Spoilers dans la critique
C'est assez étonnant car ce qui remonte la note, c'est la fin. le roman est globalement long et confus, certaines phrases sexistes m'ont gênées venant de
George Sand et d'un livre réputé feministe, mais peut être ai-je loupé l'ironie de certains propos. D'autres propos limites sur les créoles aussi, mais il faut aussi remettre dans le contexte où ce genre de pensée etait malheureusement la norme, même pour quelqu'un d'aussi éclairé que
George Sand... sauf si la aussi j'ai loupé l'ironie de la chose. Je n'ai pas lu encore la préface qui pourrait m'éclairer peut être. Même si j'ai bien vu à d'autres moments des positions très avant gardistes, ce qui du coup me paraissait contradictoire.
Les personnages sont parfois inconsistants. Il m'a été très difficile de m'attacher à
Indiana, car si le siècle où elle vit, l'education qu elle n a pas reçue et le fait que ce soit son premier amour expliquent sa naïveté, il ya des passages où elle est franchement bébête, et quand elle se pare de dignité, ça sonne faux. Quand elle fait un pamphlet feministe sur le fait de ne plus se soumettre à son mari tout en se précipitant soumise dans les bras de l'autre idiot la minute d-après, on saisit mieux là le propos cynique de l'auteure, car elle n'est pas tendre avec
Indiana, dont elle se moque plusieurs fois quasi ouvertement. Les notices de bas de page suggèrent qu'il y a un peu d'elle dans le personnage, du coup, si c'est vrai, et bien elle n'est pas tendre avec elle-même, ou sa version passée. Quand
Indiana s'emporte et se drape dans sa dignité , on croit entendre George et non
Indiana , cela nous sort du personnage car ce n'est pas crédible avec le reste de sa personnalité fade, molle. Pour moi, si c'est censé être, comme disent les anglophones, du
"character developpment", et bien c'est mal fait.
Aussi, le passage très gênant de "s'il m aime plus qu'il n'a aimé Noun, je lui pardonne". On rappelle que la pauvre Noun s'est suicidée à cause de ce si courageux et si digne et si fidèle Raymon. Et que Noun est censée être sa soeur de coeur qu'elle adorait. Donc difficile d'aimer
Indiana pour ma part. Meme si je sais bien que c'est facile pour moi de dire cela, car si être une femme est toujours compliqué aujourd'hui, vous pensez bien qu'au 19e... je devrais donc être plus empathique mais j'avoue humblement avoir eu du mal.
Ceci etant dit, la "1ere fin" m'a beaucoup émue, enfin ce pauvre Ralph si injustement decrit pendant tout le roman révélait des sentiments devinés très rapidement. Aussi, le thème du suicide était très osé pour l'époque.
Quand à la "2e fin", je pense qu'on est censé comprendre que ce n'est pas arrivé, que c'est un rêve éveillé, et qu'ils sont vraiment morts à la Reunion, pardon, à l'Ile Bourbon. Je ne vois pas d'ailleurs comment on peut survivre à une telle chute.