Mensonges au paradis ou vérités en enfer ?
Comment départager la fiction de la réalité dans les ouvrages, souvent impudiques, de
Colombe Schneck ?
En montant vers le chalet, où adolescente elle passait toutes ses vacances, retrouver ses amis perdus de vue depuis 30 ans, elle trouve l'opportunité de plonger dans son passé qui se révèle infernal. Après la mort de son père, à qui elle était fortement attachée, elle partage plusieurs années avec Charles, un alcoolique, qui la sous estime, lui fait mal jusqu'à lui asséner « tu ne vaux rien »… rupture.
Un an plus tard, elle rencontre le père de ses enfants, rédige son premier ouvrage consacré à l'assassinat d'un parent, trouve un éditeur qui la publie … son mari dénigre son livre et lâche « tu ne vaux rien »… rupture.
« Je n'ai pas vu » écrit
Colombe Schneck dont le registre neuro-sensoriel est oral et non visuel, mais comment peut-on accepter de vivre ainsi sous emprise durant des années sans se révolter ? Ne pas voir, ne pas regarder, est ce mentir ou est ce pratiquer la politique de l'autruche ?
Redescendue du chalet, elle se recueille sur la tombe de ses parents, où, devenant enfin adulte elle conclut « je me suis dressée, une géante, une tête d'acier, faut pas m'emmerder, je suis la fille du Home que rien n'arrête. »
Un roman bouleversant certes, mais la naïveté de la romancière est déconcertante. Espérons sincèrement que Colombe regarde la réalité de face et trouve ainsi bonheur et équilibre.