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Citations sur Le village de l'Allemand ou le journal des frères Schil.. (110)

Quand je lui ai dit que j'étais allemand, français et algérien, et que ça ne me gênait nulle part, il a ouvert la bouche. De quelle couleur parle-t-on à un caméléon sans le vexer ?
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D'une manière générale, je fatigue avec ces peuples qui se veulent à la hauteur de leur réputation. L'Italien se montre exubérant et insiste alors qu'on ne lui demande rien, l'Espagnol s'oblige à monter sur ses ergots seulement parce qu'on lui demande des nouvelles de sa soeur, le Polonais s'en jette six de plus quand on lui crie stop, l'Arabe se cabre et tire le sabre alors qu'on le félicite pour sa sobriété légendaire, et que dire de l'Anglais qui se drape dans le flegme quand on lui signale que ses vêtements ont pris feu. Les Algériens dont je suis pour moitié me chagrinent avec leur façon de se poser en rois de l'hospitalité alors qu'ils ont fait de leur beau pays le plus inhospitalier du monde et de leur administration la plus repoussante qui soit sous le soleil de Satan. Quant à nous, les Français, n'en parlons pas, nous sommes tout à la fois. C'est notre côté universaliste, si je puis dire.
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Les enfants ne savent pas;
Ils vivent, ils jouent, ils aiment.
Et quand ce qui fut vient à eux;
les drames légués par les parents;
Ils sont devant des questions étranges,
Des silences glacés,
Et des ombres sans nom.
Ma maison s'est écroulée et la peine m'accable;
Et je ne sais pas pourquoi.
Mon père ne m'a rien dit.

Vers ajoutés, par Rachel, au poème de Primo Levi : "Si c'est un homme"
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Le moral d'un homme est comme la fumée, un rien l'emporte d'un côté ou de l'autre et au bout du compte il s'étiole et se perd dans la folie.
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C'est ainsi que je veux répondre à la question de Primo Levi, Si c'est un homme. Oui, quelle que soit sa déchéance, la victime est un homme, et qu'elle que soit son ignominie, le bourreau est aussi un homme.
Mais en même temps, tout le choix nous appartient, à chaque instant.
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Ainsi vont les grandes calamités, ça couve dans les entrailles de la terre, un jour ça se fissure dans un coin, un soir ça grince quelque part dans l'édifice, on soupçonne une possible ruine, on commence à croire que ça peut sauter d'un moment à l'autre, et le temps de se donner une raison d'espérer, tout à coup, patatras, tout est à terre Et une immense colonne de douleur monte vers le ciel. Puis tombe le silence et quelque chose qui ressemble à un vide colossal. On est hébété, écrasé, éreinté, amputé de sa dignité, puis on sombre dans la prostration, dans l'autisme, plus près que jamais de la fin. J'en étais là et même plus loin, dans la noirceurs absolue, le 9 de l'échelle de Richter et pour autant que l'on voit quoi que ce soit dans les grands abîmes, j'étais seul. Seul comme personne au monde. Dans les moments de lucidité, je me disais que mon tourment venait de ce que j'étais un drôle de rêveur, un pauvre débile arrivé dans un monde de cauchemars renouvelés, avec l'idée d'une vie simple, élégante, perpétuelle. Mais le plus souvent, à l'instar de ce cher Adolphe devant son absinthe mortifère, je ne me disais rien, le rêve, la vie, l'harmonie, la simplicité étaient des mots qui n'avaient pas de sens pour moi. Avais je le droit de les utiliser sachant combien mon père les avait bafoués? Ma position est étrange. J'étais dans la peau et le quotidien squelettique d'un déporté qui attend la fin et j'étais dans la peau de mon père, jaloux de son sacerdoce, qui apporte la fin. Les deux extrêmes étaient réunis en moi pour le pire. Comme les mâchoires d'un étau fermé.


Page 147 (La plume de Boualem démontant les mécanismes psychologiques du fils de l'allemand. Percutant!)
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Pour qui fuit, l’idée même du refuge est un danger, il y voit le piège dans lequel il finira sa course. P 38
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J'avais besoin d'être heureux et insouciant une heure ou deux, pour recharger les accus, pour ne pas sombrer dans la folie.
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L'homme est assez perfide pour tout se pardonner.
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J'ai eu un mal fou à lire le journal de Rachel. Son français n'est pas le mien. Et le dictionnaire ne m'aidait pas, il me renvoyait d'une page à l'autre. Un vrai piège, chaque mot en une histoire en soi imbriquée dans une autre. Comment se souvenir de tout?
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