du restaurateur. Face à la Joconde, Gaetano va mettre en regard le génie du maître italien et son art, son habileté, sa sensibilité, en allégeant l'oeuvre de plusieurs couches de vernis tout en gardant son charme et son authenticité.

Paul Saint Bris développe également le thème de l'ascendant du marketing et de l'image dans les musées. L'art s'est transformé en véritable industrie : les musées ont en effet pour ambition de rendre accessible l'art à tous, ce qui est louable, mais la démocratisation culturelle s'est accompagné également d'une politique mercantile visant à attirer toujours plus de visiteurs et à faire du chiffre d'affaire.

*
Prix Orange du livre 2023 qui récompense les nouveaux talents de la littérature, « L'allègement du vernis » est plus qu'une restauration de la Joconde, c'est aussi un roman qui porte un regard acéré et satirique sur notre monde contemporain.
Un très bon premier roman à découvrir.
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critiques presse (3)
LaPresse
24 avril 2024
Mais au-delà de la « Jocondemania » qui se dessine dans le roman autour de l’œuvre mythique de Léonard de Vinci se dévoilent également d’autres enjeux comme la marchandisation de l’art au nom du rendement. Un sujet audacieux quand on songe à toutes les grandes restaurations qui ont tourné au fiasco et aux défis très actuels que doivent affronter les musées pour survivre financièrement.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
26 juin 2023
Dans ce premier roman, Paul Saint Bris imagine la restauration du tableau et ses conséquences. Épatant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
23 janvier 2023
A partir de l'idée de redonner ses vraies couleurs à la Joconde, Paul Saint Bris signe un premier roman qui n'en manque pas, entre polar satirique et plongée dans le milieu de la peinture et de ses restaurateurs.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (163) Voir plus Ajouter une citation
Il y a un moment - et il vient assez vite - où vous ne savez pas qui est le groupe qui s'affiche en lettres rouges au fronton de l'Olympia. Vous n'en avez jamais entendu parler et vous vous en foutez royalement. Il y a un moment où le visage de l'égérie Chanel en quatre par trois dans le métro ne provoque aucun stimulus dans votre cerveau, si ce n'est une admiration distraite pour la géométrie de ses traits. Vous ne le reconnaissez pas. Néant. Il y a un moment où des pans entiers du langage vous échappent. Il y a un moment encore où les jeunes générations vous semblent déguisées dans la rue. Vous les regardez, amusé, comme un sujet exotique plaisant et lointain.
Arrive ce moment où vous vous rendez-compte que vous vous êtes lentement extrait du bruit du monde. Que vous vivez dans le confort d’une réalité parallèle, votre propre réalité, figée, façonnée selon vos goûts et vos envies, mais hermétique aux pulsions de la société. C’est en général à partir de ce moment-là que vous commencez à parler d’avant. Vous développez une empathie inédite pour des choses que vous n’aviez jusque-là pas remarquées. Vous portez sur votre entourage un regard empreint de nostalgie, comme si celui-ci était menacé d’une destruction prochaine. Avant pourtant reste votre présent, mais vous pressentez qu’il appartient déjà au passé, car vous-même avez subtilement glissé. Et si vous parlez d’avant, vous parlez aussi de maintenant comme si ce n’était pas de votre temps qu’il s’agissait, comme si maintenant était étranger, allogène, comme si maintenant n’était pas un bien commun à tous les vivants mais un privilège réservé à d’autres que vous ne comprenez plus.
(p76-77)
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Le train se mit en branle. Le contrôleur passa dans chaque cabine, énonçant les recommandations d'usage sur les précautions à prendre contre les vols, lesquels, pensa Aurélien, faisait indéniablement partie du patrimoine immatériel du voyage en train de nuit. Si les voleurs devaient disparaître, on en viendrait presque à en parler avec nostalgie. Il avait conservé un attachement particulier pour ce mode de transport qui avait accompagné ses périples d'étudiant. Il retrouva avec tendresse la sensation exquise de s'endormir, bercé par le tactactac des roues sur les rails, ballotté au gré du roulis du train. Une multitude de signaux auditifs se rappelèrent à lui - le train de nuit est avant tout une expérience auditive-, le bruit ouaté du passage des tunnels et la subite décompression de leurs sorties, les conversations des couloirs qui intriguent et inquiètent, les sifflets des chefs de gare qui parviennent jusqu'aux confins des rêves, le son d'un rire ou d'un éclat amoureux, peut être celui d'un orgasme, le hululement bref et sympathique de la micheline que l'on croise, auquel on répond, et la manière dont ce salut se dilue instantanément dans la nuit, emporté par la vitesse, les coups bourrus du contrôleur contre la porte pour prévenir de l'arrivée imminente, l'agitation fébrile que l'on perçoit dans la cabine d'à côté, les roulements des valises dans l'allée, les premières paroles du jour.
(p.158-159)
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(Les premières pages du livre)
Prologue
Mue prodigieuse
Il a réduit la peinture à sa stricte matière, à sa quintessence, à ses deux dimensions : un mince film coloré aussi fragile que l’aile d’un papillon, un agglutinat de pigments et de liants fin comme une peau humaine, si fin qu’il a pu admirer le dessin au travers. Cette membrane gigantesque, il l’a séparée du panneau de bois pulvérulent qui lui servait de support, au prix d’une patience infinie, puis il l’a marouflée sur un châssis entoilé d’un coutil au point serré. Il aimerait qu’on fasse ainsi de son âme, qu’on la détache de sa vieille carcasse fatiguée pour l’arrimer à un corps neuf et vaillant. Qu’on lui donne la vie éternelle.
Le fils l’a aidé à installer la peinture sur le chevalet. Il a demandé que l’œuvre lui soit présentée sur son revers ; il a bien assez contemplé le saint en lévitation sur son rapace, c’est le dos du tableau qui l’intéresse désormais. Dans l’atmosphère enfumée de vapeurs nitreuses, ses mains douloureuses, cloquées et desséchées, ses mains attaquées par l’acide, déformées par de grotesques bubons, ses mains pourtant divines d’habileté, ses mains qui sont sa peine et sa fierté fouillent les étagères. Elles palpent, fébriles, les flacons aux formes variées, toute une pharmacopée fumante, et parmi les fioles, elles trouvent une plume et un encrier.
Alors il grimpe sur un haut tabouret avec les précautions dues à son âge, et là, une fois calé sur l’assise, la plume dans une main et l’encrier dans l’autre, il s’immobilise. Le regard égaré dans la monotonie du tissu, il pense aux premières fois, aux expérimentations ratées, aux menaces et critiques assassines. Il pense à la foule bruissante du Luxembourg venue admirer sa Charité, à l’extase des bourgeois, aux compliments du roi. Il pense aux honneurs reçus, au logement à Versailles, à la fabuleuse pension. Surtout, il pense aux génies qu’il a côtoyés dans la chair de la matière, aux prodiges qu’il a fréquentés dans l’intimité de la peinture, réunis par-delà les espaces et le temps, valeureux compagnons de la beauté.
Ainsi, les doutes et la suspicion ont fait place à l’étonnement et à l’émerveillement. De fabulateur, il est devenu alchimiste, puis magicien, puis Dieu. Comme toute bonne chose, cela n’a pas duré. Malgré la pression, il s’est gardé de livrer son secret, croyant s’assurer par là qu’on ne pourrait se passer de lui. On s’en est passé. L’humanité se passe parfois de Dieu. On l’a écarté, rejeté. D’autres sont venus avec des techniques plus performantes et des prix plus avantageux. Il n’en conçoit plus d’amertume. C’est le destin des hommes. Rien d’autre que le destin des hommes. Au moins, il a connu la Gloire.
La plume plonge dans l’encrier et vient gratter la toile avec un crissement aigre. L’émotion qui l’envahit, brûlante, est légitime : il met ici un terme au travail de toute une vie. C’est sa dernière œuvre. Son chant du cygne.
D’une calligraphie prudente, appliquée, de celui qui a appris sur le tard, il écrit :
En 1510, peint sur bois par Raphaël d’Urbin. En 1773, la peinture a été séparée de l’impression restant sur le bois et adaptée sur cette toile par Picault.
Il prend un moment pour se relire à voix basse, plusieurs fois, comme s’il marmonnait une prière. Il éprouve un sentiment d’incomplétude. Non, ce n’est pas ça, ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est pas assez ça. Il incline la tête et soulève de nouveau la main. Suspendue en l’air, la plume hésite un temps avant de retourner au contact de la toile grise, à l’endroit exact du point final. D’un mouvement sec et nerveux, il transforme le point en virgule, puis avec application il complète la phrase. Il la complète avec le seul qualificatif qui lui revient, par-delà la technique et la profession, par-delà le savoir, le geste et le métier, le seul qualificatif qui convient à son talent, celui qui unit le peintre et le restaurateur dans un même élan de création, qui met sur un plan d’égalité Raphaël Sanzio d’Urbin et Robert Picault de Paris. Le seul qualificatif à sa divine mesure :
… et adaptée sur cette toile par Picault, artiste.

Première partie
Sweetie
Look at me like a Leonardo’s paintin’
Look at me but don’t touch me
I’m sexy like a Leonardo’s paintin’
Just want me but don’t touch me

« C’est une star planétaire. Tu connais, c’est obligé ! » avait dit Zoé en lui glissant un de ses AirPods dans l’oreille. Aurélien avait balancé la tête au rythme de la chanson. La musique ne lui évoquait rien, pas plus que son interprète, mais elle avait le mérite d’être entraînante et, en tant que conservateur, il était plutôt en phase avec les paroles.
Daphné aussi s’était étonnée de son ignorance. D’un ton caustique, la présidente qui aimait les chiffres lui avait rappelé quelques fondamentaux pour rafraîchir sa mémoire : six Grammy, un milliard d’écoutes cumulées, une ligne de streetwear et des contrats d’égérie avec les marques les plus en vue du moment. Passer à côté de sa popularité, c’était vraiment ne pas vouloir faire partie du monde. Oui, s’était excusé Aurélien, maintenant qu’elle en parlait, ça lui disait peut-être quelque chose.
Après un divorce difficile qui l’avait éloignée de son public, la star opérait un retour aux sources et au RnB de ses débuts. À peine dévoilé, l’étendard féministe Leonardo’s Paintin’ s’était imposé en tête du hit-parade. Dans le cadre de sa tournée promotionnelle, l’artiste de passage à Paris avait tenu à se rendre au Louvre et avait explicitement demandé la présence du directeur du département des Peintures à ses côtés. S’il avait un peu rechigné, Daphné lui avait fait comprendre que certaines occasions de communication ne se refusent pas.

Quand Aurélien rejoignit le petit groupe au pied de la Victoire de Samothrace, Daphné était déjà là avec la directrice des relations extérieures ainsi que la chanteuse et la demi-douzaine de femmes qui constituait son entourage. Un caméraman filmait, légèrement en retrait. L’artiste arborait une longue crinière rose, une combinaison aux reflets irisés et des chaussures effilées comme des poulaines. Blotti contre son sein, un animal au pelage clair qu’Aurélien reconnut être une hermine ou un petit furet – le même que Vinci avait représenté dans les bras de Cecilia Gallerani – le regardait d’un air cruel en passant à intervalles réguliers sa minuscule langue sur ses canines pointues. La jeune femme lui caressait nonchalamment la tête de ses ongles immenses. « She doesn’t like men, my sweetie! » Aurélien recula d’un pas.
« Let’s go ! » envoya la chanteuse avec autorité. Le conservateur guida le groupe dans l’aile Denon déserte. On avait retardé son ouverture pour éviter des bousculades et permettre à l’artiste de profiter des œuvres sans être importunée. Les gardiens se tenaient à distance, dans les oreillettes les consignes étaient claires, pas de demande d’autographes ou de selfies pour le personnel.
Arrivé dans le Salon carré où siègent les primitifs italiens, Aurélien montra Saint François d’Assise recevant les stigmates du précurseur Giotto. C’était une bonne entrée en matière. Sur un fond d’or hérité de la tradition byzantine, saint François, genou en terre, paumes ouvertes, surpris, ébloui et peut-être même inquiet, recevait du Christ représenté en étrange séraphin les marques du supplice de la croix. Pour figurer l’opération, Giotto avait dessiné des rayons dorés reliant les mains et les pieds de Jésus à ceux du saint.
« Lasers. It looks like fucking lasers ! » lâcha la chanteuse avant de tourner le dos au tableau. Aurélien hocha la tête. C’était une manière de voir les choses.
Si la star lui en avait laissé le temps, il aurait attiré son regard sur la composition en diagonale opposant le monde des hommes et la sphère céleste. Il aurait fait remarquer la posture expressive inédite du saint auquel tout un chacun pouvait s’identifier. Il aurait expliqué que dans cette volonté de rendre accessible le sacré, dans cette recherche du réel au détriment de l’idéalisation, il y avait là les germes vivaces de la révolution humaniste. Et si l’on y ajoutait les intuitions du maître en matière de perspective, toutes ces caractéristiques, aurait-il conclu, faisaient de Giotto un pionnier et certainement le père de la Renaissance italienne.

Il ne dit rien de tout cela ; le groupe s’était désintégré et déambulait dans la Grande Galerie, puis disparut subitement dans la salle des États. Aurélien, un peu vexé, les retrouva sans se presser. La chanteuse se tenait face à La Joconde. De part et d’autre, les six amazones s’étaient réparties en arc de cercle le long de la rambarde de protection. Il hésita à se lancer dans un commentaire du tableau, mais l’Américaine posa son index sur ses lèvres violettes.
Ils restèrent là un moment sans rien dire quand elle imprima à sa colonne vertébrale une ondulation subtile, un frémissement qui naissait quelque part dans ses cuisses et se propageait vers sa nuque comme une brise sur un champ de blé. Les yeux dans la peinture, le corps parcouru d’une houle à l’amplitude croissante, l’artiste descendit lentement sur ses talons jusqu’à s’accroupir complètement, avant de se redresser dans une oscillation serpentine dont la fluidité était interrompue d’à-coups et de tremblements, comme si cette généreuse enveloppe de chair abritait une armature mécanique. La tête, mobile au bout de son cou, dodelinait de droite à gauche. Ses longs doigts déployés en éventail caressaient l’air d’une gestuelle nécromancienne. Autour, les jeunes femmes se balançaient comme un chœur gospel. Certaines envoyèrent quelques vocalises. L’hermine juchée sur l’épaule de sa maîtresse accompagnait le rythme de mouvements de sa queue à l’extrémité charbonneuse. Elle tournait de temps en temps vers Aurélien un faciès haineux.
Prise entre l’œil avide d’un iPhone et celui bienveillant de La Joconde, l’Américaine poursuivait une chorégraphie à la sensualité robotique, vaguement obscène si l’intention n’apparaissait pas si pure ; dans l’é
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Et il pensa que c’était justement ce qui terrifiait Léonard, le déluge, dont le maître était certain qu’il amènerait avec lui la fin des temps. Peut-être pas le déferlement d’eaux tourmentées et bouillonnantes qu’il avait dessiné dans les dernières années de sa vie au Clos Lucé., mais un torrent d’images continu, si abondant, si dense, qu’il deviendrait impossible d’en détacher le regard. Des milliards de formes et de couleurs, des milliards de pixels, agencés pour surprendre, étonner, captiver sans cesse, bombardés dans un flux intarissable et indigeste, une diarrhée dont on ne pourrait se soustraire à moins de renoncer à faire partie du monde. Et ce déluge aurait raison des hommes et de leur intelligence, de leur capacité à vivre et à être, de leur capacité à réfléchir et à s’émouvoir, de leur capacité à aimer. Il les détournerait des choses vraies, les obligeant à voir à travers un écran pour qu’ils n’aient plus jamais à lever la tête, courbant leurs nuques, figeant leurs regards dans la même direction pour l’éternité.
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Au-delà de l’emprise du marketing sur son métier et des changements radicaux induits par les nouveaux usages numériques, un sujet le souciait particulièrement : les clefs de compréhension de la peinture se perdaient. Les grands thèmes des œuvres peints, sacrés et profanes, s’éloignaient inéluctablement des préoccupations de ses contemporains. La plupart des allégories et des figures antiques représentées demeuraient un mystère, mais un mystère ennuyeux qui ne valait pas la peine d’une recherche Wikipédia. Rares étaient ceux qui savaient encore qui étaient les Horaces, et quelle était la nature de leur serment. Sondage après sondage, l’athéisme gagnait des parts du grand marché des religions et de plus en plus les guides devaient expliquer aux groupes scolaires qui était saint Jean-Baptiste, parfois même Jésus et Marie. Quantité de références n’étaient plus perçues. Et au même titre qu’Aurélien n’avait jamais été touché par l’art des pharaons dont il ne comprenait ni la cosmogonie ni les rites, il voyait bien que ses contemporains peinaient à dépasser une appréciation purement esthétique de la peinture, et que dans la plupart des cas, les œuvres, si belles soient-elles, demeuraient dépourvues de sens. C’est comme si un peu cet art-là, le sien, perdait son pouvoir d’expliquer le monde.
On lui rétorquait qu’il ne fallait pas être alarmiste ; quatre cents ans avant Jésus-Christ, Socrate déplorait aussi le délitement de la société. Si les gens ne savaient plus lire les chiffres romains, ce n’était pas bien grave, on les remplacerait par des chiffres arabes. On rallongerait les cartels pour donner davantage de contexte. Des applications sur smartphone faisait un travail didactique remarquable. Sur les réseaux, les influenceurs offraient de nouvelles possibilités de médiation et s’adressaient à un large public. On n’allait pas regretter le latin non plus. C’était la marche du monde.
Pourtant, cette évolution l’affectait. Il se sentait moins l’envie de transmettre, comme sil n’avait plus les outils pour toucher les gens. Et puis, si cela ne suffisait pas, un regard nouveau se posait sur le musée, un regard qui n’y voyait qu’une succession de viols et de persécution des minorités, d’oppression patriarcale, de male gaze. Il ne niait pas le rôle de l’art dans la perpétuation du système dominant, il ne réfutait pas sa portée idéologique, bien souvent au service des puissants, mais il faisait la part des choses. Il n’éprouvait pas le besoin de réparation. C’étaient d’autres temps. Malgré lui, le musée devenait le terrain de luttes politiques qu’il maîtrisait mal.
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