Principes mortels

J'ai trouvé le début incroyablement long. Franck, ado parisien sans prise de tête, retrouve la ferme de son oncle Victor et de sa tante Hélène. Il s'y remémore ses souvenirs d'enfants, courant dans la forêt avec son cousin Paul, se baignant au petit étang à côté du domaine, se roulant dans la paille avec des armes en bois. Paul, ce cousin qui lui ressemble tant et qui, après sa mort, plane encore au-dessus de la ferme de ses parents. L'écriture est assez agréable mais trop longue à décrire des choses qui, à mes yeux, ne sont pas importantes. Pareillement, certains passages, sans utilité, n'avaient pas lieu d'être. J'avais cette désagréable impression qu'ils étaient là pour justifier le nombre de pages. L'intrigue est très longue à venir, j'ai même ressenti un certain ennui... jusqu'au chapitre 13 !

Là, ça a commencé à bouger. On se pose des questions sur les personnages. Qui sont-ils vraiment ? Paul a t-il vraiment été victime d'un tragique accident de la route ? Franck également se pose toutes ces questions et j'ai pris plaisir à le suivre dans ses raisonnements. Toutefois, rien n'a été assez développé à mon goût et c'est vraiment dommage. Beaucoup de pistes auraient pu être plus exploitées, explicitées. Je m'attendais à des révélations fracassantes et ce n'était pas aussi spectaculaire que cela. J'ai même trouvé les personnages fades, surtout Franck. Je ne me suis pas attachée à lui, je l'ai trouvé assez insipide.

Tour à tour, les langues se délient, les secrets sont levés, les personnages dévoilent leur vrai visage et j'avoue que je n'avais pas vu venir le dénouement. le rythme n'est toutefois pas soutenu, les révélations n'arrivent pas de façon inattendue, c'est dommage parce que l'histoire du drame familial me plaît beaucoup et Jacques Saussey tient le pari. Il crée un monde idéal, pour ensuite le briser en milles morceaux, balayant les secrets, les faux semblants et l'unité familiale. Une famille tordue mise à nue avec leurs secrets étouffants.

Au final, un roman que j'ai aimé lire mais qui ne m'a pas transcendé plus que ça.

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