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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvenirs, souvenirs...
Colombe se souvient.
Des jours heureux.
De ces merveilleuses vacances, en Suisse, chez Anne-Marie et Karl.
De ces enfants qu'elle a côtoyé.
Du ski, des randonnées, des rires et des larmes.
Les jolies colonies de vacances chantait Pierre Perret.
Colombe revient.
Dans cet endroit chargé de tous ces souvenirs, ces merveilleux moments.
Si elle est là, aujourd'hui, c'est pour comprendre.
Au milieu de ces enfants qu'elle a croisé, au fil des ans, il y avait Patou et Vava, le fils et la fille légitimes du couple.
Eux aussi semblaient partager le même bonheur de se retrouver chaque année, mais...
Derrière ce paradis, y avait-il des mensonges ?
Dans sa quête, Colombe retrouvera-t-elle la petite fille qu'elle était ?
Ces séjours l'ont construite, comme ils ont construit ou influé sur le destin des autres, parce que derrière la façade,  derrière les sourires, elle, ils, n'avaient rien vu, rien senti,  rien compris.
La mémoire est sélective, l'autrice a eu besoin de confronter passé et présent pour comprendre. Dans son récit,  l'un et l'autre se mélangent, s'imbriquent.
Si j'ai aimé cette lecture, j'aurais voulu plus d'émotions, d'empathie, d'explications, mais est-ce si facile d'écrire sur ce qu'on a vécu, idéalisé,  alors qu'on vient de découvrir l'envers du décor ?
Peut-être que si Colombe Schneck n'en dit pas plus, pas trop, c'est justement pour ne pas briser le souvenir idyllique de ses séjours dans ce Home d'enfants.
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Aujourd'hui je vais évoquer Mensonges au paradis nouveau roman autobiographique de Colombe Schneck. Elle est notamment l'auteur de Dix-sept ans, Nuits d'été à Brooklyn et Deux petites bourgeoises. Avec cet opus elle plonge dans ses souvenirs d'enfance et mène l'enquête pour reconstituer la destinée de personnes qu'elle a perdues de vue après les avoir côtoyées durant les vacances de sa jeunesse.
Le paradis du titre désigne une vallée suisse qui n'est pas précisément nommée. Colombe Schneck écrit : « c'est le plus beau, le plus ancien, le plus grand chalet de la vallée. Il est pittoresque avec ses balcons ajourés, ses dentelles de bois, ses lambrequins fixés à la toiture, comme s'il avait été dessiné par le plus talentueux d'entre nous. (...). Les propriétaires sont Karl et Anne-Marie Ammann. Leur métier est « Deuxième famille ». Ils poursuivent une tradition de la vallée, accueillir des petits qui viennent d'Europe, d'Afrique, d'Amérique pour les vacances ou à l'année. Les parents payent, nous sommes aimés. Nous sommes chez nous. le Home est notre maison. » Mais le titre évoque également des mensonges que l'auteur va mettre à jour, en particulier sur les intentions du couple mentionné et du traitement réservé à leurs pensionnaires. Comme de nombreux autres enfants (que l'on peut d'abord croire privilégiés et issus d'une élite mondialisée) elle a effectué dans ce site de multiples séjours : « mes parents m'envoient pour toutes les vacances scolaires chez Karl et Anne-Marie. Quinze jours à Noël, une semaine en février, quinze jours en avril, et le mois de juillet. Deux mois par an. » Pour l'enfant et la jeune fille qu'elle a été ce monde est enchanteur, les hôtes sont charmants malgré la discipline qui règne. Karl parait autoritaire, il force les jeunes à skier sans répit, la nuit ils dorment à la dure les fenêtres ouvertes. Anne-Marie est soumise à son mari, leur propre progéniture est délaissée pour s'occuper des enfants confiés contre haute rémunération. Et pourtant, malgré ces exigences imposées aux enfants l'impression qui domine est celle de l'amour inconditionnel proposé. Colombe reconstitue cette période, elle consulte des archives, recueille des témoignages, retrouve des protagonistes. Elle s'intéresse particulièrement aux enfants du couple Ammann : Vava et Patou. Vava était sa meilleure copine, elles se sont perdues de vue ; au cours des recherches : « très vite j'apprends que Vava est malade et que Patou sort de prison. J'ai persévéré, espérant cette fois qu'une réparation était possible puisque Vava et Patou sont vivants. » Elle comprend que Karl et Anne-Marie n'étaient pas d'excellents parents, que leurs enfants ont indubitablement souffert de la concurrence vis-à-vis des gamins qui étaient placés au Home par leurs propres parents. Ce récit implique un questionnement sur la famille Schneck, ce qui semblait normal à Colombe enfant l'interroge devenue adulte. Mais le livre n'est pas un règlement de compte : « me plaindre de mes parents me dégoûte. Ils étaient absents, corsetés dans un temps ancien qui refusait de pâlir. Ce qui les obsédait sans jamais qu'ils en parlent, les empêchait de dormir la nuit, de profiter de nous, s'était passé avant notre naissance. (...). Ils n'étaient pas de mauvais parents. Ils nous aimaient. Il n'y a rien à pardonner. » En filigrane apparait une fois de plus dans son oeuvre le drame de la Shoah et les implications transgénérationnelles.
Mensonges au paradis est un roman personnel qui n'est pas une grande oeuvre littéraire. Cependant, Colombe Schneck, parfois agaçante avec ses histoires de coeur ratées et de famille compliqué où règne le non-dit, apparait comme touchante et persévérante dans son désir de reconstruction de cette histoire singulière. Sa volonté de réparation échoue partiellement mais la publication de cet ouvrage est la preuve de son engagement dans la recomposition sans fard de ce pan de son passé.
Voilà, je vous ai donc parlé de Mensonges au paradis de Colombe Schneck paru aux éditions Grasset.
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Convaincue que son enfance était une période parfaitement heureuse, Colombe Schneck part à sa recherche dans Mensonges au paradis. Seulement, au fur et à mesure de ses rencontres et de la visite des lieux, la réalité lui revient découvrant des évidences qu'elle avait occultées pour grandir, malgré tout.

De six à vingt ans, Colombe Schneck fréquente à chaque vacance un home d'enfants au milieu de la Suisse, tenu par Karl et Anne-Marie. Ils accueillent des jeunes confiés par des familles fortunées, ou des parents trop occupés par de grandes carrières, moins souvent, des parents aux mesures éducatives défaillantes.

En s'interrogeant sur le vécu des enfants de ses hôtes, Colombe Schneck révèle leurs parcours très chaotiques. Patou, le fils, n'a pas arrêté de monter des entreprises puis de piquer dans la caisse et même d'être emprisonné après. Vava, la fille et l'amie d'enfance de Colombe, inséparables au Home, s'est perdue dans sa souffrance et passe sa vie entre enfermements psychiatriques et réseaux sociaux. Tous deux ont été abandonnés par la bande de copains qui se retrouvait à chaque congé.

Alors Colombe Schneck s'interroge sur leur similitude à pervertir la réalité et s'enfermer dans les mensonges. Avec le lecteur comme témoin, elle mène l'enquête pour découvrir la nature des dénis.

Ce récit emprunte à l'autofiction ses codes. Colombe Schneck plonge son lecteur dans la même capacité de négation du ressenti. Les fenêtres ouvertes toutes les nuits même lorsqu'il gèle. Les randonnées en montagne, peu couverts pour tous, même les plus petits. Etc. Au début, Ces faits ne choquent pas trop tant le style est lyrique et passionné pour cette période heureuse que représente pour Colombe ses séjours.

Puis, les faits, petit à petit reconnus par la narratrice, apparaissent les maltraitances organisées, mais acceptées par tous, sans parler des humiliations subies, que le lecteur reconnaît. Celles de son enfance lui permettront de reconnaître celles subies, plus tard, avec un ex-compagnon.

Colombe Schneck donne les clefs pour expliquer le déni qu'elle a subit. Néanmoins, son récit est troublant de bout en bout.

Colombe Schneck aborde, d'une façon très nouvelle, cette notion de maltraitance et d'emprise, mais aussi, cette faculté qu'à le cerveau d'occulter la réalité lorsqu'elle est dérangeante et même insupportable. Cette capacité du déni est une notion a compléter par la fiction pour en décrypter tous les mécanismes. Et, ici, l'écrivaine nous y invite facilement.

Mensonges au paradis est un récit court et très personnel, passionnant et dérangeant à la fois, pour décrypter les souvenirs et la possibilité d'en occulter les parties les plus dérangeantes. Colombe Schneck embarque complètement son lecteur et le fait traverser la révélation d'un déni qui s'il n'est pas reconnu revient en paralysant sous d'autres formes. Remarquable !
Remerciements @NetGalleyFrance pour #Mensongesauparadis de @ColombeSchneck
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Colombe Schneck, de 6 à 20 ans, passe tous ses étés dans un home d'enfants en Suisse. Karl et Anne-Marie les parents , Patou et Vava, leurs enfants ,ouvrent grand les portes de leur maison à tous ces jeunes dont les parents n'ont pas le temps de s'occuper pendant les vacances.

Lorsqu'elle écrit ce livre, il ne reste que des bons souvenirs à Colombe Schneck. Ce home d'enfants est un paradis. Alors quand elle approfondit ses recherches, ses souvenirs ne sont peut-être pas la réalité. La destruction des deux enfants du couple est assez significative. le récit de certaines activités m'ont glacé le sang. le paradis était peut-être l'enfer pour un certain nombre de personnes.

Je ne connaissais pas du tout ce concept d'home d'enfants. Celui dans lequel évolue l'auteure est réservé à une clientèle aisée. Mais cela n'empêche que tous les protagonistes du livre restent des humains . Les situations vécues sont à la limite de l'humiliation voire même humiliantes.
L'écriture est percutante et sans filtres, ce qui permet une lecture rapide et efficace de ce livre.

Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Grasset pour l'acceptation de ma demande de lecture.
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De ses 6 ans jusqu'à ses 18 ans, Colombe Schneck a passé l'intégralité de ses vacances scolaires dans le home de Karl et Anne-Marie en Suisse qui accueillait des enfants comme elle dont les parents ne tenaient pas particulièrement à s'encombrer pendant ces périodes. Elle en a gardé une vision paradisiaque qu'elle s'est décidée à évoquer dans son roman. Elle s'attendait enfin à écrire quelque chose de plus léger que ses récits précédents sur sa famille notamment…jusqu'à ce qu'elle comprenne que ce « paradis » n'en était pas vraiment un notamment pour Patou et Vava les deux enfants de Karl et Anne-Marie qui ont tous les deux eu une vie difficile. Karl était dur. Pour lui le sport était primordial : les petits skiaient tous les jours en hiver quel que soit le temps. Il était partisan d'une éducation à la dure. Cette vie au grand air totalement différente de sa vie parisienne ravissait la jeune Colombe, mais elle, elle ne venait que pour les vacances. Patou devait subir la violence de son père, Anne-Marie celle de son mari et Vava ne trouvait du réconfort que quand les petits pensionnaires revenaient au home remettre de la vie et de la bonne humeur. J'ai bien aimé cette histoire vraie et les réflexions de l'autrice sur l'écriture. Elle se rend compte que son penchant naturel à vouloir embellir la réalité grâce à la fiction ne tient pas. La réalité avec sa dureté finit toujours par s'imposer.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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C'est une chronique que je partage avec le site Les Petits Mots des Libraires dont je m'occupe en tant que community manager. Je ne connaissais pas cette auteure à part de nom donc c'est ma curiosité qui m'a poussée vers ce livre et je ne le regrette pas.

L'auteure se confie à nous en revenant sur une partie de son enfance et adolescence où elle passait la plupart de ses vacances dans un Home en Suisse. Elle en a gardé une vision idyllique avec ses propres souvenirs. Ce livre, c'est aussi une manière d'analysé son rapport à ses parents à une époque bien différente de la nôtre.

La première chose qui m'a marqué dans ce livre, c'est l'analyse de l'auteure sur les pratiques d'hier et d'aujourd'hui dans le Home. La manière dont on s'occupe des enfants aujourd'hui est à l'opposé et cela fait bien réfléchir. Étant donné que je me suis occupé d'enfants pendant quelques années, c'est un sujet qui me parle. Peut-être qu'on en fait trop en ne laissant pas assez de liberté aux enfants pour se construire eux-mêmes.

Il y a aussi la manière dont on perçoit les choses en tant qu'enfant. On a souvent une version idéalisée et c'est ce dont l'auteure se rend compte. C'est aussi quelque chose qui me parle à titre personnel. Quand on est enfant on ne voit pas la même chose comme un adulte et souvent on se ment pour se souvenir de ce qui nous convient. À travers les personnages de Vava et Patou, on se rend compte des conséquences de ce que l'on peut vivre enfant.

C'est une lecture très particulière, mais intéressante finalement. En dehors de son histoire personnelle, l'auteure nous livre beaucoup de réflexions très intéressantes qui nous parle à tous sur notre parcours pour devenir adulte. Son style est agréable et fluide. Cette lecture m'a beaucoup plu et me donne envie de lire d'autres livres de cette auteure.


Lien : https://leslecturesdamandine..
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Je n'ai pas d'excellents souvenirs du home d'enfants dans les alpes françaises, où j'ai passé trois mois pour soucis de santé, dans les années 60, rien que des photos où nous portons tous des cagoules, le regard tristounet ! Je n'aurais jamais eu l'idée d'écrire sur ces quelques mois persus au fond d'un village ! Il a donc fallu que l'auteure se régale , au moins à certains moments de ces vacances la haut pour en commencer le récit !
On en comprend l'intérêt, bribe après bribe, car le récit est plutôt décousu, les années se confondent, il faut dire qu'elle y a passé des mois et des mois depuis ses 6 ans, envoyée là par des parents occupés d'autres activités, comme ceux des pensionnaires majoritairement issus de familles aisées !
Karl et Anne Marie, les propriétaires de cette maison d'enfants se sont très bien occupés d'eux, cela ne fait aucun doute, leur apprenant à skier, marcher, obéir !! dans des conditions assez rudes mais identiques pour tous !
Tous ? Non, pas pour leurs propres enfants qui ont été délaissés, humiliés parfois, en tous cas n'ont pas profité de l'attention qui était portée à ces petits pensionnaires par leurs parents !
Pas à pas, l'auteure fait ce retour en arrière, découvre la vérité et enfin comprend pourquoi Patou et Vava ont «  mal » tourné, leurs vies amochées, come les souvenirs qui du coup prennent une tout autre allure ! Ils étaient heureux, elle les a cru heureux, ce n'était pas le cas !

Souvenirs, souvenirs, étrange comme ils sont différents selon les personnes ! Qu'en est il des vôtres ?
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La journaliste revient sur ses vacances heureuses dans une maison d'enfants en Suisse, dont les enfants de ceux qui tenaient ce chalet, le « Home », ont mal vieilli.
Ses recherches autour de ces moments heureux, durs et tendres, ne débouchent pas sur des révélations de scandales mais nous interrogent, au-delà des problématiques littéraires, sur ce que l'on veut garder de nos souvenirs.
Le dernier mot de Deleuze cité au cours des remerciements au bout des 172 pages situe bien les enjeux : « Il faut beaucoup de mémoire pour repousser le passé »
La vérité ne s'écrit pas en lettres majuscules, elle se cherche honnêtement, avec ses contradictions, sa complexité, ses causes et ses dénis, comme chacun s'arrange.
« J'aime être crédule, me persuader que la solitude mène à l'amour, la pauvreté à la fortune, la destruction à la séparation. »
L'écriture sincère, sensible, sans apprêt, permet de surmonter notre appréhension de découvrir au fil de la lecture, de noirs aveux. Ce retour vers l'enfance l'amène à revenir sur bien des tombes et à travers les mensonges attestés des autres, nuancer ses certitudes, relativiser ses engouements, distinguer, apprécier, se regarder en face.
« Auschwitz était pour moi un gros mot, comme les mots du sexe, qui m'attiraient et me révulsaient à la foi.»
Hommes et des femmes formateurs sont respectés sans que la lucidité soit abandonnée à une mièvre bienveillance.
« Je me suis dressée, des muscles dans les jambes, des épaules pour impressionner, des poings fermés, des dents et des ongles dont je sais me servir, prête à rendre coup par coup, une géante, une tête d'acier, faut pas m'emmerder, je suis la fille du Home que rien n'arrête. »

Lien : https://blog-de-guy.blogspot..
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