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4,26

sur 5404 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Il me tardait de rencontrer l'arabe du futur, voilà un moment qu'il me faisait de grands signes derrière ses bulles et ses planches.
Face mon ensevelissement sous mes différentes lectures en cette rentrée littéraire, un cruel dilemme s'offrait à moi, puisque je devrais rendre impérativement cette BD aujourd'hui réservée par une autre personne de bon gout à la bibliothèque. J'avais le choix entre soit lui accorder une bonne heure pour la lire, soit la rendre sans l'avoir lue et retourner à fond la tête dans ma rentrée littéraire.
Comme je l'avais moi-même attendue un certain temps avant de pouvoir l'avoir entre les mains, j'ai décidé de la lire sur le champ. le verdict est finalement mitigé, j'en attendais monts et merveilles après sa note stratosphérique sur Babélio : 4,24 pour 4661 notes.
Je ne vais donc pas faire partie des fans suite à la lecture de ce premier tome, qui raconte l'enfance de Riad Sattouf de 1978 à 1984.
Le petit Riad est le fils de la bretonne Clémentine et du syrien Abdel-Razak. Si le couple se rencontre à Paris lors de ses études, le brillant étudiant syrien se retrouve frustré, après avoir soutenu sa thèse, de sa mention « honorable » qu'il estime injuste et considère comme une insulte raciste.
Il décide de démarrer sa carrière universitaire loin de la France, en partant à Tripoli dans la Lybie du tout fringuant (à l'époque) colonel Kadhafi, puis rejoint sa Syrie natale sous le joug d'Hazed Al-Assad, près de la tristement célèbre Homs.
Si cette tranche de vie est racontée avec fluidité, c'est avec son regard adulte que Riad Sattouf la considère. Une sacrée école de vie faite de chocs culturels, de violence. le petit Riad, blond comme les blés, se sent étranger dans tous les pays, en France, comme en Lybie ou en Syrie, il ne réussit à se faire de copains nulle part, trouve les autres au mieux bizarres au pire cruels et barbares. J'ai été triste pour ce petit garçon. Si le lecteur le perçoit enfant plein d'admiration pour son père, seuls quelques maigres bonheurs partagés remontent à la surface. J'ai ressenti avec beaucoup de violence la rancoeur de l'adulte face à ce père pas toujours courageux, qui ne se bat pas pour ses idées, et abandonne bien vite ses illusions d'un monde plus juste pour se transformer en commentateur désabusé et cynique. La mère est une figure assez pâlotte, soumise, pas spécialement réconfortante pour l'enfant. Aussi bien avec les enfants de sa famille, son entourage, Riad est en permanence seul, incompris. Les adultes, éblouis par sa blondeur et sa petite bouille attendrissante ne lui accordent pas beaucoup plus de considération qu'à un objet.
La description de ces pays est saisissante par la violence, la misère matérielle et affective tant entre adultes qu'entre enfants. Il m'a manqué de la tendresse, de l'émotion, de l'amour, de douces madeleines de Proust, seules les toutes (fruits que son père lui donne lors de promenades) semblent un souvenir réconfortant de cette enfance sans joie.
J'ai déjà le tome 2, je le lirai pour voir si ma première impression est confirmée et si je poursuis ou non ma route sur le chemin de l'enfance grise de Riad Sattouf.
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Il m'a fallu un moment pour me décider à lire ce livre, parce que j'avais été déçue par la Vie Secrète des Jeunes. Finalement, vu les critiques et le prix d'Angoulême, je me suis lancée.
J'ai aimé cet enfant un peu perdu et qui observe observe, observe. Né d'un couple mixte, comme on dit - une mère française et un père syrien - il part très vite vivre en Libye, retourne en Bretagne puis part en Syrie. Nous sommes à la fin des années 70. le petit Riad fait la connaissance d'enfants, tous aussi étranges à ses yeux les uns que les autres - les petits Bretons y compris - et on se rend vite compte qu'il est perdu qu'importe où il se trouve. Les différents pays qu'il découvre sont décrits sans concession, nus, en chantier, et l'enfant est souvent confronté à une certaine violence: celle des autres enfants, celle de la culture mais également celle des paroles de son entourage, sa grand-mère et surtout son père.
Le regard qu'il porte sur celui-ci, d'ailleurs, est complexe... entre admiration, bien sûr, mais doublé de celui, adulte, plus critique.
Ce livre est le premier tome. Dans la suite, je m'attends à ce que Riad finisse par exploser, après toutes ces années à suivre et observer.


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C'est sur les bancs de la Sorbonne que la bretonne Clémentine rencontre le syrien Abdel-Razak. Il est doctorant en Histoire et rêve de marquer de son empreinte la politique de son pays. de leur union naît le petit Riad, aux cheveux blonds comme les blés. Son diplôme en poche, frustré par l'appréciation ''honorable'' du jury, Abdel-Razak postule à l'étranger et c'est vers Tripoli et la Libye de Kadhafi que s'envole la petite famille. Riad a deux ans.Le choc est rude, entre les rues désertes, les queues à la coopérative alimentaire et le logement vétuste qu'il ne faut jamais quitté sous peine de le voir réquisitionné par un autre locataire. Après cette première expérience dans une dictature arabe, les Sattouf reviennent en Bretagne mais le professeur d'histoire ne se laisse pas décourager et accepte un nouveau poste, en Syrie cette fois. Il y retrouve sa famille, installée dans un petit village, près d'Homs. Riad y découvre le pays d'Hazed Al-Assad, sale, pollué, éternellement en chantier et profondément anti-américain et anti-sémite. Ses cheveux blonds font tache, il est la cible de ses cousins, violents et racistes. Son père, convaincu que l'avenir de son pays passe par une transformation radicale des mentalités, rêve d'un arabe instruit et laïc, mais sous la pression familiale, son comportement change. Il se fait plus autoritaire, enseigne le Coran à son fils. le retour en Bretagne pour les vacances est un soulagement. Pourtant, cette parenthèse ne saurait durer. A la rentrée, Riad devra intégrer l'école syrienne, ce qui le terrifie.

Ce premier volet autobiographique aborde les années 1978-1984 de la jeunesse nomade de Riad Sattouf. C'est un regard d'enfant qu'il jette sur le monde qui l'entoure, les souvenirs d'une enfance partagée entre la France, la Lybie et la Syrie. Outre le choc culturel et l'adaptation difficile dans des pays qui sont loin d'être des démocraties, racontés avec candeur et humour malgré la violence et la laideur, Sattouf évoque aussi le couple parental avec tendresse. La mère est un peu transparente, elle semble docile, suivant son mari par monts et par vaux, acceptant ses décisions sans broncher. Pourtant, elle sait aussi faire entendre sa voix quand son mari dépasse les bornes ou quand elle s'inquiète pour son fils. le père est le personnage principal de ce premier tome. Optimiste, sûr de ses capacités, critique envers ses compatriotes, il manque parfois de nuances mais pour son fils, il est un héros du quotidien, celui qui a toujours raison, qui sait tout sur tout, qui va changer le monde. Pour le lecteur qui n'a pas la piété filiale, il apparaît parfois exaspérant, naïf, vantard, autoritaire, etc. Mais la famille est heureuse et fait front face à l'hostilité.
Aux souvenirs de l'enfant se mêle, évidemment, le jugement de l'adulte qui n'est pas tendre sur cette vie itinérante dans ces dictatures arabes. Tout n'est que violence, laideur et grisaille. Les enfants grandissent dans la haine de l'autre, les femmes sont brimées, les odeurs agressives, la misère est partout, même la famille est un lieu de conflits, de brimades, de terreur. Heureusement, Sattouf sait accompagner son propos de beaucoup de tendresse, d'amour et d'humour. Un témoignage intéressant et instructif.
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Avec 112 critiques sur Babelio, qu'est-ce qui n'a pas été dit sur cet album génial de Riad Sattouf, ce dessinateur mi-breton, mi-syrien qui a passé son enfance dans la Lybie de Khadafi et la Syrie d'Hafez Al-Assad ? Peu de chose assurément mais ce qui m'a particulièrement séduite c'est que l'auteur ait su retrouver le ton de l'enfance pour restituer ce que peut-être la vie dans ces deux pays durant les années 80.
Tour à tour drôle, émouvant, inquiétant, avec une fausse naïveté, cet album se lit autant comme une autobiographie drôle et touchante que comme le témoignage d'une époque et de pays dont on a beaucoup entendu parler, mais dont on ne sait presque rien.
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J'ai fait une lecture naïve de ce livre. Pas exprès, juste parce que j'étais dans cette disposition. Ce n'est qu'après quelques heures que je me suis dit : est-il possible qu'un enfant de cet âge ait des souvenirs de cette nature ? Bon, probablement que Riad Sattouf est plus habile que je ne suis naïf et que c'est lui qui m'a manipulé.
Une grosse centaine de critiques sur Babelio me dispense de vous raconter le contenu, contentez-vous s'il vous plaît de quelques petites impressions.
1. Familles je vous hais ! Je n'arrive pas à savoir ce que Riad Sattouf pense de ses parents : règle-t-il des comptes avec une mère effacée et un père obnubilé ou est-ce une déclaration d'amour ?
2. Oh les horribles dictatures ! C'est bien décrit mais ça sent bien la reconstruction à l'âge adulte.
3. Ah les affreux racistes, sales et méchants ! Si n'importe qui d'autre décrivait les enfants arabes de façon aussi critique et aussi peu politiquement correcte, il serait vertement critiqué. Mais les souvenirs d'un enfant aussi blond, surdoué et aimant ne peuvent pas être faux ?
Une fois ces doutes exprimés, je répète que j'ai lu ce livre et que je l'ai aimé tout-à-fait au premier degré. Et qu'avec un peu plus de recul, sans y trouver le chef d'oeuvre qu'on m'avait vanté, il me reste comme une lecture utile et intéressante.
Si vous l'avez-lu, savez-vous quelle couleur on y trouve ? Je le voyais d'un jaune sale comme du sable en ville. En le rouvrant une semaine plus tard j'ai été surpris d'y voir aussi du rose (douceur?) du bleu (ciel) et un peu de rouge sang pour un reportage télévisé sur le président Syrien (le précédent).
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Dans deux mois sortira le second tome de la jeunesse de Riad Sattouf dans les pays du Moyen-Orient. Il était donc plus que temps que je lise le 1er tome - sachant qu'en plus il a été récompensé au festival d'Angoulême.

La première partie du récit, entre la Bretagne profonde et la Libye de Khadafi ne m'a pas particulièrement passionnée. En revanche, la seconde partie sur les années dans la Syrie d'Hafez Al-Assad (mais si vous connaissez, c'est le papa du gentil petit Bashar) contient certaines anecdotes assez savoureuses. Dictature tribale oblige, d'autres épisodes, même vus à travers les yeux d'un enfant ont de quoi voler une petite grimace.
Le moment où le père de l'auteur (pas spécialement religieux) essaye d'enseigner ce qu'est le Coran , avec une mise en scène quasi parodique de la révélation du Coran au Prophète a de quoi faire sourire.

Alors oui, ce roman graphique a le mérite de faire connaître à un large public des pays dont on parle souvent au 20h de manière assez sélective. Et étant donné ce qu'il s'y passe ces derniers temps, L'arabe du futur semble d'autant plus d'actualité.
Au final, c'est une lecture "sans plus". Il y a de l'humour, le cadre change de ce qu'on nous offre d'habitude en librairie. Mais ça ne vaut pas d'autres romans graphiques du même type, comme Persepolis par exemple.
Question de goûts ; chacun les siens !
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Riad est né d'un père Syrien et d'une mère française, dont il a d'ailleurs hérité sa magnifique chevelure blonde qui fait sensation. Son père décide d'aller travailler en Lybie, puis en Syrie, et Riad et sa maman sont du voyage.

C'est à travers son regard d'enfant que Riad Sattouf nous raconte sa vie en Lybie puis en Syrie. A travers des anecdotes de la vie, il nous dévoile son autobiographie avec cette touche de naïveté et de fraicheur de l'enfance.
C'est un livre intéressant dans le sens où il nous montre la vie dans ses pays difficiles où règne pauvreté et dictature. Mais j'ai eu du mal à rentrer dedans. La faute à des personnages antipathiques. Pas Riad bien sur, un enfant qui semble éveillé et qui subit ce que décide ses parents, mais surtout son père qui est montré comme un homme raciste et un poil misogyne, pro musulman, pro dictature. La mère de Riad, elle, est plutôt absente, on se demande comment elle fait pour accepter ça. de vivre en Syrie avec toutes ses horreurs, de faire grandir ses enfants là-bas me semble tellement inconcevable quand on a le choix. Certains aspects de la vie dans ces pays est vraiment choquante. le récit du petit Riad traduit une véritable violence chez des enfants qui n'ont pas cinq ans : ils passent leur temps à s'insulter, se battre, ils décapitent des chiens en riant... Ca m'a beaucoup marqué.

Niveau dessin ce n'est pas du tout ma tasse de thé. je n'aime pas trop ce trait enfantin qui a du mal à faire passer émotion, ou vérité du paysage. Ils sont plus là pour illustrer le propos.
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Entre un dessin simpliste (ne parlons pas des couleurs) et un scénario linéaire plutôt porté sur les anecdotes, je me suis ennuyé à lire une histoire très longue et qui m'a semblé déprimante.
Le personnage du père est envahissant et la mère presque absente, les autres personnages manquent de relief et d'expressivité, le tout tourne en rond autour des mêmes idées sur la religion, la pauvreté, le machisme ambiant et l'omniprésence des dictateurs dans le monde arabe.
Il reste quelques bribes un peu historiques dont l'intérêt est, faute de recul, relatif.
En conclusion je suis déçu car le bruit qui a été fait autour de cette série autobiographique de Riad Sattouf laissait augurer beaucoup mieux.
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De ce prix Fauve d'Or au Festival d'Angoulême 2015, j'en espérais plus. Déçue. Riad Sattouf dit nous décrire son enfance entre un père syrien et une mère bretonne. Il dit admirer son père. Seulement comme il en parle on le voit comme un crétin, raciste, intolérant, alors qu'il a fait de hautes études. Quant à sa mère, elle est quasi inexistante. le dessin est beau et c'est agréable de s'y retrouver avec chaque pays qui a sa couleur. Bleu pour la France, rouge pour la Syrie, jaune pour la Libye. Nous suivons cette petite tête blonde au travers de la Syrie et la Libye où ses parents vivent avant que la guerre n'éclate. J'attendais certainement un peu plus d'humour, de passion et de tendresse. Peut-être ai-je inconsciemment comparé avec Come Prima de Alfred, prix Fauve d'Or 2014 que j'ai adoré ?
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Ce roman graphique retrace l'enfance de l'auteur, dont la mère est bretonne et le père syrien. Ce dernier, universitaire, travaillera successivement en Lybie, puis en Syrie, où sa famille le suivra.

On découvre à travers les souvenirs d'enfant de l'auteur, la réalité de ces pays dans les années 70. Mélange de fause candeur due à l'âge de l'auteur au moment des faits, de pointes d'humour et de gravité, ce récit m'a beaucoup intéressé de par sa justesse.

Mais je me suis demandée à la lecture quel était le message réel que voulait nous faire passer l'auteur. Pour être plus précise: avait-il un message à passer à ses parents ? le personnage de son père n'est pas vraiment sympathique, plein de contradictions. Et sa mère est absente sans consistance. Vraiment, j'ai trouvé cette famille assez désagréable au final.

Enfin, au niveau graphique, j'ai trouvé le style assez austère, parfois un peu rébarbatif, même si au fur et à mesure du livre, pris dans l'histoire, on finit par s'y faire.

Bref, pas un coup de coeur mais un jour peut-être à l'occasion je lirai la suite.
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