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EAN : 9782017140214
384 pages
Hachette Romans (20/01/2021)
4/5   612 notes
Résumé :
Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident. Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. Entre eux, il y a le froid, la société ; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser.
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Il y a quelques heures, ce premier roman m'attendait dans ma boite aux lettres. Je remercie vivement les éditions Hachette et Babelio…. de cette proposition de lecture et de rencontre ultérieure , avec son auteure…

Aussitôt débuté et « accroché »…Je n'ai pas lâché cette histoire poignante, nous parlant haut et fort du monde où nous vivons et que nous faisons, chacun à notre modeste niveau, selon notre ouverture aux autres et nos conditionnements sociaux !!!

Un sujet engagé et délicat à traiter !.... mais l'auteure, toute jeune femme de 22 ans, «étudiante en médecine, écrit et décrit avec un tact infini une rencontre périlleuse et des plus improbables entre deux jeunes aux extrêmes de l'échelle sociale : Noémia, jeune étudiante de 19 ans, en droit, timide et solitaire, vivant en colocation avec ses cousins, et Tristan, 21 ans, se trouvant SDF, dans une solitude et un dénuement terribles… Comment ces deux-là vont –ils pouvoir se rencontrer, se parler, hors des préjugés de la société ambiante… ?

“Ses souvenirs de classe de première ressurgirent. L'étude de -Jacques le Fataliste- lui avait fait découvrir le concept de "déterminisme", selon lequel chaque événement était la conséquence d'un autre. La vie ne serait donc qu'un enchaînement de causes et d'effets. le fatalisme ressemblait au déterminisme, avec une nuance plus pessimiste. A l'époque, Tristan jugeait ces théories sans intérêt. Aujourd'hui, assis comme chaque jour sur le trottoir à la sortie du supermarché Cora, il y repensait. bien sûr, il ne s'était pas retrouvé sur ce mètre carré de goudron en un claquement de doigts. Mais pourquoi lui ? Arrête, tu te fais du mal pour rien.
Une fois de plus, Tristan se sentit écoeuré. Ecoeuré d'être à la rue à vingt et un ans, écoeuré d'avoir déjà raté sa vie alors qu'elle commençait à peine. » (p. 13)

Un texte, au demeurant, en direction de jeunes lecteurs , qui toutefois concerne tout un chacun, quel que soit son âge. Un récit tout en finesse interpellant tous nos préjugés et nos réflexes de mettre les personnes dans des cases très restrictives… Noémia, notre étudiante de 19 ans, privilégiée… se remet en cause… et analyse fort bien les pressions sociales et le poids du regard des autres…qui font, qu'en dépit de la sincérité de ses sentiments, ne parvient pas à dire les choses aux êtres les plus proches, dont son cousin, Valentin !

« (...) assumerait-elle une amitié avec un SDF ? La réponse qu'elle découvrait la laissait mal à l'aise. Malgré sa grande estime pour Tristan, elle avait honte d'avouer à ses proches qu'il était sans domicile. Que diraient-ils ? Que penseraient-ils ? Mais arrête ! On se moque de leur avis, ce n'est pas parce qu'il vit dehors que tu n'as pas le droit de l'apprécier ! (...)
Malgré elle, la jeune femme dut se rendre à l'évidence: elle se trouvait incapable d'assumer cette amitié "différente". (p. 124)
J'ai apprécié fortement la manière de l'écrivaine de traiter ce « sujet casse-gueule »… Pas de manichéisme caricatural, ni d'évangélisme… mais une lucidité perturbante car elle s'adresse à tous… Qui, d'entre nous, échappe aux préjugés, aux idées toutes faites, et à cette « foutue honte sociale » ??....
La complexité de la situation, réunir deux êtres venant de planètes diamétralement opposées ou différentes… nous rend, nous-même bien perplexes quant à l'issue de cette véritable histoire d' « amour impossible »… l'auteure nous offre donc l'alternative de choisir entre deux conclusions !!??
Je n'ajouterai rien de plus !!!...

Cela donne une sorte d'oxygène, d'ouverture, d'espoir libérateur…mais là aussi…le choix reste cornélien. Comme dans la vraie vie, il faut faire du mieux possible, en tentant d'être sincère, en accord avec ses convictions, en écartant le plus possible les solutions manquant de vérité, celles qui colmatent juste « notre » bonne conscience…
Je renouvelle mes remerciements aux éditions Hachette et à Babelio…
Avec le nouveau couvre-feu à 18h… qu'en sera-t-il de la soirée initiale prévue avec l'auteure, le 3 février prochain ??

En attendant, BRAVO et moult félicitations à Célia Samba pour ce premier roman, légitiment « primé» au concours d'écriture « Nos futurs »…

******P.S : un renseignement ayant son importance : chaque exemplaire de ce livre acheté, 1€ est versé à l'Association « La Cloche » [ Pour lutter contre l'exclusion des personnes sans abri » ]
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Un premier roman d'une très jeune auteure, car même s'il vient d'être publié, Célia Samba en a entrepris l'écriture en 2013, lorsque, lycéenne, elle rencontre un SDF coiffé d'un bonnet Pikachu à qui elle offrira une crêpe. C'est lui qui inspirera le personnage de Tristan, jeune sans-abri de 21 ans. L'autre personnage central du récit, c'est Noémia, ou "Mia" comme la surnomment ses proches. Selon une interview ( https://www.carnetsdeweekends.fr/la-rue-qui-nous-separe-de-celia-samba/), Célia Samba ressemblerait beaucoup à Noémia ! Comme son héroïne, elle est étudiante (mais en médecine), et comme Noémia elle a à coeur de ne pas ignorer ceux qui vivent dans la rue et d'avoir des échanges avec eux. En 2018, elle décide de participer au concours d'écriture 'Nos Futurs" dont le thème est "l'engagement" (à ne pas confondre avec "No future", n'est-ce pas les keupons !), et pour l'occasion reprend son texte, le remanie, l'enrichit et le déplace de quelques années afin de le faire correspondre à la réalité du moment. Elle gagnera le concours, et Hachette publie son roman en y associant "La Cloche", un organisme qui vient en aide aux sans-abri. Pour chaque roman vendu, un euro est reversé à l'association, ça vaut le coup d'être souligné.
L'histoire est assez simple : Mia à 19 ans, elle vit en banlieue parisienne dans un appartement bourgeois avec son cousin Valentin et la soeur de celui-ci, Joanna, un trio très fusionnel depuis l'enfance. Pas de soucis d'argent, les parents veillent au grain. C'est l'hiver, il fait froid, et le jour où Mia remarque ce jeune SDF (il a 21 ans), recroquevillé devant un supermarché (dont le nom est répété trop souvent à mon goût !), elle est profondément touchée par sa triste situation. Mais il lui faudra quand même pas mal de temps pour se décider à l'aborder en lui offrant...une crêpe ! La relation va se développer, Mia va découvrir avec surprise qu'on peut avoir fait des études, être cultivé, et se retrouver quand même à la rue. Elle prend conscience de sa propre existence privilégiée (même si elle cache également un traumatisme), et cherche par tous les moyens, parfois maladroits, à aider Tristan. Vous vous en doutez, ces deux-là ne tardent pas à s'attacher l'un à l'autre, mais pas facile de vivre une histoire d'amour quand l'une a honte d'afficher qu'elle fréquente un SDF, et quand l'autre se débat avec son passé familial tragique et ses culpabilités.

Ce roman comporte de nombreux aspects positifs, dont son étonnante maturité, comparé à d'autres "premiers romans" lus récemment. La narration est agréable, elle alterne entre Noémia et Tristan, à la 3ème personne du singulier, ce qui permet de bien percevoir le contraste entre le quotidien de chacun au même moment. La vie dans la rue n'est manifestement pas celle de l'auteure, mais on ressent son empathie, et elle s'est sérieusement documentée, le récit est plausible. Les personnages secondaires sont intéressants, même si le cousin Valentin je l'ai cerné un peu trop vite, sous ses airs prétentieux de Bogoss de service. La cousine Joanna aurait mérité un peu plus de développements, tout comme Nora l'ancienne petite amie de Tristan ou Lila la jeune prostituée. Mais on me souffle qu'un autre roman est sur le point d'être terminé, où elles devraient réapparaître.
De nombreux thèmes abordés, souvent liés à la précarité : alcoolisme, drogue, prostitution, foyers...mais l'histoire n'est pas plombante, la plupart du temps on entrevoit des lueurs d'espoir, sauf...
Surprise à la fin, mais je ne dirai rien ! A mon avis ce livre peut être proposé à partir de 14-15 ans mais en tant qu'adulte je ne me suis pas ennuyée, même si je n'ai rien appris. Ce peut être une bonne occasion de sensibiliser les jeunes à la précarité, et à la solidarité avec ceux qui sont moins gâtés qu'eux, voir un peu plus loin que la dernière console de jeu ou le prochain smartphone. Ma note peut paraître un peu basse, ce n'est pas du à la qualité de l'ouvrage, mais plutôt au fait que ce n'est pas vraiment mon style de lecture favori, je préfère les récits plus engagés, plus proches de témoignages sur ces thèmes-là.
Merci une fois de plus à Babelio, ainsi qu'à l'éditeur Hachette romans de m'avoir offert l'occasion de découvrir cette jeune auteure très prometteuse.
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J avais lu beaucoup de critiques extrêmement positives sur ce roman au thème intéressant. J étais donc extrêmement curieuse de découvrir cette histoire d amour entre une jeune femme, Mia, étudiante en droit et un SDF, Tristan, deux ans plus âgé qu elle.

Incontestablement, l idée est bonne, et le thème peu exploité en littérature. On pense tous au très bon roman "No et moi" de Delphine de Vigan, à l évocation de cette idée, mais j ai peu d autres références à ce sujet.

Cependant, j ai eu un peu de mal avec la lenteur de l histoire. Toutes ces hésitations, Mia qui se demande comment aborder Tristan (ce qui est légitime), mais ensuite qui n assume pas d être vue aux côtés d un sans abri, ensuite ils se rapprochent, mais Tristan ne veut plus parce qu il pense appartenir à la rue et est extrêmement déçu par Mia, ensuite il y a deux fins (soit on lit le chapitre, soit on le saute et on passe au chapitre 49, je n ai pas aimé ce concept. J ai lu les deux et même si la dernière m a davantage plu, je n ai pas été très comblée par ce qui a été imaginé.

En fait, j ai trouvé certains dialogues légers et agréable, j ai parfois souri, mais il manquait un petit quelque chose pour me transporter. Je n ai pas eu le sentiment de vivre l histoire, alors que le scénario de base est vraiment le genre de roman qui me plaît et dans lequel je rentre facilement.

Les personnages étaient fort stéréotypés : le cousin beau gosse qui a un grand coeur bien enfoui, l héroïne naïve, trop gentille et blessée émotionnellement,... Bref, je n ai pas été surprise.

Je souligne toutefois que ce n est que mon avis, que c est le premier roman de l auteure qui a remporté un concours d écriture (ce qui est remarquable !) et que lorsque l on achète le livre, un euro est versé à une association pour la cause des sans abris.

C est une lecture correcte, mais qui me laisse un peu mitigée...
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Célia Samba nous offre ici une touchante romance « Young adult » sur la disparité sociale et sociétale.
Nous y suivons deux personnages :
- Noémia : Jeune femme de dix-neuf ans, timide et secrète. Elle est étudiante en droit et vit en collocation avec ses cousins.
- Tristan : Jeune homme de vingt et un ans. Il est sans-abri et porte un lourd passé.
Leurs chemins se croisent, ils se regardent, se plaisent et se sourient.
Entre eux il y a la rue et leurs différences sociales, arriveront-ils à franchir ces différents obstacles ?
J'ai lu ce roman d'une traite. le sujet abordé est intéressant et important, rempli de bonnes intentions. le style d'écriture est simple et agréable. Mais j'ai trouvé que les caractéristiques des personnages étaient stéréotypées, presque caricaturales. Ce qui m'a un peu gêné dans ma lecture.
Cependant la fin alternative m'a plu. Je pense que ce roman sera très apprécié par son public Jeune adulte.
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Une histoire plausible certes, une écriture plutot bien menée en jouant sur les émotions, mais une lecture ponctuée souvent par de l'agacement aussi!
J'avais auparavant écouté une interview de Célia Samba où elle expliquait son choix de mettre en avant les préjugés pour mieux les dénoncer... j'avais donc une attente autre en lisant le roman que de découvrir que l'auteur a construit son récit sur une montagne de préjugés justement! Tous ses personnages ne sont que des caricatures de modèles sociaux et surtout aucun n'évolue au fil des pages! Quelle déception! J'ai attendu vainement un rebondissement, un retournement de situation... rien!
Quand l'auteure s'applique à faire dire à Noémia que tous les SDF ne sont pas que des drogués, alcooliques, violents...pourquoi ensuite s'empresser de composer un passé de fumeur, de donner des réactions disproportionnées puis de faire boire le jeune homme lorsqu'il craque psychologiquement? Ne se contredit-elle pas? Ne va-t-elle pas à l'encontre de ce qu'elle voulait démontrer?
Le personnage central de Noémia est horripilant de platitude et d'inertie, sans caractère aucun et se répète, inlassablement, se répète. Quel dommage de ne pas la voir se transformer un peu.

Bref vous l'aurez compris, je suis déçue par le résultat. Trop de bruit autour de ce roman qui ne le vaut pas, selon moi. Toutefois c'est bien ce roman qui ne m'a pas convaincue et pas la plume de l'auteure que j'apprécierai de retrouver pour une autre histoire.
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Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
Ses souvenirs de classe de première ressurgirent. L'étude de -Jacques le Fataliste- lui avait fait découvrir le concept de "déterminisme", selon lequel chaque événement était la conséquence d'un autre. La vie ne serait donc qu'un enchaînement de causes et d'effets. Le fatalisme ressemblait au déterminisme, avec une nuance plus pessimiste. A l'époque, Tristan jugeait ces théories sans intérêt. Aujourd'hui, assis comme chaque jour sur le trottoir à la sortie du supermarché Cora, il y repensait. bien sûr, il ne s'était pas retrouvé sur ce mètre carré de goudron en un claquement de doigts. Mais pourquoi lui ? Arrête, tu te fais du mal pour rien.
une fois de plus, Tristan se sentit écoeuré. Ecoeuré d'être à la rue à vingt et un ans, écoeuré d'avoir déjà raté sa vie alors qu'elle commençait à peine. (p. 13)
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(...) assumerait-elle une amitié avec un SDF ? La réponse qu'elle découvrait la laissait mal à l'aise. Malgré sa grande estime pour Tristan, elle avait honte d'avouer à ses proches qu'il était sans domicile. Que diraient-ils ? Que penseraient-ils ? Mais arrête ! On se moque de leur avis, ce n'est pas parce qu'il vit dehors que tu n'as pas le droit de l'apprécier ! (...)
Malgré elle, la jeune femme dut se rendre à l'évidence: elle se trouvait incapable d'assumer cette amitié "différente". (p. 124)
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Etait-ce la fragilité de Tristan qui l'avait attirée en premier lieu ? Ses faiblesses qui faisaient écho aux siennes ? (...)
-Et tu penses qu'il en valait le coup ? l'interrogea Val, perplexe
- Personne ne devrait vivre comme ça, même pas les voleurs ou les meurtriers ! C'est une question de dignité humaine ! (p. 323)
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(Note de l'autrice)

J'ai bien conscience que, malgré mes efforts, il reste probablement des inexactitudes. Cependant, si ce roman peut faire naître une réflexion, être à l'origine d'un changement positif -aussi petit soit-il- pour ceux qui souffrent de précarité, il aura atteint son objectif.
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Noémia ne se souciait pas du temps qui filait. Elle adorait discuter de littérature et Tristan semblait aussi intarissable qu'elle sur le sujet. Ses références ne cessaient de l'étonner; elle n'aurait jamais cru qu'il connaîtrait tant d'oeuvres. Pourquoi ? Parce qu'il vit dehors ? Elle se sentit bête. Tant de préjugés... (p. 76)
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