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Un peu déçue par ce roman de George Sand. Pas que celui ci soit mauvais bien au contraire, c'est juste que je m'attendais à autre chose.
Je pensais avoir à faire à un "vrai" roman dont l'action se déroulerait à Majorque or ici j'ai plus eu l'impression de découvrir un exposé, ou un documentaire sur l'île. L'auteure nous raconte comment et le climat de l'île, son histoire, comment les paysans cultivent la terre....
J'avais envie de découvrir Majorque mais sans doute d'une autre façon que celle que nous propose George Sand. Je pense que ce récit s'adresse plus a des lecteurs qui connaissent déjà les lieux ou s'apprête à y faire un voyage mais quand comme moi on a envie de découvrir l'île depuis chez soit, c'est peut-être un peu difficile de s'en faire une idée.
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La première partie du livre ne m'a pas emballé l'auteure y parle surtout de la suppression progressive des couvents et tout ce qui a trait au religieux.

Ensuite, elle nous parle il est vrai très peu d'elle et peu de Chopin (malade et alité) qui l'accompagne, qu'elle ne nomme jamais que par ce terme "l'autre" ; peut-être leur amour était-il sur le déclin ? Elle fait plus de cas du prix que cela a coûté pour faire venir son piano que du "bonhomme".

Elle fait mention de ses deux enfants sa fille, mais surtout son fils.

Par contre les gens de Majorque en prenne pour leur grade, si je puis dire, elle ne les aime pas et cela semble réciproque elle les décrit de telle façon que bien souvent cela m'a fait sourire.

Mais il est un art dans lequel elle excelle ce sont les descriptions des endroits qu'elle découvre, elle y magnifie les monuments, la végétation, et l'Océan.

Pourquoi sont-ils allés à Majorque ?

Je me suis posé la question ; eh! bien sans doute la santé de Chopin qui exigeait une température clémente et la solitude pour l'écrivaine George Sand.

Je me suis régalée tout de même pour ses bons mots et ses beaux mots.

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Coup de gueule d'autant plus percutant et jubilatoire qu'il est poussé avec l'intelligence d'un écrivain (elle parlait d'elle au masculin, Flaubert qui l'admirait l'appelait « cher Maitre », il est vrai que le féminin voudrait dire autre chose), d'une artiste, enfin d'une femme qui a déjà voyagé.( et les voyages à cette époque sont limites dangereux) Eh, oui, George Sand était allée en Espagne quand elle était petite, à Chamonix, à Venise avec Musset, et elle part passer un hiver au soleil avec Chopin. A Majorque.
De Chopin, il n'en sera pas question, à part « le malade », « l'un d'entre nous était malade», « quelqu'un dans ma famille était dangereusement malade » ou pire « l'autre » ou pire encore, combien a coûté le pianino de Pleyel en droits de douane. En fait, l'autre est malade, les Majorquins veulent éviter la contagion, les médecins lui prédisent la phtisie et une mort prochaine, et George (sans s) se voit transformée en infirmière. Peut être a t elle donné cette image pour contredire sa renommée de femme fatale, peut être, ce que je crois, en a t elle eu par dessus la tête d'un amant faiblard, geignant, à charge , d'autant qu'elle veut écrire, même si , de ça non plus, elle ne parle pas, ou plutôt, nous dit qu'elle n'en parlera pas, c'est différent .

Mais l'essentiel est ailleurs : C'est qu'elle a pour but un livre de voyages, elle s'est donc documenté, a beaucoup lu, et fait état de ces notes.
Pourquoi voyagez vous demande- t- elle au lecteur ? Saluons au passage le procédé littéraire inventif, et la réponse (notre réponse qu'elle imagine)qui ne l'est pas moins : « nous voyageons, ou plutôt nous fuyons, car il ne s'agit pas tant de voyager que de partir, entendez vous ? Quel est celui qui n'a pas quelque douleur à distraire ou quelque joug à secouer ? Aucun. »
Et puisqu'elle pose la question, je dirai que c'est pour découvrir d'autres façons de vivre et des merveilles d'autres pays. Que répondrais tu, George ?

Ceci posé, George Sand décrit l'accueil que les Majorquins leur ont fait, à elle, à l'autre et aux deux enfants. Déplorable.
D'abord, le pain est détestable alors qu'il y a beaucoup de blé.
Le mythe du bon sauvage ne résiste pas à l'épreuve de la réalité. « Il n'y a rien de si triste ni de si pauvre au monde que ce paysan qui ne sait que prier, chanter, travailler, et qui ne pense jamais. »
Le voilà, le coup de gueule : l'ineptie, l'imbécilité, dit Sand, des Majorquins. Et leur paresse. Grâce aux traditions arabes, ils pourraient avoir de la bonne huile d'olive, mais non, elle est « rance et nauséeuse ».
Ils sont avides et menteurs, voleurs et méchants.
Pourquoi ? parce qu'ils sont pauvres.
Pourquoi ? parce qu'ils sont exploités
Pourquoi supportent ils ? parce que la religion les maintient en état d'infantilisme
Pourquoi prient ils ? parce qu'ils sont superstitieux et moutonniers. Lorsque les couvents de moins de 12 moines pouvaient être, par la loi Mendizabal, détruits, cette destruction se fit avec « une impulsion mystérieuse et soudaine, un mélange de courage et d'effroi, de fureur et de remords.»Mais n'a pas éteint une foi illettrée et fanatique.
Pour elle à qui la grand mère a inculqué la philosophie des Lumières, et future adepte des idées socialistes, découvrir cette pauvreté de pensée et cet asservissement consenti est inimaginable. L'humanité n'a pas connu partout la même évolution, et ils grandiront, dit elle ; même si pour l'instant ils sont inhumains, ils changeront.

Et puis les aristocrates par vanité entretiennent sans les payer à peine, une suite de serviteurs « sales fainéants des deux sexes », qui végètent et s'incrustent, privant ainsi le pays de main d'oeuvre utile, et s'habituant à ne rien faire.

Ne jamais montrer un peu de désagrément devant un espagnol, dit elle. Tous vous diront : « cette maison est la tienne », mais gardez vous bien d'accepter, fût-ce une épingle, car ce serait une indiscrétion grossière. » Bien sûr, l'intérieur des maisons est tellement pauvre, les constructions sommaires car « ils ne vont pas vite et manquent d'outils et de matériaux. le Majorquin ne se presse pas. La vie est si longue ! »
Un autre tic en parole est, devant chaque problème, d'émettre « Mucha calma », gardes ton calme.
Les Majorquins jamais non plus ne reconnaissent les inclémences accidentelles mais sérieuses de leur climat, vent, pluies ou froid, par illusion ou par fanfaronnade.
Curieusement, ces trois traits du caractère hispanique sont toujours vrais de nos jours, merci George. No te preocupes.

George Sand est prête à entendre qu'on lui dise le contraire. Elle aimerait se tromper. Et d'ailleurs, pourquoi un récit de voyage devrait il être idyllique, au mépris de la vérité ?

Heureusement, il y a les paysages somptueux. Dignes d'un artiste. Et elle convoque, autre procédé littéraire inventif, Théodore Rousseau, Corot, et son cher Eugène, qu'elle connaît depuis longtemps en leur décrivant les paysages qu'ils pourraient peindre. Elle se fait chef d'orchestre sublime et imaginaire de ces beautés colorées qu'ils devraient interpréter. C'est en grande artiste qu'elle met en scène les oliviers dont on a du mal à se souvenir que ce sont des arbres, et non des monstres fantastiques, dragons énormes, reptiles noueux, tordu, bossu. Et elle conclut que la splendeur du paysage, les pierres, le ciel pur, la mer azurée, les arbres les fleurs et les montagnes ne suffisent pas à l'homme qui a besoin de ses semblables.
Bien sûr elle a écrit non pas pendant que l'autre composait ses Préludes, mais deux ans après, n'importe : ce chef d'oeuvre non seulement d'écriture mais aussi de pensée, avec une musicalité qui se déroule, un rythme pianoté et des mots choisis, développe et amplifie la splendeur des paysages de Majorque, et aussi l'analyse d'une société pas encore arrivée à l'âge adulte.

Les citations parleront mieux que moi. Chaque page est remplie de ces morceaux et malheureusement je ne peux tout citer de ces phrases tellement harmonieuses, une langue cadencée, une réflexion tellement fine que je te demande pardon, ma George, ta pensée m'a tellement plu et je me vois incapable de l'expliquer vraiment. Ainsi que tu le dis si bien, néant des mots.
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Je n'abandonne pas facilement les livres mais celui-ci n'avait rien pour me séduire. Il n'est, en somme, qu'une longue plainte de George Sand contre les Majorquins qu'elle qualifie de malhonnêtes et intolérants vis-à-vis des étrangers qu'elle et sa smalah représentent. Elle s'étonne qu'ils s'éloignent d'un Chopin gravement malade de la tuberculose et probablement contagieux. Tout ce fiel quelle déverse éclipse les descriptions des paysages et de l'architecture locale qui, en soi, présentent un certain intérêt souligné par des illustrations d'époque dans l'édition que j'avais mais je suppose que j'aurais eu un plus grand intérêt à lire un guide moderne si l'envie me prenait d'aller visiter Majorque. L'édition en question comportait un certain nombre de coquilles, des irritants qui n'ont rien pour me réconcilier avec le texte.
En résumé, cette lecture a été pour moi un pensum et j'aurais bien du mal à la recommander…
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Accompagnée de Frédéric Chopin et de ses enfants, George Sand passe quatre mois à Majorque en 1838, et principalement à Valldemossa pour se reposer de la trépidante vie parisienne. Un récit de voyage qui alterne entre récriminations sur les habitants, les logements, le mauvais temps ou la nourriture dont l'exagération (ou la mauvaise foi) en devient drôle, et considérations géographiques et historiques moins intéressantes pour le lecteur contemporain. Mais quoi qu'il en soit, un texte qui rappel
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Un très joli récit de voyage que j'ai dégusté avec plaisir, mais pas dévoré comme j'ai pu le faire avec d'autres textes de cette grande dame, je ne sais pas trop pourquoi? Peut-être parce qu'elle s'y repose trop sur les récits de voyage d'autres voyageurs, qu'elle cite beaucoup? Peut-être pour une certaine tension nerveuse qu'on y trouve, la maladie de son amant évoquée seulement à demi mots?
En tout cas, cela m'a donné très, très envie de partir visiter Majorque...et de me méfier de son confort! (Bon, ok, il y a peut-être eu quelques progrès, mais ça n'a pas plus à George Sand, et elle n'a aucune pitié!)
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a lu laborieusement "Un hiver à Majorque" de Georges Sand. La romancière a en effet passé quelques mois avec son amoureux de l'époque (Chopin) dans un petit village des Baléares que nous avions visité cet été, et qui vous l'imaginez a basé tout son tourisme autour de ces célèbres visiteurs. le problème, c'est que ce voyage ne s'est pas bien passé du tout, et que Georges Sand a alors décidé d'en faire un livre afin de déballer toute la rancoeur qu'elle avait pour ses hôtes. Ca casse donc à mort (chouette), mais ca décrit aussi pas mal le poids de la religion à l'époque, l'architecture, et plein d'autres trucs un peu soporifiques ... Bref, pas terrible.
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Il y aurait tant et tant à dire et écrire sur ce livre.
Georges Sand, évidemment, on connait, et je connaissais, mais même si "François le Champi", "La petite Fadette", et surtout "La mare au Diable" sont venus chatouiller mes oreilles quand j'étais ado, je n'avais rien lu d'elle. ( zéro pointé, monsieur Bologsen !!!).
Et il faut que je me trouve sur l'ile de Majorque, à Palma, ( du 17 au 26 avril 2024) pendant une semaine, pour trouver la version en français dans un musée.
Et la lire.
Car l'auteure y a séjourné en 1838 avec ses deux enfants, et Frédéric Chopin, lequel était plutôt "souffreteux" à cette période. Si vous pensez y trouvez quelques anecdotes sur leur histoire amoureuse, ( Palma c'est Chopin, et Venise c'est Musset, ne pas confondre), vous serez déçu, car le nom du célèbre compositeur n'est jamais prononcé. Tout au plus parlera-t-elle de son piano qui a couté si cher à sortir des griffes de la douane.
Georges Sand nous fait une description d'une société majorquine repliée sur elle-même, oisive, peu ouvertes à l'extérieur et aux étrangers, avec des codes très "personnels" voire particuliers.
Pas de culture des sols, on préfère se trouver un emploi où l'on ne fait pas grand-chose, surtout chez le riche du coin, lequel au bout d'un an, sera obligé de vous fournir gite, couvert, et préférera dépenser son argent à vous entretenir, question de prestige, qu'à l'employer utilement, éventuellement dans l'élevage, mais sorti du cochon préparé de plusieurs centaines de fois différentes, là aussi, c'est le désert culinaire.
Rien ne se donne, tout se vend et à des prix exorbitants, et quand un majorquin vous propose quelque chose, il est malpoli...d'accepter.
Une population que Sand décrit comme oisive, ou les hommes fument des cigares à longueur de journée dans un coin de leur maison, pendant que dans l'autre, leurs épouses s'éventent avec un éventail, le regard absent, et sans penser à rien...
Et des étrangers que l'on considère comme des pestiférés dès qu'ils tombent malades, à coup sûr contagieux, et on ne sait jamais ce qu'ils ont pu vous ramener de France!!!
Ne parlons même pas des maisons réduites à la plus simple expression côté décoration et ameublement.
Heureusement, qu'il reste et restait la beauté des paysages, que Georges Sand décrit avec une écriture riche, et là, je me dis que nombre d'auteurs devraient en prendre exemple, et que c'est le genre de livres et de lecture à introduire ou réintroduire dans nos collèges.
Un livre avec beaucoup d'humour, mais qui n'a pas dû "passer" à l'époque, car il connut un accueil plus que froid, et les majorquins avancèrent tous les arguments contraires à ceux de l'auteure pour la contrer et évoquer sa mauvaise foi et son manque d'intégration.
Un bon moment de lecture, et mon prochain achat, ce sera cette fameuse "Mare au diable".
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Edition Cort de 2008, avec de belles illustrations dont de nombreux dessins de Maurice Sand

Photographie de 1ère page de couverture : portrait à l'huile d'Auguste Charpentier
Musée Frédéric Chopin-George Sand à la Chartreuse de Valldemossa, Majorque île des Baléares

Il est intéressant de lire, à notre époque où le tourisme explose, cette sorte de premier guide de voyage de Majorque, écrit de la belle plume de notre chère George.
Pour ma part j'ai eu la chance de le lire dans l'avion, de retour de cette belle île de Majorque et après avoir visité le musée et la Chartreuse de Valdemossa, sur les pas même des deux amants et des enfants de Georges, Solange et Maurice, âgés alors de 10 et 14 ans.

On est en 1838 et les voyages constituent une mode très récente, quelques dizaines d'années tout au plus. On se lance dans les voyages à cette époque quand on a les moyens et beaucoup de temps libre car on part pour plusieurs mois (pas d'agence de voyage, ni de guide du routard, ni de vol charter, ni même de trains qui ne seront mis en place qu'entre 1830 et 1860...). On voyage en diligence et en bateau. Les dangers sont nombreux et l'accueil inexistant si on n'a pas de connaissances sur place. A lire ce livre on comprend vite la différence entre voyage et tourisme ! Pas de confort ici, seulement le choc qui sera rude entre une culture et une autre. Est-ce que George Sand et son nouvel amant, Frédéric Chopin, y sont préparés ? Non, visiblement pas...
« Il ne s'agit pas tant de voyager que de partir : quel est celui de nous qui n'a pas quelque douleur à distraire ou quelque joug à secouer ? ».
Au final, George Sand évoque ce voyage avec amertume car l'accueil majorquin a été glacial, dans tous les sens du terme. Elle relate dans son récit paru en 1842 : « Cette relation, déjà écrite depuis un an, m'a valu de la part des habitants de Majorque une diatribe des plus fulminantes et des plus comiques » et aussi, s'adressant à son ami François Rollinat : « Je t'en fais donc grâce, et me bornerai à te dire, pour compléter les détails que je te dois sur cette naïve population majorquine, qu'après avoir lu ma relation, les plus habiles avocats de Palma, au nombre de quarante, m'a-t-on-dit, se réunirent pour composer à frais communs, d'imagination un terrible factum contre l'écrivain immoral qui s'était permis de rire de leur amour pour le gain et de leur sollicitude pour l'éducation du porc. »

Frédéric Chopin est venu pour la première fois à Nohant au printemps 1838. Un peu plus d'un après, George propose un voyage à Majorque pour profiter du climat favorable pour Maurice son fils à la santé fragile et pour Chopin qui tousse beaucoup... C'est aussi une façon de s'éloigner de Paris afin de profiter d'une escapade amoureuse. le voyage dure du 1er novembre au 22 février 1839.
Ils vont trouver une maison à Palma, au nom prémonitoire « Son vent », mais la toux de Chopin inquiète les Majorquins qui redoutent la contagion et les voyageurs vont devoir déménager. Ils se réfugient à la Chartreuse de Valdemossa, sans aucun confort et avec un approvisionnement en nourriture difficile. George Sand ne décolère pas, elle n'a pas de mots assez durs pour décrire ces majorquins, paresseux et fourbes... Est-ce le reflet des préjugés de l'époque ? Une volonté de revanche sur un voyage qui n'a pas tenu ses promesses ? Une amertume face à un séjour destiné à améliorer la santé de Chopin et qui l'a en fait aggravé (celui-ci mourra de tuberculose moins de 7 ans après la parution de ce récit) ? D'ailleurs elle ne voyagera plus beaucoup après ce séjour majorquin.

Les chemins impraticables ou inexistants et le climat pluvieux accablent les voyageurs malheureux : « Et pourtant vous arrivez quelquefois sain et sauf, grâce au peu de balancement de la voiture, à la solidité des jambes du cheval, et peut-être à l'incurie du cocher, qui le laisse faire, se croise les bras et fume tranquillement son cigare, tandis qu'une roue court sur la montagne et l'autre dans le ravin. »
Les descriptions rappellent la beauté et le mystère de la nature du Berry natal dans la « Mare au diable » ou « François le Champi » : « A Majorque, elle fleurit sous les baisers d'un ciel ardent, et sourit sous les coups des tièdes bourrasques qui la rasent en courant les mers. »

On partait donc à l'époque beaucoup moins souvent mais beaucoup plus longtemps. Cela s'est inversé totalement ! le dépaysement était total car les cultures étaient alors bien différentes, le nivellement culturel dû à la mondialisation économique n'était pas « en marche ». L'intensité du voyage était très forte, à opposer à l'organisation et à la sécurité offerte par les compagnies modernes qui proposent, moyennant finances, des séjours « clés en main ». Paris – Barcelone à cette époque c'est 15 jours de voiture à cheval, ensuite la traversée vers Majorque sur un bateau à vapeur en compagnie de cochons qui ont bien plus de valeur que ces touristes encombrants...

Ce récit montre une fois de plus la modernité, la liberté, la soif d'expériences de George Sand, elle qui a tant aimé voyager (Chamonix, Venise avec Alfred de Musset, Majorque pour ne citer que les principaux). Elle fait preuve d'une intolérance étonnante dans ce récit, dont j'ai tenté d'expliquer la cause. Elle n'en reste pas moins une femme incroyable et extraordinaire du 19ème siècle et un pilier de notre patrimoine culturel !
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George Sand débarque, avec enfants et amant (Frédéric Chopin en l'occurrence) à Majorque, pour soigner le mal de poitrine dont souffre son talentueux chéri.
Or, c'est bientôt l'hiver, la saison des pluies s'annonce, et il est difficile de trouver un logement salubre dans la capitale, Palma. Le séjour y sera bref, mais suffisant pour que George Sand se fasse une idée précise des moeurs des autochtones.
Plus tard, grâce à ses relations, famille et amant vont séjourner durablement à la chartreuse de Valldemossa, (qui aujourd'hui doit se féliciter d'avoir hébergé des amants si célèbres, ce qui lui vaut un nombre conséquent de visiteurs...)
L'auteur se documente sur l'île, sur la conquête arabe et la civilisation audacieuse et raffinée qu'elle a laissée, et qui est encore bien présente, sur les déchirements engendrés par la religion, et en particulier la terrible Inquisition, mais aussi sur la vie des paysans empêtrés dans un système quasi féodal.
Le regard de George Sand est sans pitié sur les hommes, mais il est admiratif sur la beauté des paysages. Cette relation de voyage est intéressante car elle propose un point de vue sur un pays vierge.
Pour tout voyageur moderne, comment poser ce type de regard sur une île polluée par un tourisme de masse qui a défiguré l'essence même d'un pays et d'un peuple ?
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