Une pièce dont on sort affamé tant les plats sont grands et les mets sont maigres. Des dialogues de je ne sais trop quoi et de pas grand chose, et pourtant le sujet ce sont
les amours interdites. Mais n'est pas
Marivaux qui veut. Les élégies d'
Ovide sont mille fois plus copieuses.
Schnitzler fait bavarder toutes les classes de la Vienne de 1900, les soubrettes et les soldats, les putains et les aristocrates au cours de 10 scènes à deux personnages, décousues, monotones, sans ressort. Les personnages ne disent jamais ce qu'il est d'usage de taire. Cela fit scandale, donc les Viennois n'avaient lu ni
Molière ni
Choderlos de Laclos. Chaque scène est trop brève pour créer de l'empathie. Reste une suite de décors et de costumes. Il en faut au théâtre.
Max Ophuls en a tiré un film lent et beau servi par une distribution époustouflante,
Simone Signoret, Gérard Philipe,
Serge Reggiani,
Jean-Louis Barrault, Danièle Darrieux..., et par la photographie phénoménale de
Christian Matras, le chef opérateur de la Grande illusion. Pour une fois le film est mieux que le bouquin.
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