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L'auteur nous relate des souvenirs d'enfance et notamment ceux liés à ses grands-pères d'origine espagnole, chacun ayant combattu et résisté lors de la période de la seconde guerre mondiale. C'est magnifiquement illustré, chaque période de l'histoire avec un style pictural différent collant parfaitement au récit (on est parfois proche du fauvisme). Les couleurs sont parfaitement choisies, les périodes de l'imaginaire de l'enfance avec ses fleurs colorées sont magnifiques et que dire de la précision donnée dans la reconstitution des années fin 1970 / début des années 1980 (en passant par les objets, le carrelage, l'habillement, les tapisseries à fleurs...). Seul bémol et raison pour laquelle je n'ai pas mis la note de 5, c'est la fin de l'histoire que j'ai trouvé trop auto-centrée sur l'auteur et sa vie personnelle.
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Une claque graphique et colorée ! Voici le premier album que je lis de cet auteur et c'est un coup de coeur. David Sala y raconte au travers de ses yeux d'enfant la vie de sa famille et plus particulièrement de ses deux arrière-grand-pères, tous deux espagnols et ayant fui le régime franquiste vers la France durant la guerre civile espagnole où ils résistèrent tous deux à leur manière. L'auteur est dès ses premières années touché par ce passé familial qui le poursuivra jusqu'à l'âge adulte comme si les gênes avaient une mémoire (comme il le dit), les horreurs vécus par ses aïeux lui inspirant une profonde colère et un dégoût immense.

Que dire des illustrations ? Je les ai adorées et quelle originalité de traiter un sujet aussi sombre avec des planches si colorées et pétantes. Quelles explosions de couleurs à chaque page tournée et des dessins comme peints. Une très belle mise en page et un format mettant en lumière la qualité de cette BD.

Belle découverte, merci à ma médiathèque !
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Je ne vais qu'ajouter ma voix aux éloges déjà faits sur ce magnifique et original album.
On est dès les premières pages subjugué par les couleurs, les formes et l'agencement des étiquettes.
Les dessins de David Salsa m'ont par moment fait penser à Andy Warhol . Les couleurs vives , viennent titiller l'oeil du lecteur pris dans un mélange de choses graves , les tortures , la guerre, et le monde l'enfance.
David salsa s'est vu confier par sa mère la lourde tâche de transmettre la mémoire de son grand père.
C'est donc sous le prisme de l'enfance que nous découvrons la vie de ses 2 grands-pères.
Ses deux grands pères etaient des républicains espagnols. le grand père paternel a été interné dans le camp d'Argelès-sur-Mer et le grand père maternel, apres avoir été condamné à mort par Franco, réussira à s'enfuir d'Espagne mais il sera attrapé et déporté au camp de Mathausen en Autriche.

David Sala arrive à recréer l'ambiance
des années 60, les moindres détails sont reconstruits, les vêtements, les objets, la tapisserie, et la musique, c'est un véritable bond en arrière.
Il nous fait partager les grandes discussions des parents et l'ambiance .
Je trouve que c'est un album innovant mais aussi tellement en accord avec les yeux d'un enfant .
C'est vraiment un album lumineux qui parle d'un sujet bien sombre.









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Le poids des héros nous raconte la vie de son auteur David Sala. Il commence d'abord par nous faire découvrir son grand-père maternel qui a fui l'Espagne franquiste et a réussi à survivre dans un camp de concentration. Hors de question pour ce grand-père de décéder avant Franco malgré le pronostic défaitiste des médecins.
Ensuite, nous faisons connaissance avec les grands-parents paternels. Un grand-père qui a également fui l'Espagne franquiste, qui a rencontré la grand-mère dans la résistance.
Nous passons également du temps avec les parents de l'auteur, ses frères, ses copains…

Pendant les premières pages, j'avoue avoir eu un peu de mal avec le graphisme. Mais les couleurs sont tellement splendides et l'histoire tellement passionnante qu'il m'a été difficile de ne pas continuer. Et au final, je me dis que ces dessins sont magnifiques. Je ne comprends pas comment je n'ai pas pu accrocher dès le début.

Quant à l'histoire, je remercie l'auteur d'avoir bien voulu partager ses souvenirs et son intimité avec nous. Il a, en effet, le poids des héros de sa famille à faire continuer de vivre. Et je pense que ce magnifique roman graphique est à la hauteur de l'histoire de ses aïeux. C'est un bouleversant témoignage, un rappel de l'histoire. Bravo monsieur David Sala. Que le passé , la mémoire et le souvenir continuent de vivre à travers cette bande dessinée !

Enfin, je termine avec une mention spéciale pour le décor. Tout y était : les papiers peints qui font mal aux yeux, les vêtements des années 70/80…bref, un véritable retour dans le passé.

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Décidément, je suis bien conseillé en bandes dessinées.
Cette oeuvre dédiée à la mémoire est réellement du bel ouvrage. Ce qui frappe à l'ouverture, ce sont les couleurs ! C'est d'abord un choc visuel. le spectre entier du visible se déploie tout au long de l'histoire, servant au texte minimaliste ses teintes, ses textures changeantes.
Parfois intimiste, souvent flamboyante voire violente, cette débauche est un reflet des sentiments narrés par l'auteur, et provoquent chez le lecteurs des émotions en rapport.
Pastel, encre, gouache certainement, toute la palette y passe dans une mise en page sobre mettant en valeur la finesse des sentiments, l'intimité partagée.
Je crois n'avoir encore rien vu d'équivalent dans la forme.
Au service de la transmission de la mémoire. Pas une mémoire officielle et obligatoire, une vraie mémoire, individuelle, qui se transmet en famille et qui est gravée dans l'histoire, qui y participe.
Pas de leçon de morale à visée politique : du vécu, de la retenue, de l'intime, du beau, du triste, du gai, du vrai.
Pour finir ce commentaire légèrement dithyrambique (et assumé comme tel), les gens de ma génération retrouveront les décors, les objets, les références de leur jeunesse, ce qui doit participer à l'émotion ressentie à la lecture de cette magnifique bande dessinée.
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Avoir deux grands pères résistants dont l'un a attendu la mort de Franco avant de s'éteindre pour ne pas lui faire ce plaisir de disparaitre avant lui,ce n'est pas rien ! C'est une force et une fierté, c'est un lien puissant qui unit tous les membres d'une famille. Mais c'est aussi un poids car on n'échappe pas à un tel héritage. David Sala prend lui aussi un rôle important dans cette lignée de résistants,celui de transmettre L Histoire à travers l'histoire de sa famille. Il le fait avec ses yeux et son coeur d'enfant et non de la hauteur de ses 49 ans. Il sait mêler la tristesse à la joie,passer du drame à la légèreté. Il enjolive les épreuves de ses grands parents par un imaginaire comme seuls les enfants en sont capables,telle cette vision du grand père survolant la terre sur son cheval pour fuir l'Espagne franquiste. Parallèlement il ne cache rien de l'horreur de la guerre et du cauchemar des camps mais il met l'accent sur la vie qui continue et qui doit, elle aussi être transmise,tout comme la beauté et l'amour.
Cet album est une explosion de couleurs. le graphisme est splendide et reflète avec génie tout le monde intérieur de l'enfance et son appréhension du monde adulte. Même pour les scènes décrivant la cruauté absolue des camps, David Sala opte pour la couleur mais cela n'efface en rien la douleur. Je dirais même qu'elle renforce l'émotion.
Certaines planches m'ont beaucoup fait penser à Klimt mais il y a énormément de variété dans les dessins. C'est vraiment un coup de coeur.
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Le Poids des héros est une merveilleuse BD qui nous raconte davantage qu'une histoire. Son auteur, David Sala, nous invite par les mots et le dessin à nous plonger avec nostalgie dans le souvenir d'un récit autobiographique, qui a illuminé sa famille.
Antonio Soto de Torrado était son grand-père maternel, né à Oliva de la Frontera, au sud de l'Espagne. Il a survécu à la guerre d'Espagne, il a survécu au camp de concentration de Mauthausen.
Mais bientôt il va mourir et en mourant il va accomplir l'objectif qu'il s'était assigné : ne pas mourir avant Franco.
Son autre grand-père, Josep Soca, était espagnol aussi et tout comme le grand-père maternel il fut un héros de la guerre et de la résistance.
C'est six mois après l'annonce du décès du « Caudillo », qu'Antonio Soto s'éteint paisiblement dans son sommeil.
Nous sommes dans les années soixante-dix et l'auteur se souvient de ces années-là, les années de son enfance, où, petit garçon, il allait grandir avec le poids presque écrasant de ses deux figures familiales, qui échapperont de peu à la barbarie et à la mort, fuiront vers la France, connaîtront le déracinement, mais aussi l'amour et la transmission de leurs engagements politiques.
Ce sont ces années-là qui sont peintes et dépeintes dans cette formidable bande dessinée, une période qui représente pour l'auteur des jours heureux mais aussi une prise de conscience qui sera sans doute déterminante dans sa trajectoire personnelle.
David Sala convoque ses souvenirs d'enfance pour retrouver les figures tutélaires de ses grands-pères, c'est peut-être aussi une manière pour lui de se libérer du poids parfois oppressant qu'ils ont marqué dans la destinée familiale.
Alors nous voici plongés avec jubilation dans le décor kitsch des années soixante-dix, les tables d'école avec l'encrier de porcelaine, la Citroën ami 8, la même que celle que possédait mon père, les pantalons pattes d'éph et aussi ce pull-over jacquard que porte ce petit garçon sur la couverture, je suis sûr que j'en ai porté un aussi, un comme celui-là à son âge...
Mais ce décor est aussi fait de l'imaginaire de l'auteur, un déferlement de couleurs psychédéliques, de vagues et de fleurs, de paysages oniriques, alternant avec le récit, comme pour mieux cacher l'émotion, comme pour mieux faire passer des messages intimes et touchants avec pudeur.
Certaines pages sont d'une beauté à couper le souffle, ce sont pour certaines de vraies peintures, tantôt enchanteresses, tantôt agressives, toujours lumineuses et poétiques.
Mais quels sont ces messages ? Quel est le propos du texte au-delà du récit familial ? Quel est son sens ? Voici un livre dédié à la mémoire, à l'identité, au déracinement et à la transmission. David Sala rend hommage à ses grands-parents, de vrais héros au sens noble et historique du terme, mais il se déleste aussi du poids que de ces deux hommes, qui a pesé sur l'héritage familial. Car il n'est pas simple de faire son chemin plus tard, de creuser son sillon, lorsqu'on est un petit-fils de héros, comment avancer dans sa vie ordinaire avec ce poids sur les épaules ? Comment donner du sens à une vie « ordinaire » ?
David Sala est un passeur à sa manière. Quand je referme ce magnifique livre, séduit par le talent de cet auteur, je me dis qu'il a réussi avec brio sa mission et que sa vie est loin d'être ordinaire.
Et comment ne pas apprécier la citation si inspirante de l'écrivain Romain Gary, choisie comme épigraphe par l'auteur : « Lorsque vous écrivez un livre sur l'horreur de la guerre, vous ne dénoncez pas l'horreur, vous vous en débarrassez. » ?
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Quel bel hommage de David SALA à ses grands-pères résistants!

Son grand-père maternel, espagnol et républicain sous le régime de Franco, a quitté son pays pour échapper à la peine de mort. A peine arrivé en France, il est déporté à Mauthausen...
Son portrait, peint par un camarade du camp, trône dans le salon familial.

Le grand-père paternel, espagnol lui aussi, a quant à lui été résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale et a également échappé plusieurs fois à la mort.
Sa famille en parle, beaucoup, souvent, car il ne faut pas oublier...

C'est ça "Le poids des héros", le regard d'un enfant pendant les années 70, un enfant qui écoute, qui imagine, qui veut comprendre ce qu'ont vécu ses grands-parents.

Cet ouvrage autobiographique montre comment l'histoire familiale a construit l'auteur, combien les souvenirs de ses grands-parents l'ont marqué, comment il a grandi en ayant en tête les exploits de ces aïeux. C'est à la fois sombre, lumineux, triste, touchant, onirique, effroyable aussi à certains moments.

Le lecteur est complètement immergé dans cette nostalgie des années 70 : les pattes d'eph, le col roulé, les vinyles, les "bonbecs", les papiers peints d'époque... J'ai adoré!

Cet ouvrage est également un livre d'art, littéralement. Certaines planches, illustrant l'enfer des camps de concentration imaginé par David, sont magnifiques, colorées, travaillées, tranchantes, saisissantes... Elles m'ont procuré énormément d'émotions. A la hauteur de l'horreur décrite... Bluffant!

C'est un album que je vous recommande grandement pour l'importance de l'histoire et pour la beauté des planches. Ce fut un véritable coup de coeur!

Un livre magnifique, à avoir dans sa bibliothèque!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Coup de coeur !

Couverture magnifique : Un petit garçon qui porte un pull comme on en portait dans les années 70 (j'avais presque le même) se tiend devant un grand carré blanc qui ouvre sur la lumière, avec le portrait d'un homme au milieu, des fleurs psychédéliques en premier plan, dans une frénésie de couleurs et en arrière plan, un sous-bois inquiétant, noir et bleu.

Le contenu est à l'image de cette couverture, très coloré, avec une ambiance lourde, tourné vers le passé. Une histoire qui porte une charge symbolique pour parler de choses difficile à exprimer.

David Sala nous parle de son enfance, dans les années 70, de sa famille, de ses origines, de ses deux grands-pères. C'étaient des Espagnols qui avaient fui le régime de Franco à la fin de la guerre civile espagnole. On va revenir sur cette époque, la fuite, puis la guerre mondiale, l'un survivra aux camps de concentrations, l'autre entrera dans la résistance, tous deux échapperont de peu à la mort. Les héros, ce sont eux.

David Sala aborde un thème très difficile : les origines, l'identité, l'héritage culturel et familial, le déracinement. Pour les descendants de ces personnages qui ont un vécu très chargé, il est difficile de se définir, de s'assumer dans le confort relatif de la France. On revient surtout sur les années 70, période de la mort de l'ancien résistant, période d'une certaine prise de conscience de l'enfant. Tout est traité en pudeur, le passage héroïque de la fuite sous les balles allemandes n'insiste pas sur l'exploit, mais nous laisse ressentir le poids d'un tel acte, celui du destin qui s'est imposé, sur un fil ténu, celui d'avoir une descendance, un famille, plutôt qu'une mort sordide et oubliée.

Le traitement est autant graphique que narratif, David Sala nous propose de vraies peintures, des compositions qui le mettent face à ce défi, des illustrations d'une grande intensité, aux couleurs posées avec conviction, en pâte, en contrastes agressifs. Il nous raconte des anecdotes simples, mais lourdes de sens, de conséquences.

Le déracinement est toujours présent dans l'esprit de leurs descendants, comme une déchirure qui ne peut se refermer. David Sala explique que c'est la raison qui l'a amené à la création, le résultat s'impose. Ce livre amène à comprendre le dilemme qu'ils doivent vivre, un thème universel, c'est une claque à ceux qui prétendent “qu'ils doivent s'adapter à notre façon de vivre”, c'est le besoin de s'attacher aux héros, ceux qui ont pris d'énormes risques et qui s'en sont sorti, en sacrifiant une part de leur identité, une part qui manquera toujours aux générations qui suivent. Cette manière de traiter un sujet aussi complexe est magistrale, les mots ne suffisent pas alors il faut s'exprimer par des couleurs, des images, c'est presque du surréalisme, le ressenti avant l'anecdote.

Et ça m'a touché, bouleversé, c'est très fort.
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Véritable coup de coeur pour cette magnifique BD.
Tout m'a plu! Les illustrations sont vraiment superbes. D'une page à l'autre, elles changent et varient selon le lieu, le sentiment à faire ressentir au lecteur. Pour moi, elles s'apparentent à de vrais tableaux et j'ai parfois passé quelques minutes à les observer, leurs traits, leurs couleurs, leurs profondeurs! Les pages sont tantôt sombres, tantôt très vives et c'est à chaque fois une surprise.
Je trouve que cette BD se rapproche même parfois d'un film ou d'un animé tant le mouvement est décortiqué d'une image à l'autre. 
L'histoire quant à elle est bouleversante. L'héritage familial et le devoir de mémoire y sont au coeur.
David Sala nous raconte sa vie et celles de ses grands-pères, des héros de guerre et de résistance. Leur héritage est ancré en lui, coule dans ses veines jusqu'à parfois même être un poids. Mais il doit le porter ce poids car c'est aussi porter la voix de ses grands-pères à travers les générations.
J'ai versé quelques larmes au détour des pages...
Une superbe lecture que je n'oublierai pas de sitôt!
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