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Citations sur De purs hommes (120)

- Admets-tu l'homosexualité, au moins ?
- L'admettre, je ne sais pas. Mais je suis sûr de ne pas le concevoir.
- Ne pas l'admettre, ne pas la concevoir... I see no difference. Ce sont des subtilités. Dis plutôt que tu es homophobe, ce serait plus simple.
- Pas tout à fait. Simplement, je ne sais pas comment, lorsqu'on est un homme, on peut aimer autre chose qu'un corps de femme. Je ne hais pas les homosexuels masculins, ils me sont étrangers, pas parce qu'ils me dérangent d'un point de vue moral ou religieux, mais parce qu'ils me déroutent dans une perspective esthétique. Je ne comprends pas, je n'arriverai jamais à comprendre leur attirance pour la sécheresse du corps mâle, sa platitude têtue, son relief sans collines, son cadastre sans vertige, sa sculpture étalée...
- Quel poète...
- J'ai toujours ressenti plus de compassion et d'indulgence pour les lesbiennes, poursuivis-je en ignorant sa remarque ironique. Leur homosexualité me semble moins scandaleuse. Plus supportable. Je ne ressens aucun dégoût à l'idée de corps féminins qui cherchent ensemble le plaisir et l'harmonie. Il m'est arrivé de regarder des vidéos de porno lesbien, c'est plutôt excitant... Mais lorsqu'il s'agit d'hommes, je ferme les yeux. Je suis peut-être homophobe, mais homophobe par passion esthétique, homophobe par amour des femmes et de leur beauté....
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Contrairement à bien d’autres, je n’éprouve aucun mépris pour les gens qui, ensemble, laissent libre cours à leurs émotions pures. J’aime les foules, les hommes dans les foules. J’en suis un. J’aime les grèves, j’aime les marches, j’aime les concerts, j’aime les cortèges funèbres ou heureux et les sabar, les prières collectives et les réunions politiques, les grands-messes et les enterrements. La foule réhabilité l’humaine condition, faite de solitude et de solidarité ; elle offre la possibilité d’un aparté avec tous les hommes. Dans la foule, on est quelqu’un et n’importe qui.
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Mon père consacra son prêche à la vidéo de l’individu déterré ; autrement dit, il le consacra à l’homosexualité. Ses propos sans ambiguïté condamnèrent implacablement cette turpitude ignoble que la colère divine devait châtier. Il approuva le fait qu’on ait déterré l’homme, rappela le caractère sacré du cimetière religieux et affirma que la place des homosexuels était en prison car, en plus d’être des pécheurs, les góor-jigéen étaient aussi des criminels, dont la seule présence au sein de la société menaçait sa cohésion et sa morale ; des êtres dont l’existence même constituait un crime contre l’humanité.
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C’était une seule et même nuit pourtant, où la douleur, l’infinie douleur, s’était si étroitement mêlée à la volupté charnelle que mon âme en était sortie épuisée, presque morte mais confortée dans ce qui, à mes yeux, fondait mon humanité profonde : le tragique. Ou la monstruosité. Je n’étais pourtant, dans cette monstruosité même, qu’un homme, un petit homme brisé, misérable, malheureux et orphelin.
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Qu'est-ce qu'au juste une rumeur ? L'illusion d'un secret collectif. Elle est une toilette collective que tout le monde utilise, mais dont chacun croit être le seul à connaître l'emplacement. Il n'y a aucun secret au coeur de la rumeur ; il n'y a que des hommes qui seraient malheureux s'ils ne pensaient pas en détenir un, ou détenir une vérité rare dont ils auraient le privilège.m
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La foule réhabilite l'humaine condition, faite de solitude et de solidarité ; elle offre la possibilité d'un aparté avec tous les hommes. Dans la foule, on est quelqu'un et n'importe qui.
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Je n'avais qu'une hâte: faire mes heures en dépensant le moins d'énergie physique et intellectuelle possible, puis me barrer; aussi étais-je heureux de voir que mes étudiants de master ne s'étaient pas miraculeusement pris de passion pour mon enseignement. Ils étaient aussi éteints, paresseux, médiocres que d'habitude. De toute évidence, la littérature française du XIXè siècle ne leur disait rien. Je me demande du reste s'ils entendaient quelque chose à la littérature tout court; cette question en introduisait une autre: que foutaient-ils là? Je n'ai jamais su répondre. Je parie qu'eux non plus.
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Qu'est-ce qu'au juste qu'une rumeur ? L'illusion d'un secret collectif.
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Je me suis souvent interrogé si l'enseignement actuel des lettres étrangères en général, françaises en particulier, dans nos universités était une bonne idée. Nous peinions déjà à susciter l'intérêt des étudiants pour nos propres écrivains, supposés avoir parlé de notre société, de ses aspirations, de ses angoisses, de sa nature profonde. Alors vouloir leur transmettre la passion pour une littérature d'un autre pays, issue d'un siècle passé, écrite dans une langue illisible même pour la plupart des Français d'aujourd'hui... Plutôt apprendre aux morts à ressusciter. Mes étudiants étaient complètement fermés ou, pire, indifférents, à la moindre digression de Balzac, au plus clair des vers de Mallarmé, à la plus simple nouvelle de Barbey d'Aurevilly ou de Villiers de L'Isle-Adam, à un roman de Huysmann, à une phrase de Flaubert. Pourquoi s'acharner à leur apprendre ce qu'ils oublieraient aussitôt ?
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Dans la foule, on est quelqu'un et n'importe qui.
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