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EAN : 9782246814627
112 pages
Grasset (06/03/2019)
2.95/5   132 notes
Résumé :

La Tendresse du crawl

À 50 ans, j'ai découvert que j'avais un corps, et que l'amour heureux est possible.
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
2,95

sur 132 notes
La brasse roucoulée ? Assez ! La littérature française est gangrénée par deux maux : l'excès de biographie romancée et l'abus d'autofiction. Tous deux trahissent un manque d'inspiration. « 1967 » offrait la démonstration du premier. « La tendresse du crawl » est l'illustration du second. Tout comme Martine, nous suivons les aventures de Colombe Schneck depuis ses débuts : Colombe et son IVG, Colombe tombe amoureuse, le père de Colombe et aujourd'hui, Colombe porte bien ses cinquante ans (confère la photo de son postérieur envoyée à Yann Moix – quand le narcissisme vire à l'exhibitionnisme). J'espère que ce sera le dernier volet d'une saga qui ne décolle pas de son nombril. Pour faire de sa vie le sujet d'un livre, il faut qu'elle soit digne d'intérêt (Lançon, Makine, Ernaux) et/ou la transcender par un style d'exception (Duras, Nabe, Guibert). Ici, nous n'avons ni l'un ni l'autre. le style ? Banal, souvent horripilant avec ses énumérations de mots (p36, p61) – n'est pas Kerangal qui veut. Beaucoup d'analyse de supermarché - ce sont les mots de l'auteure (p59). L'intrigue ? Une banale histoire d'amour et de séparation. L'auteure est prête à rater son roman pour que son amant lui revienne (p82). Qu'elle se rassure : son amant reviendra. Les seuls moments palpitants du livre ne la concernent pas (p51 et p94) - CQFD. Dommage, j'avais trouvé les premiers romans de Colombe Schneck prometteurs. « La réparation » m'avait touchée et dans « Soeurs de miséricorde », elle voyageait enfin. Les journalistes ne font pas toujours de grands écrivains. Quant à la notoriété, elle permet souvent de capter la lumière au détriment d'auteurs plus talentueux. Colombe Schneck affirme qu'elle sait désormais nager. Moi je trouve qu'avec ce livre, elle a touché le fond. Souhaitons qu'advienne rapidement « le réveil de Colombe » (p21).
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"Quelques années auparavant, j'avais posé cette question à une romancière célèbre : préférez-vous vivre une histoire d'amour heureuse et écrire un mauvais livre ou une histoire d'amour malheureuse et écrire un beau livre ? Elle m'avait répondu sans hésitation, vivre une histoire d'amour malheureuse et écrire un beau livre. Sans aucun doute, je préfère la première proposition. Qu'il revienne, et que ce livre soit raté."
Eh bien, chère Colombe Schneck, il va ressortir une bonne chose de ce livre (mais une seule) : votre amoureux va revenir.
Et au triple galop, même !
Mais comment peut-on éditer une chose pareille ? Oui, "chose", car ces cent-dix pages entourées d'une couverture cartonnée ne méritent pas le nom de "livre".
♬ Non, rien, de rien... ♬ Je n'ai rien trouvé d'intéressant dans ce texte.
J'ai cherché partout, ♬ J'ai touché le fond de la piscine ♬, mais non, toujours rien.
Le fond ? La forme ? Non, rien.
J'ai pris cette "chose" (qui avait l'aspect d'un livre) au hasard sur les étagères de ma bibliothèque parce que le titre m'a plu. Oui, je fais ça de temps en temps, et ce choix totalement irrationnel m'a offert de très belles surprises... de moins belles aussi, c'est le jeu et je l'accepte.
J'aime bien lire un livre léger de temps en temps : entre d'autres lectures je ne méprise pas du tout un bon ouvrage "détente", mais cette "chose" n'a pas du tout rempli cette fonction ; tout y est tellement inintéressant !
Bon, chère Colombe Schneck, comme je l'ai dit plus haut, votre amoureux va revenir : tant mieux, mais je vous en supplie, n'en faites pas une nouvelle "chose" !
Pitié pour les arbres !
Quant à moi, je vais aller à la piscine : je ne sais pas si mon crawl est tendre, mais en tout cas il me détend !
PS : pour vous donner une idée du contenu, voici une phrase extraite de cette "chose".
" Un amour heureux est un quotidien partagé, machine à laver qui se vide, courses chez Franprix, pets dans le lit, regards sans paroles, il ne s'écrit pas."
Non, ne me remerciez pas ! 😃
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Les bénéfices de la natation

Elle aura finalement duré moins d'une année, la belle histoire d'amour avec Gabriel. Mais elle aura permis à Colombe de se réapproprier son corps en découvrant «La tendresse du crawl».

«Je ne savais plus quoi faire, alors je suis allée nager. C'était la seule chose qui m'offrait une succession d'actions logiques, l'une après l'autre, trouver un maillot, un bonnet, des lunettes, une serviette, tout fourrer dans un sac, le vélo, pédaler, trouver une cabine libre, me déshabiller, enfiler mon maillot, caler mon bonnet et mes lunettes, que l'eau ne rentre pas, glisser dans l'eau et enchainer trente longueurs, ne pas réfléchir, me réfugier dans l'évidence de la répétition.» Pour mettre un peu de baume sur son coeur meurtri, Colombe nage. Parce qu'elle veut continuer à sentir son corps, à en faire son allié et à lui offrir de nouvelles perspectives.
Et puis peut-être un peu aussi pour se rappeler que c'est à Gabriel qu'elle doit cette découverte.
Rembobinons le film et revenons à la genèse de cette – trop brève – histoire d'amour. Colombe a été élevée dans un milieu où le corps était plutôt caché que magnifié. À l'adolescence, elle ne s'aime pas, même si les garçons la regardent enfin. Essayant de calquer sa vie amoureuse sur celle de son père, volage, elle va d'échecs en déceptions. C'est à ce moment qu'elle croise Gabriel, et l'oublie.
«J'ai 23 ans, mon père meurt et je deviens invisible à tous les hommes qui ne sont pas lui. J'ai 30 ans, je vais me marier avec un homme que j'ai choisi parce que lors de notre première rencontre, il m'a dit, si nous nous marions, je te promets que je ne te quitterai jamais, mais je te tromperai sûrement. Cela m'avait paru tout à fait rassurant comme proposition, il serait comme mon père, mais il ne m'abandonnera jamais comme lui l'a fait en mourant. Mon mari sera immortel. »
Un rêve enfoui jusqu'à ses retrouvailles avec Gabriel. Elle sent que cette fois, c'est le bon. Il est amoureux et attentionné. Avec lui, elle peut se laisser aller: «Je lui abandonne peu à peu mon corps, il en fait ce qu'il veut, je n'ai presque plus peur. le sexe est un jeu sans fin, il connaît d'infinies variations d'être touchée, caressée, pénétrée. Il me propose des règles nouvelles, j'accepte avec joie. J'atteins une destination qui m'était, avant lui, inconnue.»
Cette parenthèse enchantée ne durera que neuf mois. Mais paradoxalement, elle aura redonné à Colombe une nouvelle énergie, une nouvelle force. Non, contrairement à ce que proclament certains, après cinquante ans, les femmes sont loin d'avoir épuisé le potentiel et leur capital de séduction.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un récit dans lequel Colombe Schneck semble se mettre en scène et relate sa dernière aventure amoureuse avec un homme qu'elle a connu adolescente. Elle s'interroge sur l'échec de cette relation et en identifie les causes : la différence, la peur d'être quittée, le manque de confiance en soi. Un texte court et instructif sur l'impact de sa propre construction (par le biais de son environnement familial) dans les relations amoureuses. Merci à Netgalley et à l'éditeur pour l'envoi de ce roman.
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Alors qu'elle a passé l'âge de 50 ans, alors que ses relations affectives ont toutes été des échecs, la narratrice rencontre un homme à qui tout l'oppose et tombe éperdument amoureuse. Ce sentiment réciproque les comblera pendant quelques mois jusqu'à ce qu'il paraisse évident que, parfois, aimer ne suffit pas.
Avec autant de pudeur que d'enthousiasme, autant de sensibilité que de questionnements, la narratrice explore en profondeur ce qui les a séparés mais aussi ce qu'il lui reste de cette relation, un sentiment très fort de confiance en elle, une nouvelle amitié, celle de sa personne.
Ce cours récit est très joli.
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critiques presse (3)
LeFigaro
03 mai 2019
Avec la Tendresse du Crawl, son dixième roman (Grasset), Colombe Schneck poursuit son itinéraire singulier, chronique romancée de sa vie à Paris.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
29 mars 2019
Retour sur un amour aussi ardent qu’éphémère, raconté avec délicatesse par une jeune quinquagénaire troublante.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
07 mars 2019
Dans un bref récit, Colombe Schneck livre une intense réflexion sur la passion amoureuse [...] Un récit tout ce qu’il y a de plus personnel que Colombe Schneck arrive à rendre tellement universel. Par la grâce de son écriture, par l’acuité de son observation.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Je ne savais plus quoi faire, alors je suis allée nager. C’était la seule chose qui m’offrait une succession d’actions logiques, l’une après l’autre, trouver un maillot, un bonnet, des lunettes, une serviette, tout fourrer dans un sac, le vélo, pédaler, trouver une cabine libre, me déshabiller, enfiler mon maillot, caler mon bonnet et mes lunettes, que l’eau ne rentre pas, glisser dans l’eau et enchainer trente longueurs, ne pas réfléchir, me réfugier dans l’évidence de la répétition. 
Puis j’ai une mission à mener, un kilomètre. 
D’abord, je suis en rage dans l’eau, je vais le plus vite possible, essoufflée, je m’arrête, j’ai oublié ce que Gabriel m’a montré. p. 85
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INCIPIT
Une semaine après que nous avons fait l’amour pour la première fois, il a remplacé le pneu arrière de mon vélo. Je ne sais pas comment il s’est débrouillé, car mon vélo était attaché et il n’avait pas la clé. Le soir, il est venu dîner chez moi, a posé sur la table de la cuisine un petit sac en papier rouge brillant qui cachait une nouvelle chambre à air dans son emballage Bibendum jaune et bleu. J’ai installé la petite boîte en carton bleu et jaune, avec le bonhomme dessiné dessus qui signe amicalement de la main, sur le manteau de la cheminée, à côté du bouquet de tubéreuses qu’il m’avait apporté en même temps. J’ai photographié l’ensemble, le paquet avec la chambre à air et le bouquet de tubéreuses, me disant qu’on ne m’avait jamais offert de cadeau aussi attentionné, et aussi qu’il fallait que j’en garde une preuve au cas où tout cela, l’amour, lui, était amené à disparaître. 
Il s’appelle Gabriel. Je ne connais personne comme lui, il est très grand, il a de larges épaules, un corps d’athlète, ses gestes sont calmes et adroits. Pourtant, la première fois que nous prenons un verre ensemble, il se trompe de café, arrive en retard, commande un kir et le renverse. Il me regarde, étonné, et dit, ce n’est pas mon habitude.
La première fois que je l’ai croisé, il avait 12 ans, moi 15. Nous nous sommes retrouvés trente-cinq ans après, une fin de septembre.
Le bouquet est fané depuis longtemps, la petite boîte est toujours là, je l’ai juste cachée un peu pour ne pas être trop nostalgique quand j’aperçois la main du bonhomme blanc levée vers moi dans un signe amical.
Avant lui, j’étais toujours déçue par les cadeaux que l’on m’offrait, et quand je pense à mes réactions, ma déception, si mal cachée, j’ai honte. J’ai honte, en pensant à ma grimace intérieure, si visible, quand le père de mes enfants m’a offert une bague en or ornée d’une pierre verte translucide. C’était en 2001, ma mère était en train de mourir, dix ans après mon père, je n’avais plus aucun désir pour rien. Ce qu’on m’offrait et qui ne venait pas d’eux ne m’intéressait pas. J’attendais le retour de mon père, ses bras chargés de présents, j’attendais que ma mère ouvre ses bras, ce qu’elle n’avait jamais pu faire. Je ne savais plus être aimée. Gabriel est arrivé, il m’a prise dans ses grands bras, n’a pas serré trop fort, je me suis laissée faire. C’était donc cela l’amour. J’avais oublié.
J’avais connu une succession d’hommes, pourtant je passais davantage de temps à imaginer l’amour, qu’à le vivre. J’avais si peur de la réalité.
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Je n’ai plus peur que Gabriel meure (puisqu’il est en vie), qu’il tombe malade (puisqu’il est en bonne santé), qu’il me quitte (puisqu’il m’a déjà quittée), qu’il ne m’aime plus (puisqu’il ne m’aime plus), de plus jamais être amoureuse (parce qu’avant de l’aimer, je ne savais pas que j’allais l’aimer, lui), je n’ai plus peur que mes enfants disparaissent, je n’ai plus peur de finir à la poubelle, je n’ai plus peur que les gens me trouvent nulle, ou pas assez gentille, je n’ai plus peur d’avoir une tumeur au cerveau, je n’ai plus peur de rater le train, je n’ai plus peur de ne pas connaître l’avenir, je n’ai plus peur de ne pas être là, je suis là.
Je n’ai plus peur que l’amour de l’autre ne se dérobe, puisqu’il se dérobe toujours.
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Je pars à la découverte du corps de Gabriel, la pulpe des doigts, le pli derrière le genou, enserrer la malléole, avec fermeté, la garder pour soi, toucher la lisière entre le cou et la chevelure, la raie des fesses, la commissure des lèvres, l'intérieur des joues, la narine, l'aisselle, l'aréole du sein gauche, puis du sein droit, chaque couille, deviner là où la peau est la plus fine, la plus sensible. Je lui abandonne peu à peu mon corps, il en fait ce qu'il veut, je n'ai presque plus peur. Le sexe est un jeu sans fin, il connaît d'infinies variations d'être touchée, caressée, pénétrée. Il me propose d’infinies variations d'être touchée, caressée, pénétrée. Il me propose des règles nouvelles, j'accepte avec joie. J'atteins une destination qui m'était, avant lui, inconnue. Parfois, la peur revient. » p. 26-27

« J’ai 14, 15, 16 ans, les garçons me regardent enfin. Cela me plait beaucoup. 
J’ai 18 ans, j’ai deux amoureux en même temps, ils vivent dans la même rue. L’un est sérieux, l’autre moins, je me dis qu’avoir deux amoureux est l’idéal et normal puisque mon père fait la même chose. Il a toujours eu deux femmes, ma mère, et une autre qui lui ressemble en plus jeune. Cela se termine mal bien sûr. Je ne suis pas mon père, et il ne me reste de cette brève double vie de trois mois qu’un sentiment de honte. Je me répète, j’ai honte, j’ai honte. 
J’ai 23 ans, mon père meurt et je deviens invisible à tous les hommes qui ne sont pas lui. 
J’ai 30 ans, je vais me marier avec un homme que j’ai choisi parce que lors de notre première rencontre, il m’a dit, si nous nous marions, je te promets que je ne te quitterai jamais, mais je te tromperai sûrement. Cela m’avait paru tout à fait rassurant comme proposition, il serait comme mon père, mais il ne m’abandonnera jamais comme lui l’a fait en mourant. Mon mari sera immortel.  p. 38-39
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La dernière fois que je me suis inquiétée pour rien, il devait me rejoindre à la piscine, il m’avait prévenue de son retard, je comptais mes longueurs de brasse, de crawl, dix de chaque, il n’était pas là pour les dix dernières en dos crawlé. Il ne viendrait jamais, il m’avait oubliée, quittée déjà, il avait eu un accident de vélo, il était dans le coma, mort. Sous la douche, je tentais de me raisonner, mais je ne trouvais aucune raison. Dans le vestiaire, j’ai cherché mon téléphone, j’étais encore mouillée.
Il m’avait laissé plusieurs messages. Mon amour, mon cœur, j’ai oublié mon maillot de bain, je t’attends devant l’entrée de la piscine.
Il affirmait que s’il n’avait pas de doute sur l’amour qu’il ressentait, j’étais comme il me le répétait « la femme de sa vie », il ne pouvait rien m’assurer, que l’amour entre un homme et une femme, contrairement à l’amour pour un enfant ou un parent, n’était pas indéfectible.
Il cherchait entre nous une connivence, que nous n’avions pas encore.
Je devais m’habituer à l’incertitude de notre amour. 
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Videos de Colombe Schneck (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Colombe Schneck
Colombe Schneck vous présente son ouvrage "Deux petites bourgeoises" aux éditions Stock.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2526569/colombe-schneck-deux-petites-bourgeoises
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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