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4,07

sur 1132 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Passer de nazisme au communisme au capitalisme, c'est le destin romanesque de l'Allemagne, ici on ne le fait pas dans l'ordre chronologique mais qu'importe, l'essentiel c'est que la culture peut sauver du pire. Une belle histoire, surprenante avec des personnages attachants et complexes.
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Il n'est jamais facile de vivre avec un passé douloureux, surtout lorsqu'un secret y est lourdement accroché. Telle une pierre oppressant le coeur, il fera couler Birgit au fond de la baignoire. Difficile aussi pour Birgit de se déterminer quand, allemande née en RDA, elle passe à l'ouest. Elle ne sortira pas vivante de ces fardeaux. Même l'écriture, ultime planche de salut, ne parviendra pas à la sauver du désastre.
Kaspar, veuf éploré, trouvera dans les écrits laissés par la défunte le pourquoi de son mal-être et afin de l'exorciser se mettra en quête de Svenja et découvrira Sigrun.

Bernhard Schlink plante le décor dans l'époque contrastée d'une nation allemande cruellement déchirée et divisée, où il est compliqué de trouver son identité dans deux mondes qui s'opposent et qui une fois réunis ne se comprennent pas toujours.
Les femmes du roman sont marquées par un pouvoir idéologique implacable, des femmes blessées dans leur amour, des femmes courageuses qui se révoltent. L'emprise impitoyable des hommes est redoutable et redoutée, leur violence rejetée, parfois enviée au point de s'identifier. Kaspar et son amour parviendront-ils à aider à briser les chaînes ? Ouvriront‐ils un chemin vers la liberté ?

Un roman fort, puissant. Une histoire dans L Histoire, accaparante et instructive.
Deux bémols, j'ai regretté le résumé trop détaillé de la quatrième de couverture et la photo du bandeau, qui privent le lecteur du plaisir de la découverte et l'empêchent de donner libre cours à son imagination.  
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A la mort de sa femme, Kaspar ausculte son ordinateur pour découvrir le secret du mal-être qui l'a rongée pendant toute sa vie : en franchissant le rideau de fer pour rejoindre la RFA dans les années soixante, Birgit a laissé en RDA une fille qu'elle a confiée à une amie.
En remontant la piste de cette enfant abandonnée, devenue une femme de quarante-cinq ans environ, Kaspar fait la connaissance de sa "petite-fille", une adolescente élevée dans le mouvement völkisch de l'ex-RDA : deux générations, deux histoires, deux cultures se font face. Bernard Schlink poursuit près de 30 ans après le Liseur son analyse de la société allemande de l'après-guerre. Il n'est plus question ici de la mémoire de la Shoah et du nazisme mais de la difficile réunification culturelle et économique de l'Allemagne. Trente ans après, les Allemands de l'Est restent les vaincus de l'Histoire. Vaincus par le libéralisme et le capitalisme qui ont eu raison de l'utopie socialiste, certains se sont réfugiés dans une idéologie que l'on n'aurait pas cru voir refleurir de ce côté du mur.
J'ai apprécié ce livre dans la mesure où il nous plonge dans l'histoire immédiate de l'Allemagne. La première partie en forme d'enquête m'a plu, la rencontre entre Kaspar et cette adolescente m'a moins convaincu.
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Toute la saveur de la "Petite fille" de Bernhard Schlink repose sur Kaspar, libraire attentif et tolérant de Berlin Ouest. Il a partagé un temps sa vie avec Birgit qui a fui l'Est pour venir le rejoindre. Il a aimé Birgit malgré son mal de vivre et quand il découvre dans les écrits qu'elle a laissés qu'elle avait une fille, il décide de partir à sa recherche. Bernhard Schlink aborde alors toutes les difficultés de la réunification liées plus aux regrets d'une idéologie idéalisée qu'à la chute d'un mur. En grand-père attentif et érudit, il va proposer à Sigrun, la petite -fille, un mode de vie où la lecture et la musique prennent peu à peu le pas sur les principes rigoristes.
L'auteur, à travers la sagesse de ce grand-père, arrive à nous faire entendre que L Histoire n'est jamais toute simple et que la part d'humain en trace des contours mal définis. C'est un bel écrit.
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Un homme découvre en même temps le passé secret de sa femme, récemment décédée, qu'il a une petite-fille, et que les parents de celle-ci sont d'extrême-droite... Pour résumer rapidement...
Un sujet passionnant, celui des deux Allemagne, et une découverte historique presque totale pour moi, qui ne connaissais pas l'histoire de l'Allemagne de l'Est, ou très mal.
La plume de l'auteur est merveilleuse, ce roman tout en finesse montre l'imbrication des rapports entre histoire familiale et universelle.
Très belle lecture !
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Kaspar de Berlin-Ouest tombe amoureux de Birgit de Berlin-Est, il réussit à la faire passer à l'ouest et l'épouse. Au décès de Birgit 40 ans plus tard, Kaspar découvre à la lecture de son roman autobiographique inachevé qu'elle avait abandonné un bébé dans l'ex RDA. Il se lance à sa recherche et trouve une femme mariée mère d'une fille adolescente vivant au sein d'une communauté « völkisch » d'extrême droite baignée de traditions, de nationalisme, de révisionnisme et de racisme.
Il s'attache à sa petite fille « adoptive » et tente de la sortir de cette culture nauséeuse.
Un récit tout en délicatesse sur les rapports humains et en particulier entre la petite-fille et son grand-père adoptif, et une plongée, à la fois instructive et effrayante, dans l'histoire allemande et ses conséquences sur la vie et le ressenti des allemands où se mêle le traumatisme de la responsabilité de l'holocauste, la bipartition entre RFA et RDA durant la guerre froide, les difficultés de la réunification et les relents encore présents du nazisme.
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Ce roman au thème original à ma connaissance peu traité dans la littérature nous parle de l'Allemagne, des conséquences sociologiques de sa scission après la deuxième guerre mondiale et de la complexité engendrée par cette fracture idéologique de plus de 40 ans sur le plan socio économique au moment de la réunification.
A travers l'histoire d'amour, en 1964, de Kaspar (de l'ouest) et Birgit (de l'est) née lors de rencontres étudiantes à Berlin-Est, on découvre la complexité de ce que vit une population que la guerre a divisée, séparée et conduite sur des chemins opposés. Avec l'aide de Kaspar, Birgit abandonne sa famille et son passé pour retrouver Kaspar à l'ouest où ils espèrent pouvoir vivre leur amour au grand jour et construire une vie de famille. Mais Birgit laisse derrière elle un lourd passé qu'elle garde secret, une fille qu'elle a abandonnée et dont l'absence va miner sa vie. C'est donc Kaspar qui à la mort de Birgit va entreprendre de rassembler les morceaux du puzzle et partir sur les traces de Svenja, cette fille abandonnée qui semble s'être rapprochée du mouvement punk dans sa jeunesse et dont il va peu à peu retracer le parcours chaotique. Dès lors, le récit nous conduit dans cette ex-RDA où prospèrent groupuscules identitaires, néonazis, vivant en communauté dans des villages « Völkish » adorateurs de théories ariennes et racistes. C'est là qu'il va rencontrer Svenja, son mari et la petite fille de Birgit, Sigrün.

Dans cette première partie, l'auteur décrit avec finesse les sentiments qui caractérisent les relations asymétriques d'un couple dont les fondations sont minées par le secret et le manque.
Lorsqu'on va plus avant dans le récit qui raconte la rencontre de Kaspar, un homme vieillissant, libraire doux et cultivé, avec sa « belle » petite-fille embrigadée, façonnée par l'éducation identitaire de ses parents, on se laisse facilement embarquer dans ce monde inconnu de l'ex RDA, marqué par les stigmates du totalitarisme communiste et terreau fertile pour de troubles réminiscences idéologiques que l'auteur nous décrit finement, intelligemment…

Pourtant, l'aspect linéaire de la construction narrative, la succession des visites de Kaspar à la ferme, le deal qu'il va passer pour pouvoir accueillir Sigrün à Berlin, les scènes sans grand relief ont fini par perturber ma lecture.
Sur le plan stylistique d'abord. Un manque d'élan narratif et de dramaturgie rend cette seconde partie monotone et littérairement peu attractive, une probable médiocre traduction accentuant encore ce sentiment.
Les personnages sont peu incarnés et donc assez peu attachants. Svenja, la mère, Björn, le père de Sigrûn sont esquissés à la louche de manière peu fouillée.
Mais il y a aussi cette accumulation d'invraisemblances qui même pour un novice en droit allemand heurte la logique… Il n'est pas le grand-père ! Il n'est que le veuf de la vraie grand-mère! Il n'a légalement aucun droit et obtient pourtant des parents qu'ils lui confient Sigrün durant les vacances en contrepartie de versements fractionnés d'un héritage dont il ne devrait légalement pas disposer.
Autres bizarreries, la petite fille découvre le piano quelques heures par an chez un professeur berlinois mais n'en devient pas moins,non seulement mélomane mais aussi excellente pianiste.
Et puis, bien qu'embrigadée depuis la naissance dans des croyances néo-nazies qu'elle revendique, elle a malgré tout envie de lire les livres de la bibliothèque de Kaspar ! ... qui rappelons-le est un inconnu de 70 ans qui la reçoit toute seule chez lui
alors qu'il n'est même pas son vrai grand-père! Vraiment parfaite, cette ado rebelle!
Alors, malgré quelques beaux passages et des moments de complicité assez touchants décrits avec pudeur et délicatesse, cette lecture me laisse un sentiment mitigé. J'ai lu avec intérêt certains passages historiquement bien documentés, ou émouvants mais me suis agacée à d'autres, trop naïfs, ou pas assez travaillés, manquant de crédibilité.
J'ai finalement lu ce livre jusqu'au bout car le fond est intéressant mais la forme narrative manque à mon sens véritablement d'attrait et d'incarnation.
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La Petite-Fille de Bernhard Schlink connaît dans nos pays francophones un succès qui me surprend un peu, mais il faut reconnaître que ce roman brosse un portrait assez complet et plutôt juste de l'histoire récente de l'Allemagne depuis les années 1960 jusqu'à cette date. Il revient sur les conséquences sociétales massives suite à la séparation de l'Allemagne en deux, deux Allemagne avec des systèmes politiques radicalement différents, et ce pendant 40 ans, jusqu'à la chute du mur de Berlin. Dans la seconde partie du roman, Schlink nous montre l'Allemagne réunifiée d'aujourd'hui et la recrudescence de divers mouvements d'extrême-droite, en particulier dans ce qui avait été l'ancienne Allemagne de l'Est communiste.
Si l'évolution historique et politique du pays sont bien dépeints, les personnages imaginés par l'auteur pour illustrer ses propos m'ont moins convaincus, car trop caricaturaux. La trame est trop construite et si Kaspar m'a fait de la peine, en particulier dans ses efforts à l'encontre de sa petite-fille, sa femme Birgit m'a plutôt agacé. Mais cette impression n'engage que moi et je laisse aux lectrices et lecteurs le soin de se faire leur propre opinion sur les personnages de ce roman et leur histoire propre.

En revanche, j'ai trouvé le style de Schlink très bon (j'ai lu ce livre dans sa langue originale), assez poétique, quoique parfois un peu désuet pour une oeuvre contemporaine.

Par conséquent, mon avis sur cette oeuvre est mitigé, mais globalement cela reste une lecture satisfaisante et je conseille ce livre à celles et ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur l'histoire de l'Allemagne post IIIe Reich.
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Ce roman nous plonge successivement dans l'univers de la RDA puis dans celui de l'Allemagne contemporaine. La vie sous le régime de la RDA est très intéressante, traitée avec beaucoup de sensibilité et non sans une certaine nostalgie. Puis dans la seconde partie du livre se déroulant dans l'Allemagne contemporaine, Bernhard Schlink s'attache à nous montrer comment l'art et la culture peuvent combattre les idéologies extrémistes.
Mais ce livre est tout d'abord une très belle histoire qui nous fait découvrir des personnages très attachants de par leurs contradictions et que nous sommes tristes de quitter une fois la dernière page lue.
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La petite-fille est un bon livre qui aborde dans la complexité historique de la réunification de l'Allemagne plusieurs sujets intéressants.A travers le roman , Schlink réaffirme que l'Autre , même si c'est celui qui partage notre vie, reste un inconnu .L'histoire déroule des vies de femmes pour qui l'émancipation, souvent difficile, passe par une lutte, surtout contre l'autorité du père.En ce sens La petite-fille est un roman d'apprentissage.Il y avait deux Allemagne, chacune avait ses spécificités que la réunification n'a pas gommées.L'extrême droite y prend en partie ses racines auxquelles s'ajoute la nostalgie de ce qui semble à certains une certaine grandeur...
Et l'histoire?
Kaspar, libraire, aime toujours Birgit qui a fui l'Allemagne de l'est pour le retrouver il y a déjà longtemps.Il a toujours pensé que Birgit enfant de prolétaires voulait devenir une bourgeoise , ce que l'Ouest lui permettrait.Mais était-ce bien là la raison de sa fuite?
Elle devient alcoolique et n'avance guère dans son projet d'écriture.Un soir Kaspar la retrouve morte dans la baignoire.Elle a absorbé trop de comprimés.
Kaspar voudrait retrouver le manuscrit que Birgit avait peut-être en cours.
Il est décontenancé lorqu'il découvre une carte postale de Paula qui écrit:"Chère Birgit, je l'ai vue récemment , c'est une petite fille joyeuse.Elle te ressemble.Ta Paula."Cet écrit change la vie de Kaspar...
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