Celui qui, dans un esprit véritablement philosophique, marcha le premier à la connaissance du beau, est Kant. Avant de se présenter comme métaphysicien spéculatif, il avait écrit, en 1771, sur le sentiment du beau et du sublime. Kant a de beaucoup surpassé tous les modernes; et s'il n'a pas dignement apprécié les doctrines des anciens et particulièrement celles de Platon, il a du moins rendu un immense service en faisant tomber la philosophie rapsodiste.
Dans les arts nous ne chercherons que le beau, l'utile n'étant pas de leur domaine. Mais ce ne sera que par une discussion approfondie et raisonnée des doctrines philosophiques, que nous parviendrons à l'idée du beau ; et c'est pourquoi- nous commencerons par récapituler toutes les recherches qu'on doit faire et qu'on a faites pour arriver à le connaître.
Je t'adresse ce livre, il parle de sculpture et de beaux arts; et tout en m'efforçant péniblement sur les pas du célèbre critique allemand, je pensais sans cesse à toi, et je ne pouvais éloigner mon imagination de ce sanctuaire, véritable Panthéon, où je t'ai vu au milieu de tes demi-dieux de marbre et d'airain.
Les Essais de Diderot sur la peinture sont dignes d'être cités, ils sont remplis d'esprit ; avec infiniment de bonheur il a combattu les perruques empesées des académiciens de Paris; et Goethe a reconnu son mérite dans un passage de ses écrits, qu'il lui a consacré.
On entend par arts plastiques l'architecture et la sculpture; et l'usage ayant voulu qu'on ne comprît pas seulement dans cette dénomination ceux qui revêtent des formes matérielles, mais ceux encore qui parlent aux yeux, on devra leur ajouter la peinture.