Le design est un phénomène social plus qu’une activité professionnelle, du moins dans nos sociétés de consommation. À son propos, se demander ce qu’il est devenu depuis ses balbutiements dans les années 1930 est légitime et c’est probablement ce à quoi aide à répondre ce livre qui constitue une manière de présentation et d’introduction au design moderne. Il le fait dans un parcours qui nous conduit à la découverte des marques, fait réfléchir aux identités des entreprises, à celles des produits, puis aux conditionnements qui ont transformé le produit en faisant de lui un « package » propre à être distribué sur des points de vente, eux aussi pensés par le designer au sein d’architectures commerciales spécifiques.
Qui veut bien se rappeler la double postérité du mot « design » – dessein et dessin – comprend la nature intime et, pour ainsi dire, la double postulation du designer : proche de l’ingénieur, proche de l’artiste, et de surcroît souvent associé, désormais, aux équipes marketing et de vente. De l’ingénieur, il conserve la technicité, l’analyse fonctionnelle ; de l’artiste, le sens du beau, conciliant le beau et l’utile dans les cas les meilleurs. Il travaille cependant, le plus communément, sur le rendement marginal et optimise les coûts comme un chef de produit.
Le design systémique relie également les disciplines classiques du design à des sciences diverses comme l’anthropologie (analyse des comportements) ou l’ergonomie, avec des outils nouveaux (Internet…), des attitudes sociales nouvelles (développement durable, aide aux pays en voie de développement). Le designer, dans ce contexte, quitte son statut de simple dessinateur et son champ de connaissances premier : il s’ouvre à d’autres savoirs et en tient compte. Le design devient un état d’esprit.
Le design vient du mot designare, qui signifie à la fois “designer, signifier, tracer, marquer, dessiner, montrer, indiquer, produire, ordonnancer” ; c’est une manière d’être pour améliorer les espaces de vie et de travail, les produits, les codes et les signes dans une démarche industrielle où créativité, innovation, beauté et fonctionnalité s’associent étroitement à l’aide de valeurs, de la conception à la réalisation et la production.
Design de marque, design packaging, design de produits, design d’environnement commercial, en magasin ou sur supports électroniques, sont aujourd’hui les quatre grandes familles de désignations des objets de l’échange marchand qui convergent et se complètent pour former le langage global du “design de communication” que l’on peut reformuler comme étant le langage de la “communication de la désignation”.