AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Sur le seuil (23)

Les visiteurs réagissent souvent avec maladresse face à un proche en traitement. Il y a quelques années, un homme était venu voir son frère qui avait eu sa première crise schizoïde. Le visiteur était bouleversé mais ne voulait pas le montrer. Face à son frère, il avait donc affecté un air décontracté et, la voix parfaitement fausse, lui avait lancé : « ouais ! Toi qui as toujours aimé faire le fou dans la famille, t’as mis le paquet, ce coup là ! » J’avais du feindre une quête de toux pour ne pas hurler de rire.
Commenter  J’apprécie          321
J'entends le vieux prêtre soupirer.
-- C'est un peu ironique comme situation, non ? La religion et la science qui se consultent... Il y a cinquante ans, quand les gens voulaient connaître la vérité, ils se tournaient vers la religion. Puis, peu à peu, par frustration, ils se sont tournés vers la science. Et nous voilà, l'un en face de l'autre...sans réponse claire.
Je l'écoute, inquiet, puis demande :
-- Alors, qui connaît la vérité, selon vous ?
-- Personne. Et il en sera toujours ainsi.
Commenter  J’apprécie          232
Livre lu en moins de 24h....il ne fallait même pas m'adresser la parole tellement j'ai été happé par cette histoire.....une vraie descente aux enfers ....doucement...lentement...comme pour mieux s'insinuer en nous....cette histoire est ancrée dans ma mémoire bien que lue il y a 4 mois.....une vraie et belle découverte pour moi....
Commenter  J’apprécie          150
Il n'a encore rien dit de concluant. Jeudi, je compte lui parler longuement. D'ici là, il ne doit pas dormir plus de huit heures d'affilée, vous m'entendez ? Nicole, vous faites passer cette consigne à toutes les infirmières, de jour et de nuit. Il faut aussi le tenir occupé. Manon, faites-lui faire beaucoup d'activités, pour voir si tout est OK. Mais ne lui parlez pas de la raison de sa présence ici. Attendez qu'il en parle lui-même. S'il vous demande ce qu'il fait ici, demandez-lui ce qu'il en pense. S'il vous demande pourquoi il n'a plus de doigts, demandez-lui s'il s'en souvient. Mais ne lui répondez jamais directement, vous m'entendez? Dites-lui que je le vois après-demain. Voilà.
Commenter  J’apprécie          40
un livre ni en francais ni en anglais: du quebecois
un roman noir envoutant, etrange,
à decouvrir
Commenter  J’apprécie          40
Je sors enfin. Il faut que je réfléchisse tranquille, mais mon bureau ne me semble pas un bon endroit. Je décide de rentrer chez moi. Pour la première fois depuis très longtemps, je raconte ma journée à Hélène. Elle m'écoute attentivement tandis que nous terminons le dessert. — Ça ne semble pas t'emballer outre mesure, me dit-elle à la fin. Je soulève la croûte de ma pointe de tarte, hésitant. Effectivement, sur le chemin du retour, une bonne partie de mon excitation est tombée. — Cet après-midi, j'étais plus fébrile. Et puis... Et puis, je suis revenu sur terre... On n'apprendra rien de plus que ce qu'on sait déjà, j'en ai bien peur... — On ne sait jamais. — Tu as raison, mais... Je ne complète pas. Silence. Il y a quelques années, cette discussion aurait été enflammée, passionnée. Il n'y a pas si longtemps, même lorsque je racontais à Hélène que j'avais cassé un lacet de soulier au travail, cela prenait des allures épiques. Le silence se poursuit.
Commenter  J’apprécie          30
Je lui raconte brièvement l'état de Roy. Curieusement, parler me fait du bien et même si mon mal de ventre est toujours là, il devient supportable. Archambeault m'écoute attentivement. Je n'irais pas jusqu'à dire que mon récit le passionne, mais son masque d'impassibilité se teinte d'une légère curiosité. A la fin, il réfléchit quelques instants et demande : — Pis quand vous l'avez trouvé, il avait commencé un roman qui racontait mon histoire? — Pas vraiment votre histoire, mais ça y ressemblait beaucoup. Un policier qui se prépare à tuer des enfants, à ce qu'on m'a dit... — Mais moi, j'avais rien préparé. Ç'a été une impulsion, c'est tout. Ce sang-froid, ce terrible sang-froid...
Commenter  J’apprécie          30
Bélair, lui, n'est pas fasciné. Et je saisis enfin ce sentiment qu'il tente de cacher depuis l'entrée d'Archambeault. De la haine. De la simple et humaine haine. Même s'il est inutile et caduc, j'envie ce sentiment qui me permettrait de me détacher complètement d'Archambeault.
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi suis-je si impressionné ? Cet homme est un déséquilibré, ce qu'il vient de raconter doit être considéré comme du pur délire, comme chez les assassins qui affirment en avoir reçu l'ordre de Dieu lui-même. Je me ressaisis donc: c'est le terme «témoin» qui m'a bouleversé pendant un court moment
Commenter  J’apprécie          10
La question vient de derrière la caméra qui filme toujours. Mais pourquoi Hélène me vouvoie-t-elle ? Et cette voix glauque, bestiale, transformée... Ça ne peut être celle de ma femme ! — Vous ne croyez plus en vous-même? Archambeault tire une seconde fois. Cette fois, le sang jaillit de la jeune fille et elle va rejoindre son amoureux sur l'asphalte rouge. Je ne bouge pas, ne réagis pas. Je ne ressens qu'une immense, une incommensurable tristesse.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (1036) Voir plus




    {* *}