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3,71

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Indiana est le premier roman d' Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, publié en 1832 sous le pseudonyme de George Sand.
Alors âgée de 28 ans déjà mère de famille elle se lance dans l'écriture. Son héroïne Indiana , jeune fille créole de l'île Bourbon, est mariée au colonel Delmare,un demi solde de Napoleon officier au caractère trempé, autoritaire et bien plus âgé qu'elle. Elle, drapée dans un orgueil farouche, se soumet , obéit mais se laisse peu à peu mourir de tristesse, malgré la présence de Sir Ralph Brown son cousin et ami d'enfance.
Sa route croise celle de Raymon de Ramière, jeune aristocrate, brillant,très prisé de la bonne société parisienne.Son coeur ne fait qu'un bond, sa nature passionnée se réveille,elle est prête à tout , à perdre sa réputation pour lui mais le beau Raymon la trompe et la bafoue!
L'écrivain se doit d'être un miroir du monde qui l'entoure.Indiana se partage entre la petite province, Paris et l'île de la Réunion,George Sand en profite pour dresser un tableau sans complaisance de ces différents microcosmes.
La position de la femme dans ces sociétés est par trop souvent inexistante ,et George Sand s'insurge contre cet état "potiche" .
Roman romantique bien sûr mais pas que cela réalisme et imagination sont au rendez-vousl, les idées libérales de George Sand. pointent leur nez.
Je vous laisse imaginer le tollé qui a suivi la parution de ce roman ...
Roman à découvrit cela va sans dire ah ce 19ème siècle qui n'en finit pas de me séduire !
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J'ai commencé la découverte de George Sand avec Indiana .
J'ai beaucoup aimé l'histoire (originale et dépaysante), le style, l'engagement (elle dénonce les conditions des femmes en France à cette époque, mais aussi la peine de mort).
Quelques longueurs en fin de 3ème partie.
Pour finir, attendez-vous à devoir changer d'opinion sur certains personnages en cours de lecture, vous voilà prévenus !
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Le livre

Dans ce roman, George Sand relate la rencontre entre Indiana, une jeune femme élevée à la Réunion qui suit à Paris son mari, vieux colonel colérique et jaloux; et Raymon, l'homme du monde par excellence. L'histoire d'un amour raté, de malentendus et de trahisons.

Ce que j'en ai pensé

Il s'agit de la première oeuvre rédigée seule par George Sand, et publiée sous ce pseudonyme. Dans la préface, elle affirme : “Ceux qui m'ont lu sans prévention comprennent que j'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l‘injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la société. Je n'avais point à faire un traité de jurisprudence, mais à guerroyer contre l'opinion ; car c'est elle qui retarde ou prépare les améliorations sociales.”

Ce premier roman est donc une véritable profession de foi, de défense de la liberté féminine dans une société où il existe des hommes qui peuvent dire sans rougir, comme le colonel Delmarre : “Qui donc est le maître ici, de vous ou de moi ? qui donc porte une jupe et doit filer une quenouille ?”

A quoi Indiana répond : “La loi de ce pays vous a fait mon maître. Mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien.”

Ces deux répliques montrent la révolution d'Indiana au cours du roman, de jeune fille naïve et presque faible mais entière, victime des romans qu'elle a lu (“Il faut m'aimer sans partage, sans retour, sans réserve; il faut être prêt à me sacrifier tout, fortune, réputation, devoir, affaires, principes, famille; tout, monsieur, car je mettrai le même dévouement dans la balance et que je la veux égale”), qui cède sous les fables de Raymon; à celle d'une femme qui revendique non pas une liberté physique mais bien une liberté de penser et d'aimer. Car “Les femmes ont rarement le courage physique qui consiste à lutter d'inertie contre la douleur ou le danger; mais elles ont souvent le courage moral qui s'exalte avec le péril ou la souffrance.”

Or Indiana souffre tout au long du roman, dans sa vie morne et ennuyeuse, entre trois hommes qui ne la comprennent pas, qui ne semblent pas être capables d'affection : Delmarre est jaloux mais ridicule; Raymon, au départ aimant, devient vite indifférent (“De ce moment-là, il ne l'aima plus“). Enfin, il faut s'arrêter quelques minutes sur la troisième figure masculine : Sir Ralph, qui a élevé Indiana comme sa fille et l'aime plus que tout, même si son flegme britannique est très exaspérant ! On s'aperçoit tardivement qu'il est en réalité le personnage le plus important de ce roman, le plus passionné et le plus aimant. Une découverte qui me pousserait presque à relire le roman avec un regard différent, éclairé par la fin …

C'est donc au final un magnifique roman sur l'amour, le désespoir auquel il peut conduire, mais aussi sur la vie, la renaissance, la nature et enfin, la sérénité. Un roman bouleversant.

Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Challenge ABC, 2016-2017

Avec Indiana, G. Sand dénonce l'institution du mariage, mais aussi le manque d'éducation des femmes. Indiana le dit bien, elle n'est qu'une "servante".
Cependant, Sand essaye de rester impartiale : si la femme est souvent victime, elle a parfois sa part de responsabilité. Prendre un amant ou quitter la maison de son mari, ce n'est pas la meilleure manière de faire avancer les choses. Surtout qu'elle ne choisi pas le meilleur homme pour amant. S'il n'est pas méchant, il est trop dans le monde et ses artifices. Or, Indiana est naïve et a été tenue à l'écart : elle ne connait pas les codes. Elle aura a en souffrir.
Ce qui ressort de ce roman, outre la place des femmes, reléguées au second plan, c'est l'incommunicabilité entre les êtres et les rapports humains, tous placés sur le plan de la domination. Indiana se révolte, mais toute son énergie à le faire se retourne contre elle.
Sans éducation et sans codes sociaux, elle sera une éternelle victime.
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Indiana, c'est un peu le souvenir de tous ces livres issus du romantisme qui m'ont passionnée quand j'étais ado. le romantisme poussé à l'extrême, les sentiments puissants qui balayent tout, les émotions indescriptibles qui poussent les personnages à accomplir des choses étonnantes, la poésie des décors et une sensibilité ma foi assez émouvante...

Déchaînement de passion, drames, c'est tout cela que l'on retrouve dans ce roman de George Sand, et je dois dire que j'ai été très satisfaite de cette découverte. de George Sand, c'est Lélia qui m'a le plus marqué lorsque je l'ai lu (il y a très longtemps !), et j'ai retrouvé beaucoup des émotions ressenties à l'époque à la lecture d'Indiana.

Mais Indiana, qui est-elle ? Une femme en apparence fragile, issue des terres ensoleillées situées de l'autre côté de l'océan et qui traîne une mélancolie mortelle depuis son retour en France, depuis, surtout, son mariage avec un riche industriel qui la rend malheureuse. Elle endure sa vie morne en silence entre un époux égoïste et stupide, et un ami de longue date qui a suivi le couple sur ses terres. Ça c'est ce que l'on découvre dès les premières lignes du roman. Mais Indiana est bien plus que cela. C'est avant tout une femme à la volonté sans pareille, étonnamment forte et souveraine dans la douleur qu'elle subit sans une plainte malgré un grand état de faiblesse lié à sa langueur, qui cherche désespérément le bonheur auprès de son entourage sans jamais réussir à éveiller la compassion de ses proches, et que tout le monde regarde dépérir sans réagir. C'est une âme incomprise, pure et chaste qui ne connaît rien de la vie mais qui livre naïvement son coeur au premier séducteur venu. Et lorsque les évènements s'enchaînent, elle devient une de ces figures courageuses et résolues, capables par amour de jeter leur réputation aux orties en accordant au passage un regard arrogant sur une société hypocrite prompte à juger les erreurs des autres. C'est une véritable amoureuse digne des vraies héroïnes de romans, devant laquelle les hommes pâlissent de honte en réalisant leur propre lâcheté. Indiana est tout cela et bien plus encore. Elle est fière, elle est droite et elle aime sans concession.

Face à elle, on retrouve des figures masculines souvent pathétiques, que la plume de l'auteur révèle tour à tour méprisables, manipulatrices, violentes et même despotiques parfois. L'époux, le père ou l'amant, tous subissent l'exaspération de George Sand lorsqu'elle souligne les duretés d'une époque terriblement intransigeante pour son sexe et si laxiste pour les poseurs, les donneurs de leçon et les mielleux. Usant tour à tour de menace, de violence, de subterfuges ou de propos habilement menés, chacun d'entre eux fournit des entraves auxquelles il est bien difficile de se soustraire. Qu'on soit emprisonnée dans un mariage forcé, condamnée à subir le joug du mari, ou victime des machinations d'un amant prêt à toutes les bassesses pour mettre la main sur votre vertu, George Sand cristallise dans ce récit féministe avant l'heure toutes les épreuves et les humiliations qui ne sont pas épargnées aux femmes, et démontre par la même occasion les limites de leur rôle.

Elle dénonce la dure réalité de la condition féminine de son époque, et à travers celle de son héroïne, les destinées tragiques et les existences inconnues de toutes ces femmes auxquelles on ne laissait pas d'autre choix que d'obéir et de se plier aux règles, et dont les libertés apparentes se résumaient à peu de chose. L'habileté de l'auteur pour détailler la psychologie de chacun de ses personnages est admirable. Que ce soit Raymon, M. Delmare, Ralph Brown ou encore Indiana elle-même, l'évolution de leurs sentiments et chacune des étapes de leurs pensées, de leurs doutes et de leurs émotions nous sont rapportées avec beaucoup de justesse et de profondeur.

George Sand excuse l'époux - certes violent et querelleur - en décrivant son passé de soldat et en évoquant sa pudeur devant la délicatesse de sa femme à laquelle il est incapable d'exprimer sa tendresse. Elle pardonne à Raymon, l'amant - peut-être la figure la plus intéressante de ce roman - en évoquant les sources de son égoïsme : son éducation et ses ambitions politiques peuvent expliquer son éternel besoin de reconnaissance. Un besoin qu'il cherche à assouvir auprès des femmes et dans la société de ses contemporains avec lesquels il rivalise de charisme et de subtilité dans des discours politiques pour lesquels il est passé maître. Son érudition et son ascendant sur tous en font un homme incroyablement séduisant. Et malgré un manque de sincérité flagrant, c'est un homme tendre et passionné mais incapable d'assumer les conséquences de ses actes parce qu'on ne lui a jamais appris à le faire.

Les femmes de ce roman subissent elles-même les conséquences dramatiques de leur naïveté et du déchaînement de leurs émotions, mais ce sont les hommes les premiers que l'on nous désigne comme véritables coupables des tragédies qu'ils entraînent. Ce qui empêche cette histoire de devenir un véritable coup de coeur pour moi, c'est l'aspect religieux brandit une fois de plus comme unique obstacle à la perfidie des hommes et à leurs instincts les plus pervers. Indiana est chaste et le reste, et sa formidable force de caractère intimide même ses plus rudes adversaires...

A travers le récit des tourments d'Indiana, l'auteur en profite donc pour souligner toutes les imperfections de la société de l'époque et offre ainsi un récit dense, passionnant, lyrique qui s'apparente à un hymne à la liberté mais porte aussi tout le désespoir d'un combat dur à remporter...

Un long billet pour une très grande oeuvre littéraire !
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Depuis le touchant La Mare au diable, je n'avais plus eu le plaisir de replonger dans les délices de la plume de George Sand. L'un de mes objectifs littéraires 2022 était ainsi de lire l'une de ses oeuvres. La collection « Romans éternels » ayant proposé une réédition de certains de ses romans, mon choix s'est porté sur Indiana, premier roman publié par George Sand.

Indiana, jeune créole originaire de l'île Bourbon, est mariée au Colonel Delmare, bien plus âgé qu'elle et qui ne lui témoigne qu'indifférence. Entourée de Noun, sa fidèle suivante et de Ralph Brown, son « protecteur » et ami depuis ses plus jeunes années, Indiana fait la connaissance du jeune Raymon de Ramière dont elle va s'éprendre.

Les personnages de ce roman sont intéressants à suivre, bien que loin d'être attachants ! Indiana, bien sûr, est le personnage central : belle, d'une gentillesse exemplaire, elle est d'une tristesse infinie au début du roman…Sa vie est morose, sans but, sans joie, jusqu'à sa rencontre avec Raymon de Ramière ; l'amour lui redonne alors le goût de vivre. Indiana est une femme difficile à cerner, dont j'ai apprécié la loyauté, la pudeur, la bienveillance, mais qui m'a déçue par certains actes, un abandon total de sa vie à un amour sans avenir, ou encore une certaine « mollesse » de caractère. Raymon m'est tout d'abord apparu comme un « Armand Duval » dont j'ai bien vite compris les divergences : si Armand reste fidèle à Marguerite, Raymond est né pour vivre des amours éphémères, briller en société, assouvir ses désirs sans penser aux conséquences de ses actes sur les autres. Ce personnage ne fera donc pas partie de mes héros préférés de la littérature, loin de là ! Ralph est certainement le personnage m'ayant le plus touchée, en particulier durant les dernières pages qui dressent un portrait émouvant d'un homme dévoué et sincère…

Si j'ai été envoûtée par les mots d'Aurore Dupin / George Sand, ainsi que par sa quête du paradis (dont la conclusion est une merveille en soi), j'ai néanmoins trouvé l'histoire d'amour peu romanesque et décevante !

Indiana a donc été une lecture qui m'a laissé un sentiment mitigé, par le manque d'éclat de son histoire et des personnages peu marquants, mais dont la narration et le surprenant épilogue m'ont toutefois ravie.

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Dans le manoir de Lagny (en Brie), Indiana est une toute jeune femme créole, mariée au colonel Delmare, plus âgé qu'elle, un industriel chanceux et riche, possédant de nombreuses entreprises florissantes. Il est autoritaire et brutal, et ne comprend pas les états d'âme de sa jeune épouse. Indiana s'ennuie terriblement, elle trouve sa vie morne. Elle ne peut y échapper que dans ses rêves.
De plus, native de l'île Bourbon, elle ne s'adapte que difficilement à sa nouvelle vie, et au climat qui règne autour de sa demeure, malgré le fait que son cousin, Sir Ralph, ait pu suivre le couple, afin de continuer à veiller sur elle, comme il l'a toujours fait depuis son enfance.
Un soir d'automne où tout le monde s'ennuie, et où la jeune Indiana est souffrante, un jeune noble s'introduit dans le parc du manoir. Prévenu par le majordome, le maître des lieux prend son fusil, et tire. Il le blesse légèrement, mais le fait tomber du mur par lequel il tentait de s'enfuir. Indiana va lui donner les premiers soins. C'est Raymon de Ramière, le jeune voisin, venu rendre une visite nocturne et secrète à Noun, la jeune dame de compagnie et soeur de lait d'Indiana.
Le colonel est un homme très jaloux, il pense que ce jeune homme bien-né, est venue dans le parc pour Indiana, ce qui n'est pas le cas. Mais pour elle, c'est le début d'une vie rêvée, et le début d'une idylle entre les deux jeunes gens, une idylle complexe, bâtie sur des malentendus, qui au fil du temps ne pourront que s'aggraver, car entourée de non-dits et de mensonges, tout le monde et en particulier Ralph, désirant ménager au maximum la santé et le moral d'Indiana...

Ce roman, paru en 1832, est le premier écrit par l'auteur sous ce pseudonyme de George Sand, mais le second paru après "Rose et Blanche" publié, lui en 1831.
L'auteur de son vrai nom : Amantine Aurore Lucile Dupin est mariée et devenue baronne Dudevant. Elle a 28 ans et devient un écrivain reconnu.
C'est une belle histoire de femme. Sa lecture nous permet de poser un regard critique sur la société telle qu'elle était au XIXe siècle. le roman dénonce en effet, les conditions de vie des femmes mariées, esclaves de leur époux, condamnées à ne jamais donner leur avis et à se taire en toutes circonstances. Il révèle en cela les souffrances faites aux femmes.
J'ai été très surprise de découvrir qu'à chaque page, l'auteur incite la jeune femme à se rebeller, à se défaire de l'emprise de son mari, et de la société bien pensante, tout comme de la religion, des préjugés et du "quand dira-t-on", pour prendre ses propres décisions et rechercher le bonheur que personne ne semble vouloir pour elle.
Ce n'est donc pas étonnant que ce roman constitue une oeuvre marquante pour le mouvement féministe.
Cependant, c'est un roman assez sombre. Il nous laisse entrevoir plusieurs intrigues amoureuses qui s'entrecroisent, sans que le lecteur ne puisse voir apparaître une issue heureuse à l'une d'entre elles. En tant que roman classique, il est à la fois étude de moeurs et critique de la société du XIXe siècle. Il présente quelques longueurs, l'histoire prenant du temps pour se mettre en place.
La jeune Indiana nous livre ses états d'âme, ses tergiversations, elle ne veut pas céder aussi facilement aux avances du jeune Raymon de Ramière qu'elle trouve pourtant très attirant, et qui la séduit avec de belles promesses, sans pour autant arriver à ses fins.
Le roman aborde les thèmes du racisme, du colonialisme, de l'injustice, et de la supériorité masculine. Il nous fait réfléchir sur les relations entre les hommes et les femmes, toujours problématiques aujourd'hui dans la plupart de nos sociétés, comme hélas l'actualité nous le rappelle quotidiennement.
L'histoire nous fait voyager car elle débute en Brie, puis à Paris et enfin sur l'île Bourbon (La Réunion d'aujourd'hui). La description des paysages et de la nature tient une place importante dans l'oeuvre de George Sand. Dans celui-ci le lecteur pénètre aussi dans l'histoire de l'île Bourbon ce qui est très intéressant.
Chronique complète sur mon blog (adresse ci-dessous)
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Ce roman relate la vie personnelle et sentimentale d'une jeune créole, mariée à un colonel brutal. Malheureuse dans son ménage, elle va trouver un espoir et un bonheur éphémères dans les bras d'un amant, Raimon. Ce livre est inspiré en partie de la vie de Goege SAND, marié avec Casimir Dudevant, homme brutal. Elle va tenter de trouver du réconfort auprès d'un jeune amant. Certaines répliques sont d'ailleurs inspirées de celles de George SAND. Très beau roman, avec des descriptions psychologiques et sentimentales très juste. Je ne peux que recommander cette découverte originale.
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Indiana, quel nom plein de mystère pour l'héroïne de ce premier roman de George Sand ! Elle est jeune – dix-neuf ans –, belle, fragile, et se morfond dans un château en Brie auprès d'un mari âgé, ancien officier de Napoléon reconverti dans l'industrie. le couple est mal assorti et le caractère emporté de l'époux, son autorité cassante, figent la jeune Créole dans une soumission glacée et résignée. La présence du cousin d'Indiana, sir Ralph, ne la sauve pas de la mélancolie dans laquelle elle s'enfonce peu à peu.
Une nuit, un homme est blessé par le colonel Delmare dans le parc du château, il s'agit de Raymon de Ramière, un jeune aristocrate du voisinage amant de la soeur de lait d'Indiana, Noun. La première scène du roman réunit tous les protagonistes de l'histoire avant que ne se mette en action un engrenage qui va, tour à tour, broyer chacun d'entre eux.
George Sand confie à un narrateur le soin de nous conter les passions agitant ses personnages. L'intrigue est romantique à souhait, toutefois le roman fait la part belle à une peinture sociale très précise de la Restauration. Si le colonel Delmare, fidèle à ses convictions bonapartistes, incarne une figure de la bourgeoisie entrepreneuriale au moment de la première révolution industrielle, Raymon de Ramière est l'archétype du jeune aristocrate convaincu de la nécessité de revenir à un ordre ancien et persuadé de se tailler une place en politique à la mesure de ses talents. Quant à Ralph Brown, sa lutte pour l'émancipation des esclaves de l'île Bourbon le place du côté d'un certain libéralisme politique en défenseur de la liberté de l'homme et de son épanouissement.
Certaines questions soulevées par le roman, l'adultère, l'obéissance de la femme dans le couple, le suicide, ont provoqué au moment de sa sortie les foudres des bien-pensants. L'égoïsme de Delmare, mari jaloux, sourcilleux, prêt à tuer pour sauver son honneur n'a d'égal que le narcissisme de Ramière, faible, inconstant et à l'affût de toutes les occasions qui s'offrent à lui, qu'elles soient amoureuses, mondaines ou financières.
George Sand, sans occulter la part autobiographique du récit (son union malheureuse avec Casimir Dudevant, sa liaison avec Aurélien de Sèze et ses tendances mélancoliques voire suicidaires), expose des convictions fortes sur l'assujettissement des femmes à la puissance maritale et montre un vif intérêt pour les évolutions politiques de la société à la veille des 3 Glorieuses (1830).
L'intrigue n'est pas avare de rebondissements et la quatrième et dernière partie du roman se clôt sur un certain sentimentalisme qui n'enlève rien à la critique sans équivoque des moeurs patriarcales, comme à ses remarques cinglantes sur la politique réactionnaire menée par les ultras à la fin du règne de Charles X.
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Indiana est bien mal mariée. Son époux Mr Delmare est jaloux, vieux et ne la comprends pas. Quand Raymond croise sa route, et surtout celle Noun sa soeur de lait, Indiana va vivre des tourments qu'elle va s'employer à combattre de toutes ses forces. Ralph veille sur elle dans l'ombre comme un ami mais l'aime comme un amant en secret.
Ce livre est un classique de l'oeuvre de Georges Sand.
J'ai lu, il y a quelques semaines, la version graphique de ce roman est j'ai beaucoup aimé.
Je découvre ici la plume de Georges Sand. Je suis agréablement étonnée car elle est largement accessible et fluide.
C'est plaisant à lire et à suivre.
Indiana est fragile physiquement mais fait preuve d'une grande force morale.
Bref, un plaisir de découvrir ce classique de la littérature française.
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