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Citations sur Le Club des Gourmets et autres cuisines japonaises (10)

Quand tant de gens te veillent
faut-il que tu souffres encore ?
quand je marche dans ce monde crépusculaire
loin de la force que procure une grande foi
toute pureté est moindres vertus perdues
faut-il que tu empreintes seule
le chemin qui t'est destiné ?
quand moi, ton seul compagnon de foi
j'erre dans la plaine sombre aux plantes vénéneuses
et champignons phosphorescents
triste et las du chemin aveuglant et glacial de la purification
où vas-tu donc, seule ?

Kenji Miyazawa est pour ainsi dire l'incarnation exemplaire du chaos que fut la modernisation au Japon. Rétrospectivement, il semble avoir voulu embrasser toute pensée, quelle qu'elle fût,qui fût porteuse d'une vision. Or cette étrange façon de cohabiter avec des pensées aussi diverses était sans doute une caractéristique générale de l'époque Taishô (1912-1926), période de modernisation foisonnante, encore loin du mécanisme sclérosé qu'elle allait engendrer plus tard et qui conduirait le pays tout droit vers la Seconde Guerre mondiale.
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Le danseur de butô Tatsumi Hijakata disait que lorsqu'il avait soif, il descendait à l'intérieur de son corps et buvait l'eau du puits ancien qui s'y trouvait. C'est dans ce vieux puits que sa soeur aînée s'était jetée, paraît-il. La conscience de Hijikata n'était pas fictive, elle était tout à fait réelle au contraire. Il m'a aussi dit ceci (sauf erreur de mémoire): quand tu as mal quelque part, mange cette douleur. La douleur est insupportable tant que tu la considères comme une agression extérieure. Mais déguste-la comme un fromage parfaitement affiné et la douleur devient plaisir. Rien à voir avec le masochisme. Il s'agit d'un acte d'attaque radicale.
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Il n'y a de régime véritable que celui qui mange la faim.
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A n'en pas douter, sur la table de ce manoir, la splendide œuvre d'art que le comte essayait à toute force d'imaginer sans y parvenir, saisissant chef-d’œuvre gastronomique, brillait de tous ses feux sous la forme d'une succession de plats. Avec son accompagnement d'erhu, il devait émouvoir l'âme de tous les convives par l'épaisseur de ses sonorités, avec la solennité d'un grand orchestre à cordes gustatif, luxueux et voluptueux...

("Le Club des gourmets", Jun'ichirō Tanizaki)
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Le goût du kaki en bouche
j'entends la cloche
du temple Hôryûji
Shiki Masaoka (1867-1902)
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La cuisine, c'est à la fois conceptuel et existenciel. Mettre des aliments dans sa bouche,mâcher, avaler, cette cuisine-là appartient incontestablement aux plats de l'existence, mais l'essence du goût, c'est comme la chaleur résiduelle qui demeure après la lecture d'un livre.
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Le cuisinier cuisine l'imaginaire et le client mange cette pensée en l'air. Seul demeure l'arrière-goût, la résonance de palais à présent effondré.

("Ventre vide et tête en l'air" - Kôzaburô Arashiyama)
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Ventre vide et tête en l'air, faim et imaginaire.
Ces deux-là sont comme deux superpuissances qui s'affrontent dans le corps humain comme deux petits chefs de comités de quartier qui tantôt s'opposent, tantôt collaborent. L'acte de manger la faim est un acte d'imagination, et inversement, si vous voulez laisser vos pensées s'envoler, le meilleur moment sera celui où vous avez le ventre vide.

(“Ventre vide et tête en l'air“ - Kôzaburô Arashiyama)
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Je pense à ces mots : « pensée en l'air ». Cela ne veut pas dire que l'imagination est un espace creux. Une pensée en l'air, c'est un vol dans l'espace illimité de l'imagination. Tête en l'air, l'homme élargit sa conscience. Les pensées en l'air sont libres, égoïstes, l'imagination est un ballon immense et incontrôlable.

("Ventre vide et tête en l'air" - Kôzaburô Arashiyama)
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À vivre dans le miel, on s'enivre et on s'y noie. Quand elle devient trop sucrée, la conscience attrape des caries.

("Ventre vide et tête en l'air" - Kôzaburô Arashiyama)
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