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En Janvier 1944, les bombardiers alliés sillonnent le ciel de l'Eifel, cette région frontalière de l'Allemagne avec la Belgique. Dans son jardin, l'apiculteur Egidius les observe et pense à son frère Alfons , pilote de l'aviation nazie, dont il n'a plus de nouvelles. Tous les matins, Egidius s'intéresse à un autre ballet : celui de ses abeilles auxquelles il porte un soin amoureux. L'après-midi, il va à la bibliothèque, où il a entrepris de traduire les écrits d'un moine du XVe siècle racontant le retour dans l'Eifel du coeur de saint Cusanus, conservé dans du miel. le soir, il entretient des aventures avec plusieurs femmes du village dont les hommes sont au front. Et la nuit, parfois, il transporte clandestinement des Juifs dans ses ruches jusqu'à la frontière. Il tient son journal : de l'hiver 1944 à l'hiver 1945.
Les Abeilles d'hiver se lit comme un agenda poétique d'apiculture, une réflexion la liberté, une chronique de l'arrière. C'est le portrait touchant d'un homme ordinaire sur le point d'être englouti par la fureur aveugle de l'histoire.
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Egidius Arimond est un professeur allemand de lettres anciennes désormais sans emploi. Epileptique, il a été évincé de son travail dans l'Allemagne nazi. Stérilisé parce que jugé « inutile », il ne doit son salut qu'à la présence de son frère Alfons, pilote d'avion émérite dans la Wehrmacht.

Egidius s'occupe de ses abeilles et se fait de l'argent en aidant les Juifs à franchir la frontière belge située près de chez lui. Il ne fait pas cela par héroïsme mais par obligation car il doit payer les médicaments anti-épileptiques . de janvier 1944 à mai 1945, il écrit son journal, partageant son temps entre les abeilles, l'observation des avions dans le ciel, les visites à la bibliothèque pour faire des recherches sur un ancêtre (mais également pour récupérer des instructions sur les Juifs en fuite) ou encore ses amours avec des femmes restées seules durant la guerre.

Mes connaissances sur les abeilles sont certes limitées, mais je me suis surpris à lire avec de plus en plus d'intérêt les passages qui y étaient consacrés.

La région de l'Eifel où se déroule l'histoire se trouve de plus en plus pillonnée par l'aviation alliée après le débarquement et malgré cela et une tension qui augmente au fil du récit, on se trouve comme envoûté par cette écriture simple, attachante et si précise ; et profondément attaché à cet homme « ordinaire ». Face à la violence des nazis et au vrombissement des avions, Scheuer oppose de façon si habile le monde des abeilles, leur capacité à s'entraider : cela est illustré par les abeilles d'hiver qui battent des ailes afin de dégager de la chaleur et ainsi de permettre la survie de l'essaim.
J'en garde un excellent moment de lecture et la découverte d'un écrivain que je ne connaissais pas (c'est le seul de ses titres traduits en français).

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Egidius Arimond était professeur de latin dans la petite ville de Kall, en Allemagne, près de la frontière belge. Il a été renvoyé par les nazis au pouvoir à cause de son épilepsie. Elle fait de lui un indésirable, il a été stérilisé, mais pas éliminé. Il le doit sans doute à son frère, pilote de chasse émérite.

Nous sommes en 1944, la guerre n'avait jusqu'alors pas trop impacté la région de l'Eifel, mais les passages d'avions alliés s'intensifient et les bombardements se rapprochent.

Sans ressources, Egidius s'est consacré à sa passion, l'apiculture. Initié dès l'enfance par son père, il s'intéresse de près à la vie de ses abeilles et à l'entretien des ruches. Il a du mal à se procurer les médicaments qui lui sont nécessaires. Les envois que son frère lui faisaient se font rares, aussi il accepte de faire passer la frontière clandestinement à des juifs, dans des ruches aménagées.

Rédigé sous forme de journal, nous suivons la vie quotidienne d'Egidius, ses peurs, mais aussi ses bons moments. Il ne rechigne pas à consoler certaines femmes du village dont les maris sont au front, ce qui ne lui vaut pas que des amis.

Le pays se délite, pourtant c'est toujours un discours de victoire qui est tenu. Les passages difficiles sur l'omniprésence des nazis, la dureté du quotidien, sont contrebalancés par la description de la vie des abeilles, l'élaboration du miel étape après étape.

Egidius passe aussi beaucoup de temps à la bibliothèque où il traduit le journal d'un supposé ancêtre, moine défroqué et apiculteur. Ce n'est pas la partie qui m'a le plus intéressée.

J'ai aimé la simplicité du récit, la narration à la première personne. Egidius est un personnage attachant, il fait payer les fugitifs qu'il aide sans les voler et il prend soin d'eux le temps qu'ils sont sous sa garde. Son amour des abeilles est communicatif, mais son désarroi est de plus en plus grand devant le manque de médicaments et la cruauté du pharmacien.

Une excellente découverte qui met en relief l'absurdité des guerres et la complexité des réactions individuelles.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Ce livre nous plonge dans la vie d'un homme, Egidius, en Allemagne, qui s'occupe avec soin de ses abeilles tout en participant à la résistance car cela se passe pendant la seconde guerre mondiale.
Il est passionné également par la lecture et aime aussi écrire car il tient un journal.
On apprend des choses intéressantes sur le mode de vie des abeilles, notamment leurs techniques pour se protéger du froid l'hiver ou leurs moyens de communication par le biais de la danse.
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Des abeilles, il est beaucoup question par ces temps d'extinction des insectes et  troubles par de guerres. J'ai donc lu Les Abeilles grises de Kourkov récemment primé Médicis étranger - récompense bien méritée. L'Amas ardent de Yamen Manaï , L'Apiculteur d'Alep de Christy Lefteri. Ces ruches sont-elles une métaphore de société idéale pacifiée, industrieuse, douce comme le miel pour une humanité déchirée? L'apiculteur un modèle de sérénité dans le monde troublé par la guerre?
Les abeilles sont aussi les sentinelles de la nature, les ouvrières de la pollinisation. Leur destruction ayant pour conséquence celle des récoltes et finalement de l'humanité? 

Dans Les Abeilles d'hiver se mêlent trois histoires.

L'histoire de l'apiculteur, Egidius Arimond, épileptique que les nazis ont stérilisé, évincé du métier d'enseignant De Latin et de Grec et qui n'a échappé à l'élimination physique que grâce à l'influence de son frère glorieux aviateur, héros de la Wehrmacht. Exclu de la guerre, il consacre sa vie à ses ruches et passe le reste de son temps dans la bibliothèque de sa ville où il donne des leçons particulières de latin et traduit des manuscrits médiévaux. Pour se procurer l'argent nécessaire à l'achat de ses médicaments indispensable pour éviter les crises, il est aussi passeur pour des Juifs cachés qui fuient vers la Belgique proche. Passeur pour de l'argent, mais aussi parce que c'est un homme juste qui traite avec bonté les fugitifs. 


Histoire des abeilles. le lecteur apprend de nombreuses notions sur la vie des ruches au cours des saisons, les soins qu'on leur apporte, les dangers.


Histoire d'un moine, le bénédictin Ambrosius, venu d'Italie avec des abeilles italiennes, ancêtre de l'apiculteur qui a écrit sur des parchemins des notes précieuses conservées dans le monastère. Il raconte le difficile périple à travers des Alpes d'une caravane transportant des manuscrits précieux et le coeur embaumé de Nicolas de Cues, un proche conseiller du pape. Les écrits du moine conservent aussi des observations sur l'apiculture au 15ème siècle.


A ces trois aspects,  on pourrait aussi ajouter le thème des avions de guerre qui fascinent Egidius. Son frère, l'aviateur lui sauve la vie et les deux frères se sont toujours intéressés à l'aviation. D'autre part, le village de l'Eifel où se déroule le roman est bombardé ces années 1944 et 1945. Les bombardiers sont donc un élément du quotidien des habitants. Ce thème ne m'a pas passionné même si le contexte de la guerre est essentiel au déroulement de l'histoire.

Le roman est un journal intime que rédige Egidius, les écrits médiévaux sont aussi des feuilles d'un journal. J'ai beaucoup aimé le ton de confidences, précis employé par Egidius qui mêle ses démêlés avec le pharmacien et ses relations avec les femmes du villages, ses crises d'épilepsie et sa vie quotidienne.

Livre sensible, complexe dans le contexte de la fin de la Deuxième Guerre, historique et naturaliste.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Une année dans la vie d'Egidius Arimond, apiculteur mais aussi ex professeur de latin et d'histoire révoqué par le régime nazi parce qu'il est épileptique. Nous allons suivre son quotidien d'allemand sans histoire de janvier 1944 à mai 1945 grâce au journal qu'il tient. Parallèlement à son activité d'apiculteur, il est aussi traducteur des textes d'un certain moine Bénédictin, Ambrosius Arimond, lui-même apiculteur en 1489 et certainement un de ses ancêtres. le troisième « personnage » important du roman est la ruche et ses abeilles, dont Egidius parle merveilleusement bien. Il nous décrit leur comportement solidaire et le détail de toutes les activités de la ruche et l'on ressent, à lire les passages consacrés aux abeilles, tout l'amour et l'admiration qu'il leur porte.
Egidius n'est pas très apprécié dans son village car tous les autres jeunes hommes ont été réquisitionnés et on le considère un peu comme un privilégié. le pharmacien va jusqu'à lui refuser les médicaments qui lui sont indispensables pour se soigner et éviter que la maladie ne le dégrade physiquement et mentalement.
Egidius nous raconte qu'en dehors de sa vie quotidienne bien réglée par son métier d'apiculteur et ses recherches à la bibliothèque, il mène, grâce au déplacement régulier de ses ruches, une activité parallèle de transport de personnes juives qu'il conduit à la frontière belge, après les avoir cachées, quelquefois plusieurs semaines, dans les souterrains proches de son domicile. Egidius ne se vante pas de cette activité, elle lui paraît normale, même si elle devient de plus en plus risquée avec la guerre qui se rapproche et devient très violente dans son village.
Norbert Scheuer, à travers la vie de ce village et de ses habitants, nous amène à découvrir la vie du peuple allemand durant la dernière année de la seconde guerre mondiale. Cet ouvrage, je l'ai lu d'un trait, m'attachant très rapidement à Egidius et à ses abeilles.
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Le récit du roman se déroule entre janvier 1944 et mai 1945, dans une petite ville allemande proche de la frontière belge, Kall. le personnage principal, Egidius Arimond, est épileptique, et à ce titre indésirable dans l'idéologie nazie. Il a été stérilisé, mais pas exterminé, pense-t-il grâce à son frère, aviateur gradé dans l'armée. Mais il a beaucoup de mal à se procurer les médicaments indispensables pour stabiliser sa maladie et éviter les crises. Son frère lui en envoie quand il le peut, et il en achète à prix d'or à la pharmacie de Kall. Il se procure l'argent en faisant passer au-delà de la frontière, des Juifs. Pour ce faire il utilise des ruches spécialement aménagées. Car il est apiculteur. Parce qu'il ne peut plus exercer son métier d'enseignant, mais aussi par tradition familiale. Elle remonterait au XVIe siècle, et à un ancêtre moine défroqué, Ambrosius Arimond. Egidius s'occupe à traduire dans ses moments de loisirs, les écrits de cet ancêtre mythique, que nous découvrons en alternance avec le journal dans lequel il décrit son quotidien, dans un pays en guerre, dans lequel le quotidien devient de plus en plus dur et violent.

La trame du récit est passionnante et le personnage très fort. La description du pays, en train de se défaire, est très réussie et montre toute inhumanité et absurdité de la guerre. La permanence du monde des abeilles, leur stabilité, logique de la survie, s'oppose au monde plein de bruit et de fureur, d'objectifs vains des humains, aboutissant à l'auto-destruction.

Mais je me suis parfois sentie un peu frustrée. Un peu par le style, peut-être un peu simple. Mais aussi par la manière dont l'auteur mène son récit, un peu au jour le jour, comme un véritable journal, fidèle au quotidien du héros, mais sans une structure narrative forte, un peu trop factuel. A la fin de l'ouvrage, l'auteur nous indique qu'il a écrit son texte à partir du véritable journal d' Egidius Arimond, qui a réellement existé, et auquel il serait un peu apparenté. Cela donne probablement une authenticité et sincérité au texte. Mais cela a peut-être un peu freiné le travail à proprement parlé littéraire.

Néanmoins, c'est un livre très intéressant, et dont la lecture est fluide et par moments passionnante.
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Sous la forme d'un journal, la défaire allemande vue depuis l'Allemagne, et plus particulièrement à travers les yeux d'un apiculteur, réformé pour cause d'épilepsie. Si le système nazi ne l'a pas exterminé, c'est sans doute grâce à son frère, brillant pilote dans l'armée du Reich.
Egidius, le narrateur, cache aussi des juifs, leur fait passer la frontière belge, sans qu'on sache si c'est par conviction, ou pour pouvoir se payer ses médicaments, de plus en plus difficiles à trouver.
Entre contemplation et récit de faits historiques, un roman très bien écrit, agréable à lire, très touchant.
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Mis de côté avec comme un pressentiment voici un objet qui ne réveille pas les sens par un lyrisme et un enthousiasme tourbillonnant, laissant à qui veut bien s'y laisser piquer une surprise lente et attachante.
L'histoire est humble comme le personnage , la forme colle à une réalité, le lien avec L Histoire entrelacée d'écrits testimoniaux donne un poids calmement subjuguant.
La lecture de ce roman fait penser à Maurice Maeterlinck , poète et auteur de la vie des abeilles, dont les oeuvres franchissent les modes littéraires.
Un journal est écrit au présent. Il y a bien des chances que celui-ci ne parle pas que du passé et fasse pour longtemps partie de mon présent.


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Depuis deux ans, je participe au mois de lecture allemandes organisé par « Et si on bouquinait un peu ». J'y ai fait de belles découvertes, cette année un peu moins mais j'avais retenu ce titre : les abeilles d'hiver, chroniqué par Patrice. le voici donc sur mon blog, et moi aussi j'ai bien aimé cette lecture. le billet de Patrice passe sous silence les pages qui m'ont ennuyée sans que je puisse en distinguer l'intérêt.

Egidius Arimond est un ancien professeur de latin écarté de l'enseignement parce qu'il était épileptique, et que, sous le régime nazi, on écarte ‑voire on élimine- tous les handicapés. Il ne doit sa survie qu'aux exploits de son frère qui est un pilote émérite de l'armée de l'air allemande. Sa qualité de latiniste l'entraine à traduire de très anciens documents d'un certain Ambrosius Arimond (un de ces ancêtres ?) et j'ai trouvé ces textes sans grand intérêt, je trouve que ça alourdit inutilement le roman.
En revanche, comme Patrice, j'ai été intéressée par tout ce qu'il raconte sur les abeilles. J'étais bien au milieu de ces reines et de ces ouvrières, tellement mieux que dans son village gangréné par la présence nazie.

Egidius, doit gagner de l'argent pour se procurer ses médicaments contre son épilepsie, c'est une des raisons pour laquelle il accepte de faire traverser à des juifs, la frontière belge. Ses abeilles et ses ruches l'aideront à cacher les personnes à qui il doit faire passer la frontière : elles seront dissimulées dans les ruches et recouvertes d'abeilles. L'argent n'est pas sa seule motivation, il sait qu'il doit sa survie à la gloire de son frère, son handicap lui donne le recul nécessaire pour juger le régime. le médicament qui lui permet de ne pas avoir de crises épileptiques graves est de plus en plus cher, Edigius se confronte au mépris du pharmacien un nazi convaincu qui ne souhaite que sa mort.

Au village les hommes manquent, car ils sont au combat, et Egidius entretient avec leurs femmes qui lui plaisent des bons moments d'un érotisme très sensuel très bien raconté, mais ces relations le mettent en danger.

Un roman assez lent ‑je retrouve souvent cette lenteur dans les romans allemands – mais je m'y suis sentie bien car le personnage principal est attachant, il m'a fait aimer les abeilles !
Lien : https://luocine.fr/?p=14347
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