- Écoute, quand même, ce n'est pas rien ce qui s'est passé. Je suis inquiète pour toi, franchement...Je....
- Inquiète-toi plutôt pour tes enfants, et fiche-moi la paix !
- Pour mes enfants ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Oh, avec Rose qui est d'une impertinence incroyable et Vladimir toujours collé à tes basques, franchement tu as du souci à te faire! (...)
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Je voudrais partir sans y penser, sans avoir vos yeux posés sur moi, votre regard désespéré qui traque les premiers signes de mon départ. Je voudrais m'enfoncer dans du coton et ne plus rien ressentir...
Maman sortait, maman s'amusait, maman les laissait seuls et revenait un sourire satisfait aux lèvres, légère, comme si le simple fait de ne plus être en leur compagnie la libérait d'un grand poids. Ces soirs-là, Cerise avait toujours en tête le proverbe familial, attribué à son arrière-grand-père : "Question : "Où est-on mieux qu'au sein de sa famille ?" Réponse : "Partout ailleurs !"" Sa mère le citait avec délectation lorsque, événement rare, elle recevait des amis en présence de ses enfants. Cerise, sourire aux lèvres pour la galerie, avait chaque fois l'impression qu'elle lui plantait un couteau dans le cœur. Elle avait envie de hurler "Pourquoi avoir fait des enfants ?" mais s'abstenait de peur d'obtenir, cette fois, une réponse.
Elle qui laissait tomber une tasse, qui tâchait un vêtement de manière irréversible...Elle ne les méritait pas !