AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 45 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Je ne me suis pas perdue mais disons que j'ai refait le chemin plusieurs fois en parsemant celui-ci de petits cailloux....
Je ne suis ni historienne, ni philosophe, ni politicologue, ni spécialiste de cette partie du monde à la politique inextricable et plus que complexe. Pourtant, j'ai apprécié cette lecture parce que j'ai appris dans l'étonnement. Toute cette histoire qui m'est complètement inconnue , toutes ces ramifications de ce passé qui conditionne ce présent et qui lui bloque l'avenir, oui ce fut une lecture enrichissante même si je ne me positionne pas parce que trop ignorante de cette réalité.
Donc, déjà un arabe chrétien travaillant pour la police juive de Tel Aviv est assez particulier. Un universitaire célèbre retrouvé mort. Une enquête qui s'avérera difficile parce que située dans les méandres de la politique tant universitaire que nationale. Toujours des relations raciales/religieuses vécues dans un bon voisinage hypocrite au travail et dans la quotidienneté, les tensions ordinaires quoi dans ce coin du monde!
Malgré un petit côté didactique, une narration intéressante et captivante pour l'ignare que je suis. Un bon polar à l'intrigue sinueuse où les personnages nous semblent vrais et authentiques. Ne vous laissez pas décourager face à la lourde documentation de ce roman policier et vous y trouverez votre plaisir.
Commenter  J’apprécie          542
Le roman s'ouvre sur le meurtre d'Yithzak Litvak, un historien israélien auteur d'un ouvrage très controversé démontrant que que les Juifs d'Europe de l'Est descendraient des Khazars et non pas, comme ils le croient, du roi David. Il affirme que, par là même, les palestiniens en seraient les héritiers légitimes. Cette théorie subversive, qui ébranle l'un des fondements de la pensée sioniste en remettant en cause le droit de la diaspora juive à occuper la terre d'Israël, serait-elle à l'origine de la mort de Litvak et de celles qui vont suivre ?

Le commissaire Emile Morkus et ses équipiers chargés de résoudre l'affaire entraînent le lecteur dans une enquête étrangement peu satisfaisante, pour ne pas dire cafouilleuse. Ce n'est que 20 ans plus tard qu'elle va connaître un rebondissement inespéré... Je n'en dis pas plus pour vous laisser "le plaisir" de découvrir toute l'histoire.
En plein coeur de Tel Aviv, entre les murs de l'université et dans les locaux du Shabak, service de contre-espionnage plus connu sous le nom de Shin Beth, l'enquête vous emmènera à la rencontre de nombreux personnages qui illustrent bien toute la diversité et la complexité de la société israélienne.

Ce polar politico-historique qui mêle la réalité à la fiction s'avère assez intéressant mais pour être totalement captivé il faudrait faire abstraction des faiblesses de l'intrigue un peu nébuleuse, de quelques longueurs et surtout du fait que derrière cette histoire l'auteur ressasse son thème de prédilection, à savoir que l'histoire du peuple juif telle qu'on la connait n'existe pas. On appréciera ou pas cette idée. Comme je ne suis pas historienne , je me garderais donc bien d'émettre la moindre opinion sur le sujet... Toujours est-il que l'écriture d'un polar facile à lire permet à Shlomo Sand non seulement d'exprimer ses opinions en critiquant certains aspects de la politique et de la mentalité israéliennes mais aussi de populariser ses idées déjà largement développées dans des essais souvent jugés trop indigestes par bon nombre de ses lecteurs. Il en profite aussi pour éreinter le milieu universitaire où il n'a pas que des amis. Bref, c'est tellement lourd que ça finit par devenir pénible. Pour ne pas risquer l'embarras gastrique, je n'ai fait que survoler les cent dernières pages, pressée d'en terminer avec Shlomo Sand et sa théorie complotiste.
Commenter  J’apprécie          250
L'auteur était intervenant dans un documentaire sur Arte à propos de la création d'Israël, ce qui m'a donné envie d'ouvrir ce roman présent dans ma pile à lire. L'affaire commence avec la mort d'un historien qui travaille sur un sujet fort sensible, celui de l'origine du peuple juif. L'enquêteur est un commissaire arabe israélien… Beaucoup d'éléments plutôt originaux et intrigants, donc.
Solidement documenté, avec des personnages de policiers atypiques, le roman se lit bien. Il présente beaucoup d'intervenants, s'étale sur un temps assez long pour un polar, ce qui demande une certaine concentration. Bien construit, mais pas sur un rythme trépidant, avec une écriture et une traduction qui ont du punch, je l'ai lu avec plaisir, surtout pour son éclairage sur la société israélienne et ses déchirements.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          190
Le titre de ce roman policier est déjà plein d'intrigue : Certes la mort est attendue dans un roman policier, mais le Khazar ancien empire d'Asie centrale et son qualificatif rouge emplissent le titre de mystère ! Si c'était le titre d'un essai historique pourquoi pas mais l'enquête d'un détective de roman policier peut-elle vraiment concerner la disparition d'un empire nomade turc au VIIIe siècle ?
C'est que ce roman policier est l'oeuvre d'un historien israélien qui à travers ce récit traite de ses sujets de prédilection parmi lesquels le prosélytisme juif qui fait que les juifs ont des origines plurielles ce qui contredit le récit national.
Loin de ce VIIIe siècle médiéval, l'intrigue se déroule dans un cadre spatio-temporel troublé, celui de la première Intifada et de la fondation du Hamas, des accords d'Oslo, de l'assassinat d'Yitzhak Rabin, de l'arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahou, de la deuxième Intifada et de l'enlisement des espoirs de paix israélo-palestinienne. C'est aussi le temps de la décriminalisation de l'homosexualité en 1988.
Dès lors l'intrigue de ce roman tourne autour du meurtre en 1987 d'un universitaire israélien Yitzhak Litvak, qui justement s'était intéressé à cette théorie du prosélytisme. Peu après le jumeau de Litvak est assassiné à son tour or ce dernier ne menait aucune recherche historique : il était en hôpital psychiatrique ! Et puis Avivit, une jeune femme étudiante à l'université et impliquée dans des groupuscules de gauche est également assassinée sauvagement sur une plage de Tel-Aviv. C'est le commissaire Émile Morkus, un arabe chrétien époux d'une ukrainienne, qui est chargé de l'enquête. Or aucune de ces enquêtes n'aboutit avant le départ en retraite du commissaire.
C'est là l'originalité du roman : grâce au point de vue omniscient, le lecteur connaît bien avant le commissaire le nom du coupable. Avant son départ en retraite le commissaire fera chou blanc sur toutes ses enquêtes. Or en 2007 un nouvel assassinat a lieu, celui d'Yéhouda Guershoni. Il s'agit encore d'un universitaire qui lui aussi travaillait sur le prosélytisme juif et sur le récit national. L'enquête est reprise par le successeur de Morkus. Elle piétine. Morkus s'associe en secret à l'enquête. Cependant Gina, une jeune universitaire de Tel-Aviv également a récupéré les documents de travail de la victime et entreprend de poursuivre ses travaux ce qui lui vaut quelques agressions dont on ignore encore l'origine. Plus précisément, la police en ignore encore l'origine mais le lecteur sait bien que cet agent ultra-sioniste du Shabak (sécurité intérieure) que le narrateur suit depuis le début est forcément mêlé à ces affaires. Étrange ironie dramatique dans un roman policier. La fin du roman nous réserve pourtant des surprises !

Lien : http://www.lirelire.net/2019..
Commenter  J’apprécie          110
Seules les plantes ont besoin de racines, tandis que les femmes et les hommes veulent se faire pousser des ailes

La première fois que j'ai entendu parler d'Yitzak Litvak c'est à Nice dans un appartement situé non loin de l'hôtel où je logeais. Il était à la fois bien présent et pourtant déjà assassiné (« Ligoté, le corps du professeur Yitzhak Litvak gisait sur le lit défait », 1987). C'est la force de la littérature de permettre cette interpénétration des temporalités, comme par ailleurs l'activation de personnages en ressemblance non fortuites.

Sauf erreur, il n'y avait pas de musique en cet fin d'après-midi là. J'invite cependant les lectrices et les lecteurs à écouter une pièce de Bela Bartok avant d'ouvrir l'ouvrage. Iels découvriront plus tard pourquoi…

Cordoue-Tolède (1157-1180) en prologue, une rencontre avec de jeunes Khazars. le temps oublié ou maquillé par les histoires modernes construites rétrospectivement « exploitant des traditions anciennes, les retournant sur elles-mêmes, leur conférant une signification nouvelle, tout en se prévalent de s'inscrire directement dans leur lignée »…



Pour débuter, une histoire que certain·es, par mollesse d'esprit, désignerait comme juive.

« Vous connaissez l'histoire de la compétition entre le FBI, le KGB et le Shabak pour attraper un lapin dans la forêt ?



Au bout d'une demi-heure, les trois agents sortent d'entre les arbres. L'américain et le Russe ont chacun un lapin en main, l'Israélien, en revanche tient un écureuil. « C'est quoi ça ? » lui demandent les deux autres. « Il a avoué qu'il était un lapin au cours de l'enquête »

Des meurtres, du sexe, des services secrets, des universitaires et des recherches… Ne comptez pas sur moi ni pour flairer et poursuivre des pistes, ni pour réaligner les temps de 1987 à 2007, ni vous guider sur les routes de Tel-Aviv à Jaffa ou dans les rues de Paris.

Shlomo Sand nous plonge dans des réalités de la société israélienne, les mythes et les fantasmes – dont le récit biblique – qui la structure, le groupe révolutionnaire « le Flambeau », le milieu universitaire, les services secrets, les liens invisibles qui lient les institutions dans le clandestin, des ami·es, des amant·es et des traitres…

Un policier, « un étranger au sein de la police », son histoire dans l'histoire, ses souvenirs et ses convictions, « Il n'avait jamais compris pourquoi on respectait ceux qui s'adressent à Dieu dans la prière et que l'on traite de fous ceux qui affirment que Dieu leur a parlé », sa capacité à saisir et douter…

Des livres publiés dont le volumineux L'empire khazar du VIIe au XIIIe siècle, des portraits de femmes et d'hommes sculptés finement au scalpel et d'autres dans leurs méprisables préjugés et mesquins intérêts, la rhétorique révolutionnaire « empreinte de religiosité », la réinterprétation permanente contre l'immobilisation et la fixation, le double et les variations qu'il permet, les descendant·es de descendant·es d'ancêtres, le puzzle dont les morceaux ne s'accordaient pas tout à fait, les entrailles de la guerre en permanence, ce gant de fer de la raison « qui finissait toujours par maitriser l'imagination » et chez l'auteur les plats épicées mêlant imagination et réflexion, le faux coupable pour (dé)raison-d-état, la Nakba qui n'a jamais pris fin, une lettre et des documents « si tu veux bien » signée le Khazar rouge, des personnages laissé es comme en jachère…

Vingt ans, une histoire se répète, un filament nouveau colore des fils anciens. Certains personnages dessinés par Shlomo Sand sont particulièrement séduisant·es par leurs oscillations ou leur intégrité.

Des passés, les temps du prosélytisme, le royaume judéo-yéménite, l'ancien mythe chrétien de la « Dispersion », le monde universitaire et « les semi-mensonges transformés en lieux communs », le récit imaginaire et le mythe national, Yitzak Litvak enfoui sous terre et cette part de lui-même désormais conservée dans le cloud, les relations d'ordre religieux à des lieux et leur accaparement exclusif, le récit d'un nouveau genre généré par l'addition d'« un Khazar rouge, une étudiante gauchiste et un Yéménite bien roulé », une piste avant de passer à la suivante, la possibilité de « remonter lentement en arrière pour comprendre les autres meurtres », celles et ceux qui peuvent être tué·es et la doctrine bafouée « en aucun cas, on ne tue des juifs »…

2008, la parution d'un essai rédigé « collectivement » par les deux assassinés à vingt ans d'intervalle et par une étudiante devenue professeure, l'amour envers la « gazelle » ou le « faon »…

L'érudition et l'ironie mises au service de la création littéraire pour le plus grand plaisir de la lectrice et du lecteur. Un roman qui vous entraine bien plus loin que la résolution d'énigmes meurtrières. Une incitation à percer les nuages des fumigènes qui obscurcissent nos vues, à questionner l'invention du passé.

« Vous savez pourquoi Dieu n'a pas été admis au professorat ?

Non…

Parce qu'il n'a écrit qu'un seul livre en hébreu, et qu'il n'est même pas certain qu'il en soit réellement l'auteur. »
Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          81
Peut-on tuer à cause d'un livre histoire ?
Ça dépend du livre...
Shlomo Sand, professeur d'histoire à l'université de Tel-Aviv, est l'auteur de deux livres qui ont été controversés. Leurs titres "Comment le peuple juif fut inventé" et "Comment la terre d'Israël fut inventée" explique d'emblée pourquoi ils n'ont pas plu à tout le monde.
Il n'est pas question de résumer ici les thèses de l'auteur ( je ne peux au demeurant qu'en conseiller la lecture, ils sont très accessibles et dénués de tout pédantisme universitaire). On peut cependant les exposer ainsi : l'archéologie démontre le caractère mythique des évènements racontés dans la Bible. le judaïsme apparaît vers le septième siècle av JC en Judée, parmi les autochtones Cananéens. Après la destruction du Temple par les Romains en +70, il n'y a pas de dispersion des Juifs. Ils restent sur place. La preuve en est qu'ils se révoltent à nouveau n +132 (révolte de Bar Kochba). En revanche il y a eu des conversions massives au Judaïsme sur tout le pourtour de la Méditerranée. Là est l'origine des Juifs orientaux ou Sépharades. Ces points ne font pas controverse dans la communauté des historiens et sont attestés par l'archéologie. Voir à ce sujet les ouvrages d'Israël Finkelstein, directeur du département d'archéologie de l'Université de Tel Aviv.Mais Sand est attaqué sur la deuxième partie de ses théories, concernant l'origine des Ashkénazes, Juifs d'Europe orientale. Selon Sand, ils ne descendent pas des Hébreux du premier siècle, mais d'un peuple de la Steppe, les Khazars, dont le royaume a existé jusqu'au 13eme siècle dans la région de la Caspienne, convertis au Judaïsme au 8eme siècle.
Évidemment cette thèse remet en cause les justifications historiques du Sionisme, créé précisément par des Ashkénazes au 19 ème siècle, puisque les descendants des Khazars n'auraient aucun lien avec la Palestine. Tout le monde ne l'accepte donc pas, malgré les preuves indiscutables de l'existence du royaume juif des Khazars.
Et voilà le point de départ de notre roman : un universitaire israélien qui a travaillé sur les Khazars est assassiné en 1987. Puis un autre 20 ans plus tard. Et..
On ne raconte pas un roman policier.
Parce qu'il s'agit d'un véritable roman policier, il y a une enquête, des rebondissements. Les personnages sont crédibles. On apprend aussi énormément de choses sur la société israélienne.
Shlomo Sand a réussi avec succès le passage souvent difficile au roman.
Commenter  J’apprécie          50



Schlomo Sand est un universitaire, historien à l'Université de Tel Aviv.  Il a écrit des essais: Comment le peuple juif fut inventé,(2008)Comment la terre d'Israel fut inventée (2012), comment j'ai cessé d'être juif (2013) La fin de l'intellectuel français? (2016) qui ont été édités en français, et bien sûr, d'autres publications, antérieures ou non traduites. 

La mort du khazar rouge est une fiction, un polar de 383 pages, se déroulant sur 20 ans de 1987 à 2007. L'enquête commence avec le meurtre d'un universitaire Litvak, historien, qui s'apprêtait à publier un livre sur les Khazars, royaume s'étendant de l'Ukraine au Caucase ayant adopté la confession juive. Ces travaux dérangeant une partie des universitaires israéliens. le policier Emile Morkus est un Arabe chrétien de Jaffa  fait équipe avec Shimon Ohayon un juif marocain. Peu d'indices pour élucider cet assassinat. D'autres assassinats - le frère jumeau de Litvak - une étudiante gauchiste, ne sont pas plus résolus, le procès du violeur de l'étudiante aboutit à une erreur judiciaire. Après un nouvel assassinat, 20 ans plus tard  l'enquête reprend. La victime est un autre historien, un orientaliste.  Son sujet de recherche :  Himyar, un royaume  yéménite également converti au judaïsme au IV ème siècle de notre ère. 


Je déteste les critiques qui spoilent les polars. Ne comptez pas sur moi pour vous donner plus de détails sur l'intrigue qui est très bien conduite et qui tient le lecteur en haleine.

En revanche, j'ai pris grand intérêt  à retrouver vingt ans d'histoire d'Israël :  la première Intifada, les espoirs nés à Oslo ,l'assassinat de Rabin en 1995...Grand intérêt également à découvrir tout un pan d'histoire du peuple juif sous un angle que j'ignorais (les khazars, non, mais le royaume yéménite complètement).


Rencontre avec un écrivain que j'ai eu le plaisir d'entendre sur des vidéos de Youtube qui m'ont appris que la fiction était basée sur des faits réels : Litvak, le personnage a été inspiré d'un historien Abraham Polak qui a vraiment étudié les Khazars, le  policier arabe d'un véritable policier.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
Commenter  J’apprécie          50
Pour un premier roman, c'est un coup de maitre. Ce beaucoup-plus-qu'un polar est surtout une réflexion sur la difficulté de déconstruire le mythe fondateur biblique de l'État moderne d'Israel, domaine de prédilection de l'historien et professeur d'université israélien Shlomo Sand. Parallelement a la dimension criminelle, le récit met donc en scene le profond malaise que provoque, dans le milieu universitaire israélien, la remise en cause de l'histoire officielle du peuple juif. Dans le livre, ce malaise est lié chez certains au refus de ce qui est percu comme un mensonge justifiant occupation territoriale et discriminations ethniques alors que, chez d'autres, il est beaucoup plus lié au danger que représente une telle remise en cause subversive pour leur carriere académique.

Roman a l'intersection entre histoire, idéologie et politique, c'est aussi une observation psychologique fine et décapante du milieu académique israélien rayon histoire, avec lequel le professeur Shlomo Sand avait apparemment un compte a regler.

Ce livre se veut un message de paix dans le contexte du conflit israélo-palestinien sous la forme d'une fiction criminelle autour d'une remise en question historique qui, elle, n'est pas fictive. Une telle remise en question est inévitablement percue par certains comme une atteinte a leur identité et, de ce fait, déchaine leur fureur ou, tout au moins, une forte réprobation et c'est la que la fiction rejoint peut-etre la réalité, crimes en moins heureusement.

Apres avoir lu ce livre, je me fais la réflexion que les Juifs sont comme une grande famille animée de relations passionnelles et parfois conflictuelles mais toujours subordonnées a l'appartenance familiale. Moi qui ai perdu mes racines, me prends alors a regretter de ne pas faire partie de cette famille meme si, comme toute grande famille, celle-ci contient des secrets pouvant etre perturbants. En tout cas, je me réjouis de lire le prochain roman de Shlomo Sand.
Commenter  J’apprécie          52
L'intrigue est bien menée, mais tout l'intérêt du livre réside dans la partie historique et subversive du livre.
Toute la complexité d'Israël se retrouve dans la multiplicité des origines du peuple juif qui, comme beaucoup de peuple qui place la religion à la racine de son histoire, en a fait un mythe qui ne supporte aucune contradiction.
De cette absence de critique ne peut que naître l'oppression et le rejet de l'autre.
Commenter  J’apprécie          40
J'avais lu l'essai de Shlomo Sand "Comment le peuple juif fut inventé", je connaissais donc ses thèses avant de lire ce roman policier. Hormis quelques maladresses dans certains dialogues ou quelques recours un peu grossièrement ficelés dans l'action, la lecture est très agréable, les personnages sont plutôt bien développés, l'enquête est intéressante. Les questions soulevées dans les essais universitaires de Sand sont évidemment au coeur de l'action et je trouve que l'idée du polar pour rendre plus accessible un travail universitaire peut-être un peu hermétique est très bonne.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}