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3,58

sur 116 notes
Dans le monde où vit "petite boite d'os" les oiseaux ont disparu, les cochons nagent et sont fluorescents, le niveau des eaux a monté et on fait glisser les morts dans le lac.

C'est un monde quasi fantastique dans lequel vit notre héroïne, qui nous raconte son histoire depuis sa naissance entre ses parents et son frère. Ses amitiés, son mariage, sa vie de famille, les deuils, les difficultés de la vie sont raconté de manière assez neutre dans un langage poétique. Un roman court, prenant, à la fois doux et percutant, qui raisonne étrangement avec l'actualité tout en étant dans un aute lieu et une autre temps non connu.

Toute une ambiance à déguster.
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Le rythme est très rapide, on suit en peu de pages toute la vie de l'héroïne. du coup, il est assez sec, plutôt sinistre, même si très bien écrit. Je comprends qu'on puisse l'apprécier, je suis sûre que je pourrai aimer d'autres de ses oeuvres. Mais celui-ci, ce n'est pas trop mon style, même s'il n'en reste pas désagréable à lire pour autant.
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J'ai moyennement apprécié ce bref roman, qui couvre cependant toute une vie de femme, de sa jeunesse à sa vieillesse. le parti-pris de départ dresse un cadre sans référence historique ni géographique précise : dans cette cité lacustre d'un pays nordique, les habitants vivent depuis toujours en circuit relativement fermé, avec leurs rites et leurs coutumes, liés au lac, milieu dont ils tirent leur subsistance.

On comprend progressivement que cette enclave hors du temps a persisté à durer telle quelle, alors que le monde autour a commencé à se déliter : les eaux montent, la grande ville de l'autre côté du lac est polluée, les oiseaux ont disparu.

L'auteur a choisi de relater les événements de la vie de Petite Boîte d'os comme une sorte de conte, dans un environnement détaché de tout, où la vie est lente et paisible, mais non dénuée d'aléas sanglants, voire d'épisodes assez cruels et glauques.

Petite Boîte d'os est ainsi prénommée, car son père se réveille le matin de sa naissance, décidé à annoncer en chaire (il est pasteur) que l'homme n'est qu'"un flan mou dans une petite boîte d'os", tandis que sa femme accouche totalement seule, accroupie par terre. Toute son enfance, la fillette s'élève passablement seule, entre des parents assez inexistants ou préoccupés surtout d'eux-mêmes, et un frère assez pervers, qui aime à torturer les animaux.

Elle a une amie, Blanche, avec qui elle vit les grandes étapes de l'émancipation : les premiers garçons, l'amour, la naissance des enfants. Tout ce petit monde grandit au milieu des rues de planches et des cochons fluorescents qui nagent sous l'eau, et dont la chair se régénère.

C'est ce récit de vie dans un univers de conte, stylisé et symbolique, presque onirique, que nous relate l'auteur. le roman se lit facilement et sans ennui, mais pour ma part, je n'ai pas vraiment accroché au personnage. Je trouve intéressante cette vision presque dystopique d'un monde noyé, en perdition, et surtout indifférent à tout, cela donne lieu à de belles descriptions, qui sont assez poétiques, dans une langue épurée, et qui passent bien.
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Impression étrange cette pièce, dès les premières lignes j'ai eu cette sensation d'un monde à la fois étranger et semblable au mien.

A la fin j'ai fait mes recherches et j'ai trouvé dans l'actualité les cochons translucides! et cette viande que l'on fait poussée! Ce monde est bien le notre... Si étrange et border line. Petite boîte d'os a gardé une part d'humanité et son regard sur ce monde est touchant car l'on se reconnait. Nous impuissants et si différents d'eux et de ce monde si étrange et pourtant:
nous y sommes.

En tant que comédienne, j'ai eu l'occasion de jouer Petite boîte d'os. Ce fut un pur bonheur de me nourrir de ce texte.
A lire et à jouer!
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"Il paraît qu'autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l'air, à plat ventre, sans tomber, et leurs cris étaient très variés. Ils étaient ovipares, comme les poissons ou les lézards, et les humains mangeaient leurs oeufs. On les appelait les « oiseaux »."
Comment décririons-nous un oiseau si nous n'en avions jamais vus ? Si nous n'en avions entendu parler que par ouï-dire? C'est ainsi que commence par cet instant de poésie triste et d'étrangeté le livre de Karin Serres dont c'est le premier roman : Monde sans oiseaux aux éditions Stock.

Bien sûr, le lecteur comprend que cette dystopie présente un monde de l'Après, un Après à goût de catastrophe que l'homme n'a pas su éviter mais qui signe une disparition des espèces et du monde ancien. Mais rien n'est dit vraiment si ce n'est par petites touches, et nous restons dans un entre-deux, un univers dont l'étrangeté nous frappe malgré la familiarité que nous en avons. le fantastique s'y introduit au milieu du quotidien même si celui-ci n'est que le résultat de mutations malencontreuses commises par les apprentis-sorciers que sont les hommes! Ainsi ces petit cochons fluorescents amphibies qui servent de nourriture mais peuvent devenir des animaux de compagnie. Et que dire de ces maisons sur roulettes que l'on hisse sur le flanc de la montagne à mesure que l'eau avance !
Dans ce roman, la mort et la vie sont étroitement mêlées. Les morts du village enfermés dans des cages sont engloutis au fond du lac. Ce lac d'où vient la vie (la nourriture) mais dont la montée semble inexorable. Ce lac où l'on se noie, où l'on devient statue de glace par les hivers de grand froid. La description du cimetière sous-marin est absolument hallucinante car le style de l'auteure à l'art de faire surgir des images.

Dans ce monde rude, figé dans le passé, vit une petite fille rêveuse qui écrit des poèmes et nous retrouvons en elle nos rêves d'enfants : être Jo dans Les Quatre filles du Docteur March, pleurer en lisant la Ballade du roi des Aulnes. Mais... la banalité de ce monde s'arrête là et d'abord avec le prénom de l'héroïne : Petite Boîte d'os. Ce prénom donné par son père témoigne à la fois de la petitesse de l'homme mais aussi de sa grandeur, du cerveau qui lui permet de penser : « Nous ne sommes qu'un sac de flan mou dans une petite boîte d'os ! » . Une petite boîte d'os qui n'a pu empêcher l'irréparable car pendant tout le roman l'on a conscience de l'impossible retour en arrière et l'on se sent ému par cet univers en disparition.

Petite Boîte aime le vieux Jeff qui a fui le « déluge » et puis est revenu chez lui. C'est l'amour qui la maintient en vie, un amour fort, puissant, entier pour Jeff, son fils Knut, et aussi pour la nature omniprésente. Car la ville existe de l'autre côté du lac mais elle est encore plus âpre et plus cruelle.

Ce roman qui reprend un thème de science-fiction rebattu à notre époque surprend par son regard neuf, l'originalité du traitement. Il touche et émeut par sa nostalgie, son goût doux-amer qui au moment où l'on découvre toute la beauté de la nature nous fait savoir qu'elle n'est plus. le style de l'écrivaine suggestif, plein de finesse, est à la fois poétique et réaliste, doux et violent. Un beau roman. A découvrir !
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Un village au bord d'un lac qui vit en marge de la grande ville. Les habitants ont leurs propres rituels, leurs propres cultures et animaux de bétails (qui subissent de drôles de mutations !), ... Ce village est un monde à part.
On suit la vie de Petite Boîte d'Os, nom qu'elle a reçu de son père, de sa naissance à sa vieillesse, de son amour pour Jeff, à son fils, de son travaille à la ville, ...

J'avoue que le premier tiers de ce livre m'a laissé perplexe, déboussolé, et puis je me suis laissée porter par l'histoire d'amour entre elle et Jeff et là j'ai plus "accroché" à l'histoire. L'histoire d'une vie dans un village reculé qui vit pour partie en marge de la société à proprement parlée.
Un petit livre intriguant.
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L'histoire d'une vie, comme une plume portée par le vent...
"Petite boite d'os" nait, prénommée par l'écho de la voix de son père pasteur... elle grandit dans ce village au bord d'un lac en perpétuel mutation où nagent les cochons fluorescents puis y rencontre l'homme de sa vie, amour improbable et tellement sincère...
Cela se lit d'un seul souffle, celui de la brise qui porte la plume... c'est frais, c'est gai, c'est triste... c'est la vie... hors du temps dans un futur probable ou improbable.
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Nous sommes au milieu de nulle part dans un village de paysans où « Petite boîte d'os » nous raconte la vie de sa famille, de son père pasteur, de sa mère qui se baigne nue, au clair de lune, dans le lac où reposent les cercueils des morts. Après le déluge, la petite communauté s'est retrouvée isolée, les oiseaux ont disparus :
« Il paraît qu'autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l'air, à plat ventre, sans tomber, et leurs cris étaient très variés. Ils étaient ovipares, comme les poissons ou les lézards, et les humains mangeaient leurs oeufs. On les appelait les oiseaux ».

En grandissant, « Petite boîte d'os » se pose des questions simples et fondamentales : « Mais si mon corps change, va-t-il aussi changer mes pensées ? ».

Elle se lie d'amitié avec Blanche, puis d'amour avec le vieux Joseph, et à son tour d'enfanter, c'est Knut qui arrive dans ce monde où les oiseaux ne sont plus qu'une lointaine légende. La vie suit son cours au rythme des saisons.
En nous plongeant dans un univers peuplés de créatures étranges, tels les cochons amphibiens et fluorescents, Karine Serres signe un texte à la fois poétique, et cauchemardesque.
Un premier roman qui laisse présager du meilleur !



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« Dessine-moi un oiseau », voilà ce qu'on pourrait entendre prononcé par un enfant de ce curieux village lacustre, progressivement rayé de la carte par la montée des eaux, quelque part dans un Nord incertain où vivent les rescapés provisoires du monde moderne. Villages sur roulettes dont il faut sans cesse « remonter » les maisons peintes de couleurs vives rattrapées par l'eau, eaux douces du lac qui va rejoindre celles du lac voisin, puis d'un autre et encore d'un autre, jusqu'à l'uniformisation de ce curieux monde aquatique où se côtoient cochons roses fluo nantis de plusieurs estomacs qu'il faut masser, lapins aux oreilles vertes brillantes et gens aux pieds palmés, obèses fous qui se baignent dans l'eau glacée. Petite fille qui devient ado et épouse le vieux sage qui lui raconte les oiseaux d' « avant ».
Un monde en fin de vie, après (ou avant?)le règne de l'humanité triomphante, celle qui vise à l'expansion permanente et au profit. Petite fable écologico-fantastico-prémonitoire, ce livre se lit d'une traite et avec une certaine angoisse. Est-ce ainsi que les hommes vivent ?...
Une jolie écriture et de véritables trouvailles (« petite boîte d'os », prénom de le jeune fille, par exemple!)
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Un livre court où l'auteur nous propose un instantanée de vie dans un monde où les terres se font rares. J'ai aimé l'humeur de ce roman à la tonalité enfantine où un cochon fluorescent peut être animal de compagnie et des maisons sur roulettes se déplacent.
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