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3,87

sur 246 notes
C'est le portrait d'un homme simple, duquel se dégage une profonde sensibilité et qui fait irrésistiblement pensé à la nouvelle de Flaubert : Un coeur simple.
Petit bijou de simplicité et de tendresse, sur fond de décor montagnard magnifiquement décrit. Rien de superflu, rien ne manque dans la description de la vie de Andreas Egger. Bâtard, orphelin, recueilli par un oncle cruel et brutal, il gardera des violentes séances de correction, une jambe brisée mal soignée qui le fera boiter toute sa vie durant. Mais si le corps gardera à jamais la trace de son martyre, son esprit et son coeur resteront bons et purs. Andreas observera sans jugement, sans critique, sans nostalgie excessive les épreuves de la vie, les changements du monde au cours du 20ème siècle, et la modernité qui apportel'électricité dans toute la vallée et très vite aussi ses flots de touristes.

Le style de Robert Seethaler, magnifiquement traduit par Élisabeth Landes, est sobre et délicat, épuré et propice à un doux plaisir de lecture. Un livre que l'on garde, que l'on relit, que l'on offre.
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150 pages pour une vie entière, celle d'Andreas Egger, né aux alentours de 1898, mort à l'âge de 79 ans. Orphelin à 4 ans, il est confié à un parent éloigné, fermier dans un village des Alpes autrichiennes. Celui-ci n'accepte de recueillir l'enfant que moyennant quelques espèces sonnantes et trébuchantes, et à condition que le gamin soit corvéable à merci. Cet homme brutal ne se privera pas non plus de battre Andreas à la moindre occasion, au point de le rendre boiteux.

A 18 ans, Andreas quitte la ferme et loue sa force de travail à qui en voudra. Dur à la tâche, se contentant de peu, il économise, s'achète un bout de terrain et retape la ruine qui s'y trouve.

Dans les années 30, Andreas se fait embaucher sur le chantier du téléphérique qui va ouvrir sa vallée sur le monde, ou l'inverse. A la même époque, il rencontre Marie, serveuse à l'auberge, et ils tombent amoureux.

Un toit, un travail, une femme qu'il aime et qui l'aime, une vue imprenable sur les montagnes, Andreas n'a besoin de rien de plus pour être heureux.

Puis il y aura un drame, puis la guerre. Andreas est envoyé sur le front dans le Caucase, avant d'être déporté en URSS (ses seuls voyages), où il restera prisonnier de longues années.

A son retour au village, il tentera de reprendre le cours de sa vie, mais les choses ont changé dans la vallée : l'agriculture et l'élevage ont été remplacés par le tourisme et l'hôtellerie, les flancs de sa montagne ont été défigurés par des pistes de ski. Mais Andreas va de l'avant : un homme doit « élever son regard, pour voir plus loin que son petit bout de terre, le plus loin possible ».

150 pages pour une vie entière, ç'aurait été peu pour raconter une vie riche d'exploits et d'aventures extraordinaires. Mais, sa vie entière, Andreas aura été un homme ordinaire et humble, pris comme tant d'autres dans les tourments de la Grande Histoire et dans les tragédies personnelles, et qui n'en fait pas tout un fromage. Simplicité, ténacité, dignité, l'amour d'une femme, du travail bien fait et de la montagne, c'est tout (mais c'est tellement) ce qui caractérise Andreas, qui vit, discret et solitaire, au rythme de la Nature, et qui observe avec perplexité les changements que celle-ci subit au nom du progrès et de la modernité.

A l'image de cette vie, l'écriture de R. Seethaler est faite de simplicité et de sobriété, d'intériorité entre les silences, de mélancolie et de tendresse. Une de ces écritures, poignante parce que dépouillée, qui s'efface devant la richesse des émotions qu'elle suscite.
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Né à la toute fin du 19ème siècle, Andreas Egger connaît une enfance sans affection dans un petit village autrichien d'une vallée enclavée. Sa vie entière sera assez dure, avec cependant quelques éclaircies. Celle avec Marie, par exemple, qu'il demandera en mariage de façon si romantique, lui le taiseux. Dur à l'effort, après des petits boulots, il participera à l'installation de téléphériques dans la montagne, et au fil des années connaîtra l'évolution de son village, l'arrivée par exemple de l'électricité. Une seule incursion hors de l'Autriche, pas de son plein gré d'ailleurs, ensuite sa vie ni heureuse ni malheureuse s'écoulera au même endroit.

Cela peut paraître triste voire plombant, mais pas du tout, Robert Seethaler que je découvre par ce roman sait conter avec délicatesse et pudeur la vie d'un homme simple, humble et bon, sans grands effets, efficacement.
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La vie entière, c'est celle d'Andreas Egger. Orphelin de mère, sans père connu, il est amené dans un petit village de montagne autrichien chez son oncle fermier, qui lui donnera le gîte et le couvert jusqu'à sa majorité, mais aussi beaucoup de coups et pas d'amour. On est au tout début du XXe siècle, la vie est encore très rude dans ces montagnes.

Puis arrive l'entreprise de construction du téléphérique, l'électricité, le ski, les touristes. Puis la guerre. On suit Andreas Egger du début à la fin de son existence fruste, secouée par les changements, les drames parfois, mais tenant son cap tant bien que mal.

La vie de cet homme simple et touchant tient en a peine 150 pages et pourtant on a l'impression d'en avoir bien perçu toute l'ampleur. Robert Seethaler nous la retranscrit dans un exercice d'écriture brillant : on se balade entre les époques et les âges d'Andreas sans jamais être malmené, mais juste assez pour prendre la mesure d'une vie, avec ses espoirs, ses projets, puis ses points de bascule, et le moment où on ne fait plus que regarder en arrière.

La prose est limpide, légère, pure comme le ciel des Alpes autrichiennes. Méditation sur le sens de la vie, sur ce qui en reste à la fin, le récit est traversé par des images de mort et de violence mais aussi la présence magnifique de la nature, de la montagne, ambivalente dans sa capacité à tuer mais aussi à soutenir la vie et lui donner de la beauté. Difficile de ne pas être ému par ce texte au propos intemporel et magistralement exécuté.

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Le récit (trop) simple d'une vie (très) simple.

Ce récit court embrasse l'ensemble de la vie d'Andréas Egger, un homme solitaire et taiseux, de son enfance battue à sa mort en ermite.
C'est simple en effet, trop simple, et un tantinet ennuyeux. Ce récit toujours emprunt d'une espèce de tristesse monotone reste à la surface des choses et des émotions.
Un récit naturaliste que j'ai lu sans enthousiasme.
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UNE VIE ENTIÈRE de Robert Seethaler

C'est le genre de livre qui me plaît avec une histoire simple et une jolie écriture qui semble couler de source. Il s'agit d'une traduction de l'allemand au français.

Seethaler est à la fois écrivain, acteur et scénariste. Il est né en 1966.
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Dans ce roman calme et sereinement puissant, un homme vit sa vie dans un village de montagne isolé pendant que le XXe siècle passe.
Andreas Egger est un petit garçon, orphelin, lorsqu'il est amené en charrette à cheval dans un petit village de montagne. Nous sommes en 1902. le fermier qui l'héberge le bat, et Andreas part quand il a 18 ans. Puis il se met à gagner sa vie. Laissé avec une mauvaise boiterie - vestige d'un passage à tabac particulièrement violent - Andreas arrache toujours sa vie à la terre par un dur labeur physique. Les décennies passent. Que se passe-t-il d'autre ? C'est difficile à dire. Ce mince roman repose moins sur le moteur d'une intrigue que sur le lyrisme de sa propre poésie. Andreas tombe amoureux, se marie et perd sa femme dans une avalanche dévastatrice qui détruit leur maison. La neige emporte Andreas dans sa coulée. de même, Andreas est emporté par les grands moments du XXe siècle.
La modernité arrive sous la forme des téléphériques qu'Andreas aide à ériger sur le flanc de la montagne. Plus tard, la télévision et les touristes arrivent aussi, sous le regard d'Andreas. Avant cela, cependant, il y a la seconde guerre mondiale à affronter. Andreas passe deux mois comme soldat et huit ans comme prisonnier de guerre en Russie. Mais cette expérience prend un peu plus de 10 pages, puis Andreas rentre chez lui. le roman semble survoler toutes ces luttes, petites et grandes, personnelles et historiques. Seethaler, écrivain et acteur né à Vienne, écrit avec sérénité, élégance et grâce. Mais il y a quelque chose de presque trop lisse dans tout cela.

On est assez près de Ramuz, avec une prose aussi belle, mais sans la grandeur biblique de Charles-Ferdinand.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Que de poésie dans ce livre, quelle belle écriture. Chaque phrase se lit, se relit et se déguste avec douceur comme autant de flocons qui tombent du ciel en hiver, comme le bruit des skis sur la poudreuse ou comme le vent qui souffle sur la forêt.
Quel beau personnage qu'Egger! Quelle représentation de la montagne et du caractère de ses hommes.
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Une vie entière de Robert Seethaler décrit la vie d'un homme dans les Alpes autrichiennes au XXème siècle. Un roman court qui eut à l'époque de sa sortie un succès réellement mérité.

Andreas Egger est né orphelin et a été placé dans une famille qui ne l'a jamais réellement adopté. le chef de famille, un dénommé Kranzstocker le bat à tel point que celui-ci restera boiteux toute sa vie. Lent, dur à la tâche, taiseux, Andreas travaille comme journalier avant de participer à la construction des téléphériques, qui font entrer la région dans la modernité, en amenant le tourisme de masse.

Robert Seethaler nous parle de la vie de son personnage principal, et nous offre chemin faisant de très jolies descriptions de la vie âpre de la ferme et des événements qui jalonnent la vie du village : l'électrification, la construction des téléphériques, l'arrivée de la télévision…

Même s'il ne sortit de sa vallée que pour aller à la guerre et restera prisonnier dans le Caucase jusqu'en 1951, Andreas eut une vie non avare de souffrances. Les pages consacrées à son amour malheureux pour Marie, à laquelle il a du mal à exprimer ses sentiments, font partie des plus jolies mais aussi des plus tristes du roman.

En peu de pages, avec un style très poétique et très visuel, l'auteur nous immisce à merveille dans cette vie simple, avec en arrière-plan le décor de la montagne. Une très belle lecture.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Le titre de ce roman en résume absolument le contenu.
Robert Seethaler nous conte l'histoire de Andreas Egger, jeune garçon dont on ne connaît pas exactement la date de naissance, qui a été recueilli en même temps que maltraité par une brute, dont les coups l'ont laissé boiteux.
Il se réfugie très jeune dans la montagne, en Autriche, et , à trente cinq ans, secourant un homme agonisant, rencontre Marie, qui illuminera sa vie ( la demande en mariage est splendide).
Plus tard il participe à la construction d'un téléphérique, est envoyé au front , dans le Caucase.
Prisonnier pendant des années, revenant à sa montagne, il assiste à l'arrivée des touristes, et à l'abandon des fermes.
C'est une vie donc racontée avec des mots justes, sans jugement, mais je me suis laissée emporter par ce portrait d'homme qui n'a de cesse d'avancer sans se plaindre.


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