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3,19

sur 1344 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est une invitation à réfléchir au péril permanent auquel l'homme est confronté : la pensée unique d'un système qui abolit toute liberté en faisant de nous des serviteurs volontaires. C'est aussi et surtout un avertissement à peine voilé contre l'intégrisme religieux, contre le fascisme vert de l'islamisme qui sévit malheureusement dans notre monde !
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2084 La fin du monde de Boualem Sansal est une oeuvre engagée bien que l'auteur note en première phrase de son avertissement "Le lecteur se gardera de penser que cette histoire est vraie ou qu'elle emprunte à une quelconque réalité connue". ll s'agit d'un pays fictif, l'Albistan qui aurait conquis une part immense de la planète et qui fonde son pouvoir sur la religion et l'ignorance du peuple. Chacun espionne tous et la délation est récompensée. Le résultat est un peuple de misérables qui n'attendent que la mort comme issue heureuse pour un bonheur promis... Cette religion est donc imposée et toute déviance surtout celle des femmes qui ne seraient pas voilées (sic) se termine par une mise à mort par lapidation (sic) ou autre torture, ceci dans un stade, comme un spectacle pour mieux édifier. Le pèlerinage est obligatoire (sic). Il y a aussi un religieux qui appelle à la prière (sic) au nombre de 5 ou 8 par jour (sic), la guerre sainte et la mort en martyre sont vénérées, idéalisées (sic).
Les fondements sont ainsi exposés à Ati, un citoyen qui parvient aux secrets de l'état ; nos chefs d'alors prirent pour base de leur philosophie les trois principes qui ont présidés à la création du système politique de l'Angsoc (re-sic): "La guerre c'est la paix" , "La liberté c'est l'esclavage" , "L'ignorance c'est la force", ils ont ajouté trois principes du cru "La mort c'est la vie", "Le mensonge c'est la vérité ", "La logique c'est l'absurde". C'est ça l'Albistan, une vraie folie.
C'est donc une caricature des effets néfastes des religions qui oppriment, hégémoniques, et de l'amalgame de la religion et du politique.
Pourquoi l'importance de la mise en garde initiale ? Peut-être qu'une religion bien réelle pourrait utiliser des méthodes semblables à celle de l'Abistan ? Il est bien légitime de prendre ses précautions...
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La langue est belle, le récit parfois difficile à suivre, surtout au début du livre. le manque de dialogues, les divagations du narrateur ne facilitent pas la lecture.La fin du roman est peu crédible et me semble en désaccord avec le début.
A part cela, c'est surtout la description d'un monde soumis à une religion dictatoriale qui m'a intéressé. On reconnait l'islam assez facilement dès les premières pages et il me semble que la satire de Sansal est beaucoup plus féroce et aurait dû faire fulminer les imams beaucoup plus fort que quelques caricatures de Charlie hebdo.. Mais lui ne dessine pas, évidemment..
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brrr froid dans le dos jusqu'aux os !
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Le 11 septembre 2001 le monde découvrait avec effroi un barbarisme d'un genre nouveau : l'islamisme radical.
Quatorze ans plus tard, les pays civilisés assistent impuissants à la propagation d'une nébuleuse extrémiste se réclamant d'un dieu dont elle galvaude chaque jour les préceptes. Son fanatisme et son pouvoir de nuisance sont tels que personne ne se risque aujourd'hui à prédire sa fin prochaine.

Depuis deux décennies, l'écrivain algérien Boualem Sansal dénonce avec constance l'omniprésence religieuse qui insidieusement imprègne les esprits d'une intolérance que l'on croyait d'un autre âge. Déjà en 1999, “Le serment des barbares” montrait combien le cancer intégriste altérait la beauté de son pays.

Le roman dystopique “2084-La fin du monde”, publié en cette rentrée littéraire, est dans la continuité de ce combat mené sans relâche contre l'obscurantisme. Ce titre orwellien retranscrit toute la malice et l'abnégation d'un auteur atypique.
Dans un style chatoyant, Boualem Sansal se garde pourtant de tout blasphème. Le monde qu'il décrit pourrait être le fruit d'une extrapolation, dans un futur indéfini, de la sinistre organisation État islamique dont les exactions dépassent aujourd'hui l'entendement.

Plongé au coeur de l'immense Abistan, un empire théocratique sans frontières né probablement en l'an 2084, le lecteur suit les tribulations d'un petit fonctionnaire de la capitale Qodsabad qui, contrairement à l'énorme majorité de ses semblables, ose encore penser hors les oeillères d'un pouvoir omnipotent et sanguinaire.
Plusieurs lectures s'avéreraient nécessaires pour comprendre dans le détail la complexité des rouages de cette dictature se réclamant d'un dieu cruel du nom de Yölah et de son prophète Abi.

Malgré quelques passages manquant de clarté, “2084-La fin du monde” pourrait bien faire date dans l'oeuvre de Boualem Sansal. Ce roman particulièrement effrayant sur le fond n'est toutefois pas le meilleur vecteur pour découvrir cet auteur courageux.

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2084 est, disons, un conte philosophique qui se veut une lointaine suite de 1984 (le récit fait référence à l'Angsoc), dépeignant une civilisation post-apocalyptique et universelle, bâtie sur une religion unique. 2084 est le parfait manuel du "comment utiliser une religion pour soumettre les masses et ériger une dictature acceptée par tous". Par les temps qui courent, une lecture plutôt éclairante...
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Dernier roman et pas le moindre de Boualem Sansal..il s'est essayé à un genre nouveau... : le roman dystopique..dans la même veine que "Farenheit 451", "Le meilleur des mondes", "Nous autres" ou "1984" de George Orwell, auquel il fait plusieurs allusions dans ce nouveau roman, mais son pari n'est pas totalement réussi.
Nous sommes en Abistan, un immense empire aux soixante provinces dirigé par Abi, le "Bigaye", prophète délégué de Yölah.
En 2084 la Grande Guerre Sainte s'est achevée par une victoire sur la Grande Mécréance. Elle fut remportée par les disciples d'"une forme gravement dégénérée d'une brillante religion"!!! Cette guerre a transformé ainsi d'"inutiles et misérables croyants en glorieux et profitables martyrs". 2084 est la date jusqu'à laquelle on sait remonter le temps....
Abiland est un pays de territoires de désolation, noir, vitrifié, aucune trace connue de civilisations antérieures, les habitants mangent par terre des bouillies infâmes, les objets usuels de notre quotidien ont disparu, rafles, prières, exécutions capitales rythment le quotidien. Une société qui impose le fanatisme des jeunes, le mariage précoce des filles, des "burniqabs" variantes des niqabs contemporains pour les femmes, des "burni" différents selon la position sociale et le rang pour les hommes. Des ghettos regroupent les opposants déclarés du système.
Une langue nouvelle a été inventée, elle doit être impérativement parlée : "Avec la langue sacrée mes adeptes seront vaillants jusqu'à la mort, ils n'auront besoin de rien de plus que les mots de Yölah pour dominer le monde. Comme ils ont fait de mes compagnons des commandeurs de génie, ils feront d'eux des soldats d'élite, la victoire sera prompte, totale et définitive". Un "Ennemi" toujours cité, mais que personne n'a jamais vu, menace l'Abiland
Ati homme encore jeune est soigné dans un sanatorium, il doit en sortir pour regagner le monde...Mais il est fortement troublé par ce qu'il a vu, par ce qu'il a vécu, par ce que les pèlerins lui ont dit...Il n'a jamais fait ces pèlerinages imposés de milliers de personnes, visitant et priant dans ces lieux sacrés où vécut Abi, pèlerinages qui se terminent souvent par la mort de ces pèlerins devenus martyrs, des pèlerinages avec des listes d'attente de plusieurs années "En Abistan, il n'y avait d'économie que religieuse". La mort est sanctifiée : ".....'Allons mourir pour vivre heureux" est adopté par l'armée abistanaise comme devise sur son blason....
Ati, fait dorénavant semblant de croire et se plie aux 9 prières quotidiennes... il a croisé un l'ethnologue fonctionnaire qui a découvert un village antique totalement intact "propre à révolutionner les fondements symboliques de l'Abistan". Son esprit est fortement troublé, et il devient aux yeux de l'Appareil un mécréant méritant la mort, à l'occasion de ces exécutions géantes dans les stades.
Il va dès lors essayer de trouver "la Frontière", on en parle à mots couverts, mais l'Appareil dit qu'elle n'existe pas.
Il voyagera dans le pays, franchira visitera la cité de Dieu, un musée du XXème siècle...rencontrera des élites vivant dans l'opulence, en contradiction totale avec les principes de la religion et du système qu'ils imposent au peuple soumis au totalitarisme.
Un livre troublant, fable et livre politique dans lequel Sansal dénonce la Religion en poussant à l'extrème les dérives de toute religion, religion qui peut priver l'homme de sa liberté, religion intégriste qu'il ne nomme jamais, mais les clins d'œil sont tellement évidents.....qu'on la reconnaît....."La religion fait peut-être aimer Dieu, mais rien n'est plus fort qu'elle pour faire détester l'homme et haïr l'humanité"."En transmettant la religion à l'homme la langue sacrée le changeait fondamentalement, pas seulement dans ses idées, ses goûts et ses petites habitudes mais dans son corps en entier, son regard et sa façon de respirer, afin que l'humain qui était en lui disparaisse et que le croyant né de sa ruine se fonde corps et âme dans la nouvelle communauté"
Un livre dans lequel il dénonce, comme dans ses autres ouvrages, les totalitarismes, les dictatures, l'intégrisme. Il est difficile de ne pas y trouver une critique de l'Algérie, de ses clans corrompus se battant pour conquérir ou garder le pouvoir..du peuple manipulé...beaucoup de personnes parlant à mots couvert de la Democ...de la Démouc!!... Abi personnage central, personne ne le voit plus, il dirige tout, il est craint, n'est-il pas un deuxième Boutéflika?
"Yölah est grand et Abi est son Délégué" !
On pourrait se dire "C'est une fable qui ne nous concerne pas, l'Abistan et son système sont loin de chez nous!" Pas du tout..."2084 La fin du monde" et un livre qui nous interpelle directement en France...et en Occident dans l'un de ses passages! Frissons!
Un livre parfois difficile à suivre du fait du style, trop pointilleux, sur certains points, mais trop superficiel et trop fouillis sur d'autres. On s'y perd parfois, mais l'auteur l'a peut-être souhaité à l'image du système abistanais, et c'est un peu dommage.
Un livre qui toutefois ne peut laisser personne indifférent, on aimera ou on détestera.
Boualem Sansal est un auteur à connaître ...et que j'aime bien malgré tout. Un auteur dont il faut saluer et respecter le courage...si certains écrivent de France contre l'intégrisme, lui le fait depuis l'Algérie....pays où des français, dont des religieux, ont été décapités par des intégristes!

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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Boualem Sansal crée dans ce roman une dictature imaginaire centrée sur la Religion et la peur qu'elle inspire. On ne demande pas aux fidèles de croire mais de ne pas douter. Il décortique avec minutie chaque mécanisme de la dictature et ses effets pervers. Les références ne manquent pas avec 1984 bien sûr et plus éloignées cependant, avec "Soumission" de Houellebecq.

Un roman aux réflexions profondes, mais qui m'a assez rapidement perdu dans la mise en place de l'intrigue et quelques longueurs. Un roman pour celles et ceux qui sont plus ancrés dans ce sujet.
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