AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Françoise Duscha-Calandre (Traducteur)
EAN : 9782864242475
318 pages
Editions Métailié (27/05/2004)
4.21/5   416 notes
Résumé :
Salvatore Roncone, vieux paysan calabrais attaché à sa terre et à ses traditions, doit se rendre à l'évidence. Pour combattre cette bête qu'il nomme la "Rusca" et que les médecins appellent le cancer, qui lui dévore peu à peu le ventre et le tue, il doit quitter son village natal et partir en convalescence chez son fils à Milan. Milan que le Calabrais déteste, Milan et sa fureur, sa solitude, sa laideur aussi et sa vie sans goûts ni odeurs. Milan et son fils, qu'il ... >Voir plus
Que lire après Le sourire étrusqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 416 notes
Quand la maladie arrive, c'est tout un monde déraciné que perd Salvatore, un paysan calabrais. Lui qui aimait tant son village au soleil au milieu des oliviers, le voilà contraint d'aller vivre chez son fils à Milan pour les quelques mois en sursis. Pourtant, Salvatore se découvre un nouvel ami, son petit fils Bruno âgé de treize mois. C'est le coup de foudre pour le vieil homme et Bruno devient vite son unique raison de s'accrocher à la vie.
Salvatore est un homme aux idées bien arrêtées, de la vieille époque, il est aussi très fort marqué par la guerre où il a combattu. de nombreux parallélismes entre son angoisse durant la guerre et l'angoisse qu'il ressent pour le petit Bruno sont très bien exprimés. le grand père protège comme un lion son petit fils de l'éducation stricte des parents. Bruno devient vite l'allié à qui il va se confier et apprendre de la vie. Il place dans cet enfant ses espoirs de vivre un jour de plus, ses rêves d'en faire un homme.

Le sourire étrusque c'est la force de la transmission, c'est la place à l'essentiel, c'est le pouvoir de la rédemption dans un apprentissage incessant et inter générationnel.
Commenter  J’apprécie          883
Un livre qui m'a marquée: fort, émouvant. Merci à Pierrette, ma voisine, qui me l'a fait découvrir.

L'auteur espagnol raconte les derniers mois d'un paysan calabrais très malade, venu à Milan chez son fils pour des examens médicaux. Cet homme bourru, au caractère bien trempé, qui a combattu contre le fascisme et se complaît un peu trop dans ses souvenirs de maquis, ne retrouve plus les senteurs de sa campagne du Sud, brûlée de soleil, dans cette ville froide et triste, à laquelle il n'arrive pas à s'habituer.

Mais il va y vivre le dernier amour de sa vie, le plus intense, le plus profond: son petit-fils Bruno, qui a treize mois lorsqu'ils se rencontrent. Luttant contre son cancer, il accompagnera la croissance de l'enfant. Chacun se transformera à sa façon.

Un livre pudique et plein d'humanité, et un personnage très attachant. A lire!
Commenter  J’apprécie          7114
« Les étrusques riaient, je te le dis. Ils se réjouissaient jusque sur leur tombe, tu ne t'en es pas aperçu ? Quels types ! »

Le sourire étrusque de José lui Sampedro est un roman inscrit depuis longtemps dans mon pense-bête. Je me le suis procuré en version numérique.

C'est un magnifique roman qui abrite trois générations sous le même toit.

Salavatore un vieil homme, paysan calabrais qui se voit contraint de rejoindre son fils Renato, sa belle fille Andréa et son petit fils Bruno, car la maladie le gagne, il la nomme « Rusca ». Il quitte ses terres avec regret et garde l'espoir d'y retourner. «ça l'agace de revenir à Milan, la fois précédente, veuf de fraîche date, il n'a même pas pu tenir quinze jours, alors que ses enfants avaient prévu un séjour de deux mois »

Le grand-père connaît si peu son fils et n'apprécie guère sa belle-fille, Andréa qu'il trouve mondaine.

Sur le chemin qui le conduit à Milan pour voir le professeur, l'appréhension gagne le vieux dans le souvenir funeste de sa femme, pourtant il a un caractère affirmé et garde tous ses esprits. « oui en effet, ils arrivent dans le piège. Pour le vieux, les villes ont toujours été une chausse-trape pour le gibier humain »

Il découvre son petit fils Bruno et l'approche secrètement la nuit à l'insu des parents. Il lui parle, le rassure, ils font connaissance. Il confesse au petit bambin des pensées inavouables, ses secrets, le petit réagit en interaction à son grand-père au fur et à mesure du temps et de son éveil. Quand son état de santé décline, sa présence l'illumine et il trouve auprès de lui réconfort et regain de vie. Par des flashs de souvenirs, il lui raconte sa vie. Quand Il peut et qu'il trouve de l'assurance et suffisamment de force, il l'emmène avec lui dans Milan.

C'est un roman très touchant sur l'amour intergénérationnel.

La complicité qui les unit est de tous les instants et l'auteur sait trouver les mots justes pour nous la décrire.

C'est émouvant, résilient. le lecteur mène le combat avec cette famille attachante et le petit Bruno qui ne cesse de grandir et s'attacher sous le regard affectueux et complice de son grand-père.

Une histoire d'amour filial, d'amitiés partagés. Je ne vous en délivrerai pas plus, mais j'ai été secouée par ce roman et la plume de cet auteur touche profondément. José Luis Sampedro pousse le lecteur dans les retranchements de l'émotion.

Un récit empreint de vie, de douceur, d'humour, de vérité, d'espièglerie, de complicité, d'amour inconditionnel et infini.
Commenter  J’apprécie          618
Salvatore, vieux paysan de Calabre, doit se résoudre à quitter sa terre natale pour aller vivre chez son fils et sa belle-fille à Milan. Il déteste cette ville et sent déjà que ce ne sera pas une partie de plaisir. Mais la maladie qui le ronge, la Rusca comme il l'appelle, ne lui laisse pas le choix. Pourtant, il va découvrir chez ce couple quelque chose de positif : ils lui ont donné un petit-fils et l'ont appelé comme lui, du moins de son nom de résistant. Salvatore se charge alors de la plus belle des missions : protéger ce petit trésor.

Ce roman est une véritable claque ! C'est la gorge serrée que je l'ai lu de bout en bout, n'arrivant pas à m'en détacher. L'écriture est chantante, poétique, ciselée. On est en Calabre, on voit les paysages, la rudesse des montagnes, on entre chez les gens qui, avec toute leur générosité, nous offrent ce qu'ils ont : oignons, fromage, pain et vin. Les bonnes odeurs viennent nous effleurer le nez pendant que notre oreille s'habitue au dialecte. On comprend également les rivalités, les clans… bref, on est en Italie !

Le coeur gros, j'ai refermé ce livre, me disant que mon grand-père, d'origine espagnole et non italienne, ressemblait en certains points à ce Salvatore : bourru en apparence, il avait le coeur sur la main et a tout fait pour me faire passer les meilleurs moments de mon enfance…
Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          647
Quel merveilleux livre ! je suis enchantée par ma lecture qui m'a remplie d'émotion. Salvatore, vieux paysan Calabrais va être obligé de se rendre chez son fils et sa belle-fille à Milan pour subir des examens médicaux .
Ce n'est pas de gaieté de coeur qu'il y va d'autant plus qu'il hait la ville, de surcroît Milan, ville du Nord !!
Il fait connaissance avec son petit-fils, Brunettino âgé de 13 mois et là une explosion d'amour s'abat sur ce vieux grincheux débordant de tendresse.
On assiste à leur rencontre, à leur amour et à tout ce que ce grand père transmet à son Brunettino, source de bonheur et de vie.
Mais on assiste également à la progression de la maladie que ce Nonno appelle "la rusca" et avec qui il dialogue parfois.
Si la cohabitation avec sa belle-fille n'est pas des plus simples, il va rencontrer d'autres personnages dont Hortensia qui vont lui adoucir la vie.
C'est avec beaucoup d'amour de tendresse, d'humour et d'émotions que José Luis Sampédro nous accueille et nous séduit.
C'est un roman délicat, tendre, plein de pudeur sur la transmission intergénérationnelle.
C'est aussi un roman sur "la rivalité" entre l'Italie du Sud et l'Italie du Nord et c'est avec amusement que l'on lit les pensées et remarques de ce grand-père.
Je suis étonnée que ce livre soit écrit par un espagnol mais complètement séduite.
Commenter  J’apprécie          553

Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
La pomme d'Adam monte et descend sur le cou flasque du dieu d'alors, qui jette la tête en arrière pour terminer son verre. Il s'essuie ensuite du dos de la main et le geste surprend Renato. Pourquoi, puisque c'est l'habitude là-bas? Mais Renato s'aperçoit que le père réprime ce geste maintenant. Bien plus, ces dernières semaines, il a cessé de fumer ; et il ne porte plus ses bottes dans maison. Il se rase même tous les jours et une fois, il a pris un bain sans qu'on le lui dise. Renato a entendu Anunziata plaisanter : "Allons, allons, on se pomponne, hein ?" "Oui, a répliqué le vieux, je veux être beau pour mourir."
"Milan le civilise", a commenté Andrea quelques nuits auparavant. Mais Renato le sait, ce n'est pas Milan, c'est le petit. Brunettino transforme son grand-père. Et maintenant le fils dans une vague d'infinie tendresse, fait au vieux l'offrande de son cœur. Vieux, oui ; dans ce profil de joyeux buveur, le nez déjà s'affile et le menton tremblote : un vieux aux portes de la mort.
La vision révélatrice déchire Renato qui se penche sur son assiette et avale quelques bouchées pour cacher ses yeux humides. Les larmes réprimées le menacent de l'intérieur. Comment la vie des chênes et des aigles comme son père peut-elle avoir une fin ? Cet homme a été le ciel dans toute sa grandeur, tempétueux, arbitraire, implacable parfois ; mais aussi généreux, créateur, bénéfique... Il s'est cramponné à la vie en l'étreignant comme un ours, il l'a bue à grandes goulées... Et ce bûcher s'éteint !
Commenter  J’apprécie          180
A cet instant, le miracle. Les petits yeux s’ouvrent, noirs, deux puits insondables pleins de l’eau profonde d’une décision. Soudain, comme le vieux s’est dressé contre l’ombre inquiétante, le petit corps remue, se découvre, fait passer ses petites jambes par-dessus le bord du lit et, au contact du sol, se redresse, lâche les barreaux, se retourne vers le grand-Père assis par terre… et fait trois petits pas chancelants, tout seul, pour arriver dans les vieux bras émus.
Bras qui l’accueillent, le serrent, l’étreignait, se font tendres autour de ce petit prodige tiède, lui mouillent les joues de quelques gouttes salées qui roulent sur les vieilles lèvres tremblantes…
— Tes premiers pad ! Pour moi ! Maintenant je peux … !
Le bonheur, si fort qu’il lui fait mal, étouffe ses paroles.
Commenter  J’apprécie          222
Et c’est pour cela qu’il y a des anges femelles, ajoute le vieux en se souvenant du corps de Dunka.
— Pardon, Monsieur Roncone, intervient un élève présomptueux, tout droit sorti du Séminaire, les anges n’ont pas de sexe.
La stupéfaction du vieux augmente encore :
— Foutaises ! Qui a dit ça ?
— Les écritures. Le Pape.
Le vieux éclate de rire.
— Et qu’est-ce qu’il en sait du sexe, le Pape ? En plus, comment est-ce qu’on peut vivre sans sexe ? Si nous les hommes, on en a un, comment les anges, qui nous sont supérieurs, n’en auraient pas ? Est-ce que Dieu les aurait créés pour les punir en les privant d’anges femelles ?… Quelles drôles d’idées il a le Pape, dis donc !
Commenter  J’apprécie          183
mais cette armoire continue à l'impressionner comme la première fois qu'il la ouverte pour chercher un mouchoir, il s'en souvient très bien. Maintenant encore, il est retenu par cette provocation : les couleurs joyeuses, les robes qui suggèrent son corps et surtout, surtout, l'odeur, les odeurs qui dilatent ses narines.
Cette armoire n'est pas qu'une grosse boite, elle est beaucoup plus. Ces portes s'ouvrent sur une chambre secrète, un temple aux trésors mystérieux. Les étoffes pendues lui rappellent les passes d'oiseaux dans la montagne où on tend les filets pour attraper les pigeons ramiers; comme un un ramier, son cœur s'empêtre dans une telle promesse, dans ces révélations intime.
Commenter  J’apprécie          180
C'est un sacrifice de supprimer peu à peu le tabac ; en revanche, ses petits déjeuners clandestins sont un plaisir, surtout celui qu'il fait trois jours plus tard alors qu'il ne devrait rien manger. On va lui faire une prise de sang à neuf heures pour l'analyse prescrite par le fameux docteur, à la consultation duquel Andrea l'a conduit la veille. Prescrite, en réalité par son assistante ou qui que ce soit – aussi grosse qu'Andrea est mince, mais avec la même façon de parler - car, après de nombreux rendez-vous organisés, attente, couloirs et autres rites préliminaires, ils n'ont pas réussi à pénétrer dans le sanctuaire du médecin. Le vieux s'amuse en pensait à la satisfaction qu'aura Andrea, lorsqu'elle va se lever et apparaître dans la cuisine, de voir avec quelle docilité il s'abstient de manger.

"Cette histoire de jeûner avant les analyses, pense-t-il en savourant son fromage blanc à l'oignon et au olives, c'est des foutaises de médecin. Du cinéma pour toucher plus. Des analyses, pour quoi faire ? De toutes manières, ça va mal tourner, pas vrai Rusca ? Tu vas t'en charger toi !"

On ne lui fait pas la prise de sang au cabinet du fameux docteur, mais au Grand Hôpital. (…)

S'il s'écoutait, le vieux s'en irait sans se faire piquer, mais le fameux docteur va exiger l'analyse pour continuer la routine. "Routine et comédie, c'est ça qui m'énerve… Ils me prennent pour un vieux gâteux ? Ils croient que je suis venu pour me faire soigner ? Pauvres naïfs ! Si c'était pas à cause de cette charogne de Cantonotte qui respire encore, maudit soit-il, est-ce que j'aurais un jour accepté de quitter le village où je pourrais finir mes jours tranquillement dans mon lit, au milieu des copains et avec ma montagne sous les yeux, la Femminamorta, paisible sous le soleil et les nuages ?".
Commenter  J’apprécie          60

Videos de José Luis Sampedro (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Luis Sampedro
La chronique de Gérard Collard - 30 ans de La griffe Noire #1
autres livres classés : littérature espagnoleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (832) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..