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Le poids des héros.  David Sala Casterman.  2022 



Comment se construit-on, quand on est un petit garçon et que l'on apprend que ses grands pères ont été des héros aussi bien dans l'Espagne franquiste, qu'en France pendant la deuxième guerre mondiale ? le petit garçon qui ne semble pas écouter saisit l'histoire de sa famille lorsque les adultes parlent. de fait, l'enfant devenu adulte s'interroge sur l'impact des drames du passé sur les descendants. Et sur sa propre construction face à ces hommes formidables.


Cette magnifique BD au style flamboyant nous emmène dans l'imaginaire mais aussi dans l'histoire familiale du petit David, le narrateur et auteur de cette superbe histoire.


Le dessin des personnages est incroyable de vérité dans les attitudes et les expressions des visages. Les décorations intérieures des maisons et appartements sont époustouflantes dans la datation des époques et leurs pouvoirs evocateurs. le dessin des années terribles évoque Munch ou Shiele. L'auteur n'édulcore pas l'indicible et cette BD, qui insiste sur le devoir de mémoire, interpelle.


J'ai particulièrement aimé le côté Kitsh très évocateur de nos années 70.

Le livre a reçu le prix Landerneau très mérité 


&&&& COUP DE COEUR 


#lepoidsdesheros #davidsala #casterman #prixlanderneau #bd


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J'avais déjà apprécié les dessins de ce scénariste dans le joueur d'échecs. le regard est tout de suite attiré par un festival de couleurs où les planches n'ont aucun vide. Ce roman graphique est une merveille ! Un homme reçoit sur son lit d'hôpital sa fille et son petit-fils et il n'est pas question qu'il meurt avant Franco !
David Sala rend hommage à ses grands-pères résistants espagnols ainsi qu'aux autres membres de sa famille. C'est avec pleins d'émotions, qu'avec ses yeux d'enfant, il nous fait revivre, à nous aussi, une certaine époque comme ces papiers peints ornés de gros motifs. Dessins et couleurs nous en mettent plein la vue. Prodigieux, talentueux, sublime, puissant, etc. etc.
Détaillez la dernière double page. Que de nostalgie !
Beaucoup de prix Goncourt sont adaptés en B.D. alors quand le roman graphique pourra-t-il concourir aussi ? Ce poids des héros l'aurait plus que mérité.
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Cette histoire est celle de l'auteur. Il y raconte l'influence de son héritage familial.
Ses grands-parents ont émigré d'Espagne à l'arrivée de Franco au pouvoir. Son grand-père maternel après avoir fui le régime de Franco est interné dans un camp de travail français, puis incorporé dans la 15ème compagnie des travailleurs espagnols volontaires. Il sera fait prisonnier par les Allemands et interné au camp de Mauthausen dont il ressortira vivant après la libération.
Son autre grand-père a aussi fui l'Espagne avant de devenir résistant dans le maquis.

David grandi dans les années 70, j'ai beaucoup aimé l'immersion dans cette époque, avec les références culturelles faites par l'auteur.

L'auteur aborde son enfance et son rapport aux épreuves qu'ont traversé ses grands-parents avec une grande délicatesse.
Les dessins et surtout la richesse des couleurs montrent pour moi le décalage entre l'innocence de David et sa confrontation avec les horreurs de l'histoire et celles qui viennent s'immiscer dans son quotidien.

On voit l'auteur grandir, faire des choix, avancer avec les aléas de la vie, mais toujours avec l'ombre de cet héritage familial, comme un poids. Cet ouvrage semble être sa libération, comme si en couchant ses souvenirs et son point de vue d'enfant sur le papier, il arrivait à une sorte d'acceptation de ses souvenirs en les démystifiant.
L'histoire est vraiment touchante, à tous points de vue.
Les dessins et les couleurs la subliment et m'ont conquise. Un ouvrage magnifique.
Lien : https://www.instagram.com/da..
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Ancien coiffeur engagé volontaire dans la cavalerie de l'armée républicaine afin de combattre les forces du Général Franco, Antonio Soto de Torrado est dénoncé par son oncle, bras droit de Franco. Prévenu par sa tante, condamné à mort, il n'a d'autre choix que de fuir son pays et quitter sa famille, avant le lever du jour. Arrivé en France, il est incorporé dans la 15è compagnie des travailleurs espagnols volontaires. Il participera à la campagne de France, puis se fera prisonnier par les Allemands avant d'être déporté au camp de concentration de Mauthausen, dont il sortira vivant en mai 1945... Aujourd'hui, sur son lit d'hôpital, il reçoit la visite de sa fille et de son petit-fils, David. Si son état de santé est préoccupant selon son médecin, pour lui, il est hors de question de mourir avant Franco. Il décèdera paisiblement pendant son sommeil... 6 mois après la mort du Général... Tout gamin à l'époque, David se souvient encore de ce grand-père maternel, dont le portrait, d'une infinie tristesse, ornera pendant longtemps un mur de la maison familiale.

C'est son histoire mais aussi celle de son grand-père paternel, espagnol résistant dans le maquis, que David Sala nous raconte avec forces et émotions au coeur de cet album. Une histoire familiale touchante qui trouve ses racines dans l'Espagne de Franco, que ses deux grands-pères ont combattu ou fui. Une histoire, évidemment, lourde à porter, inscrite elle-même dans L Histoire. Mais aussi un devoir de mémoire que l'auteur a dépeint, d'abord avec son regard d'enfant, lui qui a eu la chance de côtoyer ses grands-parents et écouter un pan de leur passé, puis avec son regard d'adulte, saisissant alors l'importance, la portée de ce passé, ô combien tragique et éprouvant. Une portée aussi bien historique, personnelle que familiale. Aussi, David Sala questionne-t-il sur le poids des héros, que furent ses deux aïeux. Un héritage tout aussi important que précieux. Ce récit, sensible, intime, est servi par un graphisme détonant. Les planches sont tantôt très colorées, fleuries, pleines de vie, tantôt beaucoup plus sombres, parfois violentes.
Un album profond et salutaire, pour tout simplement, ne pas oublier...
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J'avais vu passer cette grosse BD à plusieurs reprises sur Babelio. Pas très attirée par le style des illustrations, j'avais repoussé sa lecture... Jusqu'à ce qu'on me l'offre.

Et je dois dire que ça aurait été vraiment dommage de passer à côté ! Oui, les illustrations de David Sala (que je découvre avec cette BD) sont spéciales, mais elles correspondent incroyablement bien à son sujet. Son travail sur les visages, les corps, les mains et les couleurs est ahurissant. Tout comme sa reconstitution des années 70.

"Le poids des héros", c'est la transmission de l'histoire familiale. Les deux grands-pères de David Sala ont fuit l'Espagne de Franco pour se retrouver face au nazisme en France. Des héros qui ont vécu selon leurs convictions, sans éclat ni tambour. Et qui ont survécu à l'horreur. Un héritage plus ou moins lourd à porter selon la sensibilité des descendants et leur envie de le transmettre.
Le travail de recherche et de mémoire de David Sala est admirable. Son traitement, distillé dans une autobiographie est particulièrement délicat.
Une BD puissante et un grand coup de coeur !
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Un récit à l'atmosphère singulière, qui est traversé par beaucoup d'émotions. J'ai parfois eu l'impression de « flotter » au dessus du récit, qui change de rythme à plusieurs reprises. C'est une histoire qui parle aussi de mémoire, de transmission. À la fin du récit, l'histoire de ces héros semble prête à être transmise à une nouvelle génération. le travail graphique de David Sala est à couper le souffle. Il parvient à la fois à représenter des ambiances très marquées (je pense à cette tapisserie très 70's) mais aussi à dépeindre certaines scènes dramatiques avec des choix de couleurs tout à fait étonnants. Il fait aussi des clins d'oeil à certains pans de son travail. Je l'avoue, j'ai du mal à parler de cette BD tant elle est unique, mais je l'ai trouvée très belle, très forte. Elle se vit, elle se ressent, elle est intime et universelle à la fois.
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R E S I S T A N C E S
Cet album prodigieux pourrait aussi s'appeler Résistances ; comme la résistance formée par la soudaine unité engendrée par le rapprochement de fibres éparses ; formée également par des hommes et des femmes libertaires et courageux.
Résistance ; comme la force mentale désignant l'aptitude d'un être humain à s'opposer au passage d'un courant de pensée nauséabond sous une tension politique donnée...

En tout cas, c'est un truc de dingue. D'AMI 8 en R16, de Brassens à Renaud Séchan, de journées de commémorations en journées de collège, l'auteur nous offre une très belle rétrospective des années 70 alors qu'il nous raconte son enfance et aussi la vie intrépide de son grand-père qui fut résistant au franquisme, en fuite, interné au camp d'Argelès-sur-Mer, incorporé dans la 15e compagnie des Travailleurs Espagnols Volontaires puis interné dans un Stalag jusqu'en décembre 1941, enfin déporté au camp de concentration de Mauthausen, et finalement survivant des camps.

C'est une biographie et une autobiographie lumineuse. L'histoire est émouvante et la narration sans faille.
Un certain Henri Beyle disait « Et toujours au bout de chaque rue, une montagne. », moi je dis "Et toujours à chaque page, une oeuvre d'art."
Car chaque vignette est travaillée, spectaculaire, belle à en couper le souffle.
Le dessin de David Sala est inspiré de Pop-Art, de Léon Golub, de Maurice Utrillo, de Gustav Klimt, de Gauguin, de Raoul Dufy
Il est aussi très inspirant.
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Les premières pages m'ont un peu déstabilisée; le dessin est tellement autre, différent de ce qu'on a l'habitude de découvrir dans une bande dessinée. Mais passé ce premier étonnement, j'ai plongé avec délice dans ces pages comme faites à l'aquarelle, dans ces décors seventies faits de fleurs oranges et de motifs géométriques (RIP le papier peint de la chambre de mon enfance).
L'histoire saute les années pour couvrir toute la vie de l'auteur. On y sent peser les figures de grands pères héros de la résistance. Et nous, comment pourrons nous égaler ces chantres de la liberté et du courage ?

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Troisième coup de coeur 2022 ! En deux mots : puissant et éblouissant.

David Sala revient sur l'histoire de sa famille  marquée par les parcours héroïques de ses grands-pères espagnols et résistants. Ces derniers ont fui le franquisme pour se réfugier en France et ont échappé de justesse (c'est le cas de le dire) à la mort, durant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur relate aussi son rapport à l'art à travers les influences culturelles (musique, cinema, objet, dessin) qui l'ont bercé de l'enfance dans les années 70 jusqu'à sa vie d'adulte (carrière de dessinateur).

Le poids des héros est avant tout un album intime sur la nécessité de transmettre et la mémoire (en héritage). C'est un témoignage très fort où l'adulte part de ses souvenirs d'enfant pour évoquer les sacrifices consentis par les générations antérieures afin de ne jamais renoncer à l'idéal fondamental qu'est la liberté.

Le nec plus ultra de cette bd réside dans la profondeur et la qualité de la narration qui m'a vraiment happée. Elle alterne de manière habile les passages durs (enfer du camp de concentration de Mauthausen, résistance face à la Gestapo, mort tragique d'un de ses camarades de classe) avec des souvenirs doux (anecdotes de l'enfance, de l'adolescence, débats politiques des parents).

Une sensation d'apaisement se dégage de la bd grâce au graphisme à la teneur cathartique qui détonne. D'une beauté singulière, le dessin aux couleurs flamboyantes (psychédéliques) entremêle onirisme et réalité : tapisserie à fleurs, vêtements et objets des années 70... le rendu fait alors place nette à l'émotion en nous plongeant dans l'esprit de l'auteur : c'est superbe. Certaines de ses planches m'ont fait penser aux tableaux de Klimt et de Chagall où l'imaginaire tient une place prépondérante.

Pépite autobiographique, le poids des héros est à la fois une magnifique contribution à la mémoire collective (merci) et un album atypique à avoir absolument dans sa bibliothèque.
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Un roman graphique et autobiographique bouleversant, qui nous plonge dans les années 70-80, au sein d'une famille fortement unie par ses origines et ses valeurs.
Les deux grands-pères de l'auteur, des républicains espagnols, ont été des héros. Tous deux ont dû fuir l'Espagne pour la France. L'un a survécu à Mauthausen. David Sala commence par poser ça là, ce poids ; mais c'est à travers son ressenti de petit garçon, davantage que par leurs souvenirs, que leur histoire est retracée : le portrait accroché au mur du salon, le livre "Déportations" que l'enfant feuillette en douce dans les toilettes...
L'auteur nous raconte son enfance à l'ombre de ses héros.
Il y a les bagarres entre frères.
Et la cérémonie du 8 mai.
Et puis il y a le décès tragique d'un camarade de classe.
Et puis les études à l'école de dessin.
Et puis les nouvelles échangées de loin avec la famille, quand on grandit et qu'on la quitte...
Les illustrations explosent de couleurs, à l'image de la couverture. Et ça, c'est un tour de force, d'utiliser aussi bien la couleur pour décrire l'innocence de l'enfant au jardin, que pour représenter la déportation.
Et puis ce petit réconfort : le grand-père refuse de mourir avant Franco, eh bien il parvient à lui survivre quelques mois.
Une dernière victoire, pour ce héros.
Challenge Bande dessinée 2022
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