"J'ai de longs cheveux dans le dos,
Mi mi mi sol fa mi ré do,
Et dans ma robe de percale blanche,
Chaque jour y compris dimanche,
Je vous charme d'un andantino,
Mi mi mi sol fa mi ré do.
[...]
Car sachez-le, pauvres lourdauds,
Sous mes longs cheveux dans le dos,
Je suis une authentique teigne,
Teigne comme l'était Rubinstein.
Pour remporter le prix Cortot,
J'ai joué comme on joue du couteau
Et pour épater les clampins
Je suis prête à massacrer Chopin,
Étant bien sûr considéré,
Sol sol sol mi sol do sol ré,
Qu'on me pardonne tout comme dit maman
A cause de mon tempérament.
[...]
Je jouerai au sein des combats,
Kamikaze sur mon Yamaha.
Je jouerai pour vos faux prophètes
Et je jouerai pour vos défaites.
Je jouerai pour vos dictateurs.
Je jouerai quand vous aurez peur
Car on a besoin de virtuoses
A l'heure où la bombe H explose.
Et déchaînant mes sentiments,
Je jouerai pour vos enterrements,
Vous qu'une petite salope bluffa,
Mi ré mi fa fa fa fa fa.
Ah prenez bien garde aux pianos
Et aux longs cheveux dans le dos.
Prenez bien garde aux robes blanches
Qui la semaine et le dimanche
Vous charment d'un andantino,
Mi mi mi sol fa mi ré do."
La petite fille au piano, paroles de Pierre Philippe, musique de
Juliette Noureddine.
Voilà la chanson qui m'a accompagnée alors que j'avançais de plus en plus dans le journal intime de Florence. Un livre noir dont la tension monte à chaque page extrêmement réussi : ce n'est pas du tout un genre que j'apprécie ordinairement mais je n'ai pas pu le lâcher.