Magnifique recueil qui m'a permis de découvrir des poètes méconnus. La langue est alerte, souvent joyeuse, et derrière la légèreté apparente se dessine toute la finesse et la profondeur spirituelle de ces "néo-latins" dont les textes ont accompagné l'essor de la Renaissance.
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À Fannia
Je t’en prie, ma chère petite Fannia,
Œil de Vénus, gloire de l’Amour,
Ordonne-moi d’embrasser ces lèvres délicates,
Pleines de suc, toutes tendres, toutes douces,
Je t’en prie, ma vie, mon amour,
Accorde-moi cette faveur que je réclame.
Ah, pourquoi hésites-tu ? As-tu peur de ton mari ?
N’aie pas peur, je t’embrasserai tout doucement.
Comme l’abeille, avide du tendre liquide,
Effleure la pointe du thym ou le safran rougissant,
Je te sucerai à peine le bout des lèvres
– Ces lèvres-ci, toutes douces,
Qui me rendront aussi vite heureux
Que malheureux, si tu refusais.