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4,21

sur 417 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand la maladie arrive, c'est tout un monde déraciné que perd Salvatore, un paysan calabrais. Lui qui aimait tant son village au soleil au milieu des oliviers, le voilà contraint d'aller vivre chez son fils à Milan pour les quelques mois en sursis. Pourtant, Salvatore se découvre un nouvel ami, son petit fils Bruno âgé de treize mois. C'est le coup de foudre pour le vieil homme et Bruno devient vite son unique raison de s'accrocher à la vie.
Salvatore est un homme aux idées bien arrêtées, de la vieille époque, il est aussi très fort marqué par la guerre où il a combattu. de nombreux parallélismes entre son angoisse durant la guerre et l'angoisse qu'il ressent pour le petit Bruno sont très bien exprimés. le grand père protège comme un lion son petit fils de l'éducation stricte des parents. Bruno devient vite l'allié à qui il va se confier et apprendre de la vie. Il place dans cet enfant ses espoirs de vivre un jour de plus, ses rêves d'en faire un homme.

Le sourire étrusque c'est la force de la transmission, c'est la place à l'essentiel, c'est le pouvoir de la rédemption dans un apprentissage incessant et inter générationnel.
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Lu il y a près de vingt ans, je l'avais beaucoup aimé. Je l'ai relu à voix haute pour ma femme et le charme subsiste…
Salvatore Roncone est Calabrais, fut partisan contre les Allemands durant la guerre. Il est atteint d'un cancer, et est emmené à Milan par son fils pour se faire soigner. Il déteste cette ville, déteste les Milanais, maniérés, ce ne sont pas des hommes, et de plus ne supporte pas sa belle-fille.
Il a un caractère entier, est bourru, macho, vantard, déclenche des scandales chez les commerçants par ses colères, attend avec impatience la mort d'un ex-fasciste.
Il va découvrir son petit-fils, Brunettino, est ravi de ce prénom qui fut le sien dans le maquis. Il va tout entreprendre pour en faire un homme, pas un Milanais, et contre l'avis de ses parents, refuser de le laisser seul la nuit.
Cette relation avec Brunettino va peu à peu lui faire découvrir la tendresse et l'amour, va aussi lui permettre de rencontrer une femme qui, elle aussi, lui apprendra beaucoup.

Ses souvenirs de partisan ressurgissent sans cesse au point de lui embrouiller l'esprit.

C'est un roman bourré de tendresse, truffé de bons sentiments mais je m'y suis laissé prendre et ils ne m'ont pas rebuté, empli d'humour également avec des épisodes cocasses.
On assiste à un véritable roman d'initiation qui ici, n'est pas centré sur un jeune mais bien sur un vieillard

J'ai aimé les personnages de ce récit, l'évolution du vieux, extrêmement touchant, j'ai aimé vivre à travers ce roman le fossé qui sépare le Nord de la péninsule au Mezzogiorno, j'ai aimé son attachement à la Calabre et à ses traditions, j'ai aimé la référence - constante dans le récit - au sarcophage étrusque, j'ai aimé la fin, prévisible oui, mais émouvante.



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Le titre du roman fait référence à une oeuvre d'art que nous a légué le peuple étrusque, ce peuple mystérieux qui vivait en Etrurie et fut l'ennemi de Rome. Ses origines restent incertaines, peut-être venaient-ils d'Asie ou De Grèce. Leur civilisation était raffinée et leur niveau de culture élevé, bien avant l'émergence de Rome.
Ce choix n'est pas anodin, il reflète les conceptions de l'auteur. Pour lui, les Etrusques furent des Résistants, des artistes, au mode de vie libre et indépendant. le sourire qui orne leurs statues fait penser à celui du Bouddha, tourné vers la vie intérieure, la contemplation de la nature et la méditation spirituelle.
Sampedro oppose le mode de vie d'un vieux Calabrais à celui d'un jeune couple de Milanais. Au-delà des apparences, de la froideur du climat et des âmes, de la difficulté à communiquer et à ressentir ses émotions, ce sont deux idéologies qui s'opposent. le vieux est resté un paysan, un farouche communiste; les jeunes sont des bobos qui lisent des manuels sur l'éducation et vont au supermarché. Ils se plient aux contraintes de la société libérale et capitaliste.
Mais grâce à Brunettino, le récit est plein d'espoir, de tendresse, de réconciliation avec les nouvelles générations. le grand-père se reconnait dans ce petit bonhomme vigoureux et affectueux. Il accepte de continuer à vivre par amour pour lui. Il ne s'est pas battu pour rien durant sa vie.

Voici ce que Sampedro déclare peu de temps avant sa disparition en 2011:
"Je veux mourir comme ce fleuve, je sens déjà le sel. Je pense à la mort comme quelque chose de bénéfique. le fleuve est eau douce et voit qu'il change, mais il l'accepte et meurt heureux, parce qu'une fois qu'il s'en rend compte il est déjà devenu mer."
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Connaissez-vous la Rusca ? Non ? Moi non plus... Enfin pas avant d'avoir lu le roman de José Luis Sampedro : le sourire étrusque et fait la connaissance de Salvatore Condone, un vrai calabrais venu à Milan chez son fils, Renato, et sa belle-fille, Andrea, pour y soigner le cancer qui lui dévore l'intestin et auquel il a donné le nom de Rusca, un petit furet femelle offert par un ami après la guerre. Il s'en ai fait sinon une amie, du moins une complice avec laquelle il dialogue tout au long du roman et elle sera sa dernière compagne...
Un beau personnage que celui de Salvatore. Il a mené sa vie tambour battant dans son village de Roccasera en Italie du Sud non seulement en vouant une haine féroce à son vieil ennemi Cantonne, un fasciste notoire alors que lui a combattu aux côtés des résistants italiens, mais aussi en croquant la vie à pleines dents, au gré des fêtes traditionnelles et des rencontres féminines qui ont jalonné sa vie de berger puis de patriarche.
C'est tout ce passé fait de soleil, d'odeurs, de saveurs et de belles rencontres qui lui revient en mémoire alors qu'il va vivre à Milan un véritable exil et se raccrocher désespérément à tout ce qui lui rappelle son pays...
Salami, oignons, huile et ail vont être cachés sous son lit et se substituer aux petits déjeuners insipides que lui propose sa belle-fille. Et il refusera obstinément de se séparer de sa vieille couverture qui lui sert en quelque sorte de talisman.
Heureusement cet exil va se transformer en voyage initiatique le jour où il va rencontrer son petit-fils Brunecitto. Un vrai coup de foudre ! Et cet enfant va être pour le vieil homme rustre et rebelle un véritable passeur vers toute une partie de sa personne qu'il a ignorée ou laissé de côté durant toutes ses nombreuses années d'homme adulte. Et le vieux machiste qu'il est va découvrir la douceur et la tendresse. D'abord pour son petit-fils pour lequel il va accepter certains sacrifices : se raser de près, renoncer à fumer... Mais il va aussi revisiter son passé avec une certaine nostalgie et accepter non sans être bouleversé, de revoir son credo sur la place de l'homme et de la femme dans le couple et dans la société.
En dehors de Salvatore, j'ai regretté que les autres personnages du récit existent peu ou de manière convenue. J'ai trouvé également que certaines scènes revenaient de façon répétitive ou digressive. C'est ce qui m'empêche d'être complètement conquise par le roman.
Mais le personnage de Salvatore est indéniablement intéressant par sa complexité et aussi parce qu'il nous permet de réfléchir d'un peu plus près au choc des cultures !
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C'est un vieux paysan Calabrais qui, toute sa vie, a été un homme, un vrai, un qui a combattu dans le maquis, un qui se tient bien droit, un que l'on n'offense pas, un qui aimait les femmes mais ne s'y intéressait pas, un qui leur laissait la faiblesse de la tendresse.
Maintenant malade et la mort de plus en plus proche, il se rapproche de son petit-fils. Il chérit de plus en plus ce bébé... il veut lui transmettre ce qu'il a été, il veut qu'il devienne un homme lui aussi. Cet enfant sera son dernier combat. Contre l'avis de ses parents, il éloignera les peurs nocturnes et nuit après nuit, il se racontera.
Avec la proximité de ce petit fils et d'une nouvelle rencontre féminine, sa carapace de vieux bourru tombe et le feront s'interroger. Prendre soin d'un enfant, se laisser aller à la douceur d'une caresse, aimer et le dire, est-ce vraiment de la faiblesse ? N'est-il pas temps qu'il profite lui aussi de ces bonheurs ?

Une belle histoire qui m'a touchée ! À lire sans hésitation !
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Un roman plein de tendresse, et d'humour qui nous présente Salvatore ou... Bruno, un ancien partisan à l'âme révolutionnaire mais aussi attachée aux traditions... Depuis la Calabre, en passant par Rome et Milan, l'ouvrage balaie le monde occidental dans sa contemporanéité, c'est ici un point de vue quasi centenaire qui nous dit la société d'hier et son visage actuel, un regard sur la vieillesse, sur la mémoire des corps anciens, sur l'amour d'un grand-père, sur la sensibilité subjective et ses vérités...
Savoureux !
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Salvatore Roncone est un homme malade qui se sait condamné. Ce solide paysan calabrais, un macho plein de préjugés, reste très attaché aux valeurs ancestrales. Il tient bon dans l'espoir de voir son ennemi juré, un vieux faciste, disparaître avant lui.
Lors d'un séjour chez son fils à Milan, il fait la connaissance de Bruno son unique petit fils. L'enfant a juste un an, c'est encore un bébé. En s'occupant de lui, il se découvre capable de gestes, d'attentions qu'il pensait réservés aux femmes. L'enfant lui ouvre les yeux et le coeur et tout doucement, sans que ça atteigne sa sacro-sainte virilité, il accepte de laisser s'exprimer la part de féminité qui sommeille en lui. Du coup, sa vision sur la femme, son rôle, son essence se modifie considérablement et lui permet de s'ouvrir à de nouvelles rencontres. De très belles rencontres qui vont faire apparaître sur ses lévres le fameux « sourire étrusque », celui de la sérénité.
Ecrit simplement et avec beaucoup de poésie, le roman de Sampedro montre qu'il est jamais trop tard pour s'éveiller et être heureux. Une belle lecture !
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Sourire est le mot qui convient à la lecture de ce bien joli roman sur lequel je ne déborderai pas d'objectivité tant le sourire, non étrusque, mais si avenant de la personne qui me l'a offert m'est cher. L'auteur était espagnol, très populaire en son pays, mort très âgé en 2013. le sourire étrusque a été publié en France en 1994. Et si ce livre compte tant pour moi c'est aussi parce que l'action se passe à Milan, qui était ma capitale 2019. Donc déjà grazie Signora per questo libro.

Salvatore, veuf âgé et malade, quitte sa chère Calabre pour se soigner en enfer, à Milan, dotée de tous les péchés du monde. Il y retrouve son fils Renato, sa belle-fille Andrea, et surtout il y trouve Brunettino, bébé de son état et petit-fils de Salvatore. Brunettino était d'ailleurs le nom de partisan de Salvatore lors de la guerre. José Luis Sampedro a écrit le roman en 1985. Révélation aux yeux du grand-père, le petit va devenir l'objet de toute son attention, de toute son affection. Et l'aïeul n'aura qu'une idée, inculquer les valeurs du Sud, de la terre, du labeur qu'ignorent évidemment son fils fonctionnaire, sa belle-fille enseignante et tous ces décadents lombards.
Variation sur le vieux rat des champs atterri parmi les rongeurs citadins, le sourire étrusque, c'est un sarcophage vu dans un musée romain, qui a séduit Salvatore et donné son titre au roman. A peine revenu d'une semaine milanaise ce joli livre m'y a ramené tambour battant. Au soir de sa vie le vieux berger du Mezzogiorno va découvrir l'art d'être "il nonno" et rencontrer une veuve fort bien de sa personne. Il va aussi s'enthousiasmer, moi aussi, pour la Pieta Rondadini du Château Sforza, oeuvre torturée et inachevée de Michel-Ange. Et puis, on frôle le conte de fées, l'université va même honorer le conteur calabrais authentique qui restitue à sa manière les vieilles légendes sudistes. Ecrite par un Espagnol l'histoire de ce vieil Italien est un régal qui mettrait en appétit même un Milanais rancunier.

Comme souvent j'ai cherché une éventuelle adaptation ciné, a priori inconnue de mes services. Et bien elle existe, transposée, magie du cinéma qui en a fait une production suisse où un vieil Ecossais débarque chez son fils à ...San Francisco. Grands-pères de tous les pays...

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J'ai été conquise par ce paysan calabrais ronchon venu à Milan dans la famille de son fils pour y être soigné par le meilleur professeur de la ville. le courant passe mal entre lui, aux traditions bien ancrées et sa bru aux idées modernes. Mais, alors qu'il pense repartir très vite vers son village natal, voilà qu'il s'entiche de son petit-fils, Brunettino, qui porte son propre nom de résistant. Sa carapace va s'ouvrir, il fond de bonheur et devient douceur devant cet ange pour lequel il veut encore résister face à la maladie, pour lui apprendre la vie. Et come un bonheur n'arrive pas seul, il rencontre Hortensia qui sera son dernier amour, qu'il voit en cachette de ses enfants. Facétieux, rusé, au caractère bien trempé, il accomplit ses dernières pirouettes de vieux farceur. On parcourt avec bonheur les rues de Milan en compagnie de Salvatore Roncone, sous l'oeil attendri d'Hortensia.
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J'ai lu ce livre suite au conseil de la bibliothécaire de mon village et je dois dire qu'elle m'a très très bien conseillé !!
L'histoire, un vieux berger calabrais qui, malade, vient finir sa vie chez son fils à Milan ville moderne et affreuse pour cet homme qui va nous faire aimer la vie, les anciens et les gens tout simplement...
A lire absolument.
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