Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Anna. Mais était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre , j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque le le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre Hanna ; ne pas la comprendre c'était la trahir une fois de plus. Je ne m'en pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas.
Je ne pouvais montrer personne du doigt. (...)
J'aurais du en fait montrer Hannah du doigt. Mais ce doigt m'aurait visé aussi. Je l'avais aimée. Je ne l'avais pas seulement aimée, je l'avais choisie.
L'analphabétisme condamne à un statut de mineur.
Seulement voilà : fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part.
Hanna se retourna et me regarda. Son regard me trouva tout de suite, et je me rendis compte qu'elle avait tout le temps su que j'étais là. Elle me regarda tout simplement. Son visage ne demandait rien, n'implorait rien, n'affirmait ni ne promettait rien. Je discernai combien elle était tendue et épuisée.
Le bourreau ne hait pas non plus celui qu'il execute,et pourtant il l'execute.Parce qu'il en a recu l'ordre?...
Le bourreau n'obeit pas a des ordres.Il fait son travail,il ne hait pas ceux qu'il execute,il ne se venge pas sur eux,il ne les supprime pas parce qu'ils le genent ou le menacent ou l'agressent.Il lui sont completement indifferents
Seulement voilà : fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part.
Elle devait être complètement épuisée. Elle ne se battait pas seulement dans ce procès. Elle combattait depuis toujours, non pour montrer ce dont elle était capable, mais pour dissimuler ce dont elle était incapable.
Je songeai que quand on a laissé passé le bon moment, quand on a trop longtemps refusé quelque chose, ou que quelque chose vous a trop longtemps été refusé; cela vient trop tard, même lorsqu'on l'affronte avec force et qu'on le reçoit avec joie. A moins que "trop tard" n'existe pas qu'il n'y ait que le "tard", et que ce "tard" soit toujours mieux que "jamais"? Je ne sais pas.
On apprécie mal l'âge qu'on a pas encore derrière soi, ni juste devant.