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Cleve Connell, 31 ans, est devenu capitaine de l'US Air Force grâce à ses prouesses en voltige aérienne. Survient la guerre de Corée (1950-53) où il est envoyé pour cent missions, comme chacun des pilotes de chasse de Kimpo, alors qu'il n'a jamais combattu. Ces missions se veulent de reconnaissance de l'ennemi et il n'y a pas toujours d'affrontement mais Cleve veut devenir un as, c'est-à-dire être crédité de la destruction de cinq Mig-15 et figurer au palmarès des héros américains.

L'exaltation du vol et l'espoir d'une victoire laissent le plus souvent la place à l'amertume et au désarroi lorsque les Mig ne se montrent pas ou que, pour protéger un équipier, il faut renoncer à une chance, ou tout simplement parce que votre nom n'est pas sur la liste des départs. La vue perçante des autres pilotes manque à Donnell ; les yeux sont ce qui vieillit le plus vite chez un pilote. Est-ce ce qui provoque le manque d'occasion ou le fait de n'être pas au bon endroit au bon moment ? La frustration est insidieuse, la solitude est sujette à une introspection profonde. le doute s'installe, le courage et le talent ne font pas le poids.

De nouveaux arrivants s'ajoutent à l'escadrille de Donnell et, parmi eux, l'arrogant homme au cigare, Pell, sûr de lui, cabotin, menteur, qui n'hésite pas à mettre l'équipe en danger pour s'arroger les occasions de casser du Mig et additionner les étoiles de victoire sur la carlingue et les honneurs dans les salons. Sans oublier les affrontements verbaux percutants entre les deux rivaux aux valeurs humaines opposées.

C'est entre les caractères et les motivations de ces deux hommes que s'articule ce livre. James Salter, ancien pilote de chasse, signe de très beaux paragraphes à propos de l'héroïsme, pour qui et pour quoi, à propos des vues de certains commandants qui privilégient les victoires, peu importe comment elles ont été acquises. Devenir un champion donne-t-il l'absolution ? Excellence et droiture se conjuguent-elles nécessairement ?

C'est l'époque des premiers avions à réaction. Les chasseurs soviétiques avaient l'avantage de voler à plus haute altitude mais les pilotes américains étaient plus chevronnés et audacieux. Parmi les Russes, il y avait au moins un as de la Seconde Guerre mondiale que chaque pilote américain voulait abattre et qui faisait les délices des palabres du mess et des rêves les plus fous.

Ce n'est pas seulement un livre sur les prouesses techniques, ou les états d'âme d'un pilote, c'est aussi l'attente quotidienne entre deux missions, les conditions météo décisives et récurrentes, ce ciel immense où tout se joue, la fraternité et l'entraide dans le groupe, la mort de certains, inévitable. Il faut cependant retenir une bataille aérienne captivante, haletante et excessivement bien rendue. Je devais sans cesse me maîtriser pour m'empêcher de sauter les lignes et en connaître l'issue. Pages fabuleuses.

Excellent premier roman de James Salter, publié en 1956 aux Etats-Unis, traduit tardivement en français en 1997 et augmentée de commentaires de l'auteur que la présente édition de 2015 reproduit fidèlement.
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J'ai lu (et acheté) le dernier roman de James Salter que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé ainsi que d'autres d'ailleurs mais lorsque j'ai vu celui-ci dans les étalages de ma chère médiathèque de prédilection, je me suis laissée tenter. Après tout, je n'avais rien à perdre : emprunté pour 3 semaines, la pire des choses qui pouvait m'arriver est non pas d'avoir gaspillé de l'argent mais d'être tout bonnement déçue. Certes, j'avais lu le résumé mais lorsque je me suis plongée dans cette histoire, j'ai bien cru que ça allait être le cas mais non...Ouf, quel soulagement !
C'est vrai que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le roman au départ mais cette angoisse de la déception est rapidement passée et je me suis de plus en plus attachée aux personnages.

Replaçons-nous dans le contexte : Nous sommes en pleine guerre de Corée et notre héros, Cleve Connell est rapidement nommé comme capitaine à la tête d'une escadrille de pilotes de chasse. Dès son arrivée sur le terrain, il retrouve un ancien ami à lui, Imil, auprès duquel il s'est déjà battu mais étant son supérieur, il va très vite se rendre compte qu'à la guerre, il n'y a plus grande amitié qui compte. C'est l'honneur avant tout et le fait de descendre le plus de Mig (c'est le nom donné aux avions ennemis en raison de leur forme particulière avec un nez pointu) possible, puisque c'est là leur objectif à tous. Abattre au moins cinq Mig et devenir ce que l'on appelle un "as" et tout ce qui va avec : récompense, respect de des autres pilotes et surtout, n'oublions pas le plus important de tout : La Gloire !
Bien que très bon pilote, Cleve, plus âgé que les jeunes recrues mettra du temps avant de se lier avec les autres. C'est là que certaines relations cordiales se nouent tandis que d'autres se font plus agressives car, concurrence (pas toujours loyale d'ailleurs mais je laisse libre le lecteur d'en juger par lui-même) et notamment avec le jeune Pell...

Un roman dans lequel il est certes un peu difficile à rentrer au départ pou qui n'est pas habitué à lire ce genre de littérature mais qui vaut vraiment la peine d'être découvert ! Non seulement, le lecteur apprend énormément -autant sur le plan historique que sur le fonctionnement des baraquements et de l'organisation qui va avec en période de guerre mais en plus de cela, il se laisse prendre au jeu et en vient même à trembler (du moins, ce fut mon cas), pour les personnages, certains auxquels il s'attachera alors que les autres lui paraîtront hostiles...mais cela, encore une fois, c'est à tout un chacun d'en juger par lui-même. Quand à moi, j'ai déjà mon héros et il s'appelle James Salter ! A découvrir !
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Oeuvre de jeunesse de Salter, pour la première fois éditée en France, je me suis régalé à la lecture de Pour la gloire.

D'abord pour l'histoire de ces pilotes de jet US engagés dans la guerre de Corée, disputant avec leurs compagnons d'escadrille la bataille pour le contrôle du ciel face aux Mig ennemis. Combats, rivalités, camaraderie, honneurs, doutes, attente, mort… Tous les ingrédients d'un bon livre du genre y sont et – avec un énorme plaisir nostalgique non dissimulé – je me suis souvent vu replongé dans tant de lectures de jeunesse : la série des Buck Danny dont j'ai lu et tant relu les différents opus il y a vingt ans, mais également toute l'ambiance de ces livres de guerre que j'ai un moment dévorés (ça m'a un peu passé…).

Mais Pour la gloire est bien plus riche que cette version romancée des Têtes brûlées de Papy Boyington (et hop, un 2e service de nostalgie…) car sous Salter perçait déjà Salter ! Et son habileté à décrire et étudier ses personnages. Au premier rang celui de Cleve, pilote expérimenté destiné aux plus grands honneurs et qui ne va rencontrer en Corée que doutes, désillusions, interrogations, se trouver confronté à sa « tentation de Venise » dans un atelier d'artiste à Tokyo et reprendre le manche à la fin.

J'ai aussi particulièrement apprécié le rythme de ce livre, ou plutôt, l'alternance de rythmes, passant de phases de dialogues courts et enlevés à quelques digressions bienvenues, du suspense des batailles de jets à la lenteur du repos des guerriers dans un bordel de luxe japonais, de cette course effrénée pour abattre des Mig et atteindre la gloire aux périodes de doutes où l'on ne partage plus la même définition de cette gloire. Quant au twist final, sans être inoubliable, il termine plaisamment le livre sur un tempo relevé.

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas boudé mon plaisir, ce qui m'a fait pardonner sans grande difficulté un style qui aurait gagné à être un peu plus travaillé, en début de livre notamment.
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1er roman de James Salter, qu'il tire de son expérience qu'il a fait de son engagement dans l'aviation US en Corée, ce livre nous propulse en plein ciel en chasse contre les MIG, mais pas seulement, aussi dans la tête des pilotes, leurs angoisses, joies, tristesses, à travers les derniers combats chevaleresques que l'on a connu durant la 1re guerre mondiale (le baron rouge) ou la seconde ( on pense parfois à la série "les têtes brulées).
on suit l'alter ego de l'écrivain Cleve Connell de son arrivée dans l'escadrille jusqu'à la fin, magistral et désabusé car il s'interroge tout au long du livre sur l'intérêt de tout ça.
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Première édition française de ce (premier) roman de James Salter (publié en 1957, sous le titre The huniers). Traduction hélas approximative des termes militaires et aéronautiques, mais cela ne gêne que les lecteurs connaissant ces sujets (c'est mon cas et c'est pénible)

Un roman d'aviateurs, d'un réalisme saisissant, mais dont les thèmes principaux sont la vanité et l'égoïsme, l'héroïsme modeste et la lâcheté ordinaire.

Guerre de Corée, un capitaine de réserve, ancien pilote de la 2ème GM est affecté à la tête d'une escadrille de chasseur (Sabres). Il s'impatiente dans des missions où l'ennemi est souvent invisibles et presque toujours insaisissables.

Seuls les pilotes victorieux sont reconnus. Les autres étouffés par la honte et l'orgueil blessé
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Le premier roman d'un écrivain se révèle toujours d'une grande importance lorsqu'il advint le temps d'étudier son oeuvre. On y retrouve toujours ses obsessions, ses peurs et son style en germination et on surprend des détails de caractères autobiographiques. James Salter n'échappe pas à cela avec son premier roman Pour la gloire (The Hunters en anglais) qui paraît enfin en version française, presque soixante ans après sa première parution. Mais, d'une manière paradoxale, ce premier roman est aussi le dernier qu'il nous livre, James Salter s'étant éteint à l'âge de 90 ans, le 19 juin dernier.

De son vrai nom James Horowitz, il n'hésitait pas à insuffler à ses personnages un grand point commun avec lui-même : l'armée. Il entra à l'académie militaire de West Point en 1942, fut formé au pilotage et se porta volontaire pour une affectation en Corée, lieu où se déroule Pour la gloire. La discipline et la droiture militaire l'ont suivit toute sa vie et jusqu'à la mort : nonagénaire, il mourut pendant sa séance de gymnastique.

La suite sur mon blog : https://unepauselitteraire.wordpress.com/2015/07/07/pour-la-gloire-de-james-salter/
Lien : https://unepauselitteraire.w..
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