On apprécie beaucoup mieux la neige quand on la regarde de la fenêtre d'une chambre bien chauffée.
- Madame, pourquoi vous couriez ?
- Je suis très en retard ! Je courrais pour avoir mon bus.
- Oui... Mais... Quand vous courez, votre derrière fait des mouvements... Comment dire... Impudiques !
- EH BIEN VOUS N'AVEZ QU'A PAS REGARDER MON CUL !
Le régime avait compris qu’une personne qui sortait de chez elle en se demandant :
Est-ce que mon pantalon est assez long ?
Est-ce que mon foulard est à sa place ?
Est-ce que mon maquillage se voit ?
Est-ce qu’ils vont me fouetter ?
Ne se demandait plus :
Où est ma liberté de pensée ?
Où est ma liberté de parole ?
Ma vie est-elle vivable ?
Que se passe-t-il dans les prisons politiques ?
Normal ! Quand on a peur, on perd la notion d’analyse et de réflexion. Notre effroi nous paralyse. D’ailleurs, la peur a toujours été le moteur de répression de toutes les dictatures. Montrer ses cheveux ou se maquiller devinrent logiquement des actes de rébellion.
C'est la peur qui nous fait perdre notre conscience. C'est aussi elle qui nous transforme en lâches.
Je ne lui dis pas tout ce que j'aurais pu : qu'elle était frustrée car elle était encore vierge à vingt-sept ans ! Qu'elle m'interdisait ce qui lui était interdit ! Que se marier avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, pour son argent était de la prostitution. Que malgré ses mèches et son rouge à lèvres, elle agissait comme l'Etat.
Quand on a peur, on perd la notion d'analyse et de réflexion. Notre effroi nous paralyse. D'ailleurs, la peur a toujours été le moteur de répression de toutes les dictatures.
(…) j'ai appris une chose fondamentale : on ne peut s'apitoyer sur soi que quand nos malheurs sont encore soutenables…
… Une fois cette limite franchie, le seul moyen de supporter l'insupportable, c'est d'en rire.
A part mes parents, la seule personne avec qui j'avais vraiment envie de parler était ma grand-mère. D'ailleurs, elle vint après tout le monde.
- Mamie, mais où t'étais ?
- Ben, j'ai attendu que la tribu passe d'abord !! Oh la la !!! Comme tu as grandi ! Tu pourras bientôt attraper les couilles du seigneur !
Elle était toujours égale à elle-même.
Il n’y avait pas que le voile auquel je devais me réhabituer, il y avait aussi tout le décorum : la présentation de martyrs par des fresques murales de vingt mètres de haut ornées de slogans les honorant, comme « Le martyr est le cœur de l’histoire » ou « J’espérais être un martyr moi-même » ou encore « Le martyr est vivant à jamais ».
Surtout après quatre ans passés en Autriche où on voyait plutôt sur les murs « Meilleures saucisses à vingt schillings », le chemin vers la réadaptation me paraissait très long.
(la grand mère à Marjane) - Oh là là !! Comme tu as grandis ! Tu pourras bientôt attraper les couilles du seigneur !
Elle était toujours égale à elle même.