Principes mortels

Une histoire dans la Creuse, qui ne l'est pas.
Hu, hu, hu.
Tiens, un fou rire...

Quatre années se sont écoulées depuis le décès de Paul, son cousin.
De retour chez tonton (pas Mitterrand) et tatie (pas le magasin), Franck espère échapper au chaos familial tout en bachotant son rattrapage.
Accueil réservé, ambiance pesante.
Hey, y aurait pas comme une douce fragrance d'été inoubliable ?
Et il le fut...

Typique du bouquin d'ambiance qui ferait passer la Toussaint pour la fête à Neu-Neu, Principes Mortels vous drape de son noir manteau en vous plombant le moral tout de go et l'assumant gaillardement tout du long.
Rancoeur, non-dits, subtile vengeance ourdie, le festin est royal, la digestion délicate.

La plume acide de Saussey distille savamment son mortel poison, poussant le lecteur à moult conjectures forcément saugrenues, déductions s'appuyant régulièrement sur celles, nombreuses, de notre Sherlock de passage, j'ai nommé Francky Holmes.
Le seul truc qui m'a durablement titillé ici, c'est la maturité affichée par ce gamin de 19 piges.
Son laïus, un problème, une solution.
Véritable couteau-suisse de la débrouille, Francky dépannage assure H24.

Nonobstant ce léger désagrément, l'auteur délivre une copie magistrale. Véritable petit bijou de noirceur familiale dans son écrin de trahison au grand air, Principes Mortels revisite la citation de Jules Renard affirmant que la campagne se prête à toutes les divagations du rêve. Encore un qui n'a pas lu Jacques Saussey...

Franck vient réviser son bac dans la ferme de Victor et Hélène, son oncle et sa tante, dans un village de la Creuse. Il n'y était plus venu depuis le décès accidentel de son cousin Paul, à qui il ressemble comme un frère jumeau.
Mais l'ambiance sereine qui devait être propice au travail s'alourdit peu à peu : Victor souffre d'un mystérieux mal mais refuse les soins ; Franck s'interroge sur les circonstances de l'accident de Paul...

L'intrigue se déroule avec lenteur, dans une ambiance qui s'alourdit progressivement jusqu'à devenir insupportable. le dénouement est bien amené, et surprend.
L'environnement est celui d'un petit village du terroir. Les personnages principaux sont des paysans taiseux. Ils agissent, subissent, mais s'expriment peu. Franck, un citadin, se pose beaucoup de questions. Il est accueilli à bras ouvert dans la ferme, mais son ancienne proximité avec Paul Le fait rejeter par les jeunes du village à qui il rappelle un passé douloureux.
Le récit, par la bouche ou la main de Franck, plus de trente ans après les faits, est dynamisé par les aller-retours dans le passé. Il y a peu de rebondissements, sauf au dénouement, mais l'histoire se construit progressivement, découverte après découverte.
J'ai trouvé que l'écriture de l'auteur s'était parfaitement adaptée à l'environnement rural. Elle m'a rappelé celle de Franck Bouysse, dans "Glaise" ou "Grossir le ciel", ou celle de Jacques Guilbaud dans "La montée verte" un vieux polar rural de 1964 lu il y a fort longtemps...

En résumé : un bon thriller rural qui procure un très agréable moment de lecture.
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..

Une découverte avec cet auteur Français que j'ai bien apprécié au fil de ma lecture.
Une très bon roman d'atmosphère, plutôt noir dans le genre de la pauvre victime qu'est Franck, ce jeune homme de 19 ans qui doit quitter la maison après les ennuis conjugaux que vivent ses parents. Je dirais plutôt ce que son père, alcoolique fait subir à sa mère.
En conséquence il se voit échouer au bac et tente de s'éloigner du domicile pour aller réviser chez sa tante en campagne. Seulement on croit toujours fuir les malheurs et trouver meilleur ailleurs, là n'est pas le cas du tout... il retrouve une ambiance des plus tragiques et qui le renvoie à la mort de son cousin décédé 4 ans plus tôt.
Tout va basculer pour lui qui aspirait à un peu de tranquillité.
Un très bon moment de lecture que vous ne lâcherez pas avant la fin...

Ce livre n'est pas véritablement un thriller au sens propre du terme, je dirais que c'est un drame ou un roman noir avec des notes de thriller (surtout présentes dans le dernier tiers).

Nous suivons les pensées d'un jeune adulte, dans les années 70, revenu sur le lieu des vacances familiales de son enfance, dans la famille de sa mère. Là ou un drame s'est produit quelques années plus tôt, déchirant la vie de cette famille heureuse.

L'écriture est intéressante car construite de manière à ce que l'atmosphère soit douce et noire à la fois, comme un aller simple vers une vérité qui change la vie, qui change la vision qu'on en a, et se faufile aux confins de l'esprit du personnage principal.
Divers retournements de situation viennent dérouter le lecteur et ce de manière habile.

Un roman intéressant et agréable, pas très long mais juste ce qu'il faut pour ne pas s'ennuyer.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..

Un petit air de Pagnol en mode polar....
Une huis clos dans une ferme de la Creuse...
Je l'ai lu d'une traite ! Un peu convenu mais excellent tout de même. A force de lire des polars on devine parfois presque la fin....
Bonne lecture !

"Principes mortels" est l'un des premiers romans de Jacques Saussey, un "one shot". Il se passe dans la campagne creusoise (un roman rural noir avant l'heure), et mêle adolescence, secrets de famille et relations compliquées. le style est vif et on tourne les pages facilement, les chapitres courts alternent passé et présent, on suit avec intérêt le narrateur.

Ce roman est mortel. Bref, excusez-moi pour ce mauvais jeu de mots mais cela fait si longtemps que je n'avais pas eu un coup de coeur pareil pour un livre du genre.

Après Colère Noire, Ne prononcez jamais leurs noms et le Loup peint, il s'agit là du quatrième roman de Jacques Saussey que je lis... et certainement, le plus réussi. Afin de nous amener vers la vérité, il alterne passé et présent avec talent. Quand la plupart des auteurs se servent de cette alternance pour flouer les lecteurs, lui a réussi à conserver une narration linéaire malgré les différentes temporalités. Sans longueurs, ni ratés, Principes Mortels se lit d'une traite d'autant que les personnages sont particulièrement touchants. J'ai, parfois, cru qu'ils allaient me faire pleurer. Comment ne pas comprendre le traumatisme familiale après le décès de Paul, la veille de ses 16 ans ?


Les coupables ne sont pas toujours ceux qu'on croit et nous sommes rarement totalement innocents.

LISEZ-LE ! (Oui, vous pouvez le voir comme un ordre.)
Lien : https://lireparelora.wordpre..

Mon premier roman de cet auteur. Un petit roman noir qui se lit bien même si l'intrigue est assez classique et sans trop de surprises. Une belle plume à découvrir.

Franck Servin, à 18 ans, une session de juin du bac ratée et un départ vers la Creuse dans la famille pour réviser là où quelques années plus tôt son cousin a trouvé accidentellement la mort. Franck, avec trente ans de plus, un retour dans cette même ferme pour clôturer définitivement un passé qui n'a cessé de le ronger à petit feu. Ferme maudite, drames évitables, secrets enfouis ? Quelle est la cause de ce fardeau qui amène cet homme à venir boucler sa boucle en ce lieu retiré ?


Un one shot campagnard en forme d'hommage pour Jacques Saussey. Une réminiscence des étés de sa jeunesse passés là-bas, des souvenirs sous forme d'odeurs et de plaisirs simples. Mais là s'arrête l'analogie car ici la famille se délite par abus ou par tristesse, par violences physiques ou verbales. Franck pensait passer un été au calme pour bachoter loin d'un père alcoolique et violent mais voilà sa ressemblance physique avec Paul, son cousin décédé, fait remonter moult souvenirs à la surface aussi bien pour les parents que pour les jeunes du village et crée un malaise autour de cette mort déclarée comme accidentelle.


L'auteur propose un récit haletant avec Franck comme personnage central, qui se meut en enquêteur malgré lui suite à des découvertes sur le lieu de l'accident. Protagoniste attachant qui suscite l'empathie du lecteur, il est tiraillé entre soif de connaître la vérité et peur de révélations qui pourraient l'ébranler. Jacques Saussey brosse aussi des acteurs plus ambigües, à la manière d'un Franck Bouysse, on entre ici dans un jeu de taiseux toutefois moins rustres, où les secrets sont bien gardés.
Les thématiques exposées : violence domestique, jalousie, vengeance, trahison, installent progressivement mais durablement une ambiance sombre dans ce livre. Un bémol toutefois, les indices arrivent progressivement et permettent de se forger une opinion ce qui fait que, pour ma part, je n'ai pas eu l'effet waouh avec la révélation finale.


Un roman qui n'a tenu en haleine avec un indéniable plus du côté du terroir, un petit clin d'oeil avec une utilité à Claire Favan. Moment agréable de lecture avec ce serviteur du roman noir au contour très humain.

Franck vient passer quelques semaines de l'été 1979 dans la ferme de son oncle et de sa tante. Il doit « bachoter » pour la session de septembre.
Beaucoup d'émotions se dégagent de part et d'autre à son arrivée. Son cousin, son presque grand frère, est décédé il y a à peine 4 ans. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
Petit à petit, l'auteur nous fait entrer dans l'atmosphère particulière de la ferme, du couple formé par l'oncle et la tante, des jeunes qui fréquentent le village, des questionnements de Franck autour du décès de son cousin.
Les personnages sont bien brossés, le style est fluide. J'ai eu beaucoup de facilité à visualiser les lieux et les personnes, un peu comme une spectatrice de cinéma.
Par de petits détails, l'auteur amène le lecteur à s'interroger également car le ressenti exhalé par les descriptions parfois anodines des lieux mais aussi des pensées du narrateur l'emporte vers une sensation de malaise doucement oppressante. Puis le puzzle se forme et on reste bouche bée.
J'ai vraiment apprécié ce thriller psychologique dont le fond répond à une vengeance machiavélique mais non dénuée de crédibilité.