AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 518 notes
5
43 avis
4
41 avis
3
11 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Se découvrir fils de bourreau. Un chimiste allemand des camps d'extermination nazi est recruté, après la guerre, par les services secrets de l'armée algérienne. Lors de l'indépendance de l'Algérie, il est naturalisé et converti. Il est un notable respecté, un moudjahid, dans un pays où l'histoire officielle a occulté la Shoah. Ses 2 fils sont envoyés faire leurs études en France. Ils découvriront son passé funeste suite à sa mort. L'horreur en héritage. L'auteur a l'audace d'établir avec brio un parallèle entre islamisme et nazisme. Il dénonce la mainmise idéologique des extrémistes de l'islam dans les banlieues françaises et le compare au fanatisme de la doctrine nazie. Dénoncer les diktats, voilà l'objectif réussi de Boualem Sansal. Inspiré d'une histoire vraie. A lire.
Commenter  J’apprécie          270
Deux frères issus d'un mariage mixte, mère algérienne et père allemand, vivant chez un oncle immigré en banlieue parisienne ont pris des parcours antagonistes. L'ainé, Rachel (contraction de Rachid et Helmut) a choisi la voie de l'intégration et a fait un parcours sans faute pour devenir cadre dans une multinationale, épouser une jolie femme et acheter son pavillon. le cadet Malrich (contraction de Malek et Ulrich), 17 ans, traîne avec les sinistrés de la cité sans se poser de questions ni sur son passé ni sur son avenir.
L'histoire de leur père, héros de l'indépendance algérienne mais aussi ancien soldat SS de l'armée allemande, va les réunir autour de son itinéraire monstrueux que Rachel, le premier, va découvrir en parcourant l'Europe sur ses traces et dont il endosse la responsabilité morale. Ce sera pour lui un choc insurmontable qui le conduira au suicide et conduira Malrich à reprendre sa quête en mémoire de son frère.
Mais est-on coupable des crimes commis par ses parents ? Est-on coupable de ne pas ¬savoir, de ne pas connaître L Histoire, de tout ignorer des génocides, des guerres ?
Au travers de ce récit qui nous plonge dans l'horreur des massacres perpétrés par le GIA en Algérie, puis dans les l'horreur de la Shoah, en Allemagne sur la piste d'anciens nazis et à Auschwitz, Boualem Sansal rappelle que la diaspora nazie ne s'est pas installée uniquement en Amérique latine après la guerre mais aux quatre coins du monde, y compris en Algérie, où, aussi incroyable que cela puisse paraitre, l'Holocauste est à peu près ignoré de tous… !
En établissant un parallèle entre les méthodes nazies et l'islamisme montant, en pointant du doigt l'islamisation des banlieues, il insiste également sur l'urgence d'une prise de conscience de la mainmise de l'islamisme sur le monde, prise de position radicale et courageuse mais qui ne lui vaut certainement pas que des amis dans son pays…
A souligner enfin un procédé narratif original qui fait s'entremêler les voix des deux frères, le journal de Rachel et celui de Malrich rédigé en écho au premier, deux voix à qui Boualem Sansal réussit brillamment à donner deux langues différentes.
Un roman puissant que j'ai beaucoup aimé, remarquable autant pour sa liberté de ton que pour le courage de ses prises de position.
Commenter  J’apprécie          250
le livre de Sansal est un livre formidable.En abordant des thèmes tel que l'obscurantisme, le négationnisme le mensonge, la lâcheté et la honte. Comment deux frères dont le père vient d'être assassiné par le GIA, découvre que celui-ci s'est comporté comme ces assassins pendant la seconde guerre mondiale ?. Doit-on payer pour le crime de ces parents ? Sansal écrit haut et fort le malaise provoqué par cette découverte effroyable avec une force et un courage sidérant. le frère ainé cultivé et forcement bouleversé par cette révélation plonge dans la dépression suicidaire tandis que le frère cadet qui vit en banlieue est bien loin du désarroi de son frère. Avec une écriture adapté aux deux univers, Sansal nous bouleverse et pose des questions essentielles sur la folie destructrice des hommes.
Au delà de cette histoire, c'est le courage de Sansal et la force d'écrire sur un tel sujet qui force l'admiration car Sansal vit et travaille en Algérie.
Commenter  J’apprécie          220
Une analyse subtile du nazisme, de l'intégrisme, mais aussi de la faute et du poids de la culpabilité quant à la faute des parents.
De la banlieue parisienne au village algérien, l'hstoire de deux fréres, deux réactions différentes mais réalistes.
C'est intelligent et particuliérement bien écrit. Ce livre me donne envie de mieux connaître cet auteur.
Commenter  J’apprécie          160
Malrich et Rachel Schiller, deux frères nés en Algérie d'une mère algérienne et d'un père allemand, Hans.
Deux frères envoyés par leurs parents chez le tonton Ali en banlieue parisienne pour un avenir meilleur.
Deux frères au destin différend ; Rachel le lettré et éduqué, Malrich qui l'est moins et vit dans sa cité au milieu des islamistes, voit de près les ravages de l'islam des caves, mais refuse et dénonce de toute son âme cette dérive.

Ce roman, qui se base sur une histoire vraie, est construit de manière originale. Il est la confrontation du journal des deux frères Schiller. Malrich découvre celui de Rachel au moment de sa mort. Et c'est pour lui l'occasion d'aller à la découverte du passé de son père tragiquement disparu quelques années plus tôt avec sa mère victimes des années noires en Algérie, et du profond marasme dans lequel son frère est tombé alors qu'il cherchait désespérément la vérité.

Boualem Sansal confronte ici trois périodes tragiques à priori différentes mais qui au fond ont leur dénominateur commun. de la folie meurtrière nazie, à la manipulation religieuse dans les banlieues parisiennes et ses populations laissées à elles même, en passant par la vague terroriste des années 90 en Algérie, c'est pour Boualem Sansal l'occasion de dénoncer toutes les exactions humaines d'où qu'elles viennent. Il a pris le risque de rester dans son pays tout en continuant, au fil de son oeuvre à s'attaquer à ce qui ronge depuis des lustres la société algérienne.
L'écriture de Boualem Sansal est sensible, précise, et colle de près aux personnages qu'il met en lumière. Elle va droit au but, sait se faire percutante.

Après Rue Darwin, le village de l'Allemand me conforte à poursuivre à explorer l'oeuvre de cet auteur.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          160
Ce très beau roman m'a beaucoup touché. Je pense qu'il ne peut laisser indifférent.... Pas seulement par l'histoire, mais aussi par la qualité de l'écriture, le style. Il est constitué du croisement des journaux des deux frères.
L’auteur traite des questions brûlantes des banlieues, de l’Algérie, du nazisme, du fanatisme. Il faut savoir qu’en Algérie la Shoah est un sujet tabou…
Il fait également réfléchir sur une des questions (intéressantes) posées : comment vivre avec lun poids sur la conscience ?
C’est un roman sombre et dérangeant sans être ennuyeux, bien au contraire. Percutant ! A lire !!!
Commenter  J’apprécie          160
Enfant désoeuvré de la banlieue parisienne, Malrich, né de mère algérienne et de père allemand, apprend que son frère aîné Rachel s'est suicidé.Seule explication à cet acte insensé, un journal que Rachel a laissé pour son frère et dans lequel il expose les raisons de son geste : la révélation effroyable de ce que fut leur père, un ancien nazi oeuvrant dans les camps de la mort. Bien qu'accablé de honte, Malrich décide de poursuivre la quête de vérité de Rachel et entreprend à son tour la rédaction d'un journal.

S'inspirant d'une histoire vraie, Boualem Sansal exprime dans ce roman profond et douloureux, son dégoût de tous les extrémismes, politiques ou religieux.
Deux frères, 2 voix, pour dire la colère, la honte, la haine dont les hommes sont capables. Reliant nazisme, islamisme et problème des banlieues, Sansal accuse les intégristes d'aujourd'hui de suivre les traces des nazis d'hier; mêmes méthodes, mêmes discours pour un résultat unique : un fanatisme aveugle porté par le racisme et la haine. Poignant.
Commenter  J’apprécie          130
La Shoah vue sous un angle peu habituel : être fils de SS, enfant d'un père, ayant fait partie de l'engrenage de l'extermination. A travers le journal de deux frères, nés d'un père allemand et d'une mère algérienne, le lecteur découvre la culpabilité ressentie par des enfants qui découvrent le secret enfoui de leur père, à sa mort. Confrontés à cette réalité, ils doivent aussi affronter leur identité arabe, enfants de la cité, qui se fait pernicieusement envahir par les "barbus"... Un appel poignant à la lutte contre le fanatisme, dont la finalité n'est que l'extermination, dénonce l'auteur.
Commenter  J’apprécie          120
Peu importe le nom qu'on lui donne, le mal absolu nous sidère, nous laisse dans l'incompréhension.
Mais peut-on comprendre ? Remonter à la genèse de l'horreur ?


Cette quête des frères Schiller démonte les mécanismes de la croissance du mal, des substances qui le font grandir au point de passer de l'artisanat islamiste à l'Industrie allemande. Mais il ne peut expliquer sa naissance.
Obéissance, révolte, sentiment d'injustice, incompréhension ou application stricte de textes religieux ou politiques barbares et dépassés, rien n'explique l'explosion de l'horreur criminelle en l'homme.
Le germe sera toujours là, tapi quelque part prêt à surgir et à dévorer.

On rit dans les classes lorsque la prof évoque la Shoah au point que les enseignants doivent se faire « aider » pour évoquer le sujet ou préfèrent ne pas en parler. 

Alors Sansal fait ce qu'il peut pour édifier les jeunes des banlieues qui de toutes façons ne liront pas ses livres. L'islamisme souffle sur la braise et le feu couve. L'antisémitisme dénoncé aussi par Riad Sattouf fédère le monde arabe, nourrit la haine des petites racailles et des imams de quartier. Sansal ici courageusement dénonce, prévient tout comme Houellebecq d'ailleurs, tente de réveiller l'apathie française, dénonce la banalisation du fait terroriste. Banalisation qui a fait son chemin ici. Peine perdue ! Sans volonté d'éradication profonde, la braise mortelle transmise sous le boisseau repartira.

Le fond de ce roman est marquant et fort comme le sont ceux de Yasmina Khadra. Je reste plus indécis sur la forme de ce journal à deux voix que je trouve beaucoup trop « littéraire » pour un jeune cadre des années 2000, fut-il fort instruit.
Commenter  J’apprécie          112
Un magnifique ouvrage qui pose le problème de l'héritage d'une histoire écrite par un parent et celui de la responsabilité. Boualem SANSAL nous entraîne des banlieues française à l'Algérie en passant par l'Europe déchirée par l'occupation nazie. Il met en parallèle deux tentations totalitaires assise sur la rancoeur et qui s'affranchissent de leurs douleurs par une déshumanisation des hommes et par un déchaînement de violence froide établi sur un pseudo Droit.

Avec brio l'auteur nous présente deux personnage fondamentalement opposés malgré une lien fraternel familiale qui ont à assumer le poids d'une histoire paternelle criminelle mais légalisée par l'histoire. Une histoire où nazisme et islamisme fondamentaliste se ressemblent trait pour trait. Où deux jeunes gens, intellectuellement différents se retrouvent dans une même douleur par rapport à un héritage au poids trop lourd pour leurs épaules. Jusqu'où se pose la responsabilité ? Combien de générations faut-il pour effacer les élancements des plaies et cicatrices des martyrs ?

J'ai particulièrement apprécié les jeux de style de l'auteur lorsqu'il exprime les sentiments de ses personnages principaux, de ces deux frères qui peinent à se comprendre avant de se rejoindre au pied du mur de la honte où les balles de la responsabilité collective vont les mettre à mort. Une même douleur, un même mal de vivre sous le regard culpabilisateur du monde et un même choix pour trouver une issue à leur souffrance.

Un ouvrage qui interpelle. Surtout à l'heure où la société tend à présenter la soumission des peuples sur un autel sacrificiel à leurs bourreaux. le mal a changé de visage, de nom, mais il conserve un même fondement : celui du mal absolu qu'il ne faut en aucun cas oublier car l'histoire est un éternel recommencement.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (1076) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3205 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}