Le premier tome m'avait emporté au néolithique, m'avait fait vivre un déluge, devenu ensuite, au fil des récits, LE Déluge biblique.
J'avais fait la connaissance de Noam, devenu
Noé pour les récits, de Noura, la femme qu'il aime plus que tout et de Derek, celui qui était devenu un sale type.
C'est donc avec grand plaisir que j'ai replongé dans cette folle aventure qui décortique l'Ancien Testament, qui nous fait vivre une partie de ses grands épisodes, nous le montrant sous un autre jour et qui nous fait vivre aussi les débuts de l'Humanité.
Le côté Historique est bien rendu, on sent le travail de l'auteur derrière son récit, qu'il nous conte avec une facilité déconcertante, même si, le début de ce deuxième tome est un peu long et répétitif.
Noam, toujours amoureux de sa Noura, la cherche partout, marche énormément, découvre le Monde après un long sommeil réparateur (dans le sens premier du terme) et à un moment donné, j'ai eu l'impression que l'on tournait un peu en rond, tel un chien après sa queue.
Heureusement, une fois arrivé à Babel, le récit va redevenir intéressant, bouger, nous apprendre des choses, nous présenter des personnages intéressants et hautement attachants, tel la reine Kubaba et Gawan le sorcier (qui n'en est pas vraiment un, vous connaîtrez son truc si vous lisez le roman).
La tour de Babel, celle qui va s'écrouler… Je ne divulgâche pas, tout le monde connaît l'Histoire, le récit, la légende (biffez les mentions que vous ne gardez pas), de plus, la tour est représentée sur la couverture.
Par contre, je resterai muette sur l'autre épisode important de l'Ancien Testament dans lequel Noura aura une importance capitale, bien que je n'aie pas aimé son comportement de manipulatrice.
Dans ce récit, une fois de plus, la fiction se mêle habillement et intelligemment avec l'Histoire de l'Humanité et l'Ancien Testament. L'imaginaire est au pouvoir, le fantastique aussi (immortalité), sans jamais que cela devienne trop lourd.
La politique est bien présente, avec ses jeux de pouvoirs, ses guerres, ses ruses pour en éviter une, les débuts de l'espionnage, de l'écriture et la mégalomanie d'un roi qui ne se sent plus péter et se fait construire un immense phallus pour causer avec les Dieux. Faute de viagra©, sa tour débandera…
Le reproche que je ferai à cet opus, c'est le Grand Méchant, Nemrod. Oui, je sais, il existe des dictateurs, des tyrans encore pires que lui, plus sadiques, plus meurtriers, plus mégalos, bref des salopards qui n'auront aucunes circonstances atténuantes. Dans le rôle de l'ordure de service, il est parfait : seul, parano, violent, toujours à la recherche de plus de richesses…
Ce n'est pas le personnage de Nemrod que je remets en question, c'est l'homme qui se cache derrière le roi. Celles et ceux qui l'ont lus savent de qui je veux parler.
S'il y a bien un truc que je n'aime pas, en littérature, ce sont les méchants récurrents. Si Joe Dalton me fait rire, j'apprécie quand l'auteur crée d'autres méchants, au lieu de prendre toujours le même. D'accord, le méchant de ce roman est immortel aussi, mais j'espère qu'il ne va pas s'introduire dans toutes les peaux de tous les salopards de l'Histoire, sinon, je vais faire un malheur. de la diversité, que diable !
Hormis ce bémol, le récit m'a captivé et j'ai dévoré les 580 pages sur deux jours. le projet de l'auteur est ambitieux : raconter, en 8 volumes, l'Histoire de l'Humanité. Mais le raconter à la manière de Dumas, avec des aventures, de la flamboyance, des amitiés (et sans ghost writer j'espère).
À la fois récit initiatique, quête, roman d'aventure, d'amour, roman historique, biblique, politique, religieux, polar, ce deuxième tome confirme tout le plaisir ressenti dans le premier, malgré mes bémols.
Schmitt est un formidable conteur et je serai au rendez-vous pour la partie Égyptienne.
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