Un siècle depuis le génocide arménien. 100 ans de violences plus ou moins dissimulées, de déni, de silence. Un drame tabou qui marque les générations successives, en creux de l'histoire officielle.
Pinar Selek retrace des étapes de son chemin de vie, des souvenirs qui se fondent dans une histoire nationale. Car comment se construire lorsque chaque jour des slogans prônant la supériorité nationale sont déclamés, lorsque chaque jour les noms arméniens sont tus, abattus ? L'incompréhension prend alors plusieurs visages : celle d'une enfant qui observe – juge – la soumission, l'humiliation ; celle d'une Turque qui apprend le silence, la violence ; celle d'une militante qui se heurte aux travers de l'engagement collectif ; celle d'une adulte qui apprend la souffrance et l'impuissance ; celle…
Le génocide arménien, on en a entendu parler, ou non. Il ne fait pas partie d'une connaissance qui serait « patrimoine mondial ». On connaît peut-être son nom, quand il a eu lieu (« merci » centenaire !), ses acteurs… Quoique. Les connait-on ? Quel autre nom que génocide saurions-nous adjoindre à l'adjectif arménien ? À part « abricot », je ne vois pas, et ça ne pèse pas bien lourd quand il s'agit de parler d'un peuple.
Parce qu'ils sont arméniens ne donne pas les billes pour répondre à ces questions, mais là n'est pas son intention. Témoignage personnel en regard d'une histoire collective, il marque par son autocritique et sa sensibilité.
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