Citations sur La lucarne (36)
Le temps s'écoulait lentement. Le tic-tac de la pendule repoussait le silence, s'obstinait à l'éloigner, mais le silence lui opposait sa masse dense et lourde, où tous les sons se noyaient. Sans défaillance, l'un et l'autre se battaient, le son avec l'opiniâtreté du désespoir et la certitude de la mort, le silence avec le dédain de l'éternité.
Dans toutes les âmes, comme dans toutes les maisons, derrière la façade,il y a un intérieur caché.
Quand vous entendrez parler de l’homme, pensez aux hommes. L’Homme avec un grand H, comme je le vois parfois dans les journaux, est un mensonge, un mensonge qui set à couvrir toutes les vilenies. Tout le monde veut sauver l’Homme, personne ne veut entendre parler des hommes
(p. 367)
Il était indéniable que, tout comme les animaux domestiques - chat et chien en tout cas - reflètent le tempérament et le caractère de leurs maîtres, les meubles eux aussi et les objets les plus insignifiants d'une maison reflètent un peu la vie de leurs propriétaires. Une froideur ou une chaleur s'en dégage, de la cordialité ou de la réserve. Ce sont des témoins qui racontent à tout moment, dans un langage muet, ce qu'ils ont vu et ce qu'ils savent. La difficulté est de trouver le moment le plus favorable pour recueillir la confession, l'heure la plus intime, la lumière la plus propice.
— Quand tu seras grand, tu voudras être heureux. Pour l’instant, tu ne penses pas à ça et c’est pour cette raison que tu es heureux. Quand tu y penseras, quand tu voudras être heureux, tu cesseras de l’être. À tout jamais! Peut-être à tout jamais! Tu entends? À tout jamais. Plus ton désir de bonheur sera fort, plus tu seras malheureux. Le bonheur n’est pas quelque chose que l’on conquiert.
(p.110)
Le temps s'écoulait lentement. Le tic-tac de la pendule repoussait le silence, s'obstinait à l'éloigner, mais le silence lui opposait sa masse dense et lourde, où tous les sons se noyaient. Sans défaillance, l'un et l'autre se battaient, le son avec l'opiniâtreté du désespoir et la certitude de la mort, le silence avec le dédain de l'éternité.
"L'amour est le cri de ralliement des faibles, la haine est l'arme des forts. Je hais les rivaux, les concurrents, les candidats à la même bouchée de pain ou de terre, ou au même puits de pêtrole. L'amour ne sert qu'à railler ou à donner l'occasion aux forts de se délecter des faiblesses des faibles. L'existence des faibles est utile pour se divertir, elle sert d'échappatoire........"
Entre les voiles oscillants qui peuplaient son sommeil, Silvestre commença à entendre des entrechoquements de vaisselle et il aurait presque juré que des clartés s'insinuaient à travers les grandes mailles des rideaux. Sur le point de se fâcher, il s'aperçut soudain
qu'il était en train de se réveiller. Il cligna plusieurs fois des paupières, bâilla et demeura immobile, sentant le sommeil s'éloigner lentement. D'un mouvement rapide, il s'assit dans le lit. Faisant craquer bruyamment les articulations de ses bras, il s'étira.
Sous le vêtement, les muscles de son dos roulèrent et tressaillirent. Il avait un torse puissant, des bras épais et durs, des omoplates revêtues de muscles entrelacés.
Il avait besoin de ces muscles pour son métier de cordonnier. Ses mains étaient comme pétrifiées, la peau de ses paumes était devenue si épaisse qu'on aurait pu y passer une aiguille avec un fil sans qu'elle saigne.
Il sortit les jambes hors du lit avec un mouvement de rotation plus lent. Ses cuisses maigres et ses rotules blanchies par le frottement du pantalon qui en élaguait les poils attristaient et désolaient profondément Silvestre. Il était indéniablement fier de son
torse, mais détestait ses jambes, si décharnées qu'elles semblaient ne pas lui appartenir.
Le sens caché de la vie... "Mais le sens caché de la vie c'est que la vie n'a aucun sens caché". Abel connaissait la poésie de Pessoa .
Maintenant, elle était convaincue que son mari avait une maîtresse, une bonne amie. A son avis, tous les démêlés conjugaux étaient dus à l'existence de bonnes amies... Les hommes sont comme les coqs, pendant qu'ils sont sur un poule ils ont deja choisi celle qui lui succédera.