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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qu'est-ce qui les fait tenir debout ?
Quelle est cette force et ce courage qui les poussent à dépasser toutes les entraves, toutes les adversités, à ne jamais courber totalement l'échine et à ne pas renoncer à lutter pour protéger ce qu'elles ont de plus cher ?

Le voile de Téhéran est l'histoire des sans-voix, des fantômes à voiles, de toutes les femmes contraintes à vivre une vie qu'elles n'ont pas choisi, à dormir à côté d'un homme qu'elles n'aiment pas, à enterrer leurs rêves et leur soif d'apprendre au nom de la religion, assujetties à la volonté des hommes, au nom du pouvoir patriarcal où la notion d'honneur et de réputation priment sur la notion de liberté.

Parinoush Saniee livre dans ce roman autobiographique un portrait effarant d'une société en proie au poids de la tradition.
C'est aussi l'histoire d'une culture et d'une mentalité tellement enracinées qu'il faudra plusieurs générations pour que toute trace soit effacée, lavée, remplacée.

Ce roman poignant et interdit pendant longtemps en Iran remplit parfaitement le dessein de faire connaître au monde la condition des femmes dans certains pays.
L'auteure parvient à entremêler avec beaucoup de talent les thèmes, les sensations et les sentiments.

La force de cet écrit est de nous emporter dans son récit personnel tout en réussissant à tout moment à dénoncer une réalité encore bien présente !


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« Les filles ne servent à rien. Elles appartiennent à d'autres »
Massoumeh rêvait de poursuivre ses études, mais une simple rumeur due à quelques mots échangés avec un homme, a poussé ses parents à arranger un mariage rapide, pour sauver sa « réputation ».
Hamid, le mari qui lui est imposé est un homme cultivé qui n'a pas plus envie qu'elle de se marier. Massoumeh commence alors une étrange existence ; son mari dont elle ne sait quasiment rien la pousse à continuer ses études et fait lui-même partie d'un groupe de rebelles, des activistes contre le Shah qui mènent de dangereuses actions.
A la chute du Shah c'est l'intégrisme religieux, la guerre civile n'est pas loin car, nous dit l'auteur, les Iraniens n'avaient pas appris à faire usage de la liberté. Puis vient la guerre contre l'Irak.
Ce livre est passionnant de bout en bout. A travers l'histoire de Massoumeh, l'auteur nous propose de suivre les soubresauts de l'histoire Iranienne durant trente-cinq ans.
Beau portrait de femme qui se bat pour la liberté d'esprit car, dit-elle, « l'idéologie pure est un piège, elle engendre des préjugés, des a priori, elle fait obstacle à la réflexion et aux opinions personnelles, et surtout elle transforme les gens en fanatiques incapables de faire la part des choses ».






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Massoumeh ne rêve que d'une chose : étudier et à l'égal des hommes, avoir une vraie carrière, devenir quelqu'un d'important, d'admiré. Après tout, quoi de mal dans tout ça ? le seul hic et pas des moindres, est qu'être une jeune femme en Iran dans les années 60, avant même l'avènement des mollahs, pose problème : une femme quitte son père et ses frères pour rejoindre le giron d'un époux, lui pondre 3 / 4 marmots dans la foulée, être obéissante, aimante, dire amen à tout avec le sourire cela va de soi, voir grandir ses enfants et finir vieille, épuisée avant l'heure. Sacré destin !

Mais Massoumeh, en dépit de toutes ces barrières, est une personne brillante, passionnée et bien qu'obéissante envers sa famille, n'en désire pas moins poursuivre ses rêves. le sort en décidera autrement pour elle et là voilà à 17 ans mariée à un homme qu'elle n'a jamais vu. La messe est dite. Mais voyons le bon côté des choses : un mari, même inconnu, ne vaut-il pas mieux qu'une famille faussement pieuse et intolérante, des frères jaloux et violents et une mère dévouée à l'asservissement de la femme. Entre la peste et le choléra comme on dit…Dans son malheur, notre petite veinarde tombera sur un époux, Hamid, aux idées modernes quant à la place de l'homme et de la femme : si elle souhaite poursuivre ses études, grand bien lui fasse, au contraire ! Activiste communiste entièrement dévoué à sa cause, à savoir faire tomber le Shah d'Iran et mette en place une démocratie communiste, égalitaire et laïque, Hamid voit dans ce mariage une contrainte à laquelle il n'a pu se dérober, mais qui lui met une sacrée épine dans le pied. Comment fonder une famille quand on met sa vie en danger quotidiennement de par son statut d'opposant politique jugé élément subversif ? de Massoumeh il n'en veut pas et mise à part quelques coïts par ci par là, on ne peut pas vraiment affirmer qu'ils forment un couple modèle. Massoumeh grandit, élève 3 enfants quasi seule, s'en occupe avec dévotion et amour, poursuit courageusement ses études, bref une vraie wonderwoman iranienne. Mais que d'épreuves !

Parinoush Saniee nous offre un superbe portrait de femme, une vraie saga familiale sur plus de 40 ans. 600 pages d'un destin fabuleux, celui d'une femme courage, épouse dévouée, mère digne, aux prises avec le poids de l'histoire qui a tant bouleversé l'Iran. Impossible de lâcher ce roman qui conjugue le souffle du romanesque avec l'Histoire et nous fait découvrir un pays dont on sait peu de choses au final. L'amour que voue Parinoush Saniee à son pays aimé saute aux yeux à chaque page c'est très émouvant. Un pays si riche culturellement, si fier, dévoyé par la bêtise des hommes.

Le voile de Téhéran ou un livre à mettre entre les mains de toutes les femmes, les jeunes comme les moins jeunes, d'autant plus important au regard des tristes événements de ces derniers mois et de la dégradation du statut de la femme ces dernières années. Et oui j'assume ces paroles.
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Massoumeh a seize ans et rêve de faire de grandes études. Elle en a le droit, et pourtant sa famille ne comprend pas. Alors le jour où ses frères découvrent qu'elle vit une histoire d'amour des plus innocentes, elle voit son avenir se fermer devant elle. Fini l'école, place au mariage : le plus vite sera la mieux, avec n'importe quel homme. le coup est presque fatal pour la jeune fille. Et pourtant, sa vie continue. Ou commence, peut-être. Au fil des décennies, l'on peut voir Massoumeh grandir et changer, en écho aux évolutions, politiques et sociales notamment, de l'Iran. Un panorama à la fois intime et historique.

Roman d'amour, d'émancipation et de conscientisation, la question de la liberté est prégnante dans le Voile de Téhéran. Et l'auteure a le mérite de n'en avoir pas fait une accumulation de clichés. J'ai trouvé sa manière d'aborder la famille et les liens qui la tissent particulièrement intéressante et nuancée. L'assez large temps, quasiment celui d'une vie, dans lequel ce roman s'inscrit permet d'avoir un aperçu des différentes luttes qui ont bouleversé l'Iran et lui ont permis, tour à tour, d'avancer ou de reculer. le tout avec le jugement de mes yeux bleus de française blanche de classe moyenne. Aucune idée de s'il est fiable en la circonstance… Objectif, certainement pas. J'aurais tant voulu pouvoir secouer Massoumeh, lui allonger les jambes pour qu'elle fasse des pas encore plus grands. Je suppose qu'alors il n'y aurait eu plus aucune justesse dans ces 600 pages et quelques. Ça aurait été dommage. Alors va pour l'authenticité de Parinoush Saniee, quitte à nourrir ma frustration ! Ça me fera les pieds et me permettra sûrement aussi d'avancer…
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Voilà un livre traitant d'un sujet difficile avec brio, une héroïne inoubliable, une épopée fascinante menée par une belle plume !

J'ai été bouleversée par toute l'injustice dont regorge ce livre, j'ai appris des faits effarants, j'ai vécu, lu des situations inhumaines, j'ai ressenti la colère et la haine envers ceux qui osent faire subir cela aux femmes. Parinoush Saniee sait s'y prendre pour faire ressortir la féministe qui est en nous, nous rappeler le combat de nombreuses femmes, les sacrifices qu'il a fallu pour en arriver à cette démocratie. Une démocratie qui n'est pas présente partout...

Massoumeh est une jeune femme ouverte d'esprit, intelligente, subissant les attentes de sa mère, la pression de ses frères, les espérances de son père. Une jeune adolescente qui va tomber amoureuse du mauvais homme, qui va subir les coups et le mariage forcé. J'ai été choquée par cette emprise des frères dans ce type de famille : le frère violent, le frère roi, qui peut se permettre tout. Et la femme : un être inférieur, un être vil, qui n'a droit à rien. Voir l'Iran sous le shah c'est voir la progression de la culture et la fin de l'obscurantisme. Malheureusement toutes les familles n'ont pas accepté cette évolution...

Ce roman est un constat alarmant qui nous interpelle, un message pour toutes les femmes, tous les hommes : nous sommes tous égaux. le style de l'auteur nous permet de nous plonger immédiatement dans ce récit triste, tragique et révoltant. Des personnages émouvants, une fin qui m'a vraiment anéanti d'une certaine manière par son réalisme.

En définitive, une très belle lecture sur la femme, sur son combat pour l'égalité.
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J'ai découvert ce roman lors d'une offre éclair il y a quelques semaines à peine. Je ne regrette pas d'avoir craqué !

On suit Massoumeh, 16 ans, qui vit en Iran dans les années 70. Ses frères la surveillent et ne lui permettent pas d'adresser la parole ni même de poser le regard sur un homme. Pourtant, elle finit par tomber sous le charme de l'aide pharmacien, qu'elle croise quotidiennement. Leurs sentiments sont réciproques, mais quand la famille de la jeune femme l'apprend, ils la marient aussitôt à un homme qu'elle ne connaît pas. Par chance, son époux est bien plus tolérant que les hommes de sa famille et il va la pousser à poursuivre ses études.

J'ai bien accroché au début du roman, qui est captivant. Massoum est une fille courageuse. Elle est résiliente et s'adapte à tous les changements de situation qui se produisent dans sa misérable vie. Elle est résignée, sachant d'avance le sort qui lui est réservé. Mais grâce à son mari, qu'elle va apprendre à aimer, et de qui elle aura 3 enfants, elle va pouvoir obtenir des diplômes et trouver du travail, dans une société où ce n'est pas encore bien vu.
J'ai un peu moins accroché au milieu du roman, qui décrit beaucoup les conflits du pays durant les années 80.
Et puis… les dernières pages. Je ne veux rien divulguer, parce que ça gâcherait l'effet de surprise, mais je dois vous avouer que j'étais dégoûtée. Oui, j'ai versé des larmes, de tristesse, de frustration, de colère, je ne sais pas. Je trouve la fin tellement injuste ! Je ne m'en suis toujours pas remise, je crois.

Un joli roman, donc, que je suis ravie d'avoir lu et que je vous conseille !
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Ou l'histoire d'une vie. Une vie faite de beaucoup d'espoir, d'amour maternel, de dévouement, de rêves, dans le contexte d'un Iran soumis d'abord à la police du Shah, puis à l'aveuglement des mollahs, avant qu'un coin du voile ne se soulève pour laisser entrevoir une autre vie. Une vie où la liberté d'aller et venir, de penser et d'agir, peut avoir un sens, et aussi une vie où une femme opprimée peut enfin aimer selon son gré.
Mais que ce livre est réaliste, et que ce livre est triste.
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Nous suivons l'histoire de Massoumeh, une fille iranienne qui rêve de poursuivre ses études. Hélas, elle se trouve dans un pays où elle n'a pas le droit de fréquenter le garçon qu'elle a choisi. Une simple rumeur et on l'oblige de se marier avec un homme qu'elle ne connait même pas.
Fini les rêves d'études, fini la liberté, quoi que...
'Le voile de Téheran' est un roman captivant qui se lit vite et qui nous apprend sur la condition de la femme.
Ne perdez l'occasion de plonger dans cette lecture prenante et émouvante.
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Massoumeh est une jeune femme qui rêve d'émancipation dans l'Iran des années 60. Libre et déterminée, elle voudrait étudier et voyager. Seulement, cette ambition est contrariée par un mariage arrangé par ses parents : à 17 ans, elle est mariée à un homme qu'elle n'a jamais vu, Hamid. Ce mari est un activiste communiste qui voue sa vie à la lutte contre le Shah. Mais ce mariage n'entame pas la détermination de Massoumeh. Elle ne se satisfait pas de sa condition de femme dans ce pays qui se déchire et dans lequel la condition de la femme rétrograde de jour en jour.

Dans un pays déchiré, Parinoush Saniee nous livre un portrait vibrant d'une femme forte et intelligente. Mariée de force avec un homme qui ne veut pas d'elle mais dont elle ne veut pas non plus, Massoumeh incarne la force des femmes dans un pays à feu et à sang. Un long roman qui s'étale sur 40 ans, une histoire de famille, celle de Massoumeh, ses parents puis ses enfants mais aussi celle d'un pays. On découvre autant l'histoire des femmes en Iran que les combats qui ont détruit ce pays.

Un roman flamboyant et dont on ne peut se détacher.
Lien : http://untitledmag.fr/ete-20..
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Ce roman m'a véritablement passionnée ! A tel point que je l'ai dévoré en trois jours, pouvant difficilement le reposer.

Parinoush Saniée aborde de nombreux thèmes dans ce roman, tous plus cruciaux les uns que les autres. A travers l'histoire politique de son pays, elle nous pousse à nous interroger sur la place de la religion dans la société et son influence sur la vie des hommes et des femmes. Elle remet également en question l'engagement politique, du moins, les raisons pour lesquels certains sont prêts à s'engager et ce sur quoi ils sont prêts à s'asseoir, une fois au pouvoir. Elle témoigne également de la place des femmes dans une société iranienne qui ne cesse de muter.

Le personnage principal de ce roman est Massoumeh [ou Massoum], jeune fille éduquée dans une famille très conservatrice qui considère toujours les femmes comme des êtres inférieurs qui doivent avant tout veiller à sauvegarder l'honneur de leur père, de leur(s) frère(s) et de leur mari. Elle souhaite se battre contre cette injustice et faire valoir son droit à l'éducation. Elle accorde une importance particulière à l'esprit critique et n'aura de cesse d'inculquer cette notion à ses enfants. Toute sa vie, elle sera tiraillée entre ses devoirs, imposés par son éducation, et son envie d'évoluer.
Massoum est entourée de personnages aux caractères et aux idées très différents. D'une part, sa famille (parents, frères) est très conservatrice et religieuse : elle lui impose des règles strictes et la musèle, tout au long de sa vie. D'autre part, son mari et son entourage amical ont des idées beaucoup plus libertaires et l'encouragent à choisir la voie qui lui convient le mieux.

On pourrait croire qu'il lui suffirait de couper les ponts avec ses frères pour que tout aille mieux. C'est sans compter les grands bouleversements politiques qui vont mettre le pays sens dessus-dessous à plusieurs reprises : la répression du Shah qui sent son pouvoir fléchir, la victoire violente de la Révolution suivie de l'instauration d'une République islamique et de la guerre contre l'Irak. Ces événements vont apporter leur lot de joies, mais surtout de peines, et influenceront les choix de Massoum dont la priorité restera toujours d'offrir la meilleure vie possible à ses enfants. Même si c'est quelque chose que je peux comprendre tant que les enfants sont mineurs, j'ai plus de mal à l'accepter une fois qu'ils sont devenus adultes. Certains de ses choix peuvent sembler contradictoires et témoignent, encore une fois, du poids des traditions et de l'éducation, même chez une personne qui a cherché à s'en émanciper.

J'ai été révoltée tout au long de ma lecture face aux épreuves que Massoum doit affronter. C'est bien souvent le comportement des hommes [même si sa mère peut aussi avoir des réflexions qui donnent envie de la frapper… Oui, ce roman aurait pu me rendre violente] qui m'a le plus souvent fait grincer des dents. Celui de ses frères évidemment, qui sous couvert d'une fausse image de l'Islam, font preuve d'une misogynie incroyable et souhaitent surtout abuser de leur pouvoir. Mais aussi celui de son mari qui prêche de beaux discours de liberté mais témoigne essentiellement d'un égoïsme profond et d'un certain manque d'esprit critique. Ce livre m'a montré, à nouveau, à quel point nos sociétés sont différentes et qu'il faudra encore du temps avant que je ne puisse comprendre ces moeurs qui me paraissent être d'un autre âge. Il n'empêche que je vous le recommande chaudement !
Lien : https://www.maghily.be/2019/..
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