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3,78

sur 472 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je sors plus que mitigée à la fin de cette lecture. Éric Emmanuel Schmitt exorcise ici le départ en d'autres cieux de sa mère. Aux confins du deuil, du manque, il explore des facettes de l'existence, des souvenirs, de la vie à la mort, de l'art d'aimer, l'art d'approcher le vide pour se remplir du plein d'une existence résolue.

Il y a de très beaux passages dans ce récit mais aussi des passages plus sombres avec lesquels je ne suis pas toujours en adéquation. Jugez plutôt :
« Seule bonne question : pourquoi n'y a-t-il pas davantage de suicides ?
À quoi les gens se cramponnent-ils ?
Pour moi, le scandale n'est pas la mort mais la vie. »

La vie serait-elle si désespérante qu'il faudrait en finir avant l'heure ? Pas certaine d'y voir beaucoup d'espoir ici.

Le récit d'EES s'articule autour de la pudeur, de la distance entre les sentiments et des mots intellectualisés à son paroxysme. L'ombre de l'absente, la mère, semble flotter dans un néant aux contours imprécis. S'ajoute à ce cheminement du deuil, une panoplie de drames, de maladies. La démence de son père, sa nièce atteinte de mucoviscidose. J'ai trouvé le tout assez lourd et déprimant. Et je suis restée détachée tout le long de ma lecture.

Je ne suis pas fana de ce genre d'exorcisme thérapeutique où pour en faire un récit d'exception, j'ai besoin du mariage des émotions, de la réalité couplée aux sentiments, aux réflexions trouvées dans le recul, des pensées mûries et travaillées. Doper les ventes à travers le « moi je, tiens voilà un bout de ma vie » ne m'intéresse pas plus que cela. Il m'a manqué ici un peu de tout cela même si je me répète, de très beaux passages surplombent le livre. Mais sans conteste, ma préférence sur ce même thème qu'est le deuil et l'amour maternel chers à beaucoup d'écrivains, ma préférence se porte sur le magnifique Lambeaux de Charles Juliet et dans un autre genre, Ma mère du Nord de Jean-Louis Fournier.

Pour conclure, j'ai un peu de mal à retrouver le grand EES de la part de l'autre. Tous ses autres romans semblent être une pâle copie de ce monument de la littérature française. C'est bien écrit certes, c'est touchant, c'est même talentueux mais on est tellement éloigné du château littéraire brillantissime de la part de l'autre....
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Comme à l'habitude Éric Emmanuel Schmitt écrit bien. L'écriture est fluide, la langue française est à son meilleur. L'humanisme, l'empathie, l'émotion habite le livre. Et pourtant il y a un je ne sais quoi qui dérange.
Pourtant le sujet du roman Journal d'un amour perdu est on ne peut plus universel : la perte de sa Maman.
Peut être que ce qui me dérange est cet amour quasi incestuel entre Éric Emmanuel Schmitt et sa mère.
Tout cela est remarquablement écrit, ressenti. Les moments de détresse, tout comme les moments de l'enfance. Et pourtant il y a quelque chose qui dérange.
Serais ce le besoin de nier le père ( secret de la naissance ) afin que seule existe la relation avec Maman.
Et que penser du secret détenu par les Riklin sinon qu'il s'agit d'une facilité romanesque pour faire exister un moment le père.
Vous aurez compris que je reste mitigé, partagé devant ce Journal d'un amour perdu.
Contrairement à ce qui est indiqué en quatrième de couverture, je ne pense pas que nous touchions à l'universel à force de vérité personnelle et intime.
La vérité intime n'est que partielle et partiale. L'universel ne se suffit pas de partialité et de vérité partielle.


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Un journal intime et donc très personnel.
Un hommage émouvant rendu à la maman que l'auteur vient de perdre.
Un parcours de deux ans pour se reconstruire et continuer son chemin, sans ne plus jamais être épaulé par la femme qu'il chérit tant.

Un retour sur les souvenirs avec sa maman, qu'ils remontent à l'enfance ou soient plus récents.
Un journal qui marque la fin d'un cycle et permettra d'en créer un nouveau ensuite.

Une écriture salvatrice, à la fois pudique et profonde.
Une lecture à la fois émouvante et dérangeante.
Une gêne occasionnée par les sentiments profonds auxquels se livre l'auteur. Un peu trop peut-être ?
Une épreuve qu'il a choisi de partager pour se libérer d'un poids.
Une nécessité pour l'auteur, c'est ce qui lui permet de clore un chapitre et d'en commencer un nouveau.
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Dévasté de chagrin, l'auteur parle de la perte de sa mère et de son ressenti face à la perte et à l'absence physique mais également d'autres deuils. C'est le témoignage d'un fils sur sa mère tant aimée et aimante, au détriment d'un père aimant, présent et mal aimé. C'est touchant, délicat et si vrai. Je recommande.
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Éric-Emmanuel Schmitt, Journal d'un amour perdu - 2019 - ⭐️⭐️⭐️

Récit du décès d'une mère. On entre dans l'intimité de Schmitt, de ses questionnements, de son rapport à la vie, de ce « secret » de notre mère au'on pense tous découvrir un jour. J'ai mis un temps à découvrir l'oeuvre puis j'ai aimé pour sa simplicité, pour les fragments pleins de vérités. Plus les phrases sont courtes, plus on entre dans le mystère du lien et de l'absence, plus on apprivoise l'auteur et sa destinée, car il n'y a peut-être que le silence pour dire une telle perte et on le sent lourd de signification dans les espaces de la page blanche. J'ai aimé puisque je me suis rappelé...
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C'est de sa plume si poétique qu'EES nous parle dans ce livre, beaucoup plus personnel, du décès de sa mère. Plus exactement, il décrit à travers cet événement douloureux, la magnifique relation qu'il entretenait avec elle, leur amour sans limite, leur complicité, tous ces moments merveilleux qu il partageait avec elle.
Nous traversons avec lui cette longue période de deuil, cette vie qui continue malgré tout, avec en plus ou plutôt en moins cet être d'exception sans qui il va devoir poursuivre le cours de sa vie.
C'est avec pudeur et délicatesse, mais avec une grande franchise qu'il nous fait part des réactions physiques et psychiques qui accompagnent cette épreuve.
A travers ce livre, véritable déclaration d'amour à sa mère, il lui dit adieu mais ce n'est pas uniquement l'homme qui se confie, c'est aussi l'enfant.
"Il faut apprendre à ne plus être l'enfant de personne"
A lire !
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Je viens de perdre celle qui m'a mis au monde, sans laquelle je ne serais pas là pour écrire à cet instant. Submergé par la souffrance d'une perte inconsolable, je me demande comment rendre cette douleur lancinante plus apaisée lorsque je découvre fortuitement en bout de gondole ce petit livre d'Éric-Emmanuel Schmitt qui justement évoque la disparition de sa mère.
Comptant y trouver une forme de réconfort, je m'en empare et ne tarde pas à en entreprendre la lecture avec une certaine avidité.
Le départ me paraît assez conforme à ce que je ressens de mon côté. Cette perte qu'on sait définitive et sans retour, cette absence qui plane au-dessus de nous à chaque instant et qui génère une sensation de manque qu'il faut assimiler et qu'on appelle faire son deuil. Il paraît que deux années sont nécessaires pour faire son deuil. Je doute que ce calcul soit fidèle à une quelconque vérité reconnue ou à un calcul établi sur un échantillon représentatif.
Ecrire est pour moi également un excellent moyen d'exorciser mes peurs et mes angoisses. En cela, je ne diffère pas d'Éric-Emmanuel Schmitt. Comme lui, je reconnais la vacuité de l'existence, son inutilité presque, puisqu'il faudra en finir un jour avec ceux qu'on aime et en finir avec soi-même, puisque toute existence est vaine et condamnée à l'anéantissement.
Comme lui, je regrette de ne pas avoir dit je t'aime plus souvent, prisonnier d'une pudeur inutile mais tellement inscrite dans mes schémas de pensée. Comme lui, je comprends que le bonheur sait le prix des personnes, le privilège luxueux d'exister, l'ivresse d'être là, de ressentir des émotions, d'épouser le monde et de percevoir sa beauté.
Pourtant, alors qu'Éric-Emmanuel Schmitt se perd rapidement dans ce qui m'apparaît une douleur narcissique à bien des égards, moi je me retrouve prisonnier d'un silence qui m'étouffe. Depuis l'agonie de Maman, sa disparition annoncée mais brutale, je n'ai plus le courage de me livrer, d'écrire. Voilà presque trois mois que je reste muet, rompant seulement ce silence aujourd'hui. L'envie d'écrire m'avait abandonné. Certes, j'ai rédigé pour la cérémonie un éloge funèbre. C'est le moins que je pouvais faire, même si cela m'a coûté en émotion.
Éric-Emmanuel Schmitt semble agir totalement à l'inverse. Sa douleur s'expose par des symptômes étalés sans vraie pudeur et chacun peut voir ses pleurs inextinguibles, ses larmes à n'en plus finir, ses tentations, par le détail, d'en finir avec sa propre existence pour ne plus souffrir. Il incite son lecteur à pratiquer une forme de voyeurisme qui me dérange.
Je conçois que chacun puisse réagir différemment à une situation donnée. Malgré tout, le grand déballage sentimental de l'auteur génère en moi une forme de gêne à l'égard de son manque de retenue. Ses envolées lyriques sont parfois de bon sens, souvent exagérées. Il réussit à créer en moi un malaise où je pensais trouver une forme de réconfort dans une compassion partagée sur le seuil de ce gouffre impitoyable.
Oui, Maman m'a permis d'être ce que je suis. Non, je ne veux pas énumérer les bienfaits qu'elle a accomplis sans même s'en rendre compte. Non, je ne veux pas détailler, même avec une prétention involontaire, la large palette de mes talents. Non, je ne suis pas Éric-Emmanuel Schmitt et ne m'en désole pas.
En définitive, Éric-Emmanuel Schmitt n'apporte aucun soutien, même pas à lui-même. Il s'égare trop souvent dans le champ narcissique de sa propre personne et ne fait du coup qu'effleurer le sujet sans réelle volonté d'aller au fond des choses. Il agit en écrivain sûr de son talent. Il dramatise à l'excès ce qui pour moi relève de l'intimité et du sacré. Il compose une oeuvre fictive où devrait jaillir une oeuvre de vérité. Il sonne le clairon où les pleurs d'une flûte discrète devraient envahir l'espace sonore de cette tragédie humaine.
Le moment est peut-être mal choisi pour chroniquer ce petit ouvrage qui devrait faire consensus. Ma propre et récente expérience me rend probablement peu objectif et encore moins complaisant pour un auteur que j'apprécie sur d'autres versants de son talent d'écrivain.
Mais tout cela n'est qu'un mauvais moment à passer…

Michelangelo 15/12/2021

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Sujet universel traité de façon trop personnel. Succession d'anecdotes, de morceaux de vie qui peinent à donner de l'épaisseur au texte.
Quelques moments intéressants cependant, notamment les conditions de la mort de la mère et le rapport au père. On touche alors à l'intime et à ce qu'il peut avoir de bouleversant.
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Dans ce livre très personnel (puisque autobiographique), Eric-Emmanuel Schmitt nous fait part du chemin de deuil et de reconstruction qui a suivi le décès de sa mère. Un chemin qui, comme on peut s'y attendre, fut long et tortueux.

Je n'avais jamais rien lu d'EES, je l'ai donc découvert à travers ce roman et je pense avoir découvert un très bon auteur contemporain français. Ce livre regorge de passages très émouvants, et il est toujours attendrissant de voir un être déballer tout l'amour qu'il a pour un autre être, qui plus est quand il s'agit de l'amour d'un homme de 59 ans à sa défunte mère. de plus, le livre est très bien écrit, il donne envie de le lire encore et encore, ne serait-ce que pour son écriture fluide et harmonieuse.
Mais bien que j'aurais aimé faire un éloge complet de ce roman, je suis un peu mitigée. J'ai trouvé certains sujets traités un peu trop lourdement, d'autres extrêmement noirs. Evidemment, son sujet étant le deuil, il est normal que le livre aborde ces idées sombres et redondantes. Seulement, j'avais l'impression que la cause de ces passages était tout autre, pour moi c'était une façon que l'auteur avait d'alimenter son malheur, de se morfondre plutôt que d'essayer d'avancer. Cela encore, je sais que c'est tout naturel dans la circonstance. Mais cela apportait-il réellement quelque chose au livre? Est-ce cela, la "leçon de vie" que nous promet la quatrième de couverture?

Certes j'ai trouvé beau ce lien que l'auteur avait avec sa mère, certes j'ai été touchée de le voir ainsi dans la peau d'un petit garçon démuni... Mais le fait est que si on me demande, dans six mois, ce que j'ai retenu de "Journal d'un amour perdu", je répondrai qu'EES a une plume remarquable et non que c'était un livre particulièrement poignant.
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En version audio, lu par l'auteur, si j'ai apprécié l'ensemble de ce message posthume à sa mère, il y a cependant des passages où j'ai trouvé que cet enfant en mal de mère avait un peu trop tendance à se regarder souffrir de l'absence, un peu comme un amoureux qui vient de perdre l'être cher.
Comme toujours chez EE Schmitt, la langue est belle, les termes choisis, les tournures élégantes, je regrette juste ce ton trop souvent plaintif.
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