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Une institutrice massacrée par ses élèves, des enfants (13 à 20 ans tout de même) perdus, inscrits à ce cours par une assistante sociale.
Personne n'a rien vu, personne n'a rien fait. Ils étaient tous là mais personne n'est coupable. Duca Lamberti n'est pas tendre envers ces criminels potentiels, qui ont torturé et tué. Un dossier, un interrogatoire. Il ne les lâche pas, les réveille brutalement les uns après les autres, les menace. Ce sont des enfants corrompus, pas très fûtés et déjà pervertis par le milieu dans lequel ils vivent. Parents alcooliques, proxénètes, prostituées ou absents, et eux-mêmes sont voleurs, obsédés sexuels, violents...Drôle de pédigree. Un seul est sans histoire
Un livre en forme d'interrogatoire méticuleux...Duca Lamberti veut comprendre qui est derrière ce massacre, à la mise en scène sordide.
"-mais nous avons le magnétophone.
Non, ce truc enregistre aussi le bruit des claques dans la figure, je préfère la sténo, insista Duca."
Duca n'est pas un tendre, il risque la révocation mais il s'en moque.
En parallèle il y a les appels angoissés de sa soeur. Sa nièce, 2 ans 1/2 va très mal. Il faut qu'il vienne. 'Il n'était pas pédiatre et il n'avait pas exercé depuis cinq ans, les trois années de prison comprises". Ancien médecin il a été radié de l'ordre.

C'est un livre terrible, l'auteur n'omet aucun détail. Il raconte c'est tout. Sans délayage, sans pathos. Un livre froid et clinique? Non je ne crois pas... Même s'il semble sans espoir pour ces enfants nés avec un lourd héritage familial. et si on découvre que l'humain peu être abject.

J'ai aimé découvrir cet auteur, un peu tard, il est décédé en 1969. Il a une réputation de réactionnaire.Je ne crois pas c'est une autre époque...une autre façon de dire les choses.
Ce livre policier est aussi un document social sur une époque, un flic à l'ancienne assez atypique mais attaché à la vérité, un monde d'enfants perdus et une jeune prof, enthousiaste victime du pire " et elle était morte quelques instants plus tôt, en criant " Monsieur le directeur!".
Un roman noir. A découvrir.Ne serait- ce que pour l'écriture..


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Une jeune enseignante a été torturée, violée puis assassinée dans sa salle de classe par ses propres élèves, une brochette de délinquants inscrits à ses cours du soir par l'assistance sociale. Les onze suspects observent tous la même ligne de défense, aussi absurde qu'imparable : chacun reconnaît avoir été présent, mais affirme qu'il n'a pas participé. Face à ce mur, duca lamberti cherche un détail susceptible de trahir le véritable responsable. Car il n'est pas dupe : ce ne sont pas des gamins complètement déstructurés qui ont pu mettre au point une telle tactique...Suite de la réédition des quatre romans de Scerbanenco qui ont pour héros Luca Lamberti, depuis longtemps indisponibles. Il ne s'agit pas d'une simple réédition mais d'une nouvelle traduction, bien plus proche du texte original. Cela permettra peut-être de voir enfin reconnue l'importance de Scerbanenco, qui est le véritable fondateur du polar italien. Certes les méthodes de son détective ne sont pas tout à fait non-violentes et on n'ira pas jusqu'à dire que c'est un défenseur de la cause féminine. Mais la construction du roman, le style et sa description de l'Italie des années 1960 en font un classique incontournable.
Ici le détective Duca Lamberti parvient à identifier le criminel qui a poussé des enfants à l'assassinat sadique de leur professeur. Et Giorgio Scerbanenco, le «simenon italien fait le constat amer sur la responsabilité sociale et le poids de l'hérédité et il porte un regard amer et désabusé sur l'humanité qui l'entoure.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Une plongée dans l'Italie de la fin des années soixante, dans la capitale du nord, Milan. Une histoire âpre, violente qui semble s'enfoncer au fil des pages dans la noirceur des marges de la société. Une jeune institutrice, Mathilde Crescenzaghi, a été découverte agonisante dans sa salle de classe, après la fin d'un cours du soir. La police a arrêté ses élèves, un groupe d'adolescents âgés de treize à vingt ans, tous délinquants ou marginaux. Ils sont accusés du viol et de la mise à mort de la jeune fille. le docteur Duca Lamberti est chargé de l'enquête dont les conclusions ne font aucun doute pour les autorités judiciaires : les coupables ont été arrêtés, il reste à recueillir leurs aveux. Mais, pour Lamberti, le système de défense des inculpés paraît trop bien orchestré pour émaner de ces adolescents incultes et brutaux. À partir de ce constat, il va s'efforcer de trouver le fil conducteur qui le conduira au vrai coupable, l'instigateur du meurtre.
Lamberti est consciencieux et opiniâtre, c'est un flic non conformiste qui n'hésite pas à recourir à des méthodes peu orthodoxes, comme accueillir à son domicile l'un des jeunes criminels, pour obtenir les éléments qui lui permettront de découvrir la machination dont a été victime l'institutrice. Endeuillé par la mort de sa nièce, la petite Sara, il traque la vérité dans un Milan déshérité, rendu crépusculaire par le brouillard qui s'est abattu sur la ville. À ses côtés, il y a Livia qui lui sert de chauffeur. La jeune femme qui a été défigurée par des mafieux lors d'une affaire précédente, lui apporte son aide.
Ce livre est très intéressant car il recrée du suspens sur une hypothèse de départ sans surprise : on connaît la victime et on connaît les auteurs du crime. Par ailleurs, la personnalité de Duca Lamberti est intrigante. Taciturne, rendu méfiant par sa destitution de l'ordre des médecins à la suite d'une affaire d'euthanasie, il irrite la plupart de ses interlocuteurs. Mais, derrière le masque du policier, il y a un homme blessé, généreux, humaniste.
J'ai découvert l'univers très particulier de Giorgio Scerbanenco avec beaucoup d'intérêt et je pense qu'il appartient à la catégorie des grands auteurs de roman noir.
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l'ex docttore Duca Lamberti est un personnage plutôt lugubre et à franchement parler quelqu'un qu'a priori on n'aime pas comme le dottore Carrusa qui le lui dit, ce qui n'empêche pas d'être son supérieur, son protecteur et ami. Parfois le désamour nait d'une incompréhension mais c'est sans compter avec le respect et les sentiments contradictoires qu'inspirent ce justicier intellectuel et sensible

Si Lamberti prône la manière forte c'est pour traquer le malfrat et l'arrêter voire plus, sans état d'âme pour la racaille qu'il poursuit sans relâche il fait preuve de beaucoup d'empathie pour les victimes et surtout l'entourage de celles-ci.
La loi, d'autres ,Carrusa son mentor,  Mascaranti sont second qui le surveille comme le lait sur le feu sont là pour l'appliquer mais Lamberti est un homme pressé et partisan d' une justice imminente. Il ne laisse pas le temps au temps pour que ce dénouent d'elles-mêmes d'inextricables intrigues C'est un forceur de coffre-fort et un adepte de la précision comme un légiste il va jusqu'au bout. L'immédiat et la sanction tout de suite, ce qui est, somme toute, une attitude fort correcte pour la société

Lamberti est aussi très critique envers celle-ci, qui livre une jeune prof à des monstres en devenir Il y a une distorsion entre le discours politique qui vise à la réinsertion des jeunes très mal partis. Les moyens mis en oeuvre ne correspondent pas à la réalité On sous estime la dangerosité des situations et on met en danger les bienveillants acteurs de réinsertion qui oeuvrent sur le terrain.
Lamberti en outre malgré sa vision très répressive de la délinquance ne l'assume pas : lorsque le malfrat échappe au châtiment suprême, la mort ardemment souhaitée se sent quand même soulagé et donc une partie de l'ancien médecin ou ses racines judéo chrétiennes refait surface pour l'humanisme. Contradictoire Lamberti

Il y a quelque chose d'assez réaliste dans les histoires de Scerbanenco comme dans celles de Giancarlo de Cataldo avec « Romanzo criminale » ainsi qu'une certaine crudité. Les choses ne sont pas enjolivées, peaufinées pour faire plus vraies, elles sont terre à terre et donc irrémédiablement plus justes.

L'histoire est sordide: une jeune prof de cours du soir pour délinquants est massacrée par ses jeunes élèves A travers l'enquête Lamberti va remonter dans le monde du crime car à Milan tout se tient il n'y a rien de simple et la mafia n'est jamais loin
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Scerbanenco Giorgio (1911-1969), - "Les enfants du massacre" - Rivages-Noir (ISBN 978-2743622831)
Dernier roman de l’auteur avant sa mort en 1969, publié en italien en 1968 sous le titre "I ragazzi del massacro" - appartient à la série des quatre romans ayant pour héros le commissaire Duca Lamberti.

Giorgio Scerbanenco n’est autre que l’un des pères spirituels du roman policier italien, et comme c’est là son dernier roman avant son décès (1969), il fait montre de sa virtuosité sans faille dans le dépouillement et la menée de l’intrigue.
Intrigue : un groupe de onze jeunes délinquants a froidement assassiné en pleine salle de cours l’une des enseignantes en charge du cours de culture générale, après l’avoir torturée et violentée : un massacre commis par des gamins issus des pires milieux, âgés de 13 à 18 ans. Leur forfait consommé, ils sont froidement rentrés chez eux. Lorsque la police les interroge, ils arborent une défense inattaquable face à la justice : chacun d’entre eux reconnaît avoir assisté au massacre, mais en spécifiant qu’il n’a rien fait, que ce sont les autres qui ont tout fait. L’enquêteur se doute immédiatement qu’une défense aussi intelligemment conçue ne peut émaner de ces petites cervelles de petits criminels, et qu’il y a donc un ou une adulte derrière cette tuerie.

A plusieurs reprises, et jusqu’à la fin, l’auteur montre comment la permissivité, la naïveté, le snobisme des instances judiciaires, comment tous ces facteurs permettent à ces petite brutes de s’en tirer à bon compte, et d’être ainsi renforcées dans leur sentiment de supériorité.

Etonnant : ce livre publié en 1969 n’a pas pris une ride, si ce n’est que la situation a encore empiré, voir par exemple le "Tout, tout de suite" de Morgan Sportès ou l’incontournable "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" de Jonquet.
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Une histoire policière très particulière, passionnante de bout en bout ou Scerbanenco décortique, sans y toucher, la noirceur de l' âme humaine. Mais il sait aussi nous toucher avec cet inspecteur Duca Lamberti : sa famille, ses émois amoureux traités avec délicatesse. Beaucoup d' humanité transpire dans le personnage de Duca.
Manipulations et perversions sont au coeur de cette histoire. Malgré l' ignominie du crime commis Scerbanenco relève toujours la gageure de trouver un soupçon d' humanité au coeur de chacun de ses personnages.
" Les enfants du massacre " mérite d' être lu. C' est une histoire d' une grande force et puissance émotionnelle qui à mon avis comptera dans l' histoire du polar ( domaine où l' on constate un certain affadissement ).
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Giorgio Scerbanenco est un peu considéré comme le Georges Simenon italien et Duca Lamberti est en quelque sorte son Maigret. Enfin pas tout à fait car c'est un personnage quelque peu atypique. Ancien médecin radié de l'Ordre et condamné à trois ans de prison pour avoir pratiqué illégalement l'euthanasie, il s'est reconverti en intégrant la police italienne à la questure de Milan où il se montre être un inspecteur compétent tout en étant très humain.
Et il faut l'être quand on se trouve face au meurtre d'une institutrice spécialisée, une personne sans histoires et compétente qui se voit violée et massacrée par les onze ados à qui elle donnait des cours du soir. Il apparaît vite que les élèves ont été alcoolisés (avec de l'anis sicilien extra-fort) et drogués pour commettre un meurtre aussi barbare sur une personne qui ne leur voulait que du bien. Qui leur a fourni l'alcool et les psychotropes ? Et pour quelle raison ? Aucun ne veut rien reconnaître. L'enquête va révéler les vies difficiles de ces gamins laissés pour compte (qu'on appellerait à l'heure actuelle des cassos !). Ecrit comme un polar très classique, ce bouquin met aussi l'accent sur des problèmes sociaux terriblement d'actualité, sachant que ça a été écrit en 1968. Ca se lit en tout cas très bien avec un personnage de Duca Lamberti assez attachant.
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Giorgio Scerbanenco (1911 - 1969) est le créateur d'un personnage "inédit" : Duca Lamberti, médecin radié de l'Ordre pour euthanasie se voit converti en policier dans la Questura de Milan. Bon enquêteur, humaniste, il est apprécié par ses chefs immédiats, mais pas trop par les gros bonnets de la police : sa conception de la justice est un peu particulière... Les Enfants du massacre est un chef'd'oeuvre !
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Sans doute le plus mémorable des puissants et rugueux polars milanais du Scerbanenco « deuxième manière ». Duca Lamberti for ever.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/05/24/je-me-souviens-de-les-enfants-du-massacre-giorgio-scerbanenco/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Lorsque j'avais lu la première version des Enfants du Massacre de Giorgio Scerbanenco, édité dans la collection 10/18 Grands Détectives, j'avais été frappé par l'actualité du sujet et par la modernité du texte, car il faut savoir que ce roman avait été écrit en 1968. Il s'agissait de l'avant-dernier opus de la série mettant en scène Duca Lamberti.

Drôle de parcours pour ce personnage radié de l'Ordre des médecins et condamné à trois ans de prison pour euthanasie après avoir cédé à la demande d'une patiente souffrant d'un cancer en phase terminale. Au fil des récits, Duca Lamberti passera par le statut d'enquêteur privé, avant d'intégrer la Questure de Milan avec l'appui du Commandant Carrua. Malgré son statut de policier, ses collaborateurs persisteront à l'appeler Dottore faisant preuve d'un immense respect pour cet homme atypique.

Beaucoup considèrent les Enfants du Massacre comme étant le meilleur roman de la série et je ne peux que confirmer ce choix. L'histoire débute dans une salle de classe déserte devenue la scène d'un crime abominable et abjecte après qu'une enseignante aient été violée et massacrée par ses 11 élèves du cours du soir. Bouleversé, Duca Lamberti va procéder à l'interrogatoire de ces jeunes adolescents en rupture sociale pour établir la responsabilité de chacun. La loi du silence va rendre son travail difficile et il devra faire preuve de tout son talent d'enquêteur pour établir la vérité qui n'est pas forcément celle que l'on croit. Enquête d'autant plus difficile pour Duca Lamberti qui sera confronté à la douleur de la perte de sa nièce âgée de 2 ans.

Bonne idée pour Rivage/Noir d'avoir réédité la série Duca Lamberti qui bénéficie d'une nouvelle traduction. La trame sociale reste toujours le moteur principal des récits avec en toile de fond cette violence terrifiante au coeur d'une Italie en pleine expansion. La modernité du texte provient également de sujets très forts, comme la délinquance juvénile, que Scerbanenco dénonçait déjà dans les années 60 et qui reste toujours un des sujets principales de l'actualité.

Il y a aussi cette grande ville de Milan, monstre tentaculaire, que Scerbanenco s'attache à nous décrire au fil de ses romans. La cité, personnage à part entière, tantôt attachante, tantôt repoussante, mais toujours pleine d'un certain charme mélancolique devient le théâtre tragique des enquêtes de Duca Lamberti.

Dans la foulée, Rivage/Noir a également édité le dernier récit des enquêtes de Duca Lamberti, les Milanais Tuent le Samedi qui, sans être du même calibre que les Enfants du Massacre, reste un roman extrêmement sombre qui traite de la problématique de la prostitution avec la disparition et la mort d'une jeune femme souffrant d'une déficience mentale.

Venus Privée et Ils Nous Trahirons Tous, sont les deux premiers romans de la série Duca Lamberti et ont également été réédité aux éditions Rivages/Noir. Sombres intrigues, société en pleine mutation, crimes sordides, ce sont les principaux éléments des récits de Giorgio Scerbanenco qui font que cet auteur est devenu l'un des grands maîtres du polar italien.

Planqués au fond des rayonnages les plus élevé de ma bibliothèque j'ai eu tout de même du plaisir à retrouver les éditions 10/18 de ces 4 romans dont la typographie surannée rend le texte peu lisible. Souvenir de lecture de jeunesse, on ne peut que saluer l'initiative des éditions Rivages/Noir d'avoir remis au goût du jour ce magnifique auteur de polar.
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