Un livre que j'ai apprécié à l'époque (un style plaisant et une construction théorique aguicheuse), mais qui s'avère finalement très loin d'être sérieux et fiable. Il contient même de gros écueils révélés ici brillamment par Stépanoff, qui démontre la vison erronée et simpliste de Scott sur la "domestication" (des humains, autres animaux et des plantes) et l'origine de l'État.
Cherchez l'article (en lien) : " Comment en sommes-nous arrivés là ? (
Charles Stepanoff) " (sur le site terrestres.org)
Extrait de l'intro :
« D'où vient notre rapport particulier à la nature ? Quel est le rôle de la domestication des plantes et des animaux dans l'avènement de l'État ? Avec les ressources de l'ethnographie, de l'archéologie et de l'anthropologie, et en s'attaquant au livre plébiscité de
James C. Scott,
Homo domesticus,
Charles Stépanoff vient déconstruire et complexifier l'histoire simplificatrice de la domestication comme réalité homogène et inchangée depuis la Préhistoire. »
( c'est vraiment bien et très sérieux, prenez le temps de le lire en entier! )
+ En complément cet autre article antérieur d'Ana Minski, très bon aussi en allant plus loin dans l'analyse du coté patriarcal de la vision de Scott, cherchez :
"
Homo Domesticus ou le Grand récit de la Voie mâle " (sur le site partage-le.com)
Extrait de la conclusion :
« (...) Occultant toutes les autres histoires et cosmogonies,
James C. Scott nous invente un Grand Récit qui englobe le passé, le présent et l'avenir pour réduire sapiens à un « domesticateur ». L'auteur n'a pas été épargné par l'idéologie de la « Voie mâle », sa définition du domestique ne lui permettant pas de briser la binarité domestique/sauvage, domestique/libre. C'est ainsi qu'il ne dénonce jamais ce que représente la domus dans une société patriarcale et étatique : la sphère domestique dans laquelle sont confinés femmes, enfants et esclaves, celle des soins du corps — de l'alimentation et de la reproduction —, celle qui a toujours été méprisée par ceux qui se nomment libres parce que dispensés de ces activités qui leur rappellent leur condition d'homme biologique et mortel. Les domestiqués, enchaînés aux besoins si méprisables du corps, n'ont pas l'autorisation d'agir dans la sphère publique, politique, intellectuelle, créatrice. Cette vision de la domus est celle du maître policé qui se pavane dans la sphère publique ignorant tout de ce qu'est la sphère domestique. »
Livre à éviter donc, ou alors soyez bien attentif à ne pas gober tout cru sans réfléchir ce qui vous est servi ici...
Lien :
https://www.terrestres.org/2..