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sur 1134 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Birgit est morte… Elle s'est endormie dans la baignoire. Reste alors à Kaspar les souvenirs et la fuite lente de cette femme qu'il a aimé plus que tout. Ce qu'il ne sait pas, ce qu'il découvre, c'est qu'en quittant la RDA, Birgit a abandonné sa vie d'avant, ses soeurs, sa mère, et l'enfant… Kaspar décide alors de partir à la recherche de cette petite fille, et savoir si il a une place à ses côtés…

Je connaissais Bernhard Schlink de nom mais La petite-fille est le premier roman que je lis de cet auteur. Au-delà d'une histoire touchante, c'est l'écriture sobre, directe, précise, que j'ai découvert. Et j'avoue avoir été un peu déstabilisée.

Dès les premières pages, on entre dans l'univers de l'auteur. Il nous offre dans ce roman, une plongée dans une Allemagne divisée. D'abord avec le mur, puis dans l'idéologie et les valeurs qui diffèrent assez nettement en fonction des personnages, de leur histoire.

Kaspar est un homme touchant. Il a aimé une femme fuyante, libre et insaisissable. Il l'a aimé jusqu'au bout, malgré les difficultés, les incompréhensions, les silences. Il l'aime même au-delà de l'absence en décidant d'effectuer la recherche d'une vie, celle que sa femme n'a pas osé entreprendre, celle qui l'aura hanté dans l'ombre.
A travers son regard, celui d'un grand-père aimant, généreux, qui se veut juste, compréhensif et humble, c'est la confrontation entre deux Allemagnes, entre tolérance et antisémitisme, entre ouverture et préjugés.

Cette histoire, universelle, nous parle de pardon, de défaites et d'acceptation. Elle murmure l'amour et la haine, le don de soi et la beauté des arts. Elle offre la vie, tout simplement, dans ses ambivalences, sa tendresse et ses silences…
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Kaspar, soixante-et-onze ans, est libraire à Berlin. Lorsqu'elle décède de trop d'alcool et de somnifères, il découvre dans les papiers laissés par sa femme Birgit qu'elle avait une fille et qu'elle se s'était jamais pardonné de l'avoir abandonnée à la naissance, juste avant de fuir la RDA en 1965, où le couple venait de se rencontrer. Décidant d'accomplir pour elle ce qu'elle n'avait jamais osé tenter, il entame des recherches à partir des quelques indices à sa disposition et finit par retrouver cette fille dans un village de l'ancienne Allemagne de l'Est. Elle y vit avec un fermier d'extrême-droite et leur fille de quatorze ans, Sigrun.


La famille fait partie d'une communauté völkisch, à l'idéologie paganiste, anti-moderniste et raciste – en partie reprise par le nazisme –, qui rêve depuis la fin du XIXe siècle de restaurer la grandeur du peuple élu germanique. Sigrun a dans sa chambre des posters de Rudolf Hess et d'Irma Grese – dite « la hyène d'Auschwitz » –, nie la Shoah et croit dur comme fer à la volonté de conquête de l'Allemagne par les musulmans. Sa seule opposition à ses parents a trait à son amitié pour une fille d'un autre groupuscule, les Nationalistes Autonomes, d'extrême-gauche ceux-là, mais tout aussi racistes, antisémites et complotistes dans leur revendication d'une nation débarrassée des influences étrangères.


Rusant avec l'avidité des parents et les conditions de leur héritage dans la succession de Birgit, Kaspar obtient d'emmener Sigrun chez lui à chaque période de vacances scolaires. Débute pour lui le délicat apprivoisement de sa petite-fille. Comment déconstruire ses convictions radicales, sans la faire fuir ni pousser ses parents à la rupture ? L'adolescente s'avérant sensible à la musique et douée pour le piano, c'est par ce biais que, tout en douceur et en intelligence, son grand-père s'efforce de tisser peu à peu avec elle une relation d'affection et de respect mutuel. de concerts en musées, d'explorations littéraires à la librairie en conversations subtilement dirigées, le vieil homme s'emploie, par petits coups de culture, à semer le doute dans cette jeune intelligence.


Du désarroi identitaire des Allemands de l'ex-RDA – joyeusement accueillis lors de la réunification comme « qui rentre de voyage » et n'a aucune raison de se montrer durablement différent, ces gens issus d'un pays qui n'existe plus se retrouvent en sévère perte de repères, en particulier la génération perdue des jeunes alors âgés de vingt-cinq ans, à peine formés, déjà inadaptés – aux dérives en tout genre, alcoolisées ou extrémistes, qu'il favorise, l'amour et l'intelligence de ce grand-père, usant de l'art et de la culture pour sauver sa petite-fille de son terrifiant embrigadement, séduisent tellement, qu'à défaut de croire totalement à cette résilience peut-être un peu trop belle, l'on ne demande qu'à se laisser convaincre par ses jolis symboles.


« Il n'y a qu'une vérité. Elle n'appartient ni à moi ni à toi. Elle est simplement là. Comme le soleil et la lune. Et comme la lune elle n'est parfois visible qu'à moitié et elle est pourtant ronde et belle. »
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Très beau roman sur l'acceptation des errements d'une jeune fille conditionnée des l'enfance et que son grand-père « imprévu » tente de guider sans contraindre vers une forme de rédemption par l'art et particulièrement la musique et la littérature.
Un roman très beau et riche d'enseignements sur les Allemagne et la réunification, et une belle étude psychologique font de ce texte un texte riche.
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Un soir après son travail, Kaspar Wettner, un libraire septuagénaire, revient dans son appartement berlinois et y découvre sa femme Birgit qui git noyée dans la baignoire. Passé le choc de la mort de son épouse, le veuf éploré entreprend de passer en revue les affaires laissées par sa femme et en particulier un projet de roman, conscient que, malgré de longues années de mariage, certains aspects de la vie de Birgit lui sont inconnus.
"La petite-fille", le nouveau roman de Bernhard Schlink, commence ainsi magistralement comme un roman conjugal, dans lequel la disparition de l'un des protagonistes motive l'autre à dresser le bilan de leur vie commune. La mort de Birgit devient l'occasion d'un retour en arrière qui commence du point de vue de Kaspar se remémorant leur rencontre en 1964 à Berlin-Est. Il vient de RFA et est étudiant à Berlin-Ouest, elle porte la chemise bleue de la Jeunesse libre allemande de RDA. Ils débattent sur la Bebelplatz, se lient d'amitié, tombent amoureux. Lorsqu'il lui demande de l'épouser, elle pose comme condition qu'il l'aide à s'enfuir de la RDA.
Cette situation de départ semble plutôt romantique, mais par le biais des textes laissés par Birgit, Kaspar apprend sidéré qu'elle était au moment de leur rencontre enceinte d'un homme marié. "La petite-fille" bascule alors de la belle histoire d'amour vers un récit sur le pouvoir destructeur des mensonges et des secrets. S'ensuit le récit du point de vue de Birgit, de son premier amour pour un fonctionnaire, de sa grossesse cachée suivi de son accouchement tout aussi secret, de sa fuite de la RDA, des premiers temps à Berlin-Ouest avec Kaspar, de son désir de rechercher sa fille Svenja, mais également de son incapacité à le faire.
Sur le plan linguistique, ces deux rétrospectives se répondent sans vraiment se distinguer l'une de l'autre. C'est dommage. L'auteur donne à Birgit une voix posthume, mais sans lui donner de voix propre. J'ai apprécié néanmoins la mise en abyme du récit. Et j'ai aimé l'histoire de leur rencontre dans le Berlin des années 60 là où les histoires personnelles fusionnent dans la grande Histoire. Au-delà d'une trame romanesque puissante, Bernhard Schlink a effectué un sérieux travail de recherche documentaire et j'ai admiré la façon dont il décrit et en même temps interprète, à travers les destins privés, l'époque de la division de l'Allemagne et celle qui suivra de sa réunification. Il ne raconte pas seulement une histoire sur la toile de fond des événements historiques, mais il essaie de découvrir ce que les systèmes politiques ont provoqué dans l'âme des gens, en particulier la déchirure ou l'amertume de ceux qui ne se sentent chez eux ni à l'Est ni à l'Ouest de l'Allemagne malgré la langue et la littérature communes.
La deuxième partie du livre raconte les efforts de Kaspar pour retrouver Svenja et réaliser le souhait de sa femme. Il fait des recherches et parvient à la retrouver par des chemins tortueux dans un village du Mecklembourg. Sauf que Svenja est mariée avec Björn, un néonazi. le choc est rude, mais Kaspar fait la connaissance de Sigrun, la fille de 14 ans de Svenja et Björn, qui soutient des théories racistes et complotistes. Kaspar entreprend de lui faire découvrir un environnement différent du milieu sourd et xénophobe de ses parents. Comme on peut s'y attendre, les mondes de l'extrême droite et de la gauche libérale s'affrontent durement, mais Kaspar parvient tout de même à influencer les lectures de Sigrun et à la gagner à la vie culturelle berlinoise et à la pratique du piano.
Cette partie d'émancipation du récit occupe environ la deuxième moitié du roman dans laquelle le texte prend parfois une tournure didactique un peu lourde. Les dialogues entre Sigrun, marquée par sa famille néonazie, et Kaspar, qui fait confiance à la culture et au dialogue, m'ont fait penser de temps en temps à des cours d'instruction civique pour élèves. Dans ces moments-là, les personnages perdent de leur superbe et deviennent plus artificiels. Sigrun manque alors de traits adaptés à son âge tels que l'empathie, la vivacité, la bonne humeur et les contradictions. du côté de Kaspar, son attitude ne fait que révéler l'arrogance d'une bourgeoisie bien-pensante, malgré une immense bonté affichée. On devine qu'il y a possiblement dans cette tolérance démesurée une des raisons du désespoir de Birgit parce que son mari n'a jamais eu le courage de parler avec elle sérieusement de son mal-être.
En revanche, il y a de nombreux passages remarquables comme la visite de Ravensbrück que Kaspar et Sigrun effectuent séparément avant d'en discuter dans la voiture. Avec une douceur inattendue et une chaleur irradiante, Bernhard Schlink décrit les mouvements de ces deux personnages l'un autour de l'autre pour se rapprocher. La description de cette relation entre deux générations qui ne se comprennent pas, mais tentent de s'aimer quand même, m'a ému plus d'une fois. Avec sa culture et son expérience, Kaspar tente de convaincre Sigrun en particulier par le biais de la musique classique. J'ai trouvé touchante par exemple la manière dont il l'endort chaque soir avec une composition musicale différente lorsqu'elle lui rend enfin visite à Berlin. Il veut « s'offrir » à elle, dit le roman, tout comme la défunte Birgit voulait « s'offrir » à sa fille. Cette attitude généreuse convient au personnage ambivalent de Kaspar : il veut donner beaucoup, mais sans oser regarder sous le tapis, car il a peur de tout perdre.
Le roman tire également sa force de la représentation des structures familiales, de sa recherche des causes des ruptures dans les parcours de vie, qu'il trouve souvent dans la communication spécifique entre les générations. Et c'est ainsi que la fin du récit renvoie à son début, lorsque, après les efforts de Kaspar pour émanciper sa petite-fille par alliance, la question se pose naturellement de savoir pourquoi il n'a pu aider sa propre femme, pourquoi il n'a pu déceler le vide grandissant dans leur relation et pourquoi le couple s'est de plus en plus éloigné. le fait que Schlink laisse cette question en suspens est à mettre à son crédit.
"La petite-fille" est une lecture que je recommande ardemment.
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A partir de ce moment, j'ai découvert les communautés völkisch : des communautés souvent de paysans qui vivent à l'heure du culte teuton.

La fille de Svenja, Sigrun, à 14 ans est fière d'avoir pour héros Rudolf Hess, Irma Grese ou encore Frederike Krüger.

J'ai aimé la façon dont Kaspar prend soin de sa petite-fille par alliance : il ne brusque pas les parents, mais la prend chez lui pendant les vacances, lui fait découvrir la musique, et Sigrun se révèle douée pour le piano.

Kaspar étant libraire, Sigrun va découvrir peu à peu une autre littérature, par elle-même.

J'ai aimé apprendre que la RDA s'étendait des monts Métallifères aux plages de la Baltique.

Un roman sur une certaine Allemagne qui ne veut pas baisser la tête devant les vainqueurs et inculque à ses enfants le culte du combat. Ce qui va poser problème à Sigrun.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'amie d'enfance de Birgit, Paula, qui lui envoie des cartes postale de RDA représentant des tableaux. le premier, La belle chocolatière de Liotard, pose question à Kaspar.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-p..
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Kaspar est libraire. Il vient de perdre l'amour de sa vie : Birgit. Accident ? Suicide ? Birgit n'est plus là, et même si Kaspar aurait pu s'y préparer en étant témoin du mal-être quotidien de sa femme, il n'en reste pas moins dévasté.
En parcourant les affaires de son aimée, Kaspar retrouve des carnets noircis de pensées et de souvenirs. Comment Birgit a-t-elle pu cacher ce secret si longtemps ? En abandonnant sa vie en Allemagne de l'Est pour rejoindre son amour à l'Ouest, Birgit a tout laissé derrière elle. Sa vie et sa fille. Birgit souhaitait la retrouver et Kaspar s'investit de cette mission.
Alors que l'Allemagne, divisée par deux doctrines pendant tant d'année tente à présent de ne faire qu'une, Kaspar va être confronté à une famille aux valeurs diamétralement opposées aux siennes.

Cause désormais perdue pour la fille de Birgit, est-il encore possible de sauver sa petite-fille Sigrun des croyances néo-nazis ? Parviendra-t-il à créer un lien avec elle ? Et si la curiosité pouvait les rassembler ?

Si vous avez lu "Le liseur" chef-d'oeuvre de Schlink, vous savez déjà que l'auteur a cette capacité de réunir les âmes perdues et de faire gagner l'amour dans un décor où cette cause semble perdue.
Encore une fois, nous sommes au coeur d'une Allemagne d'après-guerre qui tente d'avancer avec la conscience des erreurs qu'elle a commise. Sans être vraiment orienté sur l'année de rencontre entre Kaspar et Sigrun, nous imaginons que la réunification des deux Allemagne n'est pas si lointaine. L'Allemagne de l'Est est encore imprégnée des valeurs soviétiques, les habitants de l'ex RDA se perçoivent encore comme bien différents des allemands de l'Ouest.
C'est sur fond d'Histoire chargé, que grand-père et petite-fille vont tenter de créer un lien là où rien ne semble les rassembler. Heureusement, la musique et la littérature vont parfois leur faire oublier leurs différences.
Sigrun va développer une passion pour le piano que Kaspar va encourager. Elle va parcourir des livres que jamais elle n'aurait été autorisé à feuilleter. Et si ce qu'on lui racontait n'était que foutaises ? Et si elle pouvait vraiment échapper à son destin ?

Un magnifique livre sur l'apprentissage, l'acceptation et la transmission. Des passages chargés en émotions autant sur la relation entre Kaspar et Sigrun que sur les stigmates laissées par une guerre que personne n'oubliera.
Encore une fois, Schlink sait parfaitement nous parler de son pays en nous laissant convaincu que, malgré le poids de l'Histoire, les erreurs qu'on ne pourra jamais réparer, il n'y a qu'une chose à faire : avancer ! Apprendre, tirer des leçons et surtout, envers et contre tout, savoir que l'amour gagne toujours.
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Quand son épouse décède, Kaspar découvre tout un pan de sa vie qu'il ignorait. Certes il savait qu'elle avait vécu en RDA et qu'il avait réussi à la faire passer à l'Ouest. Mais il ne savait pas qu'elle y avait eu une enfant et qu'elle l'avait abandonnée. C'est dans l'Allemagne réunifiée que Kaspar part à la recherche de cette petite-fille par alliance. Il la retrouve : Sigrun, qui est en pleine adolescence, a grandi dans une famille "völkisch", attachée aux traditions, révisionniste sinon complotiste et raciste. Bref elle est à cent lieues de ses propres convictions.
Kaspar est une crème d'homme : honnête, respectueux, pacifiste, pudique à l'excès, ouvert sur le monde. C'est avec le plus grand tact qu'il essayera, malgré toutes les difficultés, à ouvrir l'esprit de Sigrun grâce à la culture, à lui faire revoir des a-priori puissamment ancrés.
Voilà un livre plein de sensibilité, d'un humanisme profond et, finalement optimiste.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m'avoir permis de découvrir ce roman et de rencontrer son auteur !

J'ai beaucoup aimé ce récit d'une grande sensibilité, et d'une bien plus grande complexité que ne le laisse présager le résumé de la quatrième de couverture. La "petite-fille" n'arrive en effet que vers le milieu du récit, et l'on découvre dans un premier temps Kaspar, Berlinois d'une soixantaine d'années brisé par la mort de sa femme, et l'histoire de celle-ci.

Les personnages sont intéressants, même si j'ai trouvé qu'ils avaient tendance à devenir un peu caricaturaux par moment dans la seconde partie du livre, à partir de la rencontre avec la "petite-fille" et ses parents, tous trois néo-nazis... je ferais d'ailleurs remarquer au traducteur et / ou à l'auteur que "de droite" et "néo-nazi" ne sont pas synonymes !

Ce roman est en effet aussi instructif qu'effrayant sur la bipartition RFA / RDA pendant la Guerre froide, et sur les mouvances néo-nazies actuelles en Allemagne. Au-delà de ses personnages et de son intrigue, La petite-fille est une belle découverte pour les valeurs humaines qui y sont transmises.
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Un chassé-croisé germanique entre l'Est et l'Ouest.
Au décès brutal de Birgit , son épouse, Kaspar, libraire berlinois, découvre que, pour le suivre, à Berlin, dans les années soixante dix, elle a abandonné , en RDA, une petite fille, à sa naissance.
Par respect et tendresse pour l'être disparu, Kaspar part à la recherche de l'enfant.
Il entreprend un voyage , au fin fond de l'Allemagne qui le conduit dans une communauté «  Völkish »
communauté nationaliste, proche des idées nazies.
Dans ce milieu sectaire et raciste, il tente de sauver la petite fille de Birgit, Sigrun.
Entre Kaspar, tolérant et compréhensif et Sigrun, admiratrice des thèses complotistes et des systèmes concentrationnaires se noue une véritable connivence.
Un profond amour filial naît entre le grand père de substitution et l'adolescente révoltée.
Un héros attachant, une lycéenne sympathique, un superbe roman qui souligne, avec talent, l'angoisse
et la crainte des gens de l'Est face à la liberté de nos sociétés démocratiques.
Un ouvrage de qualité à lire absolument.
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Découvert en version audio, je suis partagée sur ce dernier titre de Bernhard Schlink. Je n'ai pas lu le Liseur mais vu le film que j'ai beaucoup aimé. Malgré tout, je n'avais pas d'attente particulière contrairement aux habitués de l'auteur. Je me sens d'ailleurs un peu à contre-courant avec mon retour (ressenti néanmoins partagé par deux de mes co-lectrices) compte tenu des avis dithyrambiques que j'ai pu lire ici et ailleurs.

L'histoire
Alors qu'il rentre de sa journée à la librairie, Kaspar retrouve sa femme, Birgit, sans vie dans la baignoire. Accident ou suicide ? Birgit étant en dépression depuis de nombreuses années, consommant alcool et divers médicaments. Peu de temps après le drame, alors qu'il met de l'ordre dans les papiers, il tombe sur les écrits de sa femme révélant qu'elle a eu une fille quelques semaines avant leur rencontre. Un choc pour l'homme, qui n'a rien soupçonné pendant près de quarante ans. Serait-ce finalement cet abandon la cause de tous les tourments de Birgit ? Kaspar décide d'honorer la mémoire de sa femme en partant à la recherche de sa fille …

Retour dans le passé, nous sommes en 1965 à Berlin. Kaspar est un étudiant de l'Ouest, Birgit une militante de l'Est. Un mur les sépare. Alors que le jeune homme peut passer sans encombre d'un côté comme de l'autre de la capitale, la tâche est plus compliquée pour Birgit. Pour vivre leur amour, la jeune femme sort clandestinement du pays pour s'installer à l'Ouest.

Ce que j'ai aimé :
Si vous me suivez depuis un moment, vous devez savoir que je suis une grande consommatrice de romans (ou documents) se passant pendant la seconde guerre mondiale. Alors, lire un texte traitant de l'Allemagne d'après-guerre m'a tout de suite interpellée, car je connais et lis peu sur le sujet. J'ai donc aimé suivre les trajectoires de vies et les psychologies des personnages avant et après la réunification. Il y a deux mondes opposés qui s'affrontent et ces divergences vont crescendo avec Birgit en premier lieux, puis sa fille Svenja et son mari Björn qui eux baignent dans le neo-nazisme. le Björn nous sort d'ailleurs quelques tirades qui nous fait hérisser le poil!
J'ai également aimé la recherche de cette fille abandonnée et la découverte de la « petite-fille » et des liens qui se créent entre eux mais…
 
Alors pourquoi un avis en demi-teinte ? Parce que l'intrigue qui commençait sur les chapeaux de roues avec la mort de Birgit et la découverte de son secret, est assez inégale. Bien qu'une forme de suspens soit au rendez-vous, je regrette un manque de crédibilité pour certaines situations. de plus, avec le sujet de fond, je m'attendais à un traitement plus poussif. J'ai finalement trouvé que l'auteur restait très pudique, voire trop, dans les prises de position.

J'ai malgré tout passé un bon moment d'écoute , mais les beaux passages n'auront pas suffi pour avoir un coup de coeur.
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