Mongol

Une histoire attendrissante, drôle, affligeante et vraie.
Attendrissante car on l'aime bien ce Ludovic qui vit dans un monde qui n'est pas fait pour lui, où il a du mal à trouver sa place. On lui ferai bien des câlins pour le protéger (oui, j'ai pas trouver mieux comme mesure de protection).
Drôle, car son entêtement est drôle pour la mongolie, son attitude, son obsession, la réaction de ses parents...
Affligeante car on lui mettrait des baffes au Fabrice. Et puis à la maîtresse aussi. Tiens et au père, et à la soeur des fois (pourquoi s'arrêter en si bon chemin?).
Vraie, et là pas besoin de vous faire un dessin (de toute façon, il serait pourri mon dessin).

Un gamin, Ludovic, 9 ou 11 ans, se fait sans cesse emmerder par Fabrice et les autres gamins de sa classe. Traité de tous les noms, jusqu'au jour où il écope d'un ‘mongol !'. La gentille dame de la bibli va l'aider à trouver le sens du mot. Sa vie en est toute renversée. Il parle mongol, mange mongol (laitages et viande uniquement ! et attention à ne pas toucher aux tours de porte, ça porte malheur !), galope mongol. Et devient très vite beaucoup plus intéressant pour tous, et à force de croire en son personnage, Ludo devient vraiment Ludo Khan, vaillant cavalier qui vole au secours de Sarah, Sar (la lune). Très beau texte, tendre comme le petit jus de fruit que son papa donne à Ludovic. On a très envie d'y croire nous aussi et de chevaucher par procuration. Pour rebondir : la petite série BD Genz Gys Khan de Dégruel.

Ce court roman raconte l'histoire du petit Ludo qui est le souffre-douleur de Fabrice et de sa bande. Un jour, à l'école, ces derniers le traitent de "Mongol". Ne connaissant pas la signification de ce terme, il cherche dans le dictionnaire et découvre qu'un Mongol est un habitant de la Mongolie. Piqué par la curiosité, il lit alors beaucoup de romans ou de journaux en rapport avec ce pays et acquiert beaucoup de connaissances en un temps record. Après une exaltation passagère, Ludo finit par comprendre que le mot "Mongol" était bel et bien une insulte dans la bouche de ses tortionnaires et il perd le moral jusqu'au moment où, lors de sa première séance d'équitation, il vient au secours de Sarah, la jeune fille qu'il aime.
Le livre se termine sur une note d'espoir : quelqu'un va enfin le percevoir autrement que comme un simplet grâce à son acte héroïque.
Ce texte, écrit pour de jeunes lecteurs, aborde habilement et non sans humour le thème du harcèlement scolaire. Certains passages pourraient sans aucun doute faire l'objet d'une mise en scène.

Ce livre est touchant et fait sourire au fur et à mesure du changement de Ludovic. Cet enfant insulté et blessé montre dès lors une personnalité forte, face aux sarcasmes blessants, cruels et idiots de ses compères. Cela est d'autant plus fort que les effets de réel, dont le récit, à la première personne, nous laisse pénétrer toutes les pensées et émotions de Ludo ... http://lire-ecouter-voir.over-blog.com

Parfois, rester réaliste et faire une croix sur le happy end s'avère tout aussi efficace : la réaction imprévisible du héros prend les autres enfants de cours et bloque momentanément leur venin. C'est à leur tour de ne pas tout piger : dès que Ludovic parle dans une langue qui leur est étrangère, ils font l'expérience de la frustrante impression « d'avoir loupé un chapitre »... et ne veulent pas le reconnaître, bien évidemment. Si la différence déchaîne les instincts grégaires parce qu'elle fait peur, la surprise a plutôt le pouvoir de déclencher le rire chez l'Autre, ou de le tétaniser. Ici, la seconde option est bien perceptible, même si Fabrice sa meute d'insignifiants suiveurs se risquent à quelques actes d'intimidation, histoire de ne pas perdre la face. Pensons à la scène des osselets, jeu auquel Ludovic excelle d'autant plus qu'il s'inscrit pleinement dans la culture mongole.
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