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3,18

sur 1327 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il arrive très souvent que le flot de mots qui submerge une oeuvre de compliments plus proches de la publicité que de l'analyse me laisse perplexe une fois que j'ai lu le livre.

Et me voilà en présence d'un problème avec ce "2084 - la fin du monde" de Boualem Sansal. La plume est belle, l'argument séduisant , un texte qui fait penser à Jonathan Swift, Orwell ou Bradbury, une dystopie qui nous parle d'une dictature religieuse implacable qui aurait fait son nid de guerre sainte en guerre sainte sur toute la surface de la terre....comme s'il prophétisait la réussite de DAECH.

on a tous les ingrédients du genre, bourrage de crâne et hypocrisie savamment mise en scène, slogan, pèlerinage pour occuper les foules miséreuses, police politique, et répression. Se profilent en creux les éléments d'un avenir meilleur et d'une opposition possible, l'idée de la liberté .

On a un héros, un modeste employé de mairie tuberculeux qui tente de décrypter son monde. Il observe que des choses ne collent pas avec les discours officiels.

Seulement, la narration est trop à l'extérieur de ce monde, elle reste dans sa description. L'auteur promène son héros, il ne le fait pas vivre. On a très peu d'échanges, on ne le voit pas ressentir et dire ses émotions.

Je m'attendais à quelque chose d'aussi vivant et humoristique qu'un conte philosophique, avec des situations ubuesques, de la dénonciation par des exemples et des dialogues incisifs.

je suis déçue de ce texte qui est comme une thèse pas drôle du tout de sciences politiques sur un pays imaginaire, même si je partage le point de vue de l'auteur qui décrypte remarquablement bien comment on manipule et comment on contrôle des foules...
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L'idée était intéressante. Une diatribe religieuse, décryptée par un simple employé de mairie revenant d'un séjour en sanatorium. le récit pourrait ressembler à un roman d'aventure.
Outre quelques invraisemblances sur lesquelles on aurait pu passer allègrement, on est un peu dérouté par ce récit, bourré de réflexions plus ou moins philosophiques. Mais tout cela reste très sec, impersonnel.

Il est certain que le thème choisi par Boualem Sansal méritait qu'on s'y attarde.

Je n'avais pas envie de lire un essai sur le sujet. Alors la forme du roman, la filiation à Orwell m'ont d'abord séduit.
Puis très vite, je me suis ennuyé, j'ai eu du mal et quand j'ai refermé ce livre, je n'en avais rien retenu et j'étais bien content de pouvoir passer à autre chose !
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On se place, pour critiquer ce livre, au niveau purement idéologique : faut-il ou non critiquer l'islamisme ? Pourquoi ne pas parler plutôt du chômage, etc. etc ? Même dans les attendus de l'élimination du Goncourt, du moins tels que je les ai lus dans la presse, on lui reproche d'être "islamophobe". Pour ma part, j'eusses aimé qu'i fût (sic) un BON roman "islamophobe" à la Sansal, comme, par exemple "Le village de l'Allemand" mais le problème de ce roman c'est qu'il n'est pas bon. Je ne l'aurais jamais dit, tant qu'il était en liste pour le Goncourt. Maintenant qu'il a été écarté, je peux me permettre de dire que Sansal, l'un des plus grands auteurs francophones vivants, s'est fourvoyé dans un genre qu'il n'a pas maîtrisé et a raté sa démonstration en menant une histoire fumeuse et confuse...Barbante.
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2084 est une référence claire à 1984, le roman d'Orwell qui dénonçait les dérives du totalitarisme communiste. Ce roman serait donc la version actualisée : le danger ne vient plus du communisme, mais de l'intégrisme religieux – bien qu'en pratique, au vu du vocabulaire employé, des coutumes du pays, … il n'y a que l'islam qui soit spécifiquement visé.

Quand la référence est aussi évidente, on ne peut que comparer l'original à la copie, et 2084 ne s'en sort pas très bien.

Dans le roman d'Orwell, on se mettait dans la peau d'un citoyen lambda, qui se posait des questions mais qui restait très bien intégré dans sa société, et on vivait son quotidien. le Parti croyait en ce qu'il faisait, et la population, d'une certaine manière, adhérait : après tout, la terrible leçon du livre est que Winston, après toutes ses épreuves, se rend compte qu'il aime toujours Big Brother.

Avec 2084, on est plongé immédiatement avec un héros méfiant et plein de doutes, mais surtout, avec un narrateur omniscient qui nous raconte en permanence que la société dans laquelle vit son héros est néfaste. On ne vit soi-même rien du tout : on assiste à une scène, et quelqu'un la critique point par point dans notre dos. J'aime quand un livre me peint une scène, me laisse l'observer et tirer mes propres conclusions. Je n'aime pas qu'il me donne un fascicule avec ce que je dois en penser après chaque chapitre.

Le choix de faire un roman n'était à mon sens pas le bon. On sent l'auteur trop vindicatif, nerveux, avec une grosse envie d'alerter les gens : l'avertissement du livre « Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle » donne le ton. Pour faire un roman du genre de 1984, il faut un certain détachement et une connaissance intime de son ennemi. Un essai aurait sans doute été plus pertinent.
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Lecture difficile et ennuyeuse où je n'ai pas compris grand chose. C'est vrai que la religion, comme sujet de roman, n'est pas ma tasse de thé, encore moins l'islam. Pour moi la lecture sert à s'évader de la triste réalité de cette époque, ce doit être la raison pour laquelle je n'ai pas adhéré à cette vision, bien que romanesque, de ce futur proche. On a la manipulation, l'humour je ne l'ai pas trouvé et le personnage principal réfractaire n'est pas attachant. L'impression d'entendre une conférence d'intellectuel.
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Je suis très partagé. J'ai mis pas loin de 140 pages pour "entrer" dans le roman. Et, alors que je croyais que j'y étais, j'ai re-décroché un peu au-delà de la page 200. Pour un livre qui en compte un peu plus de 270, cela fait désordre.

Chez moi, ce roman s'est adressé à mon cerveau, uniquement. L'emprunt, l'hommage, le clin d'oeil... peu importe comment on nomme cela, à 1984, c'est cérébral. Tout comme les descriptions, le récit très détaché comme si on racontait juste une news banale, le style hyper travaillé, évanescent, fragile, à la limite du truc dont on dit aux enfants "regardez, mais ne touchez pas"...

Il m'a manqué des tripes, du viscéral. Que je n'ai trouvé que pendant une -petite- soixantaine de pages. Et je me dis que sur un tel sujet, du viscéral, il y en avait, à la pelle. Sansal utilise la religion là où Orwell utilisait la science. L'obscurantisme est le même, au final. Cela se dit en quelques pages... à quoi bon en faire un roman aussi long? Il m'a manqué de la tension. Du suspense. Cela fait que je ne placerai pas ce roman dans la lignée d'Orwell, d'Asimov ou de Bradbury. Je vois plutôt Sansal lorgner du côté d'un Saramago, d'un Coelho sombre, d'un Pratt... 2084 est un conte, à mon avis.

Pour ce qui est de l'invasion islamiste de l'Europe, la critique de Daech, etc. Je suis dubitatif. Sansal n'est pas Houellebecq. Sansal est algérien. Comment aurait été accueilli son livre s'il avait imaginé les mêmes ressorts, les mêmes rouages à partir de la religion protestante, fondamentaliste évangélique, hindouiste...? Mal, très certainement. Je peux me tromper (Sansal a très certainement donné des interviews qui éclairent son propos), mais je vois davantage 2084 comme une dystopie éclairant les dérives des religions poussées dans leurs pires absurdités, que comme une attaque féroce contre l'EI.

Par ailleurs, c'est le troisième livre d'un auteur du Maghreb que je lis d'affilée. Ben Jelloun, Daoud et Sansal. A chaque fois, la langue est travaillée à l'extrême. A l'excès, presque. Mais là où Ben Jelloun ou Daoud sont digestes parce qu'il s'agissait de nouvelles, Sansal se révèle indigeste dans sa longueur, sa lenteur. Je veux bien lui faire crédit d'un talent d'écriture. Je suis sûr que tout ce que je n'aime pas dans ce livre est le résultat d'un choix conscient, assumé et maîtrisé chez Sansal. C'est juste que je n'ai pas rencontré ce qu'il avait à me dire.
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100 ans après le roman de Georges Orwell, dans son roman 2084 , Boualem Sansal reprend le mot d'ordre de 1984 :
« la guerre c'est la paix
la liberté c'est l'esclavage
L'ignorance c'est la force «
et ajoute : La mort c'est la vie
Le mensonge c'est la vérité
La logique c'est l'absurde »
Rien n'a beaucoup changé depuis 100 ans, même dictature, même manipulation des esprits, même toute puissance de l'Etat, même asservissement du citoyen.
La religion a pris des proportions politiques, les services secrets veillent à ce que les hommes d'Abistan soient tous sous son joug et désirent mourir pour elle. Des exécutions publiques éliminent ceux qui pensent, car on ne leur demande pas de croire, mais de répéter ce que dit le Yölah, le dieu et son prophète Abi. Yölah est grand et Abi est son délégué, répété constamment, est en fait une façon de dire bonjour.
L'Abistan a cependant besoin d'ennemis, qu'elle extermine dans le stade, ou qu'elle parque dans des ghettos. Car la religion, dit Sansal, perd sa virulence si rien ne vient la malmener. Comme il y a 100 ans, un langage est inventé pour simplifier la pensée et même l'éradiquer.
La différence, c'est l'absence de technologie, donc de communication. Pour se rendre au sanatorium, le héros, Ati, doit voyager dans des caravanes moyenâgeuses, et partout règne la mendicité, la faim, la mort exaltée car rapprochant de dieu.
Il existe bien un aéroport, nous le découvrons assez tard, ainsi que la frontière, et le soupçon qu'il y ait une civilisation avant l'Abistan, et une autre civilisation au delà d'une frontière dont l'existence est cachée.
Au fur et à mesure de la lecture de cette satire d'un monde totalitaire, l'ennui s'installe. On comprend bien que là où règne la mort et la joie de la soumission ne soit pas un monde heureux, mais, au contraire du livre d'Orwell, l'histoire même de 2084 est morne, répétant à chaque page la main mise du dieu et de son délégué sur les citoyens, l'abrutissement des masses, le mensonge de la religion. « Croire n'est pas croire mais tromper »
Bref, le livre annonçant la fin du monde me semble un projet manqué. La piste d'un éveil à la liberté et d'une remise en cause des mots d'ordre politico – religieux n'aboutit pas, la peur continue d'asservir. le livre 2084 n'est pas un roman qui raconte une histoire, c'est presque une récitation répétitive d'un état de fait. Raté.

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Un livre à propos duquel les critiques n'ont pas tari d'éloges ; le contexte aidant, car Boualem Sansal nous met en garde contre le développement de montres tels que l'Etat Islamique, lesquels, on ne le sait que trop bien, mettent aujourd'hui en péril nos valeurs : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et même la réflexion et la critique du radicalisme religieux, etc.

L'intention de cet auteur engagé est donc excellente et c'est, je pense, l'une des raisons pour lesquelles il a reçu ce prix littéraire (celui du roman de l'académie française). Il suffit de voir les vainqueurs du prix Nobel de littérature pour s'en convaincre, ce prix tendant à être un prix Nobel de la paix bis récompensant les écrivains s'opposant aux abus de pouvoir.

Pour le roman en lui-même, il est très bien écrit globalement mais là n'est pas le souci ; là où ça coince, c'est l'incroyable impression d'aridité qui se dégage de l'ensemble. Effectivement, on a le droit à des descriptions interminables sur le fonctionnement de ce système religieux labyrinthique et immense, et donc ennuyant au possible… de même, les décors post-apocalyptiques sont décrits de manière assez lourde…

Le personnage principal du roman, Ati, a le désir de percer les mystères de cette dictature religieuse qui écrase tant la population de son pays. Avec son ami, qui a également la notion de liberté enfouie en lui, ils vont partir en quête d'informations tout en sachant qu'ils vont mettre leur vie en danger.
Seulement voilà, ces deux personnages, bien qu'ils semblent moins creux que le reste de la population car pourvus d'un esprit critique (c'est dire le reste des habitants…), n'ont absolument aucun charisme, aucune histoire, aucune émotion (ou presque)… C'est dommage parce que je pense qu'il aurait plus fallu se focaliser sur eux, sur leurs espoirs et sur leurs rêves, d'autant que l'auteur dit lui-même dans le livre : « Les plus dangereux sont ceux qui ne rêvent pas, ils ont l'âme glacée. ».

De fait, Boualem Sansal a certainement traité son sujet trop froidement et trop sérieusement ; là où un Orwell, par exemple, était parvenu à rendre plus agréable son sujet en mettant en scène des animaux ; et pourtant, les malheurs causés par le stalinisme (famine et travail intensif, entre autres) constituaient un sujet très grave.

D'autre part, j'ai trouvé que l'omniprésence de l'écriture à la 3ème personne n'a pas joué en faveur de l'auteur ; au contraire, elle a contribué à créer une distance énorme entre le lecteur et les personnages, ces derniers ne s'exprimant déjà que peu au final (et pour ne pas dire grand chose).

La conclusion de l'histoire m'a également laissé sur ma faim : peu d'avancée au final dans la réflexion d'Ati, toujours aussi paumé dans sa quête même s'il est sur la bonne voie.

Enfin, entendons-nous bien, j'estime malgré tout l'engagement de cet écrivain qui a au moins le grand mérite d'être le porteur d'un message à destination des populations occidentales (car c'est son lectorat principal, l'écrivain étant censuré en Algérie) : celui d'annihiler les groupes terroristes avant que ceux-ci annihilent toute possibilité de réflexion personnelle.
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J'étais très intéressée par le sujet de cette dystopie, vue comme une réécriture, ou peut-être juste une inspiration, de 1984 d'Orwell. Ici Big Brother a été détrôné par Abi, chef religieux qui impose au monde entier un monde religieux où tout est codé et imposé par les règles qu'il a définies. La règle suprême est la soumission à la religion de ce pays sans frontière nommé Abistan. Tout le monde vit dans son quartier et la vie est rythmée par les prières, le travail quotidien et l'espérance de partir un jour en pélerinage.

J'ai apprécié l'exposition du décor et j'ai apprécié la quête et les aventures du personnage principal Ati. J'ai été sidérée par la mise en "cachot mental" de tout un peuple, l'auteur pousse loin sa thèse et c'est vraiment intéressant et effrayant.

Néanmoins j'ai laborieusement commencé ce roman. J'ai trouvé le style un peu scolaire et exigeant et je ne comprenais pas toujours tout ce que nous décrivait l'auteur: c'était confus dans ma tête.

Puis l'aventure prend le pas et j'ai enchaîné les pages.
et puis la fin m'a complètement perdue. J'ai vraiment le sentiment de n'avoir compris qu'un tiers des messages et des sous-entendus.

Bref, une lecture difficile et trop intelligente pour moi.
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Déçue par cette dystopie qui aborde cependant des thèmes intéressants : la place de la religion, et en particulier d'une religion extrémiste dans une société, la place de la culture et de l'histoire (ou l'absence de culture...) dans une communauté. J'ai trouvé le roman lent et pas assez romanesque. (Détails sur le blog.)
Lien : http://bibliblog.net/2084-bo..
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