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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre lu dans le cadre de Masse Critique.

On a tout dit, tout écrit, tout lu, tout entendu sur Trotski.
Du tout et du n'importe quoi. de quoi aveuglément le vénérer ou mécaniquement le haïr.
Trotski est une icône qui trône sur les étagères de l'Histoire avec un grand R comme Révolution. A côté du Che, de Mao ou de Spartacus.
Eblouis, certains se prosternent encore devant l'étalage...les genoux rouges de sang...
Après tout, Trotski n'est pas un Dieu mais un homme comme tout le monde, comme vous et moi...fait de bien et de mal...
Robert Sergent, spécialiste de l'histoire du communisme nous livre ici une somme inédite et passionnante de plus de cinq-cents pages sur un homme hors du commun. Un pavé dans la mare russe qui risque de faire grincer bien des dents chez les croyants-pratiquants du trotskisme.
Ce livre est aussi et surtout une histoire de la Russie : son fin de règne tsariste, ses révolutions et ses querelles intestines entre mencheviks et bolcheviks jusqu'à ses dictatures et ses terreurs.
Précisons : Trotski est resté honni jusqu'en 1988, l'année où Gorbatchev le réhabilite à titre posthume !
Résumons (est-il possible de résumer une vie si ardente ?).
D'origine juive, Leiba Bronstein, né en 1879 en Nouvelle-Russie, au sud de l'Ukraine, choisit à 23 ans le pseudonyme de Trotski.
La légende court encore sur l'origine de ce pseudonyme : il aurait acheté un passeport à un habitant d'Irkoutsk nommé Trotski.
Jeune étudiant, il se prépare déjà aux joutes oratoires en «potassant» «L'Art d'avoir toujours raison» de Schopenhauer. Il sera plus tard un orateur politique hors pair !
Piotr Garvi le décrit comme suit : «La lueur glaciale de son regard derrière son pince-nez, son timbre de voix, non moins glacial, la froideur de son discours parfaitement correct et tranchant, puisqu'il écrit comme il parle et enfin le soin exagéré qu'il apporte à son apparence extérieure, à sa façon de s'habiller et à ses gestes, tout cela créait un effet aliénant, répulsif même."
Prison, déportation et exil vont forger l'esprit combattant de Trotski jusqu'à la révolution de 1917.
Il prit une part active dans la révolution, toujours sur le terrain, au contraire d'un Lénine plus discret.
Adepte de la révolution permanente, il se retrouve vite isolé, banni par les léninistes et les staliniens. Tout cela finira mal, nous le savons : il sera assassiné en 1940, au Mexique par un agent de Staline.
Robert Sergent, enseignant à l'université d'Oxford, nous invite dans l'intimité de Trotski : son enfance et l'école, ses lectures et son talent
d'écrivain, sa famille, ses enfants et ses femmes.
Ce livre est vraiment exaltant à lire !
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T est issu d'une minorité de confession juive paysanne aisée de l'ukraine actuelle. Tout ce que les communistes vont détester et mépriser.
Encouragé par ses parents vers les études, T va rapidement choisir la voie révolutionnaire, soutenu financièrement par ses parents.
Lors de sa première arrestation et de son premier exil, y échapper, fut relativement facile, au regard de multiples complicité et corruption. Il s'enfuit pour rejoindre le maître à penser de l'époque " PLEKHANOV" .Une idée émerge : fédérer les multiples groupuscules et mettre en avant celui de l'itskra.
Début du schisme entre MARKOV ( qui veut un parti de masse) et LENINE ( qui veut un parti de professionnel de la révolution et idéalisé derrière lui -même).
Deux visions donc, les menchevicks veulent une révolution progressive basée sur les modérés et les bourgeois. l'es bolchevicks, veulent une révolution de la terreur basée sur les ouvriers ; non pour imposer la révolution du prolétariat, mais sur le prolétariat.
En 1905, les "cerveaux" de la révolution sont tous ou presque en exil.
Le début de la révolte se fait sans eux et les dissensions continuent pour savoir s'il faut ou non accompagner cette "révolte".
T navigue entre les deux forces.
Nouvel exil de T et nouvelle très grande légèreté du régime tsariste quand aux conditions de celui-ci et des grandes libertés accordés aux exilés.
T se considère comme un idéologue de la révolution et pense pouvoir fédérer les deux factions et s'attire des oppositions mortelles.
Il communique beaucoup et notamment dans la "pravda ukrainienne".
La première guerre mondiale exacerbe les antagonismes des révolutionnaires, qui s'opposent sur le nationalisme, la nature des régimes, les volontés d'expansionnisme.
La chute des ROMANOV n'a aucun lien ou si peu avec toutes les "figures" qui vont apparaitre par la suite, car ils sont pour la plupart, comme en 1905, toujours en exil.
D'autre menchevicks et bolchevicks, ne sont que des minorités au sein des mouvements révolutionnaires et ne peuvent rien imposer, ni structurer.
La grande erreur d'ailleurs du gouvernement provisoire, sera de ne pas avoir engagé de vrai réforme, et celle des menchevicks et des révolutionnaires modérés d'avoir refuser de s'imposer face aux bolchevicks.
Le gouvernement de KERENSKI fini par perdre le soutien des modérés et des menchevicks, mais réprime les émeutes , du fait d'un positionnement timoré de l'et T.
Octobre 1917, les bolchevicks s'imposent.
La grande faiblesse de T est de n'avoir aucun réseau et de s'opposer systématiquement tout à tour aux uns et aux autres.
Ce qui contraint la RUSSIE a demander la paix : c'est sa grande faiblesse militaire et surtout que l'et T ont pris conscience qu'avant d'exporter la révolution, il fallait consolider la révolution en russie.
T est nommé à la tête de l'armée pour organiser la lutte contre les armées d'opposition.
Très rapidement, il va intégrer des militaires tsaristes et refuser d'appliquer aveuglément une vision politque à celle-ci.
Deux terribles erreurs qui ne lui seront pas pardonnées.
Les armées blanches, bien que soutenues, par les puissances occidentales seront vaincues.
Par manque de structuration, par manque de soutien des paysans, par refus de proposer autre chose que la défense du régime tsariste, par une vision trop nationaliste de leurs combats.
Trop longtemps T et l'ont méprisé S. Lorsqu'ils en prennent conscience, il est trop tard. Ce dernier a structuré tout un appareil politique et dispose d'un soutien politique, idéologique, policier sans faille.
Les purges et chassent aux sorcières peuvent commencer.
T parvient encore a naviguer et résister à S.
T et les bolchevicks sont prêts à subordonner la culture aux intérets du parti. L'accès de cette dernière est accèssible à tous, sans que le parti soit remis en cause.
La culture doit être politique et surtout politiquement correcte..
La lutte d'influence tourne à la déroute pour T. Il a mépriser les alliances, s'est trompé de stratégie face à S.
T est un théoricien de la révolution et non un "politique", il a surfé sur les vagues, se maintenant ainsi au sommet des pouvoirs.
1929 début de l'exil international par la turquie.
T va tenter de fédérer une opposition dans les pays étrangers, alors que S demande aux pc de se désolidariser de tous mouvements de contestation.
La crise de 29, ne permet pas aux communistes de centraliser les colères, mais se heurtent aux groupuscules de droite en espagne, allemagne, italie.
T et S ont une vision diamétralement opposée sur la montée des nazis, pour le premier, ils sont une menace pour les communistes, pour le second, ils sont une menace pour l'ordre international, mais les communistes tireront profit du chaos qui en résultera.
T lancera quelques grandes prophéties ( accord germano-soviétique, attaque de l'urss par l'allemagne ), mais sera porteur d'un aveuglement idéologique ( sudètes, anchluss,guerre d'espagne, il valide l'envahissement de la pologne par la russie et des états baltes, ...)
Révolutionnaire parmi les révolutionnaires, il n'a jamais voulu ou su se créer un réseau, pensant s'imposer à tous en se faisant des ennemis mortels du fait notamment de sa très grande suffisance en soi.
Livre très intéressant sur cette période
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Voilà bien un nom dont on a forcément entendu parler. Et pourtant, sait-on vraiment qui se cache derrière ce pseudonyme ? L'image que l'on garde en tête après en avoir entendu parler au collège et au lycée, colle-t-elle vraiment à la réalité ? Pour ma part, j'ai surtout retenu que c'était le créateur de l'armée rouge (ce qui avait une connotation sanguinaire dans la bouche du prof, quand il nous parlait de l'affrontement entre les Rouges et les Blancs) et qu'il a été évincé par STALINE à la tête de la jeune U.R.S.S. Plus tard, j'ai appris qu'il avait été assassiné au Mexique. Et c'est à peu près tout. Si on prend en compte les groupuscules d'extrême-gauche qui revendiquent son héritage, on peut imaginer que c'était un des penseurs du siècle dernier, mais difficile d'expliquer ce qu'est le trotskisme et la quatrième internationale.

Heureusement, l'Opération Masse Critique de Babelio est venu combler mes lacunes avec cette monumentale biographie que l'on doit à Robert SERVICE ! Car enfin, entre 1879 et 1940, il s'en est passé des choses. Non seulement dans la vie de TROTSKI, mais surtout dans le monde ! En effet, cet ouvrage – et c'est une de ses forces – permet de se rendre compte de l'évolution de la Russie entre la fin de l'ère tsariste et le début de la jeune république soviétique. Plus qu'une évolution, une mutation. Que l'on doit à une poignée d'hommes, parmi lesquels TROTSKI. Fils d'un petit propriétaire terrien juif, Leiba BRONSTEIN, de son vrai nom, est issu d'un milieu plutôt favorisé (ce qu'il s'efforcera de passer sous silence dans son autobiographie) et part poursuivre ses études chez des cousins éloignés à Odessa. Brillant étudiant, c'est là qu'il commence à être influencé par un petit groupe révolutionnaire et renonce à devenir ingénieur. Dès lors, sa vie sera entièrement consacrée à la révolution. Quitte à aller en prison ou à s'exiler (dans la Russie même ou en Europe). D'ailleurs, la révolution de février 1917 le prend au dépourvu, et il se dépêche de rentrer des Etats-Unis, lui qui avait déjà été présent lors de la précédente tentative de 1905. La suite, on la connaît…

Mais Robert Service ne se contente pas d'évoquer l'Histoire, il s'attache aussi à montrer l'homme qui existait sous le personnage public. Certes, il était naturellement brillant et savait haranguer les foules comme personne, pouvant retourner une situation délicate à son avantage. Certes il avait des facilités d'écriture, et ne pouvait s'empêcher de passer une journée sans griffonner des articles ou des livres plus ou moins politiques. Mais c'était un homme qui souffrait souvent de syncope (on ne sait toujours pas si ce n'était pas plutôt des crises d'épilepsie, car la maladie était mal diagnostiquée à l'époque, et mal vue), qui était souvent arrogant, hautain, et n'a pas hésité à abandonner une première femme et ses deux filles. Par la suite, il a été fidèle à sa seconde compagne (même s'il a eu une brève aventure à la fin de sa vie, au Mexique, avec Frida KAHLO). Mais plus que tout il a essayé d'être fidèle à l'idée qu'il se faisait de la révolution. Idée qui était fortement imprégnée de la Révolution française et de la terreur… Si son objectif était la démocratie, les chemins qu'il entendait emprunter pour y parvenir n'étaient pas les plus justes pour le plus grand nombre…

Bref, il est difficile de résumer une telle biographie (près de 500 pages quand même, grand format : un pavé !), mais l'auteur sait la rendre intéressante avec un style vivant, plaisant à lire. le genre de bouquin qui vous fait apprendre sans s'en rendre compte, et passer agréablement le temps.
Lien : http://www.iti1801.net/blog/..
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Biographie relativement difficile à lire tant les ramifications politiques de la révolution russe sont complexes pour qui n'est pas expert en la matière. On découvre toutefois un personnage sous un jour nouveau, fascinant par son engagement total et sans compromis envers la révolution, mais plutôt détestable par ses qualités humaines, marquées par la cruauté, l'absence d'empathie et un égocentrisme profond. Toutefois, c'était une autre époque....
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Un somme sur un montagne d'orgueil et de naïveté... Consternant, mais un excellent.
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