Dès les premières pages, le récit est émouvant (non, je ne suis pas trop sensible !). On découvre rapidement les deux protagonistes, Mia et Tristan, et leur quotidien : Mia est étudiante, Tristan vit dans la rue.
Le roman est en plusieurs parties, et retrace la relation de Mia et Tristan. le récit est à la troisième personne, et
Célia Samba a écrit deux fins différentes : l'une est plus réaliste, et l'autre est pour celleux qui veulent croire qu'une belle fin est possible (j'ai tenu à lire les deux, mais libre à vous de n'en lire qu'une seule).
Lorsque Mia croise Tristan pour la première fois, elle se demande quelle attitude adopter : lui donner de l'argent serait condescendant, elle opte donc pour lui offrir une crêpe, mais se ravise au dernier moment. Elle ne veut pas qu'il pense qu'elle le regarde de haut ou qu'elle se trouve supérieure.
Je pense qu'on a tous et toutes déjà été dans cette situation : ne pas oser regarder la personne en face de nous dans les yeux, de peur de paraître hautain.e, ne pas savoir quelle attitude adopter pour ne pas sembler méprisant.e.
Le sujet de la précarité est loin d'être le seul mis en avant. D'autres sujets, tout aussi tabous, sont abordés tout au long du roman : viol, harcèlement scolaire, prostitution, drogue, alcoolisme, violences familiales, mutilation…
L'autrice réussit l'exploit de nous faire réfléchir sans rendre le roman moralisateur. Elle explique dans les notes de fin d'ouvrage d'où lui est venue l'idée de l'histoire, et les recherches qu'elle a effectuées afin de la rendre la plus réaliste possible (swipez pour l'extrait).
Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman, qui devrait être mis entre toutes les mains. Il pourra vous permettre de réfléchir, mais également d'ouvrir le débat (avec des proches, des élèves, en bibliothèque, en école etc.) sur un sujet beaucoup trop souvent passé sous silence.
Merci à Hachette et NetGalley pour leur confiance !
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