AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'île des femmes de la mer (27)

Chaque ride raconte un voyage sous la mer, une naissance, un décès, la survie et le triomphe.
Commenter  J’apprécie          00
Tu n’es pas punie pour ta colère. Tu es punie par ta colère.
Commenter  J’apprécie          00
Elle entend toujours parler de « scène mondiale », mais si… Si quatre-vingt-cinq années de vie lui ont appris quelque chose, c’est que les gouvernements vont et viennent et que tous finissent par pourrir.
Commenter  J’apprécie          00
Tu as fait preuve de courage, alors que c'était ta première plongée. Ta mère t'avais préparé à devenir cheffe à haenyeo. Elle a été une bonne mère pour toi, et elle t'a fait confiance. Tu as été une bonne mère pour tes enfants, mais maintenant tu dois être encore meilleure et encore plus forte. Les enfants sont l'espoir et la joie. Sur terre, tu seras une mère. En mer, tu pourras être une veuve en deuil. Tes larmes s'ajouteront à l'océan de larmes salées dont les vagues s'abattent sur toute la planète. Je sais que si tu essaies de vivre, tu peux continuer à vivre bien.
Commenter  J’apprécie          00
Agriculteurs, pêcheurs, ouvriers et haenyeo participèrent à la grève, ainsi que des policiers, des enseignants et des agents des postes. Les hommes d’affaires quittèrent leur bureau au port, dans les banques et les entreprises de transport. Les commerçants fermèrent boutique. La grève fut un succès immédiat et écrasantmais les dirigeants la qualifièrent d’influencée par les rouges. Cela poussa le gouvernement militaire américain à faire front avec les plus intransigeants et le gouvernement du continent pour envoyer des membres de l’Association des Jeunes Hommes du Nord-ouest pour aider à maintenir l’ordre.
Je me rendis au bulteok non pour travailler mais pour échanger des informations. Tout le monde avait quelque chose à dire, mais aucune bonne nouvelle.
« La plupart des hommes de l’Association des Jeunes Hommes du Nord-ouest se sont enfuis de la zone au nord du 38e parallèle. Ce sont les pires ! » bouillait Gi-won.
Sang-mun aussi avait réussi à fuir le territoire sous contrôle communiste, j’avais donc une idée de ce que cette expérience pouvait faire à un homme.
« Beaucoup d’entre eux sont des bandits, des délinquants, des criminels », renchérit Ki-yeong, ma voisine. Puis elle ajouta une nouvelle triade, presque comme un slogan : « Ils sont féroces, violents et sans pitié.
— J’ai entendu dire ça aussi, concorda Gi-won. Ils sont arrivés ici sans rien. C’est dire à quelle vitesse ils ont dû fuir de chez eux. Maintenant, on leur dit de se payer sur la bête. Vous allez voir. Ils vont être encore plus voraces que les Japonais quand il s’agira de voler notre nourriture et nos autres ressources. »
Mais ce fut la fille de Ki-yeong, Yun-su, qui rapporta l’information la plus effrayante.
« Une amie m’a raconté qu’ils se comportent comme des chiens enragés quand il s’agit de communisme. Ils détestent Jeju parce qu’ils croient qu’on est des rouges. J’ai entendu dire qu’ils appelaient l’île le Petit Moscou. Ils appellent Jeju l’île aux cauchemar."
Commenter  J’apprécie          00
(Saut en avant vers 1968)
Nous étions accroupies devant le bulteok quand un homme nous cria dans un mégaphone :
« Aujourd’hui, les grand-mères plongeuses partiront à deux kilomètres pour travailler en profondeur. Je demanderai au capitaine de déposer les plongeuses juniors dans une crique riche en oursins. Nous n’avons pas de plongeuses novices aujourd’hui, donc pas besoin de nous en préoccuper. Je vous dis toujours qu’il nous faut davantage de plongeuses novices. S’il vous plaît, continuez à encourager les jeunes femmes de votre famille à rejoindre le collectif. »
Il était déjà assez énervant qu’un homme nous dise quoi faire, mais qu’il crie dans un mégaphone rendait la situation encore plus insupportable. Nous étions peut-être dures de l’oreille, mais tout le monde avait toujours réussi à me comprendre quand nous étions assises autour du feu pour discuter du programme de la journée. J’étais toujours la cheffe de notre collectif, et les autres haenyeo se tournèrent vers moi pour remettre cet homme à sa place.
« Comment sommes-nous censées recruter des plongeuses novices si vous avez changé les règles pour dire qui peut plonger ?
— Ce n’est pas moi qui ai changé les règles, cria-t-il, indigné.
— Très bien. Pas vous. Des politiciens loin d’ici ont fait une loi, mais que savent-ils de nos pratiques et de nos traditions ? »
L’homme bomba le torse. Ce n’était vraiment pas sa faute, mais la loi adoptée six ans plus tôt qui n’autorisait qu’une seule plongeuse par famille – sans nous demander notre avis – avait été un coup terrible pour les foyers dont le revenu dépendait des grand-mères, des mères et des filles.
« Depuis toujours, si une femme se marie ou déménage, elle perd ses droits dans son village, dit-il.
— Et alors ? Il y a des années, quand je me suis mariée et que je suis partie dans un autre village, j’ai tout de suite été acceptée dans le collectif. Maintenant, une femme ne peut demander une licence qu’après avoir vécu soixante jours dans un nouveau village. Et si sa mère ou sa belle-sœur est déjà plongeuse, alors…
— S’il ne peut y avoir qu’une seule plongeuse par foyer, comment pouvons-nous amener nos filles en mer ? intervint Yang-jin.
— Et même si je pouvais les amener, pourquoi le ferais-je ? ajoutai-je.
— Vous allez me parler de Joon-lee, c’est ça ? » demanda l’homme avec un profond soupir.
Oui, car je savais que cela l’agaçait.
« Ma fille cadette fréquente l’université à Séoul.
— Je sais, je sais.
Commenter  J’apprécie          00
Soudain, la conversation changea., les femmes se mirent à parler de l'amour qu'elles éprouvaient pour leurs fils et leurs petits-fils. Joon-lee écrivait sans cesse, mais j'ignorais si elle obtenait les informations qu'elle espérait. Quant à moi, j'étais troublée. Elle m'avait fait voir les choses sous un nouveau jour. Nous vivions sur une île de déesses. Une pour la naissance des enfants, une pour leur mort, une pour le foyer, une pour la mer, et ainsi de suite, les dieux n'étaient que leurs consorts. Notre déesse la plus forte était Grand-mère Seolmundae _ l'incarnation de notre île. Notre vraie femme la plus forte était Kim Mandeok, qui avait sauvé le peuple pendant la Plus Horrible Famine, mais nous étions aussi inspirées par des femmes et des filles fictives. Chaque femme dans le bulteok avait lu ou s'était fait lire l'histoire de Heidi. Mais si fortes que nous soyons, quoi que nous fassions, aucune d'entre nous ne serait jamais désignée pour diriger l'association de pêche du village, ni l'élue au conseil du village de Hado.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (565) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3188 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}