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sur 239 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'ai pas lu « Petite Poucette », mais il n'est pas besoin de l'avoir lu pour aborder ce nouveau manifeste de Michel SERRES.

Cette fois, il dénonce les fameux « c'était mieux avant » de nos grands-papas ronchons.

Tous les thèmes de la société y sont abordés d'une manière humoristique. Il passe la société « d'avant » et « d'après » au crible fin. Un régal ! Et je ne vous parle même pas de l'écriture magnifique, fine, poétique, comme je les aime.

A mettre entre toutes les mains. Abordable par tous, à peine une centaine de pages. Il serait bête de passer à côté.
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Est-ce que c'était vraiment mieux "avant" ? Face à tous les nostalgiques de ce passé bien fantasmé, Michel Serres parle de cet avant qu'il connaît bien pour y avoir vécu. Il nous montre tous les progrès que notre civilisation a connus dans le vingtième siècle en ce qui concerne par exemple l'hygiène, la santé, l'éducation, la condition féminine, le travail et surtout la paix en Europe.
Certaines personnes trouvent que Michel Serres fait preuve de trop d'optimisme. Peut-être, mais je suis sûr que Michel Serres aime mieux passer pour un incorrigible optimiste que pour un vieux con !
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Michel SERRES, philosophe du contemporain, arrive de nouveau dans cet ouvrage, par la puissance de son raisonnement et la pertinence des exemples choisis, à nous extraire de l'air du temps afin de nous doter de la capacité de comprendre aujourd'hui.

"C'était mieux avant ! ", nous conduit à nous interroger : était-ce mieux dans le temps ?

Nous sommes de la génération du tout, tout de suite et partout. Notre illusion de puissance et notre incarcération dans l'éphémère contraste avec les enjeux de pérennité à horizon de plusieurs siècles liés, par exemple, aux bouleversements climatiques. Ainsi, était-ce mieux lorsque nous savions inscrire nos actions dans le temps, dans la durée ?

L'une des véritables ruptures contemporaines ne serait-elle pas entre l'homme et l'humanité ?

À l'heure du développement durable, prenons-nous conscience de la perte d'un savoir-faire essentiel ? Saurions-nous encore construire le Mont-Saint-Michel sur une période de plus de 400 ans ? L'humanité aurait-elle ou pas des qualités d'ergodicité ? Tout connaître et construire globalement partout aujourd'hui nous permet-il ou pas d'accéder aux mêmes savoir et réalisations que ceux qui ont construit localement sur de nombreuses générations ? Dans cette logique, notre conscience d'appartenir à une humanité durable qui transcende notre individualité éphémère se serait-elle estompée ?

L'écriture - une révolution à énergie faible - a permis d'inscrire l'humanité et l'homme dans le temps, de raconter une histoire. L'analyse des traces et leurs datations nous ont fait prendre conscience que l'humanité, la terre, la nature, l'univers ont gravé, écrit leur souvenir, leur mémoire, leur histoire. Les écrits restent, n'est-ce pas ? Que permet donc l'âge du numérique - une autre révolution non-industrielle à énergie faible ?

Avant la révolution scientifique, nous apprenons que les sociétés, les organisations poursuivaient un objectif : perdurer. La révolution scientifique est très corrélée à la notion de progrès, de transformation, de croissance. Les révolutions industrielles à énergie forte ont logiquement suivi. Les sciences dures ont donné un rôle important aux transformateurs, scientifiques et ingénieurs, mais actuellement la parole, les médias sont aux mains de ceux qui sont formés aux sciences humaines, à l'économie. Ainsi, le progrès est-il encore pertinent pour l'humanité ? Ne sommes-nous pas à l'aube d'un nouveau changement de paradigme ou de nouveau la perpétuation deviendrait prioritaire sur le progrès ? L'un des enjeux serait-il la disparition ou pas de l'humanité ? À l'heure où l'homme tend à se prendre pour un dieu, l'humanité a-t-elle déjà été aussi éloignée de Dieu ? Notre illusion de puissance et d'éternité a-t-elle déjà été aussi forte alors que nous sommes prisonnier de l'éphémère ?
Homo sapiens devenu Homo deus suite à l'avénement de l'ordinateur et des reseaux aurait-il besoin du véritable Deus ordinator pour se remettre sur le chemin où il doit marcher ? Autrement dit,l'humanité doit-elle trouver un cadre légal naturel qui permettrait à certains d'en réchapper ? Quelle légitimité limiterait la violence de la nature, contre laquelle les hommes, en progressant comme bon leur semble au mépris de ses lois, seraient entrés en conflit ?

Quelle œuvre de plusieurs millénaires serions nous en train de construire ? Nos aïeux ont su écrire la bible - 40 écrivains d'époques et de milieux très divers sur une période de 1600 ans -, mais saurions-nous encore en tirer de véritables leçons ? Pourquoi sommes nous les descendants de Noé autant que ceux d'Adam ? Qu'en penserait donc André MALRAUX ? L'avenir de l'homme et de l'humanité sera-t-il mieux dans le temps ?

D'une façon prosaïque, quelles seraient alors les bonnes étroites relations à tisser et à entretenir entre un campus de sciences dures comme celui de Paris Saclay et une cité des humanités et des sciences sociales comme le campus Condorcet ?

Ce livre est génial ! Lisez-le !
Bonne lecture. Bonnes réflexions !

Lecture liée :
Les Métamorphoses du calcul. Une étonnante histoire des mathématiques. Gilles DOWEK - INRIA
Grand Prix de Philosophie de l'Académie Française 2007.
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« C'était mieux avant », « Dans le temps », « Autrefois on ne faisait pas comme ça »… Combien de fois a-t-on entendu ce genre de phrase, qui nous décrit un passé glorieux, paradisiaque, où règne le bon sens ? Un passé utilisé pour s'opposer à un présent que l'on critique.

Michel Serres, qui a observé durant de nombreuses années l'évolution du monde et de la société, offre dans ce petit ouvrage une vision bien plus réaliste de ce passé idéalisé. le XXe siècle a connu parmi les plus grands dictateurs de l'histoire, Hitler, Staline, Mao pour ne citer qu'eux. Des criminels multimillionnaires (en nombre de vies). Des pandémies comme la grippe espagnole et la tuberculose, qui n'ont pas été freinées par des vaccins dans les années qui ont suivi leur apparition. Et puis, personne ne peut nier de nombreuses avancées sociales, du moins en Occident (retraite, sécu, réduction du temps de travail pour ne citer que celles-là). Sans oublier que les machines (ordinateurs, robots, etc.) ont nettement amélioré nos conditions de vie et de travail. Ni que les droits des femmes ont connu de nombreuses avancées. Bien sûr, l'histoire n'est pas une ligne droite et certains de ces progrès sont remis en question. Mais l'espérance de vie a progressé de près de vingt ans en un siècle !

Et si d'autres problèmes se dressent devant nous (nouveaux virus, nouveaux tyrans, dérèglement climatique…), nous avons aussi les armes que la modernité nous a apportées. Alors avant d'écouter les cassandres qui idéalisent un passé imaginaire, lisons plutôt ce livre de Michel Serres qui avec une ironie mordante nous conseille de construire un avenir de progrès plutôt que de se retourner sur un passé qui n'a jamais existé.

Comme dirait Pierre Dac : "Monsieur a son avenir devant lui et il l'aura dans le dos à chaque fois qu'il se retournera".

Un livre salutaire, notamment en cette année d'élections.
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Paru en 2017 il me semble, ces petites pages me furent très agréables à lire.

Serres répond, vous l'aurez compris, à la vieille masse grouillante de prétention, assise sur son vieux fauteuil, rotant sans aucune justification « c'était mieux avant ».

Serres, de la même génération que ces fameux « Papas Ronchons », nous infirme donc cette disquette, si je puis dire. D'un point de vue politique, militaire, social, technologique, sanitaire et j'en passe, il nous montre avec une délicieuse légèreté, comment « c'est mieux aujourd'hui ». Cependant, c'est cette même légèreté qui parfois, m'empêche d'être pleinement convaincu par Serres, la question transpire quelquefois de subjectif en effet.

Bref, je vous conseille de bondir sur cette sympathique et peu onéreuse réponse aux mémoires courtes qui, par là, découragent la jeunesse d'agir.

Luc
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Égal à lui-même, Michel SERRES, nous livre ici un petit modèle de poche, de quoi rêver et philosopher partout et en tous lieux, comme à bord des chevaux de fer par exemple!
Ce format est tout à fait génial, c'est un condensé d'un bon siècle entier de philosophie contemporaine dans un tout petit bouquin.
Un indispensable pour votre poche à ne jamais oublier dans votre bibliothèque!
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Voici un petit livre formidable. Ce mantra tant entendu de la part d'une partie de nos parents est ici mis en pièce par l'auteur. Petite poucette doit absolument lire les paroles de ce grand sage. Une mise au point nécessaire faite par un philosophe de génie.
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J'ai acheté ce petit livre à cause de son titre.
Je voulais voir ce qu'écrivait Michel Serres sur cette vision décliniste que j'entends très souvent, qui me surprend beaucoup et qui interroge.
J'apprécie le constat qu'il fait et comme il dit 'ce n'était pas mieux avant" : il suffit parfois d'échanger avec ses parents et ses grands parents pour se rendre compte des progrès rapides qui ont été faits.
Bien sûr qur par certains côtés notre vie a perdu quelques charmes comme la facilité de l'échange liée à une certaines familiarité ou à une certaine solisarité ou entraide.
Merci d'avoir apporté ce point de vue M. Serres.
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Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

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